北野 武 | Enfance, violence, existence

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[ Vu le 27/07/16. ]

Pour son premier passage à la réalisation, à la tête d'un film de commande abandonné par Fukasaku, Takeshi Kitano m'en a clairement mis plein la gueule. Tout n'est pas parfait loin de là (la mise en scène inégale qui rend certaines scènes telle que la course-poursuite assez ennuyeuses, l'intrigue pas forcément mise en valeur au profit, comme à son habitude par la suite, d'un développement plus centré sur les thématiques qui obsèdent le réalisateur, l'enfance, la violence, l'absurdité de l'existence), mais la beauté, cette poésie "bittersweet" si particulière, et les éclats fabuleux du long-métrage (le final dans le hangar, la relation Azuma/Kikuchi) l'ont emporté sur les quelques faiblesses de ce 'Violent Cop' nihiliste au possible, qui sonne d'une très belle manière les prémices de la patte Kitano reconnaissable entre 1000.

Pas d'Hisaishi à la composition, mais une version d'une pièce de Satie déchirante de beauté: https://www.youtube.com/watch?v=R0ACJfsUHnw

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[ Vu le 02/09/16. ]

Malgré le déséquilibre entre les 2 parties du long-métrages (je trouve que le personnage de Kitano est bien trop mis en avant dans la seconde partie ce qui d'une est peu naturel compte tenu de sa place dans l'intégralité de l'intrigue, mais en plus apporte un côté "poseur" au long-métrage, comme si il voulait absolument paraître important dedans), 'Jugatsu' reste un beau représentant du cinéma de Takeshi Kitano, une sorte de synthèse avant l'heure de tout ce qui fera son piment et sa saveur (à l'exception du fait qu'ici il n'y a strictement aucune musique), l'humour pince-sans rire, le sport, le milieu des yakuzas bien sur, tout ça certes mieux mis en valeur dans d'autres de ses réalisations à mes yeux, mais toutefois très bien exploité ici au service d'une belle histoire de vengeance absurde. La fin quant à elle, très mystérieuse, épaissit le récit et laisse à réfléchir....

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[ Vu le 30/07/16. ]

Pour son troisième passage derrière la caméra, Takeshi Kitano délaisse l'univers hostile mais mélancolique des yakuzas pour s'atteler à une comédie dramatique dans un contexte plus encré dans le réel, sans pour autant occulter la poésie dans son oeuvre. 'A scene at the sea' est une superbe histoire d'amour entre deux êtres destinés à s'aimer par les choses de la vie, couplée à une réflexion sur le handicap subtile et dénuée de tout pathos (contrairement à de nombreux films beaucoup plus maladroits), et pour un tel sujet on ne pouvait imaginer plus pertinent que Kitano et sa mise en scène si épurée et si intelligente, qui donne à son film une sensibilité hors du commun. La fin m'a pas mal bouleversé (notamment grâce à la puissance émotionnelle de la musique d'Hisaishi, qui signait d'ailleurs ici sa première collaboration avec Kitano), un rappel que chez le cinéaste japonais, le chagrin n'est jamais bien loin...

Takeshi, tes films sont magnifiques, sans aucun doute.

https://www.youtube.com/watch?v=ZKtCfTJ9sxs

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[ Vu le 11/03/16. ]

Sans passer par 4 chemins, c'est d'une poésie absolument déchirante, c'est sans concession, l'être humain y est disséqué, questionné (les thématiques et obsessions de Kitano sont toutes déjà là), la mise en scène s'estompe et laisse la place à ce pantomime grotesque d'individualités en manque de repères (le combat de sumo, inoubliable), les émotions sont brutes, la violence y est crue et sincère, dénuée de tout esthétisme... Et que dire de la fabuleuse bande-son de Joe Hisaishi (on n'oserait pas imaginer compositeur plus adéquat franchement), hommage profond et sincère à un titre plein d’ambiguïté..

Sonatine fait partie de ces rares films que j'aurais tant aimé découvrir plus tôt, avec lesquels j'aurai souhaité grandir, comme un vieil ami vers lequel j'aurai pu me tourner de temps en temps au cours de ma vie. Mon histoire avec Kitano démarre un peu tard certes, mais n'est pas prête de s'arrêter à priori.

https://www.youtube.com/watch?v=zSLlX4czsZA

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[ Vu le 16/08/16. ]

Il y a quelque chose de vraiment émouvant à être témoin de l'ascension de ces deux jeunes marginaux", petits délinquants à la dérive, les voir trouver leur voie (plus ou moins morale) et assister en conséquence à leur chute assez inéluctable. Pragmatiquement c'est du Kitano au sommet de son art et dans ce qu'il fait le mieux, peut-être même son film le plus personnel d'ailleurs, celui où il se livre le plus lui et son passé par le biais de symboliques assez nettes comme les saynètes de manzai qui traversent le récit, la dualité entre les 2 amis qui représentent les deux faces de la personnalité de Kitano, entre violence et douceur-amère, ou tout simplement le lieu où se situe l'action, le quartier d'Asakusa à Tokyo qui représente une part importante de sa jeunesse.
La photographie qui y est faite du monde de la boxe est extrêmement intéressante également, on peut regretter d'ailleurs que ce soit la seule piste vraiment exploitée, le reste des thématiques est pour la plupart à peine effleuré (Le monde des yakuzas - pas très grave vu que Kitano en parle dans quasiment tous ses films -, le système scolaire ou encore le monde du travail, qui pour le coup auraient mérité peut-être plus de temps d'écran par le biais des personnages secondaires). La bande-son d'Hisaishi est comme d'habitude géniale, même si ce n'est pas ma préférée, la narration par flashback extrêmement judicieuse, la mise en scène à base de travellings et de plans fixes dans la lignée de ses longs-métrages précédents fait mouche, le film est de très bonne facture techniquement. Bref encore un film touchant, drôle et multifacette à ajouter à l'oeuvre de Takeshi Kitano.

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[ Vu le 02/10/16. ]

Takeshi Kitano 7è impact... Mine de rien, sans en avoir l'air, l'homme se tisse au fil des réalisations une filmographie impressionnante tout en se hissant sans forcer dans les hautes sphères des réalisateurs que j'éstime le plus, rien que ça.

Il faut dire qu'il a une facilité incroyable pour décliner ses obsessions à l'écran et les rendre cinégéniques... 'Hana-bi', son deuxième chef d'oeuvre après Sonatine à mon sens (que je préfère de peu pour son absurdité attendrissante) reprend l'idée de son tout premier long-metrage 'Violent Cop', celle du burn-out total d'un homme devant la stupidité et la fatalité de la vie (on retrouve l'idée du meurtre du collègue et du proche touché par une épreuve horrible, la soeur violée / la femme condamnée par la maladie), à ceci près qu'ici s'ajoute un parcours parellèle, celui du collègue handicapé à vie qui va trouver dans la peinture le réconfort et l'optimisme dont il avait besoin pour continuer à avancer (une allusion directe à la vie de Beat Takeshi lui-même). C'est plein d'autres choses 'Hana-bi' mais il me faudrait écrire une critique pour tout en dire et je n'en ressens pas le besoin - d'ailleurs tout a déja été parfaitement dit ailleurs -, tout ce que je peux faire c'est conclure sur la musique fabuleuse de Joe Hisaishi comme toujours, qu'on croirait fusionnée aux images du films, déchirante de la même beauté douce-amère que celle dont nous innonde l'oeuvre de Takeshi Kitano.

https://www.youtube.com/watch?v=KeX4V90A4D4

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[ Vu le 16.06.17. ]

'L'été de Kikujiro' est un fidèle représentant du cinéma de Takeshi Kitano malgré que celui-ci s'éloigne un peu de son domaine de prédilection, l'univers des yakuzas, en proposant un road-movie touchant, la belle histoire d'amitié quasiment filiale entre un ancien yakuza accroc au jeux d'argent et un jeune garçon abandonné par ses parents. Au travers de la quête de ce dernier pour retrouver sa mère accompagné par Kikujiro, homme renfrogné et maladroit, naîtra de leurs péripéties diverses et de leurs rencontres improbables de personnages hauts en couleurs une émouvante complicité, le tout mis en musique par le désormais habituel Joe Hisaishi et ses magnifiques mélodies de piano. Pas parmi mes Kitano préférés, mais une très belle histoire pour autant et un film à savourer seul ou en famille, comme un rayon de soleil.

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[ Vu le 11/07/16.]

Du Kitano dans le texte: Décalé, sanglant, burlesque, poétique, et surtout drôle (tout comme l'était Sonatine) ! Le mélange de genre est savoureux, et le vieux briscard Takashi transcende un récit plutôt lambda grâce à une mise en scène de très grande classe (les travellings suivis de plans-fixes m'ont notamment marqué), une utilisation géniale de la musique anachronique, et un vrai langage cinématographique, une patte qui lui est propre.