Cover Et l'auteur posa sa main sur mon épaule...

Et l'auteur posa sa main sur mon épaule...

(Commentaires, digressions et confidences)

Sans doute suis-je déjà tombé sur de tels passages auparavant, mais disons que cette liste (évolutive, donc) commence avec la lecture, il y a quelques mois, de Vanity Fair. C'est celle, encore en cours, de Great Expectations qui me donna la ...

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Liste de

3 livres

créee il y a environ 10 ans · modifiée il y a plus de 7 ans

La Foire aux vanités
7.9

La Foire aux vanités (1848)

(traduction Georges Guiffrey)

Vanity Fair

Sortie : 1870 (France). Roman

livre de William Makepeace Thackeray

Joe_Shlabotnik a mis 10/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

« Miss Rebecca n'avait rien de doux ni de bienveillant dans le caractère. Tout le monde en usait mal avec elle, disait cette jeune misanthrope ; tout le monde en usait mal à son égard, disait-elle ; cependant nous sommes disposés à croire que ces personnes de l'un ou de l'autre sexe qui sont les victimes de tout le monde n'ont en général que ce qu'elles méritent. Le monde est un miroir qui renvoie à chacun ses propres traits ; si vous froncez le sourcil en le regardant, il vous jette un coup d'œil renfrogné. Riez, au contraire, avec lui, et il se montrera bon compagnon. Avis à vous, jeunes gens, pour régler votre choix. »

(Chapitre II, trad. de Georges Guiffrey, éd. de Sylvère Monod)

De grandes espérances
7.7

De grandes espérances (1861)

Great Expectations

Sortie : 1861. Roman

livre de Charles Dickens

Joe_Shlabotnik a mis 9/10.

Annotation :

« Ce fut pour moi une mémorable journée, car elle opéra en moi de grands changements. Mais il en est de même pour n'importe quelle vie. Imaginez qu'on en fasse disparaître une seule journée choisie avec soin, et voyez comme le déroulement en eût été différent. Arrêtez-vous un instant, lecteur de cette page, et songez à la longue chaîne de fer ou d'or, d'épines ou de fleurs, qui ne vous aurait jamais enserré si le premier maillon ne s'en était trouvé forgé au cours de quelque mémorable journée. »

(Chapitre IX, trad. de Sylvère Monod)

Trois hommes dans un bateau
7.6

Trois hommes dans un bateau (1889)

(sans oublier le chien)

Three Men in a Boat (To Say Nothing of the Dog)

Sortie : 1889 (Royaume-Uni).

livre de Jerome K. Jerome

Joe_Shlabotnik a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Le voyage de ces quatre-là serait bien différent sans cette succession d'improbables digressions...

Mais ici l'auteur intervient plus tardivement :

« Elle est fort étrange, cette domination exercée par notre intellect sur nos organes digestifs. Nous ne travaillons, nous ne pensons, que si notre estomac nous y autorise. il nous dicte nos sentiments, nos passions. Après des œufs aux lards, il ordonne : “Travaille !” Après un bifteck arrosé de bière, il décrète : “Dors !” Après une tasse de thé (deux petites cuillères par tasse et ne pas infuser plus de deux ou trois minutes), il dit au cerveau : “Allons, debout, et montre ta force. Sois éloquent, profond, ému ; plonge un regard lucide dans la nature et la vie. Déploie les blanches ailes de la pensée palpitante et dominant de haut le tourbillon du monde ; prends ton essor, esprit divin, par les longues avenues d'astres flamboyants qui mènent aux portes de l'éternité !”
Après de petits pains tout chauds : “Sois pesant et sans âme, comme le bétail des champs ; sois un animal sans pensée, à l’œil vague, que n'éclaire nulle lueur d’imagination, ni d'espoir, ni de crainte, ni d'amour, ni de vie !” Et après du cognac pris à la dose suffisante, il prononce : « Allons, va, fou, grimace et cabriole, fais rire tes frères humains, divague et bavasse des mots sans suite et montre quelle impuissant fantoche est un pauvre humain dont l’esprit et la volonté sont noyés, comme des chats nouveaux-nés gisant côte à côte, dans deux centimètres d’alcool.”
Nous ne sommes que les authentiques et très humbles esclaves de notre estomac. Inutile de nous efforcer vers la droiture et la moralité, mes amis : surveillez votre estomac avec vigilance, et réglez votre régime avec soin et discernement. Alors la sérénité de la vertu régnera dans votre cœur, sans nul effort de votre part, vous serez un bon citoyen, un mari aimant, un tendre père, un homme pieux et noble. »

(Chapitre X, trad. de Déodat Serval)

Impossible de pas citer tout de même la seconde occurrence :

« Nous venions précisément d’abandonner tout espoir... Oui, je sais que c’est toujours à ce moment-là que les choses arrivent dans les romans et les contes ; mais je n’y peux rien. J'ai résolu, en commençant à écrire ce livre d’être absolument véridique en tout, et je le serai, dussé-je pour cela user d'expressions rebattues. »

(Chapitre XIV)

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