FEFFS 2014 !

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Samedi, 15h.
Après un passage à l'impressionnante médiathèque andré malraux et ses 6 étages de bonheur teinté de jalousie pour l'apprenti bibliothécaire que je suis, après avoir assisté à une zombie walk un peu trop réaliste (où votre serviteur a subi l'attaque de l'un de ces enragés), nous voilà donc, mon brave compagnon alsacien et moi-même, plongés dans le noir d'une petite salle de cinéma pour notre première projection.

On apprécie le jeu des acteurs et la qualité de la mise en scène, la bande son merveilleuse, ce cinéma old school est une bonne entrée en matière... malgré une fin kitch au possible qui ruine un peu l'ambiance lourde de la production.

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Au sortir de notre première séance, l'alsacien me guide à travers les ruelles de Strasbourg pour aller ingurgiter quelques bières. Au passage, si vous passez dans le coin, arrêtez-vous à quelques bars. À eux seuls, ils font la réputation de la ville.

Le temps passe et minuit arrive. Notre midnight movie tant attendu : Dead Snow 2.
N'ayant pas vu le premier, je n'attendais rien de formidable de cette séance. Des zombies nazi qui bousillent des zombies soviétiques, ça avait l'air fun, sans plus.
Résultat : c'était sacrément fun, voire plus.
Bien sûr, l'ambiance était à la fête, et les applaudissements et autres éclats de rires y sont pour quelque chose dans mon appréciation du film. Mais j'attendais un film marrant et gore, et j'ai eu droit à de la bouillie de zombies à toutes les sauces avec supplément de tripailles et un zeste de nécrophilie. J'en suis sorti ravi, avec un t shirt The Walking Dead en prime.
4h du matin, notre première journée s'achève dans un cocktail de bière et nous rentrons, bien décidés à réitérer l'expérience le lendemain.

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C'est durant notre séance de Dead Snow 2, entre deux applaudissement devant un démembrement de cadavre en putréfaction, qu'un groupe de festivalier nous a vivement conseillé Housebound, le présentant comme le meilleur film de l'année en course (parce que oui, le FEFFS propose une sélection de film avec vote du public). Intrigué par leurs louanges, nous nous y rendons donc le lendemain, après une nuit de sommeil si courte que la fatigue ne tarda pas à se faire sentir.
Honnêtement, j'étais totalement enclin à m'endormir dans les sièges si confortables de la salle de cinéma. Mais Housebound ne m'en a pas laissé l'occasion.
Parodie réutilisant délicieusement les codes du genre, il s'agit d'un pseudo film d'épouvante explorant le thème à présent bien connu de la maison hantée. La jeune Kylie (interprétée par une Morgana O'Reilly qui pète la classe, en plus de se payer le luxe d'être sacrément mignonne), jeune délinquante plutôt irrespectueuse, foire lamentablement son coup en tentant de voler un distributeur de billets, et se retrouve assigné au domicile de sa mère pour une durée de 8 mois. Pas bol : le domicile de sa mère serait hanté, selon cette dernière.
Un début très classique, me direz-vous, mais ce serait sans compter sur la suite (que je ne veux pas vous spoiler), ni sur le délicieux rapport de méfiance entre les personnages, personnages qui ont d'ailleurs sut s'attirer toute ma sympathie.

Nous sommes ressortis de cette séance à nouveau ravis, surpris devant la qualité de cette séance qui, durant les 20 premières minutes, ne m'avait pourtant pas inspiré grand chose.

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Après une flammekueche, un café et quelques bières (décidément, j'adore cette ville), nous nous sommes ensuite dirigés vers l'attraction majeure de ce week end : la diffusion de Massacre à la tronçonneuse, remasterisé, en 4k s'il vous plait, sur écran géant et avec un son de ouf malade que vous allez en chialer durant trois jours, d'après la description de l'affichette. Le tout en présence du grand Tobe Hooper, lequel venait de se farcir une masterclass laborieuse en franglais. Ce grand monsieur, à notre arrivée dans la salle (salle pleine, est-il besoin de le préciser ?) s'est contenté d'un discours très simple.
[vaguement traduit de l'anglais : ]
"Qui parmi vous a déjà vu Massacre à la tronçonneuse sur grand écran?"
*Deux, trois clampins qui lèvent la main*
*Bref sourire de monsieur Hooper*
"Mh, eh bien, j'espère que vous allez apprécier."

Je n'avais encore jamais vu Massacre à la tronçonneuse auparavant, supposant qu'il s'agissait d'un vieux film gore n'apportant plus grand intérêt au vu de la production actuelle. Révolutionnaire à son époque, peut-être, mais aujourd'hui ? je connais déjà tout cela, me disais-je !
Ahah. Que j'étais naïf. Évidemment, je ne pouvais pas comprendre le petit discours de Tobe Hooper. Le vieux singe savait parfaitement quel choc nous allions nous manger en pleine face.

Que les choses soient clair : je n'ai pas souvenir d'avoir jamais été choqué par un film gore. J'ai déjà été mal à l'aise devant des films auparavant, surtout lorsqu'ils sont psychologiquement durs... mais jamais à ce point, et certainement pas devant un film d'horreur/gore.
L'ambiance générale, la violence absurde, la folie terrifiante des antagonistes...
La salle entière est restée parfaitement silencieuse, contrastant terriblement avec les applaudissements et les rires bon publics des précédentes séances. Par un bruit. Tout le monde était pris au tripes par l'horreur viscéralement géniale qu'on nous affligeait.

Il m'a fallut vingt bonnes minutes, après être sorti du cinéma, pour me remettre doucement de mes émotions, le coeur encore au bord des lèvres.
Devant une énième bière alsacienne, je me fit alors la réflexion que je comprenais mieux la réaction de mes parents, lorsque petit, je leur affirmait vouloir veiller afin de voir ce film, un vendredi soir.

Annotation :

Après la violence de massacre à la tronçonneuse, il nous fallait quelque chose d'autre, de plus léger, histoire de finir sur une note plus fraiche. J'aurais volontiers été tenté par la séance de minuit, une comédie vampiresque dont on m'a dit le plus grand bien, mais mon pote et accessoirement hébergeur travaillant le lundi (c'est ça de ne pas être bibliothécaire), nous dûmes nous résoudre à rentrer plus tôt que prévu. Ce fut donc A Hard Day, séance de 22h, qui termina ce petit week end strasbourgeois.
Programmé à l'occasion des "crossover", l'idée étant de diffuser autre chose que du fantastique/épouvante, ce polar coréen efficace remplit les attentes, en mieux. Une tension présente à chaque instant, quelques scènes ma foi amusantes, une action plutôt bien dosée et justement filmée. Ce ne fut pas la grande découverte du séjour, mais la séance aurait été très appréciable -sans cette jeune femme assise juste derrière nous qui ne cessait d'exploser d'un rire ridiculement haut perché dans les situations où la tension se faisait intense, gâchant ainsi en partie l'effet voulu...