Cover John Sturges - Commentaires

John Sturges - Commentaires

Dans l’historiographie officielle du cinéma, John Sturges n’apparaît souvent guère plus que comme un solide artisan. Ces quelques films laissant pourtant percevoir une personnalité affirmée, celle d’un peintre de l’âme américaine et plus particulièrement de la démocratie rooseveltienne, ayant ...

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4 films

créee il y a presque 4 ans · modifiée il y a plus de 3 ans

Un homme est passé
7.4

Un homme est passé (1955)

Bad Day at Black Rock

1 h 21 min. Sortie : 22 juin 1955 (France). Policier, Drame, Thriller

Film de John Sturges

Thaddeus a mis 7/10.

Annotation :

Pour atteindre à son plein épanouissement, une allégorie doit s’ancrer au sein d’un espace précisément appréhendé, activer des êtres et des objets aussi justes et adéquats que possible. Telle est la première qualité de ce transparent réquisitoire contre la lâcheté collective, tourné en pleine chasse aux sorcières maccarthyste, où les personnages sont disposés comme des pions sur l’échiquier du Cinémascope. Sturges y raconte comment la démocratie américaine, paralysée de son aile gauche et débarquant dans un pays dont les habitants soumis refusent de prendre position contre le tyran local, rappelle que le respect de la liberté et de la dignité réside entre les mains du peuple. Tout ici est sa place, conçu et exécuté sans graisse, dans un souci permanent de conjonction entre la forme et son sujet.

Le Dernier Train de Gun Hill
7.2

Le Dernier Train de Gun Hill (1959)

Last Train From Gun Hill

1 h 34 min. Sortie : 27 janvier 1960 (France). Western

Film de John Sturges

Thaddeus a mis 7/10.

Annotation :

Ce dernier train ne sifflera pas trois fois et ne partira pas à 3h10 pour Yuma, mais les similitudes avec les films de Fred Zinnemann et Delmer Daves ne peuvent échapper à personne. Sturges brode donc sur une situation archiclassique du western : un homme intègre garde un prisonnier que les siens vont tenter de délivrer par tous leurs moyens. La réussite de son entreprise doit tout à la sûreté de ses décisions, à la solidité d’un talent certes sans génie mais sachant exploiter au mieux les possibilités dramatiques et psychologiques du thème choisi. Sous tension de la première à la dernière minute, le récit parvient à éviter tout manichéisme dans le face-à-face entre les vieux amis qu’opposent les circonstances : Kirk Douglas, shérif déterminé, et Anthony Quinn, partagé entre amour paternel et soif de justice.

Les Sept Mercenaires
7.4

Les Sept Mercenaires (1960)

The Magnificent Seven

2 h 03 min. Sortie : 1 février 1961 (France). Western

Film de John Sturges

Thaddeus a mis 8/10.

Annotation :

Peut-être parce qu’il est le remake d’un des films les plus fameux et admirés du septième art, ce western pourtant célèbre a toujours été un peu méprisé. Il n’en demeure pas moins fidèle au propos de Kurosawa en ce qu’il dépeint un certain type d’hommes, ces infixés qui n’ont rien à perdre ni à gagner, rien à construire ni à détruire, seulement à réunir entre semblables les conditions d’une fraternité idéale, au seul profit d’une action jugée honorable. Importance thématique ne devant pas faire négliger la rigueur d’une composition ordonnée de main sûr, celle de plans harmonisés dans un ton de mauve pâle, le lyrisme et le sens d’une aventure qui est précisément le souffle du western, exprimés ici dans un style, presque une gestuaire, faisant des héros les chevaliers d’une moderne quête du Graal.

La Grande Évasion
7.7

La Grande Évasion (1963)

The Great Escape

2 h 52 min. Sortie : 11 septembre 1963 (France). Aventure, Guerre

Film de John Sturges

Thaddeus a mis 8/10.

Annotation :

Comment des prisonniers anglo-américains internés pendant la guerre dans un camp allemand réussirent une évasion en masse mais subirent pour la plupart un sort tragique avant d’atteindre la frontière suisse et la liberté. L’histoire est authentique et cet exemplaire film d’aventures la conte en deux parties d’un ton très différent. La première, captivant documentaire sur la vie en stalag, décrit les préparatifs de la fuite ; la seconde, marquée d’une cruelle amertume, éclaire la marche en avant d’une "caravane humaine" dont le destin est de perdre et de dépenser démesurément ses forces pour le succès d’un petit nombre. Par-delà la tension d’un suspense impeccablement entretenu, la plénitude consommée du spectacle, s’affirme un émouvant lyrisme de l’amitié, du paysage et de la volonté de l’homme.

Thaddeus

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