Journal de Bord 2018 (Bandes-Dessinées)

Annotation :

Afin de me préparer au visionnage du film par Robert Rodriguez et James Cameron, j'ai décidé de me lancer dans la lecture du manga culte Gunnm de Yukito Kishiro (moi qui ne lit jamais de mangas c'est carrément ma première expérience).
Si il y a des lacunes (actions approximatives, rythme trop rapide), l'univers dépeint et ses personnages englobée par elle représentent le véritable intérêt. La cyborg Gally comme une Pinocchio futuriste à la recherche d'un sens à sa vie et qui la trouve idéalement dans le combat dans ce monde brutal comme son "père" Ido ainsi que son antithèse Makaku pur produit bestial dénué de la moindre humanité n'inspirant que le dégoût. La quête d'identité de Gally est au cœur du récit et sera sûrement la principale force de cette histoire qui me tarde de continuer pour a voir découvrir cet environnement.

Annotation :

Bien meilleure que sa première partie. On passe aux choses sérieuses. Après avoir réservé la fin de l'arc sur Makaku, qui change presque complètement notre point de vue sur cet antagoniste pour nous présenter d'entrée de jeu que ce tome 2 s'axe beaucoup plus sur l'émotion que sur l'action et les explications. Avec la rencontre avec le jeune Yugo, l'histoire est cette fois-ci une plongée au cœur de la misère de Kuzutetsu en mettant l'accent sur le regard qu'ont ses habitants de la cité de Zalem au-dessus d'eux (les premiers étant Gally et Yugo). La ville décharge est rendue encore plus perturbante par la vision de Yukito Kishiro qui brise complètement la frontière entre humains et cyborgs, Gally qui gagne encore plus en humanité en découvrant l'amour et les humains capables de se substituer n'importe quelle partie du corps par un autre ou par une mécanique quelconque, voir de se trahir. Avant-tout une plongée dans un environnement crasseux, le tome 2 confronte la naïveté de son héroïne à l'horreur déshumanisante qui l'entoure.

Annotation :

Encore une fois, le tome débute sur la conclusion de l'arc précédent laissé en suspend. Commencer ce troisième tome sur une crise de démence de Yugo dû à sa transformation avant de le voir complètement brisé par son rêve inaccessible (s'apparentant presque à une religion) jusqu'au suicide, aucun événement ne pouvait être aussi fort pour provoquer un développement complètement inattendu de Gally qui passe d'un comportement de jeune fille innocente à guerrière désillusionné qui embrasse pleinement sa complétude dans la sauvagerie des combats. L'arrivée dans l'intrigue du Motorball est une nouvelle occasion de développer encore plus le comportement de la faune humaine et cyborg dans la décharge Kuzutetsu dont l'engouement n'est pas sans rappeler la locution parfaitement appropriée temps d'un dialogue "Le Pain et les Jeux". Plus ça avance, plus Gunnm devient riche.

Annotation :

On passe à un autre niveau. Les promesses du tome précédent sont tenues au-delà des attentes. Si on peut avoir du mal à suivre l'action lors des matchs de Motorball, l'avancée de l'intrigue qui devient plus complexe, plus humain et plus philosophique pousse Gunnm à un niveau de narration supérieur inattendu. Le concept de distinction entre Humains et Cyborg qui s'effaçait de plus en plus vire presque à l'ésotérisme pour aboutir à un final brutal et fantasmé où les repères de Gally et du spectateur sont complètement brouillés. On se serait bien passé des touches d'humour et du fan-service à travers le personnage de Shmila dans une histoire qui provoque plus que jamais un tournant dans tout ce qui constitue Gunnm mais on atteint là une apogée.

Annotation :

La conclusion finale et logique de tout ce à quoi on a assisté. La fin du voyage pour Gally et les conséquences qu'ont provoqués ses actions bonnes ou mauvaises dans un monde aussi impitoyable. La montée de son pire ennemi Zapan revenant comme un homme à l'humanité défiguré pour revenir en tant que démon mécanique à l'inverse la chute de Gally qui perd tout ce en quoi elle croyait pour se sacrifier et renaître comme un ange qui paye pour la survie d'autrui, avec au milieu le docteur Desty Nova qui fait office de scientifique fou dépassant les limites morales les plus reculées des thématiques traitées dans le manga, tout cela confère à Gunnm une portée volontairement biblique et un tracé fataliste des personnages qu'on a connu autrefois. La conclusion s'achève sur une étincelle tellement brillante au milieu de tout ce pessimisme qu'on aurait limite pu achever le manga dessus tant elle aurait été parfaite.

Annotation :

Une baisse de qualité était à prévoir après la superbe conclusion du tome 5 mais il y a tout de même des choses auquel il valait mieux ne pas penser. Ce n'est pas comme si le manga n'avait plus rien à dire, il est même dans la parfaite continuité de ce qui a été vécu. Gally maintenant privée de toute attache se retrouve seule avec Zalem pour lui tenir les fils en échange de lui donner un idéal, retrouver Ido mais surtout lui permettre de laisser libre cours à une violence aveugle et primaire, jamais elle n'a été aussi accentuée et sauvage. Gally est devenue une parfaite machine à tuer sans autre justification que le plaisir de se battre sans pour autant devenir aussi monstrueuse que ses précédentes némésis. Mais l'équilibre est rompue. Le ton abordé porte clairement préjudice à ce virage choisit, en voulant rendre l'ambiance plus légère avec les personnages de Fogia et Jorg trop ridicules pour que leur relation avec Gally s'équilibre et ne s'embourbe pas avec l'abondance de nouveaux personnages secondaires à développer en passant par des facilités scénaristiques aberrantes (Gally neutralisée par une corde, la phobie des dryades). On verra bien pour la suite mais ce n'est pas pour me rassurer.

Annotation :

On n'espérait pas un spin-off au culte instantané de Kohei Horikoshi, n'officiant qu'en tant que superviseur dans cette nouvelle histoire. Se plaçant dans le contexte déjà connu pour les fans, Vigilante prend une base à plus petite échelle et un concept plus qu'intéressant et pertinent dans cet univers de héros encadrés: les super-héros illégaux exerçant leur méthode expéditives de justiciers sans autorisation, tout le monde n'ayant pas la chance d'en obtenir pour jouir de leurs alters en toute liberté. Il s'agit avant-tout d'un commencement, la présentation des personnages et le profilage d'une menace à leur niveau (bien que l'on apprécie les caméos d'Eraserhead, des héros confirmés, de l'inspecter Naomasa et d'All Might [et d'un certain Izuku en arrière-plan), personnages logiquement à l'opposé de l'oeuvre principale: Koichi est un loser cynique se démenant avec un pouvoir ridicule, Pop Steps est une adolescente exubérante portée par sa notoriété, et leur mentor Knuckle Duster, véritable anti-thèse d'All-Might, crado, bourrin et pensant plus à se défouler en pétant des gueules qu'à apporter une justice mesurée. Une bande de marginaux ou plus justement des nullos déguisés plongés dans une affaire capable d'apporter des questionnements intéressants (le dopage d'alters, l'illégalité des justiciers). Ce tome porte de belles promesses, bien qu'étant trop rapide et misant trop souvent sur l'humour, le trio étant plus amusant qu'attachant. Mais la suite de leurs aventures promet beaucoup d'intérêt.

Annotation :

Le début était prometteur, mais c'était légèrement oublier l'obligation de ce spin-off de ne pas influer sur le manga principal. On peut accepter une histoire plus petite si elle traite avec soin ses personnages, l'ennui c'est que Hideyuki Furuhashi n'a pas le même talent que Kohei Horikoshi pour rapprocher les personnages de ses spectateurs, l'humour reste beaucoup trop au premier plan et surtout, tout va beaucoup trop vite pour bien traiter ses bonnes idées. De même que l'action difficilement visible. Plusieurs pistes sont pourtant excellentes, utiliser le contexte des héros illégaux pour servir de prequel au personnage de Stain est tout à fait pertinent quand on a connu le personnage dans l'histoire principale, mais là encore, tout va trop vite et rend presque son apparition dispensable. Rien de mauvais mais beaucoup de lacunes.

Annotation :

Il y a un regain d'intérêt inespéré en se concentrant pleinement sur les personnages cette fois. L'apparition de leurs proches fait ressortir leur humanité afin de les rendre plus attachants et rendre leurs motivations plus claires. Ce qui malheureusement entache encore une fois le récit est l'ajout de personnages parfois énervants qui me font espérer qu'ils referont une apparition pour ne pas qu'ils soient inutiles (Captain Celebrity, exaspérant et vulgaire sur les bords). Le récit souffre encore de son rythme beaucoup trop rapide, mais ça se rattrape avec le développement personnel, même si c'est peu. C'est un minimum vu que l'intrigue du Trigger est au point mort depuis le premier tome.

Annotation :

Un retour aux sources. L'intrigue du Trigger jusque-là mis sur pause reprend de plus belle et le tome 4, bien qu'ayant tendance à s'éparpiller avec des personnages tertiaires (le concert n'est pas une intrigue des plus passionnantes), se concentre enfin sur la vie personnelle des principaux, en particulier Knuckle Duster dont la motivation se dessine peu à peu et qui bénéficie d'un inattendu virage vers le macabre. Idéal pour ce personnage, ce dernier démontrant son absence de limites, ne voyant aucun problème à estropier sa fille avec une extrême violence si c'est pour la sauver. Une dimension tragique vient s'ajouter et préfigure un bon avenir pour la suite. Même si ce quatrième tome souffre du manque de clarté et de la vitesse des précédents.