Journal de Bord 2018 (Bandes-Originales)

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Une merveille qui sait parfaitement alterner et conserver son identité, rien de plus logique que la musique de Leonard Bernstein et les chansons de West Side Story conservent encore aujourd'hui tout leur éclat.
Passé la première partie du film muet qui prend bien le temps de nous charger le premier thème musical dans le crâne, les chansons elles vont pleinement toute nous faire comprendre à travers leurs paroles les mentalités, les motivations et la personnalité des personnages. Il y en a pour tous et pour chaque actes importants qui permet au film de garder un rythme soutenu. Le top pour une comédie musicale, quand la musique fait partie intégrante du film.

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Quand on me dit que John Williams n'a rien composé de marquant dans les années 2000, faites leur écouter la bande-originale du Terminal.
John Williams arrive à l'aide de notes douces et de sonorités rappelant des mélodies de l'Est (je crois déceler de l'accordéon) toute la fragilité du pauvre Viktor Navorski perdu dans l'aéroport, retranscrivant à la fois sa solitude et la routine dont il s'accommode avec plus ou moins de mal. Tout ce que je dis s'applique rien que dans le très bon morceau "Viktor Navorski's Tale" dont la petite mélodie au bois semble se détacher du reste des instruments et gagnant en assurance au fur et à mesure jusqu'à la fin avec des percussions. Et c'est un très bon morceau quand on fait du travail de routine, ça détend.

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On a plus besoin de parler du thème musical de E.T l'Extra-Terrestre de John Williams tant celui a bercé l'enfance de millions d'enfants depuis sa création. John Williams exploite avec merveille toute la magie qui se dégage du personnage d'E.T, on comprend d'avance à l'oreille que le personnage est sage, gentillet, amical, et qu'il dégage quelque chose d'immense. Je n'ai pas été autant marqué par cette musique là en particulier mais elle est indéniablement ancrée dans l'inconscient collectif rien que pour sa qualité individuelle.

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Brian Tyler vient une fois de plus confirmer son chèque de yes-man musical en composant sans grande volonté des morceaux "épiques" grandiloquentes qui en font tellement des tonnes (au même titre que le film me dira t-on) que ça enlève toute la dérision qu'on est censé ressentir. Ceci dit j'avoue que je garde un très léger souvenir de la musique mais rien de marquant, ça fait le taf et c'est tout.

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Peut-être est-ce parce que le film s'embarrassait de moins de sérieux superflu et que le découpage des scènes d'actions est moins bordélique mais la musique semblait passer ici bien mieux que dans le précédent film. Rien de marquant comme le précédent, juste que le rendu final a plus de chance de passer.

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La musique de Dario Marianelli pour Les Heures Sombres va de pair avec la démarche de Joe Wright de mettre l'accent sur les lourdes responsabilités de Winston Churchill durant le début de son mandat où ses idéaux furent remis en question. On ressent le poids des responsabilités, les instruments pèsent, ce ressenti se fait d'autant plus fort lors des scènes dans le quartier général souterrain (la scène où Churchill allume un cigare à l'allumette avant de répondre à un de ses collaborateurs). Les envolés de la fin se font un peu plus oubliables mais Marianelli fait largement le travail demandé pour donner vie aux émotions voulues par Wright dans ce film.

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La musique de Downsizing est peut-être symptomatique de la démarche d'Alexander Payne d'avoir préféré faire un film qui correspond plus souvent au standard d'une comédie qu'une véritable sérieuse portant à réflexion (bien que cette partie soit toujours présente dans le film). Ce qui fait que la musique de Rolfe Kent use parfois ici de notes destinées à donner une légèreté ambiante, à l'image du film, on notera des mélodies douces sur la fin quand le film part dans des questionnements plus que pertinents et la très bonne idée de faire monter ou diminuer les notes au gré de la contemplation de la taille des personnages (après j'invente peut-être, j'ai déjà oublié). Il s'agit plus de faire sourire et d'accompagner le travail de

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Une bonne surprise venant de James Newton Howard. L'ambiance planante du Los Angeles nocturne s'écoute avec hypnotisme. Mais ce qui fait vraiment ressortir du lot la bande-originale, c'est son utilisation lorsque Lou Bloom se retrouve seul sur une scène à filmer, lancinant comme si la musique nous isolait avec lui et les victimes des incidents dont il est témoin, comme si il nous cloisonnait dans sa vision du monde alors que l'horreur nous entoure. Pas la meilleure musique du monde mais la musique dont le film avait besoin.

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J'avoue me réécouter à plusieurs reprises la mélodie qui revient souvent dans 7 Psychopathes (It Might et The Quaker). Carter Burwell était visiblement destiné à travailler un jour avec Martin McDonagh au vu de son humour décalé similaire aux frères Coen. Il y a de l'ironie dans cette musique, un petit côté pervers, du doigté mais aussi un soupçon de poétisme. Un mélange étrange mais c'est après tout ce que le film de Martin McDonagh envoi comme message, nous faire aimer et comprendre ces barjos qui cachent une facette sensible derrière leur folie apparente. Amusant à écouter et réécouter.

Annotation :

J'ai eu l'impression dès les premières notes que le film allait nous sortir le main thème de Miller's Crossing (faut que McDonagh arrête de me rappeler les frères Coen, ça devient malsain). Carter Burwell a déjà fait beaucoup mieux auparavant mais l'émotion est chargé dès qu'il le faut, le reste c'est surtout de l'accompagnement qui s'oublie vite.

Annotation :

Il faudra un jour rappeler au public que John Williams est un être un humain normal et qu'il ne peut pas toujours sortir un chef-d'oeuvre musical à chaque fois qu'on lui demande. A rappeler aussi que le premier but d'une bande-originale est de bien accompagner le film, et sur ce point la bande-originale de Pentagon Papers fonctionne. Bien que trop absente à certains moment, la musique sait quand elle doit intervenir et quelle ambiance apporter. Un léger climat de suspicion et quelques envolés pour appuyer les responsabilités de ses personnages devant les enjeux de distribuer les papiers. Cette musique est à ranger dans la catégorie de celles qui n'ont pas besoin d'êtres marquantes, seulement d'êtres un complément pour le véritable spectacle.

Annotation :

Plus à reprocher au manque d'idée du film en lui-même qu'à Michael Giacchino selon moi. Si il y a une bonne instrumentation, il y en revanche rien de réellement mémorable. En fait c'est même très oubliable. Le principal problème ne viendrait pas de là si cette bande-originale ne se faisait pas aussi présente dans les scènes où le film aurait gagné à être silencieux (la séquence de l'administration. C'est quoi cette musique épique complètement hors-sujet ?). Une bande-originale de blockbuster lambda qui aurait eu plus de chances si le film avait eu plus d'idées.