Cover L'horrible parcours d'Halloween où se succèdent films effrayants et films effroyables (Edition 2020)

L'horrible parcours d'Halloween où se succèdent films effrayants et films effroyables (Edition 2020)

L'esprit d'Halloween, toujours aussi coquin, nous possède une nouvelle fois. C'est qu'il s'est attaché à nous, le bougre.

Les films vus ce mois-ci seront-ils plus effrayants que l'année en cours ?

Liste de

22 films

créee il y a plus de 3 ans · modifiée il y a plus de 3 ans

Un cri dans l'océan
6

Un cri dans l'océan (1998)

Deep Rising

1 h 46 min. Sortie : 24 juin 1998 (France). Action, Épouvante-Horreur

Film de Stephen Sommers

Nick_Cortex a mis 6/10.

Annotation :

Je l'aime bien, Stephen Sommers. Non seulement sa version de La Momie demeure un gros plaisir personnel, mais même avec ses plutôt mauvais films, le bougre sait comment être généreux et Un cri dans l'océan ne fait pas exception. Une bonne petite série B gentiment régressive qui assure la soirée pizza avec potes (sans pizza et sans potes de mon côté) et qui n'a pas plus grosse prétention que ça. En terme de film d'action c'est marrant, et même en terme de film d'horreur, ça s'approprie les codes du cinéma de monstres horrifique de manière honnête.

Il faut dire, le concept même de la bestiole du jour dérange, le genre qui te fait dire "ah, moi, je voudrais pas finir comme eux", y a plus glamour comme mort que se faire longuement digérer après tout. Bien évidemment les personnages sont du menu fretin à côté (et les plus sympathiques partent le plus vite, y a pas de justice), mais en terme de casting de gueules pétaradant les monstres pas beaux, ça passe, et on est vite prévenus de ce côté. Mais derrière le côté décomplexé de la partie action, la partie horreur pure est bien gérée, pouvant occasionnellement utiliser astucieusement son cadre semi-englouti et prenant son temps pour nous préparer à l'apparition frontale de la bestiole.

En attendant, elle se glisse dans les conduits, elle se dévoile petit bout par petit bout, elle dévore toute l'occupation d'un navire en mode open bar et n'a même pas l'élégance de nettoyer les restes décharnés (occasionnant quelques scènes ma foi efficacement dérangeantes). Un cri dans l'océan fonctionne pas trop mal dans son optique bancale mais attachante d'hommage au monster movie d'antan en couplant ça avec de la totale décomplexion bourrine, frôlant le nanar plus d'une fois plus il s'approche de la fin, mais avec de bonnes intentions et de la musique de Jerry Goldsmith en bonus.

Le Tueur du vendredi
5.4

Le Tueur du vendredi (1981)

Friday the 13th: Part 2

1 h 27 min. Sortie : 13 janvier 1982 (France). Épouvante-Horreur, Thriller

Film de Steve Miner

Nick_Cortex a mis 2/10.

Annotation :

Ça me plait toujours de faire une rétrospective sur une figure mythique du cinéma d'horreur pour voir comment ses films ont évolué au fil du temps, en même temps que sa notoriété s'étend de plus en plus. Cette année je m'attaque à Jason et je ne sais même pas pourquoi parce que le concept même de Jason et des Vendredi 13 m'emmerde au plus haut point, on va dire que ça assurera le quota de dolorisme du mois, parce qu'en plus il paraît que plus la franchise avance et plus les films deviennent... uniques. En tout cas je ne m'attendais pas au miracle, et le miracle n'a pas eu lieu sur ce coup.

Vendredi 13 deuxième du nom, c'est tout comme Vendredi 13 premier du nom, en plus nul si possible. Plus de personnages insupportables, plus de racolage gratuit (madame, excusez-moi mais personne ne se met du parfum sur l'entrejambe), plus de faux suspense nul, la même fin en encore plus ridicule au point que je me suis demandé si en fait, j'étais pas en train de regarder une parodie et que du coup je suis passé à côté du génie du film, mais même une parodie avec ne serait-ce qu'une once de dignité n'oserait pas sortir une fin comme ça. Et un titre qui explose.

A quoi devais-je m'attendre aussi quand un film a tellement peu d'inspiration qu'il fait une introduction récapitulative pour les poissons rouges de la salle ou les malencontreux qui se sont retrouvés à voir ce film sans s'être attardé sur le premier pour une chute rendant toute la séquence, de base affreusement longue, complètement caduque vu que l'histoire de Jason est de nouveau récitée pendant le film, et se fait même pas chier à raisonner l'existence de Jason en guise de méchant simplement parce que la saga doit continuer. Aussi les personnages de ce film font des blagues faisant passer du Cyril Hanouna pour du Ernst Lubitsch et ça contribue encore plus à l'énervement, le film aurait sans doute été satisfaisant dans son massacre à la chaîne des personnages s'il n'était pas aussi chiant à crever.

Ne coupez pas !
7.3

Ne coupez pas ! (2017)

Kamera o tomeru na!

1 h 36 min. Sortie : 24 avril 2019 (France). Comédie, Épouvante-Horreur

Film de Shin'ichirô Ueda

Nick_Cortex a mis 7/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Très franchement le début m'a fait peur, mais pas la peur qu'on ressent face à un bon film d'horreur, juste la peur de faire face à une grosse déception tentant désespérément de se faire passer pour plus finaude qu'elle ne l'est réellement. J'ai cru que Ne coupez pas ! jouerait sur le terrain du détournement méta voulant faire le petit malin, volontairement mal foutue et en tant qu'œuvre de zombie et en tant qu'œuvre méta, tant de façon diégétique qu'extra-diégétique, et je ne voyais sérieusement pas comment ça tiendrait sur près de 100 minutes avec ce même aspect sur la longue.

Puis le déclic me prenant à revers. Peut-être que je suis long à la détente ou que je voyais plus loin que je n'aurais dû durant la première partie avec la façon dont elle gérait le méta, mais ça a pris une orientation bien différente qu'attendue de mon côté. Une orientation éclairant le début en lui donnant un sens nouveau mais n'effaçant pas complètement mes craintes de mauvaise gestion de la satire. Mais le côté méta de son côté dévoilait ses nouvelles couches en parlant cinéma et en incrustant son petit monde dans le film d'une façon finalement plutôt ingénieuse.

Le dernier tiers en est carrément euphorique. La cohérence de la totalité s'en ressent à plein tubes et la satire s'accouple avec une véritable déclaration d'amour à cet artisanat, tirant surtout à balles réelles sur le concept même pour lequel l'équipe se dévoue corps et âme, et célébrant ce geste d'effort malgré les dérapages inopinés et paradoxalement attendus. Le film fauché en forme de lettre d'amour / haine envers ce genre de cinéma fauché, évacuant le cynisme que j'ai tant craint pour finalement me mettre de bonne humeur tant il respire l'affection pour le bricolage autour du cinéma amateur tout en tapant sur cette forme de faux cinéma faite dans une optique non-artistique, conciliant les deux de façon roublarde et jubilatoire.

Meurtres en 3 dimensions
5

Meurtres en 3 dimensions (1982)

Friday the 13th Part 3: 3D

1 h 31 min. Sortie : 16 février 1983 (France). Épouvante-Horreur, Thriller

Film de Steve Miner

Nick_Cortex a mis 2/10.

Annotation :

En soi je pourrais résumer mon avis par "pourquoi ça existe", pas juste parce que c'est mauvais, mais surtout par rapport à la place de cet opus après les deux premiers qui semblaient au moins suffisants pour boucler l'arc de Jason. Plus de volets signifie psychopathe plus unidimensionnel qui est juste là pour assoiffer un éventuel besoin de boucherie tandis que le 2e film lui donnait au moins un peu de motivation derrière, mais là ça sent vraiment comme s'il fallait qu'il tue encore les personnes ayant osé pénétrer le lac voisin de son terrain de chasse habituel qui plus est parce que son contrat le lui ordonne. Faut gagner sa croûte dans le milieu après tout, meurtrier psychopathe ou pas.

Enfin, en dehors de ça, ça ne vole vraiment pas haut, la copie du pauvre du deuxième film déjà la copie du pauvre du premier film déjà pauvre film. En 3D s'il vous plaît. Mais on n'a pas attendu aujourd'hui avant de voir de la 3D en faisant tellement des caisses avec certaines choses que la vision en 2D en rend le film encore plus ridicule (mon chouchou pour l'œil tendu à l'écran par le vieux alertant le groupe au début) malgré un peu plus d'effort de mise en scène que le second film. Mais du coup, est-ce qu'en 3D, on a le droit à des personnages avec plus de relief ? Raté, la bande de nouilles habituelle avec une jolie cible tatouée sur le torse, plus des bikers parce qu'on est généreux. Et parce que ça fait un Deus Ex tout naze.

C'est pas ce film qui va me réconcilier avec Jason Voorhees en tout cas, passant son temps à se cacher et à tuer ses victimes seulement quand il y a un bel effet de surprise (genre coucou je te transperce la poitrine de dos pile quand tu vois le cadavre de ton petit copain au-dessus de ta tête) parce qu'apparemment c'est un sadique, c'est bien ce qu'on avait retenu de lui. Heureusement qu'il est opposé à des andouilles incarnées avec tant de conviction (mention pour celle incarnant Chili qui se donne tant de mal pour avoir l'air paniquée quand elle découvre que tout le monde est mort dans la baraque). Par contre le générique m'a bien fait rire, avec la dernière musique que j'associerais à un Vendredi 13.

Jeepers Creepers - Le chant du diable
6

Jeepers Creepers - Le chant du diable (2001)

Jeepers Creepers

1 h 31 min. Sortie : 3 juillet 2002 (France). Épouvante-Horreur

Film de Victor Salva

Nick_Cortex a mis 8/10.

Annotation :

Je ne sais pas si c'est l'effet de bouffée d'air frais que ce film apporte au milieu de ces slashers interchangeables issus de franchises interminables mais bon sang la belle surprise que voilà. Jeepers Creepers est une très bonne série B d'horreur qui a plus d'un tour dans son sac pour rester inquiétant le plus longtemps possible en usant quelques des astuces dont je suis le plus friand avec ce genre de production. Déjà, il y a une ambiance vraiment chouette, constamment poisseuse, qui fait le plus avec le moins. C'est une production assez modeste, les décors ne s'enchaînent pas, Jeepers Creepers use autant que possible son petit périmètre pour orchestrer un jeu macabre bien malsain.

Car malsain il l'est, il faut dire avec le méchant dont il dispose, tout bonnement indescriptible. Mais il est génialement glauque, il n'a pas une gueule de porte-bonheur, il fait des choses pas très orthodoxes avec les cadavres de ses victimes, et il est littéralement imprévisible, le film surprend constamment avec ce qu'il a en réserve et on ne peut s'empêcher de vouloir savoir où est-ce qu'il va bien nous emmener avec ce dérangé lors de sa prochaine apparition, tout en sachant comment conserver un bon mystère autour de lui, son identité se dessinant de façon progressivement dérangeante, avec un peu d'humour noir mais surtout beaucoup de frayeur jusqu'au-boutiste. Le fait que Victor Salva sache comment bien le mettre en valeur avec sa réalisation est un certain plus.

Un autre plus d'autant plus important que c'est une des raisons primaires pour lesquelles j'étais vraiment investi dans ce que je regardais : les personnages opposés à la menace. Quand je m'en fous des personnages comme dans un slasher lambda, forcément ça ne m'intéresse pas, mais là je les ai trouvés étonnamment sympathiques. Au nombre de deux, à la relation / rivalité frère-sœur attachante et, miracle, crédibles et avec des réactions compréhensibles en général (on peut débattre sur le fait que retourner à l'endroit où le monstre planque les victimes avant d'appeler la police au début est stupide mais ils ont une raison pas complètement illogique), ils m'ont fait éprouver de l'empathie et la peur générée par l'ensemble s'en retrouve par conséquent plus efficace. Vraiment très agréablement surpris !

Vendredi 13 : Chapitre final
5.3

Vendredi 13 : Chapitre final (1984)

Friday the 13th: The Final Chapter

1 h 31 min. Sortie : 11 juillet 1984 (France). Épouvante-Horreur, Thriller

Film de Joseph Zito

Nick_Cortex a mis 3/10.

Annotation :

Les opus de Vendredi 13 se suivent et se ressemblent, les têtes sont toujours aussi vides, tout le monde à part Jason pense avec son sexe, ce dernier qui tel un Palpatine ne daigne pas mourir continue sa boucherie sanguinolente parce que quitte à tirer sur l'élastique, autant le faire avec panache. Ce chapitre malheureusement tout sauf final n'en finit plus d'être racoleur, à tel point que même le gamin d'une dizaine d'années est un petit mateur. C'est drôle dans un Shane Black (au pif), ici ça semble confirmer tout ce qui semble vraiment motiver personnages comme équipe du film, faut dire, quand tu écris ton scénario avec l'entrejambe, c'est logique.

Blood, sex and no fun, pour ainsi dire, mais je vais reconnaître à cet opus d'être un peu moins ennuyeux que les deux précédents pour la gestion de ses meurtres finalement mieux menés dans leur kitsch amusant et laissant Tom Savini se faire plaisir avec le make-up même si ça aurait pu aller plus loin compte tenu du nombre limité de meurtres vraiment créatifs. Sinon on a beaucoup de redite jusque dans certaines morts et s'il est un peu moins ennuyeux que le 2 et le 3, il est encore plus con, aussi improbable que ça puisse paraître, et pas encore dans le stade du con amusant.

Jason ne fait toujours aucun sens en tant que méchant, ce qui ne serait pas un problème si on n'avait pas essayé de lui donner du raisonnement dans ses agissements deux films plus tôt, les meurtres se font attendre pendant une partie teen movie de pacotille franchement (inter)minable, et la partie finale est aussi embarrassante qu'un discours de Téléthon organisé par Aya Nakamura. La relève semble assurée, pour le pire et pour le pire. Aussi, cette saga me rend allergique aux faux jumpscares, préparant une tension de folie (sarcasme) pour une chute pas horrifique, concept répété jusqu'à l'énervement dans sa forme la plus pure dans ces films.

Eden Lake
6.4

Eden Lake (2008)

1 h 31 min. Sortie : 8 octobre 2008 (France). Épouvante-Horreur, Thriller

Film de James Watkins

Nick_Cortex a mis 7/10.

Annotation :

Le film qui fait relativiser, plus jamais je me plains des jeunes gens lourdingues et bruyants qui passent devant ma fenêtre tard le soir. Eden Lake est une agréable surprise faisant son trou dans un domaine qui peut avoir ses hauts et ses bas mais qui est plutôt efficacement géré ici, en choisissant de placer son intrigue dans un contexte assez réaliste. Assez car ça reste quand même sans doute exagéré pour les besoins du cinéma d'horreur mais dans son cheminement jusqu'au survival promis, ce n'est pas si éloigné de la réalité, dans un contexte de violence quotidienne chez la jeunesse en manque de repères tout autant que chez leurs aînés.

Le survival en lui-même est intense et doit sa réussite au fait qu'on se soucie des personnages pour une fois et que leurs réactions sont plutôt crédibles (deux trois exceptions près comme l'effraction du personnage de Fassbender dans la maison). Dans une petite zone forestière absolument étouffante, Eden Lake fait constamment grimper la tension et s'amuse avec le palpitant. Il est froid, il est sinueux, et il est efficace en diable, mais repose un peu trop sur des malheureuses coïncidences pour les besoins d'une lueur d'espoir constamment démolie, même si étant donné le faible périmètre, toutes ne sont pas forcément illogiques.

Et le film donne finalement à réfléchir dans son rapport à l'éducation et aux "modèles" soumis à la vision de la jeunesse. Sans aller jusqu'à prétendre au modèle de drame social, le côté trop ancré dans le réel, sans élément horrifique autre que la nature humaine, se suffit à lui-même pour instaurer le plus gros du malaise, l'ensemble n'exagérant pas sur la brutalité mais faisant bien sentir la douleur des traces de violence présentes. Bien filmé, bien dirigé, avec une ambiance méchamment dérangeante dans le bon sens du terme, et usant de son contexte de sorte à amplifier le malaise finissant par laisser une petite trace en ressortant du film, c'est du bon.

Vendredi 13 : Chapitre 5 - Une nouvelle terreur
4.6

Vendredi 13 : Chapitre 5 - Une nouvelle terreur (1985)

Friday the 13th: A New Beginning

1 h 32 min. Sortie : 31 juillet 1985 (France). Épouvante-Horreur

Film de Danny Steinmann

Nick_Cortex a mis 1/10.

Annotation :

https://www.youtube.com/watch?v=y247ki45_bs

Dommage, j'aime l'idée d'un whodunit, l'ennui c'est qu'on s'en fiche complètement au fur et à mesure tant on a l'impression de voir exactement le même Jason que les précédents films au travers de ce faux Jason.

Ring
7

Ring (1998)

Ringu

1 h 38 min. Sortie : 11 avril 2001 (France). Épouvante-Horreur

Film de Hideo Nakata

Nick_Cortex a mis 7/10.

Annotation :

Ayant déjà connu la version américaine que je trouve franchement pas mal, j'étais déjà familiarisé avec le concept de Ring dans sa totalité (si on oublie les moult parodies qui se sont faites depuis), mais j'ai été de nouveau bien pris dans cette intrigue simple au demeurant mais permettant à la fois d'accoucher d'un bon film d'horreur et d'un bon film d'enquête autour du mystère de cette VHS maudite. A défaut d'avoir été surpris par le déroulement en conséquence, d'autant que lui-même demeure un peu bancal, le suspense reste convaincant grâce au solide travail sur l'atmosphère, tenant en un mot : sobriété.

C'est tout simple mais ça fonctionne. La VHS est stressante alors qu'elle ne présente rien de frontal qui vous saute à la figure, mais elle est à l'image du film, elle dérange avec peu de moyens subtilement exploités. Et quand on ne connaît pas les ressorts de l'intrigue, elle finit aussi par interroger et laisser planer l'angoisse du mystère, résonnant au travers de l'excellente bande-son reflétant le stress ambiant dans ce sentiment de contre-la-montre contre la mort sadique, en enchaînant les pistes dubitatives dans une atmosphère pourtant généralement calme.

Calme, la mise en scène l'est, même dans les quelques morts qui ne sautent pas à notre figure dans un grand vacarme, suivant les personnages en se nourrissant de leur angoisse dans une atmosphère gentiment déstabilisante, souvent dans la pénombre ou dans une atmosphère peu lumineuse. C'est posé, c'est faiblement rythmé, et ça se suffit à lui-même, comme un compte-goutte où les jours s'écoulent à la fois rapidement et lentement, où le chronomètre de la malédiction arrive bientôt à son terme jusqu'à la fameuse pirouette finale génialement roublarde.

Jason le mort-vivant
5.7

Jason le mort-vivant (1986)

Friday the 13th Part VI: Jason Lives

1 h 26 min. Sortie : 14 janvier 1987 (France). Fantastique, Épouvante-Horreur

Film de Tom McLoughlin

Nick_Cortex a mis 6/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Eh ben enfin ! Il était temps qu'on tombe sur un film potable dans cette franchise, et il a fallu que ce soit quand Jason ressuscite tel un monstre de Frankenstein par le pouvoir de la foudre que ça arrive. Mais bon, cette franchise n'a jamais été un modèle de crédibilité alors du moment qu'ils tirent profit de ce concept ô combien ridicule pour en faire un film divertissant, et miracle, ça l'est assez. Tom McLoughlin n'y va pas de main morte mais bizarrement n'y va pas tellement dans la lourdeur, c'est juste assez assumé dans son côté débile sans en faire des caisses.

Jason le mort-vivant a l'avantage d'avoir un meilleur focus sur Jason que par le passé. En principe je préfère le "less is more" mais ça n'a jamais marché pour cette franchise qui est purement et simplement ennuyeuse quand Jason n'est pas dans le champ (et elle l'est juste un peu moins quand il l'est). Ici on s'en fiche royalement des autres personnages et, à part Tommy, le réalisateur / scénariste aussi, pour privilégier Jason qui n'a plus vraiment de limites et donc faisant mieux passer son manque de motivation après des films ayant cherché à lui en donner (même si on peut arguer que Crystal Lake demeure son territoire qu'on ne doit pas franchir).

C'est donc bien plus amusant à regarder, ça change un peu la formule habituelle même si ce sont toujours les jeunes adultes inconscients qui s'en prennent plein la figure le plus souvent, mais le côté second degré donne clairement plus de saveur après les divertissements atrophiés que constituaient les précédents films. Et si on se doute que l'ajout des enfants n'occasionnera quand même pas la moindre violence à leur encontre, ils restent un ajout pas désagréable, surtout dans la mesure où ils sont surtout là en mode "on va tous mourir" par le biais de quelques lignes bien senties.

Joyeux Halloween, Scooby-Doo !
5.6

Joyeux Halloween, Scooby-Doo ! (2020)

Happy Halloween, Scooby-Doo!

1 h 20 min. Sortie : 9 octobre 2020 (France). Animation, Comédie, Aventure

Long-métrage d'animation de Maxwell Atoms

Nick_Cortex a mis 6/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Plutôt sympa ! Je n'avais pas aimé le ton ultra cynique de Return on Zombie Island et Scooby ! était quand même bien décevant, c'est agréable de retrouver du plutôt bon Scooby-Doo qui apporte une touche assez rafraîchissante, en donnant de la dimension aux personnages dont on sent la proximité amicale et de nouvelles facettes avec des approches intéressantes, tout en restant bien fun avec son esprit d'Halloween déluré. Recourir à Maxwell Atoms (The Grim Adventures of Billy & Mandy) était un bon choix tant il apporte quelque chose démarquant ce Scooby-Doo de la plupart des précédents, même en conservant des tares inhérentes à la nouvelle approche de la franchise depuis quelques DTV.

Cela dit, vu que ce Scooby-Doo est en partie crossover avec l'univers de Batman (Jonathan Crane a un rôle dedans), et que dans l'univers de Batman il y a des adversaires comme Poison Ivy et Gueule d'argile, je me demande comment Véra peut encore douter de la possibilité d'existence du surnaturel dans leur univers. Oh well.

La Chose d'un autre monde
6.4

La Chose d'un autre monde (1951)

The Thing from Another World

1 h 27 min. Sortie : 23 janvier 1952 (France). Fantastique

Film de Christian Nyby et Howard Hawks

Nick_Cortex a mis 6/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Clairement il ne faut pas regarder ce film dans l'optique de le comparer à la version de John Carpenter tant les deux sont radicalement différentes, tant pour ce qu'elles racontent (les bases sont là mais l'exécution change) que pour ce qu'elles déploient en terme d'atmosphère, la version Nyby / Hawks ayant plus le doux charme des œuvres de SF rétro qui personnellement me plaît toujours mais est plus légère, possiblement volontairement quand on voit certains de ses choix. Dans La chose d'un autre monde comme dans The Thing, on est assez économe sur la prestation du monstre vedette, plus encore dans ce film-là, optant pour un focus sur l'équipe suivie.

Et ça fonctionne bien pour les rendre attachants, les interactions sont sympathiques et on sent l'ambiance de groupe autant que possible, mais je ne sais pas si c'est juste moi mais l'impression qu'ils prennent la chose de façon un peu trop décontractée par moments (même quand il y a des victimes notables) est assez déconcertante. Mais le réalisateur (quel qu'il soit, à chacun d'en juger même si le style Hawks est bien visible) sait mettre en avant son groupe de bonne manière, en grande partie dans une ambiance de curiosité scientifique mais la sensation de claustrophobie arrive également à s'extirper avec les moyens du bord et ça compense le légume littéral servant de monstre.

Mais comme souvent avec ce genre de films, les limites techniques de l'époque contribuent au charme, non seulement pour ce qu'elles sont (ça aussi on ne voit pas ce genre de films dans l'optique d'être pointilleux dessus) mais aussi parce que ça permettait de se concentrer sur d'autres choses ajoutant sa saveur à l'ensemble. J'ignore qui de Carpenter ou de Nyby / Hawks est le plus fidèle à la nouvelle d'origine, mais s'il est clair que Carpenter l'emporte haut la main en terme de tension paranoïaque, cette version a le mérite d'une attachante modestie, et est intéressante à voir pour la façon dont elle s'ancre dans son époque.

The Wicker Man
7.5

The Wicker Man (1973)

1 h 31 min. Sortie : 10 janvier 2007 (France). Drame, Thriller, Épouvante-Horreur

Film de Robin Hardy

Nick_Cortex a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Je n'aime pas trop utiliser le terme "subversif" autant que possible car je trouve que c'est un terme facile à sortir à toutes les sauces et de façon plus ou moins pertinente, mais j'imagine sans mal que Le Dieu d'osier a eu son petit effet d'électron libre provocateur, et c'est d'autant plus intéressant quand le film en question est aussi unique. L'air de rien, le film de Robin Hardy arrive à être joyeusement malsain alors que le réalisateur lui-même a tenu à faire de son film un "anti film d'horreur". Il fait beau sur cette île, il fait souvent jour dans le film, les habitants s'entendent bien entre eux, c'est festif, c'est drôle et parfois même sans crier gare ça se transforme en musical.

Pourtant, le tout a ce petit truc qui fait que l'usage de cette ambiance aussi guillerette dérange comme du poil à gratter, sans qu'on sache trop comment mettre le doigt dessus. Le sergent suivra ce lapin qui le mènera non pas au pays des merveilles mais dans une contrée apparaissant presque autant hors du réel en s'adonnant à ses rituels païens perçus comme parfaitement normaux dans le coin, perçus comme des rituels aussi légitimes que ceux allant avec la pensée chrétienne. C'est aussi amusant que stressant de voir le film jouer avec les conventions pour interroger finalement sur ce choc des pensées religieuses de façon maline, au détour d'un final mémorable.

Le Dieu d'osier a donc cela de génial qu'il est constamment fascinant et troublant, alors qu'il peut être dans le même temps très amusant et loufoque, et sait comment favoriser l'immersion au sein de la communauté mise en scène. Et me concernant, j'ai toujours un petit faible pour ces récits horrifiques où toute une communauté semble être contre une seule personne qui débarque et ne sait pas encore dans quoi elle met les pieds, en l'occurrence le sergent entrant dans la folle ronde orchestrée par Robin Hardy où se mêlent dans la grande bizarrerie générale farce cruelle, sensualité schtarbée et pirouettes glaçantes.

Vendredi 13 : Chapitre 7 : Un nouveau défi
4.6

Vendredi 13 : Chapitre 7 : Un nouveau défi (1988)

Friday the 13th, Part VII : The New Blood

1 h 28 min. Sortie : 20 juillet 1988 (France). Épouvante-Horreur, Fantastique

Film de John Carl Buechler

Nick_Cortex a mis 2/10.

Annotation :

Il y a une histoire de fille avec des pouvoirs de télékinésie (qui a dit Carrie ?) et ils ont quand même réussi à rendre le film plus ennuyeux et insipide que la majorité des autres, fort.

2 pour le design décharné de Jason parce qu'il est assez classe comme ça. Pas plus intéressant, mais plus classe. Tant qu'il garde le masque.

Peninsula
4.7

Peninsula (2020)

Bando

1 h 56 min. Sortie : 21 octobre 2020 (France). Épouvante-Horreur, Action, Drame

Film de Yeon Sang-Ho

Nick_Cortex a mis 2/10.

Annotation :

Bon, écoutez. Je ne suis pas contre quand une suite veut proposer quelque chose de radicalement différent de son aîné. Dernier train pour Busan en même temps, ça aurait été dur d'imaginer une suite qui soit exactement dans la même veine. C'est pas comme si ça avait besoin d'une suite de base, mais une alternative de son univers, pourquoi pas. Donc que Peninsula veuille fortement s'éloigner du premier film, OK. Cela dit, si j'avais su que ça avait à ce point changé d'identité et que j'allais voir une bonne grosse série Z fourre-tout et bourrine jusqu'à l'écœurement, j'aurais réfléchi à deux fois avant de pénétrer la salle.

Troquant le huis-clos du train pour un improbable scénario mêlant film de casse, Mad Max 3, Fast and Furious, Sans un bruit et éventuellement des zombies, Peninsula est une vraie purée, une masse difforme à l'image de ces hordes de zombies qui s'empilent jusqu'à former un truc franchement pas agréable à voir. J'ai trouvé ça infernal... Si au moins c'était fun, mais à force de voir du zombie se faire tamponner par des voitures (faites un jeu à boire dessus, vous aurez le temps de mourir trois fois avant la moitié du film), j'ai fait une overdose... Et passer après Busan n'aide pas en ce qui concerne les personnages dont je n'avais rien à secouer, et manque de pot, c'est pour eux qu'on ose sortir les violons assourdissants et l'océan lacrymal qui fait boire la tasse.

J'imagine qu'on peut se rattraper sur l'énergie collective mais faut pas confondre énergie et hystérie non plus. Les bonnes idées du métrage (à commencer par le décor lui-même) sont vite asphyxiées par les navrantes, les coïncidences s'entassent, les cases du DIY blockbuster sont toutes cochées, et si vous trouviez que Busan y allait déjà avec des gros sabots quant à la critique sociale, alors fuyez ce film comme la peste. Tout est si mal exécuté que ça forcerait presque le respect. Alors même que le film ne se gêne pas de nous assaillir de zombies par milliers, il arrive quand même à nous sortir une fin des plus nunuches, et me concernant ce fut la goutte d'eau au bout de 110 effroyables minutes qui n'ont été ni fun, ni flippantes, ni engageantes, juste migraineuses.

Shining
8.1

Shining (1980)

The Shining

1 h 59 min. Sortie : 16 octobre 1980 (France). Épouvante-Horreur, Thriller

Film de Stanley Kubrick

Nick_Cortex a mis 9/10.

Annotation :

J'ai encore peine à croire que Shining et moi, entre nous ça ne collait pas au début, il faut croire que c'est l'un des films de Kubrick qui se bonifient le plus avec le temps en ce qui me concerne. Bien sûr il fera encore débat vis-à-vis de ce qu'il bazarde de l'œuvre de Stephen King pour choisir d'être ce qu'il est, mais il a réussi à rendre le résultat final mémorable et très, très efficace. Jouant de l'ambiguïté de son imposant manoir qui engloutit toute personne s'y engouffrant, dans ses couloirs presque aussi labyrinthiques que le dédale vert dans son jardin, le film sait comment le rendre hautement inquiétant par rapport à ce qu'il renferme et son impact sur les personnages, voire sa relation avec eux.

Le plus effrayant dans son apparent aspect hanté n'est pas ce qu'il pourrait déployer de surnaturel mais plutôt de voir comment il titille les démons intérieurs de Jack Torrance et les pousse jusqu'à leur dernier retranchement pour finalement éclater de manière indomptable. Une façon ingénieuse d'employer le mythe de la maison hanté où le vrai danger n'est pas forcément le plus surréaliste. Jack en est un personnage fascinant et complexe, déjà aidé par l'impérial Jack Nicholson, dont on retient particulièrement les grimaces inquiétantes mais qui sait également comment donner de la substance à son personnage quand il passe par d'autres émotions, mais l'écriture joue un rôle non négligeable dans son impact dans l'inconscient collectif.

Et une chose qui m'a tapé dans l'œil avec ce revisionnage, c'est le talent de Kubrick pour utiliser des techniques de réalisation a priori "simples" de façon subtile et évocatrice. Les champ-contrechamp sont tendus, les transitions en fondu ont une aura spectrale assez marquante. Rien ne semble vraiment laissé au hasard. Et le jeu de Shelley Duvall, à défaut d'être irréprochable (mais c'est compréhensible étant donné les conditions dans lesquelles elle a dû jouer), se bonifie également à mes yeux avec le temps, allant de pair avec la façon dont le personnage est réécrit ici. Et dans l'ensemble, voir cet écrivain en panne d'inspiration qui se voit lui-même son parcours écrit par l'hôtel en s'aidant des propres bases de cet homme, ça fait toujours froid dans le dos.

Petit Vampire
6.7

Petit Vampire (2020)

1 h 22 min. Sortie : 21 octobre 2020. Animation, Fantastique, Comédie

Long-métrage d'animation de Joann Sfar

Nick_Cortex a mis 7/10.

Annotation :

Néophyte complet de la BD de Joann Sfar que je suis, je me suis quand même laissé tenter par le film et ce fut une bonne pioche tout à fait agréable à regarder. Je pense que tout le film a une aura semblable à la scène où Michel explore la demeure de Petit Vampire et sa clique, ce côté "monde horrifique vu à hauteur d'enfant", cette exploration du manoir au sein de cette galerie de monstres truculents qui finit par être follement enthousiasmant pour l'imaginaire, en somme, Petit Vampire en est une réjouissante friandise pour la période d'Halloween où Sfar ne cherche pas à égarer les adultes quand bien même cela reste en général assez orienté jeune public.

Car Sfar déploie son amour pour le cinéma de monstres, pour le cinéma tout court même, occupant réellement une bonne place dans le récit, entre un Michel le découvrant (l'air de rien, voir un enfant se réjouir des films de Bud Spencer dans un film pareil, ça réchauffe le cœur) et un Petit Vampire le connaissant depuis des années et s'en lassant par les mêmes films vus en boucle à défaut de pouvoir faire une activité extérieure. Et des monstres attristés de voir que ce sont toujours eux qui perdent à la fin, mais en venant à affronter d'autres monstres moins amicaux. Petit Vampire, en dehors de ça, déborde d'inventivité et garde la cadence visuelle pour supporter tout ça avec fluidité.

Reste un ensemble parasité par un rythme un peu bâtard qui peut cela dit être un avantage comme un défaut, bonifiant le débit des réparties orales de façon assez jubilatoire mais heurtant la gestion de l'histoire et des enjeux, n'allant bien entendu pas jusqu'au bout des plus "adultes" pourtant évoqués (le prix de l'immortalité en premier). Mais c'est fort charmant, c'est très amusant, avec une attachante galerie (le capitaine des morts est mon favori, exquis) et une certaine subtilité de gestion de leur caractère pour qu'ils en disent long au-delà des mots, sur le leitmotiv de l'ennui que l'on veut tromper, employé avec malice. Très sympathique.

Les Sorcières
6.3

Les Sorcières (1990)

The Witches

1 h 31 min. Sortie : 9 décembre 2011 (France). Fantastique, Épouvante-Horreur

Film de Nicolas Roeg

Nick_Cortex a mis 7/10.

Annotation :

Avant Zemeckis, il y a eu Nicolas Roeg pour adapter le récit de Roald Dahl, et son film est probablement un petit classique d'Halloween pour les enfants de cette époque. Et c'est plutôt sympathique comme film. Ce que j'y aime notamment c'est ce côté horreur pour gosses vraiment pas mal fichu. A une époque où l'on n'ose plus trop leur faire peur, ça fait pâle figure face à ce film qui ne se prive pas d'enchaîner les visions possiblement malsaines tout en costumes farfelus et en implications sinistres. Ne serait-ce que l'histoire de la grand-mère résumant ce qui peut arriver aux enfants kidnappés par une sorcière, moi je trouve ça hyper glauque, et c'est dès l'ouverture du film, ma bonne dame.

Tout le reste arrive à trouver un bon équilibre, il y a cet émerveillement digne d'une production Amblin où l'on s'amuse des facéties des enfants transformés en souris dans cet hôtel bourré à craquer de sorcières pour leur convention annuelle, tout en ne nous privant pas de maquillages qui feraient un tabac lors d'une soirée d'Halloween mais qui en l'état ont le certain potentiel de faire peur à plus d'un gosse, d'autant que c'est doublé du jeu d'Anjelica Huston très divertissante en sorcière suprême aussi grincheuse que délurée. Sans compter les scènes de transformation elles-mêmes, et d'autres idées malsaines bienvenues ici et là.

Un amusant huis-clos en général plutôt jusqu'au-boutiste, enfin jusqu'au final sans aucun doute imposé par les producteurs parce qu'il n'y avait pas d'époque pour être frileux à l'idée de voir une fin douce-amère dans ce genre de film, mais sinon c'est franchement sympa, bénéficiant de la magie flippante made in Jim Henson et d'une certaine identité de ton qui aident le film à se démarquer et être tout à fait digne d'un bon classique d'Halloween devant un bol de bonbons. Et voir Rowan "Bean" Atkinson jouer l'un des seuls personnages à peu près sérieux de ce film est presque plus truculent que la galerie des sorcières qui se déroule sous nos yeux.

Baxter
6.7

Baxter (1989)

1 h 22 min. Sortie : 18 janvier 1989 (France). Comédie, Drame, Épouvante-Horreur

Film de Jérôme Boivin

Nick_Cortex a mis 7/10.

Annotation :

Un film se voulant malsain sur un chien qui pense, ça pouvait sonner ridicule sur le papier, or Jérôme Boivin, accompagné de pas moins que Jacques Audiard au scénario et aux dialogues, s'en tire efficacement. Car on est plus, en effet, dans une atmosphère un peu dérangeante dont le malaise transpire par tous les orifices. L'on ne s'y sent jamais vraiment confortable, quel que soit le foyer dans lequel Baxter finit par atterrir. La voix de Maxime Leroux ? La variété des propriétaires faisant qu'on se tienne toujours sur le qui-vive quant à ce qui va faire décrocher le chien, entre ennui, étouffement et violence ? Je ne saurais trop mettre le doigt dessus.

Ce que j'apprécie particulièrement chez Baxter, c'est la façon dont il fait s'entrechoquer les points de vue humains et animaliers avec ingéniosité. Le film met bien en avant ce qui constitue la pensée complexe du chien éponyme, pas juste à la recherche d'un maître prenant soin de lui, mais d'un maître qui le comprenne. Une quête du sentiment d'être craint, de se voir imposer de l'autorité, et trouvant en son troisième et dernier maître quelqu'un qui lui ressemble, car il ne ressent ni peur ni amour, mais se heurtant une nouvelle fois à l'incompréhension qui attirera le désintérêt.

De façon maline, Baxter reflète la complexité des sentiments humains dans un grand imbroglio et en se servant, de façon paradoxale, d'un animal pour bien mettre tout cela en avant. L'opération marche bien et le film tient en haleine en montrant peu de choses frontalement stressantes. Mais j'ai trouvé que Baxter a égaré quelque peu sa subtilité dans sa troisième partie avec le gamin dont l'idée même de son comportement défie un peu trop la crédibilité à mon goût, même en pensant voir où ça veut en venir. Demeure une expérience dont l'étrangeté est à souligner, surtout quand elle est de manière générale aussi bien employée.

Promenons-nous dans les bois
3

Promenons-nous dans les bois (2000)

1 h 30 min. Sortie : 14 juin 2000 (France). Épouvante-Horreur, Thriller

Film de Lionel Delplanque

Nick_Cortex a mis 1/10.

Annotation :

... tant que le film pourri n'y est pas. C'est dommage parce que le concept est pas si mal, ça peut occasionner quelque chose de rigolo, divertissant, intéressant ou je ne sais quoi. Quelque chose, au moins. En l'état, Promenons-nous dans les bois fait partie de ces œuvres que l'on peut qualifier de "stuff happens". Il se passe des trucs dans le film, et c'est à peu près tout. Autrement c'est le désintérêt. La structure, la cohérence, l'impact général... c'est le néant absolu. Même pour un slasher, c'est dire.

Puisant son visuel dans le guide du film d'horreur pour les nuls, on a de vagues brouillards et des décors blancs pour tenter de créer une atmosphère un peu irréelle mais sans arrière-pensée allant plus loin, disposant d'un scénario tenant sur une feuille de papier toilette, et racoleur jusqu'à l'embarrassant pour rien, Promenons-nous dans les bois se serait presque contenté d'être un film absolument lénifiant, s'il n'était pas accompagné du jeu d'acteur général le plus nul que j'ai vu depuis un moment, et je me suis tapé six Vendredi 13 ces derniers jours. Michel Muller est aussi crédible en flic que Marwan Kenzari en vizir démoniaque.

Le RAF dans toute sa non-splendeur donc, échouant avec panache dans à peu près toutes les catégories, bâclant ses idées les plus intéressantes, à commencer par la base même, et faussement psychédélique dans son ambiance au service de rien. A la fin je sais que j'ai vu des trucs, mais je ne sais pas encore ce qu'ils servaient, ou plutôt tentaient de servir. "Stuff happens", donc. Poubelle.

L'Invasion des profanateurs
7.3

L'Invasion des profanateurs (1978)

Invasion of the Body Snatchers

1 h 55 min. Sortie : 7 février 1979 (France). Science-fiction, Épouvante-Horreur

Film de Philip Kaufman

Nick_Cortex a mis 8/10.

Annotation :

Par sa scène d'introduction, qui serait presque magique et envoûtante si elle n'était pas déjà accompagnée d'une musique particulièrement frissonnante, cette version de Invasion of the Body Snatchers se démarque de la version de Don Siegel en nous donnant déjà la puce à l'oreille sur ce qui déclenchera ce qui va suivre, allez savoir si c'est parce que Philip Kaufman pensait que le public connaissait déjà l'histoire, et qu'il se donnait en tête d'accentuer l'effet des idées les plus frontales du film, mais le plus drôle, c'est que ça n'entache pas le sentiment de paranoïa pour autant, transparaissant efficacement des personnages du film pour se coller à la peau du spectateur dans le même temps.

Car plus frontal, il l'est, on lève plutôt vite le voile sur la présence de ces clones dépourvus de sentiments qui poussent littéralement comme des plantes. Et cette fois on ne nous épargne pas le processus de création au détour de quelques scènes cauchemardesques. Mais Philip Kaufman a l'avantage de tirer profit de son nouveau contexte pour la sensation de paranoïa générale, et de sa grande ville hébergeant les événements. Les foules en prennent une toute autre saveur, elles semblent toujours aussi pleines, mais c'est comme si on leur avait retiré quelque chose. Ça se ressent avec le personnage de Donald Sutherland traversant les foules pour aller de téléphone en téléphone, ses conversations avec ses contacts prenant toute la place alors que le son de foule est quasi inexistant.

D'une manière générale d'ailleurs, je suis admiratif du travail du film sur le son. C'est absolument crispant tout le long. Pas en reste visuellement, usant à merveille d'une photographie austère et de choix astucieux de mise en scène, pour en revenir à la même scène évoquée précédemment, la caméra semblant prendre le rôle de passants possiblement remplacés, suivant le personnage de Sutherland, passant à côté de lui en le remarquant quelque peu comme s'il se démarquait du reste de la foule car se doutant de ce qu'il se trame, bref c'est jonché de trouvailles comme celle-là qui rendent l'atmosphère d'autant plus stressante et efficace. Surtout quand c'est aidé de personnages bien travaillés, crédibles dans leur côté imparfait, et solidement incarnés.

La Charrette fantôme
7.4

La Charrette fantôme (1921)

Körkarlen

1 h 46 min. Sortie : 1 janvier 1921 (Suède). Drame, Fantastique

Film de Victor Sjöström

Nick_Cortex a mis 7/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Film fantastico-horrifique d'un Victor Sjöström portant également la casquette du personnage principal, La charrette fantôme marque notamment pour son esthétique, magnifiant ses usages de la surimpression séparant les morts des vivants de toutes les façons possibles (le personnage principal tristement pathétique quant à son sort une fois fantôme, autrefois alcoolique, violent et possessif, et déjà en transition entre les deux durant ses apparitions dans le cimetière) et affublant l'ensemble d'une ambiance envoûtante, mais c'est aussi à ma bonne surprise un film à personnages, tenant la route dans sa structure et faisant de la rédemption un thème central, un peu à ses risques et périls pour le côté moralisateur qui en aura sans doute laissé plus d'un sur le carreau, et moi-même j'admets que c'est un peu trop démonstratif de temps à autres, mais ça a de bonnes intentions, j'ai apprécié la présence du thème du pardon et la façon dont ça va bien avec le cheminement du personnage qui n'a pas su comment prendre part au train de la vie et qui ne souhaite pas diriger la charrette des morts, c'est suffisamment bien exécuté pour que la naïveté en paraisse correctement dosée en ce qui me concerne, d'autant qu'elle n'occulte pas les parts les plus sombres du récit.

Nick_Cortex

Liste de

Liste vue 428 fois

10