Cover Le parcours d'Halloween de l'horreur, avec des films terrifiants et des films terribles (Edition 2019)

Le parcours d'Halloween de l'horreur, avec des films terrifiants et des films terribles (Edition 2019)

Parce que l'esprit d'Halloween nous possède toujours, ce coquin. Répertoire des films d'horreur ou en rapport avec le sujet vus durant le mois d'Octobre, avec du bon et du moins bon prévu au programme encore une fois, où serait le fun sinon.

Liste de

35 films

créee il y a plus de 4 ans · modifiée il y a plus de 4 ans

The Witch
6.5

The Witch (2016)

The VVitch: A New-England Folktale

1 h 32 min. Sortie : 15 juin 2016 (France). Épouvante-Horreur, Drame, Fantastique

Film de Robert Eggers

Nick_Cortex a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Le mois de l'horreur commence fort en ce qui me concerne, The Witch est une admirable tuerie et un des films m'ayant le plus mis mal à l'aise depuis un petit moment. Les films d'horreur ayant la religion pour centre, c'est souvent le risque des mêmes clichés servis à tour de bras. Là où le film de Robert Eggers est fort, c'est qu'il s'en sert pour construire un film paranoïaque à souhait, et sans trop aller dans les grands artifices. Mon faible pour les films d'horreur à atmosphère a été servi par The Witch où chaque minute est un grand moment de malaise ambiant, qui ne redescend jamais.

Les personnages se cachent constamment derrière la religion qui serait source de leur salut avant de montrer à quel point ce serait finalement la source de leur paranoïa constante, chacun de leurs chagrins et de leurs malheurs étant vus à leurs yeux comme une épreuve, comme l'acte du malin qui posséderait un voire plusieurs membres de la famille. Tout le génie de The Witch vient dans sa faculté de semer le doute tout au long alors même qu'il nous montre frontalement quelques apparitions furtives d'actes surnaturels venant de cette fameuse sorcière. Or, l'on continue de douter, comme une impression de naviguer en pleine folie, où les cartes sont sans cesse redistribuées et où tout le monde est victime de la suspicion constante.

Ce film est simplement fascinant et accrocheur de bout en bout. Brillamment exécuté, voguant entre calme d'une froideur palpable et hystérie collective dans une explosion de malaise, il use astucieusement de son cadre restreint comme symbole d'échappatoire impossible, quiconque essayant de s'en éloigner revenant fatalement au point de départ et pas indemne (Caleb). Le cadre est étouffant et fait encore plus ressentir à quel point cette famille se retrouve consumée par ce qu'elle vénère, probablement pas aidé par les traces de mal qui résiderait en chacun d'eux, entre mensonges, manque de confiance et manipulations. Vivement The Lighthouse.

Le Vaisseau de l'angoisse
4.6

Le Vaisseau de l'angoisse (2002)

Ghost Ship

1 h 30 min. Sortie : 1 janvier 2003 (France). Épouvante-Horreur

Film de Steve Beck

Nick_Cortex a mis 3/10.

Annotation :

J'ai commencé à avoir un doute quand le film a débuté avec une scène d'intro aussi cartoonesque alors que tristement, elle s'avère être comme beaucoup l'ont dit l'apogée du film. Pendant tout le reste, la seule chose d'effrayant c'est à quel point le bousin est fade. On dirait une mauvaise attraction hantée sur pellicule en fait, une fois que tu entres dans l'intrigue, le film t'assaille avec ses artifices grossiers à tout bout de champ, sans prendre la peine de respirer. J'ai cru que j'allais voir un mec déguisé en Dracula au milieu à un moment.

Non content d'être un des films d'horreurs les plus osef que j'ai vu, Le vaisseau de l'angoisse est d'une insipidité à toute épreuve, où l'on nous force à suivre une bande dont tu sais d'avance qui vivra ou pas, qui a le charisme d'un banc de maquereau et tout ça au service d'un script digne d'une version "horrifique" d'un épisode de Ghost Whisperer. C'est l'ennui total qui pointe le bout de son nez au bout de même pas 15 minutes, le film n'a rien pour lui sinon donc ses airs d'attraction hantée bien cheap.

Le pire restera le moment des révélations sur l'incident intervenu sur le paquebot sous forme de flashback grossièrement amené et montré de la façon la plus ridicule possible, j'ai compris à ce moment-là que le film n'essayait plus. Remarque, encore faut-il qu'il ait déjà essayé. Ce qui, en y réfléchissant, n'est jamais arrivé passé donc son introduction.

Angoisse
7

Angoisse (1987)

Angustia

1 h 26 min. Sortie : 19 avril 1989 (France). Épouvante-Horreur, Thriller

Film de Bigas Luna

Nick_Cortex a mis 7/10.

Annotation :

C'est clairement pas ce à quoi je m'attendais lorsque j'ai lancé ce film. Angoisse commence comme un film d'horreur "normal" si j'ose dire, dans lequel un homme commet des meurtres. Avant de partir en grosse mise en abyme dont je pensais qu'elle serait occasionnelle, alors qu'elle s'avère être un point majeur du film. Le choix de style d'Angoisse sera probablement à double tranchant, mais j'ai bien aimé la proposition de Bigas Luna et il a réussi à livrer un film intéressant.

Même si le côté mise en abyme donc est parfois un peu trop prononcé, l'ensemble fait preuve d'une maîtrise plutôt solide. De spectateurs d'un film d'horreur, l'on se retrouve spectateurs de spectateurs d'un film d'horreur, et l'on se retrouve à s'intéresser à ce qui se passe à des personnages qui étaient simplement nous quelques instants plus tôt. Voir ce film au cinéma devrait rendre le côté poupées russes du film encore plus efficace j'imagine. Luna s'amuse à jouer avec nos repères et propose une façon délicieuse de faire répondre la réalité des spectateurs à ce qu'il se passe dans ce qu'ils regardent.

De plus, par le biais de cette mise en abyme, le film nous montre bien l'effet d'un bon film d'horreur sur nous, lorsque vous ne pouvez pas vous empêcher de vous dire à quel point ce qu'il se passe dans le film est horrible et malsain... Et que pourtant, vous ne pouvez détourner les yeux de ce que vous regardez. Comme hypnotisé par les images qui créent votre mal à l'aise, et par la voix de la mère du tueur qui résonne dans votre esprit. Mère qui ceci dit est plus agaçante qu'autre chose globalement. Mais en tout cas, Angoisse est une bonne et étonnante surprise.

Le Cauchemar de Freddy
5.4

Le Cauchemar de Freddy (1988)

A Nightmare on Elm Street 4: The Dream Master

1 h 39 min. Sortie : 4 janvier 1989 (France). Épouvante-Horreur

Film de Renny Harlin

Nick_Cortex a mis 5/10.

Annotation :

Comme toute grande figure de franchise horrifique qui se respecte, Freddy semble être protégé par la loi du pognon pour l'éviter de disparaître une bonne fois pour toute. Car même si je me rappelle que la fin du troisième film laissait semer le doute sur s'il avait réellement disparu ou pas, il était quand même passé par une étape supposément efficace pour le mettre hors d'état de nuire, et cette nouvelle suite ne s'embarrasse même pas à expliquer le comment de son retour alors qu'elle prend place après les événements du précédent.

De toute façon, ça résume bien le gros problème du Cauchemar de Freddy : c'est un vrai cauchemar de scénario surtout. J'ai ouïe dire que la production a été troublée par une grève des scénaristes survenue en 1988, et qu'une certaine partie du film a dû être improvisée. Et franchement ça se sent. Ce 4e film est horriblement répétitif et ne repose que sur un jeu de massacre sans réel fil scénaristique, en attendant que l'héroïne se décide à botter le derche de Freddy après avoir décimé à peu près tout son entourage. Ça devient presque un running gag quand elle dit "zut, je l'ai entraîné avec moi" à chaque mort.

Evidemment les personnages autres que Freddy sont des clichés sur pattes, en même temps à ce stade on avait compris que Freddy était la vraie star, et les producteurs partaient bien entendu de ce principe, et celui-ci transforme donc le film en son propre one-man show. Au final c'est lui qui sauve le film, en tout cas lui et les cauchemars qu'ils génèrent, pas effrayants mais créatifs et disposant d'une certaine dose de fun. Puis Englund s'éclate toujours autant. Ça rend Le cauchemar de Freddy tout de même assez divertissant quand bien même redondant et faiblard, et s'achevant de façon bidon.

Turbo Kid
6.6

Turbo Kid (2015)

1 h 35 min. Sortie : 2 mai 2018 (France). Épouvante-Horreur, Aventure, Science-fiction

Film de François Simard, Anouk Whissell et Yoann-Karl Whissell

Nick_Cortex a mis 7/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Il est toujours facile de se casser les dents en voulant entrer dans le territoire du gros film hommage à toute une génération mais force est de reconnaître qu'à la fin de Turbo Kid, j'ai eu un petit sourire satisfait. Car c'est un plaisir de sale gosse allumé et étonnamment sincère dans sa démarche. Voulant faire hommage aux 80's, ce qui se sent jusque dans son budget très modeste qui nous offre le nombre hallucinant de trois décors au maximum, Turbo Kid serait comme un gros mélange acidulé entre Power Rangers, Mad Max, un cartoon et un clip musical des 80's.

Version assez délurée du futur post-apocalyptique (de 1997), le film de Simmard et des Whissel est une friandise qui passe à la vitesse de la lumière. Un festival de gore volontairement poussé au ridicule et sans virer à l'immaturité la plus complète, qui ne cache pas ses inspirations en ce qui concerne sa vision du post-apocalyptique, entre Mad Max et Soleil Vert (qui a le droit à un hilarant clin d’œil), ni pour ses personnages d'ailleurs (le Kid me fait penser à un mix entre Scott Pilgrim et Columbus de Zombieland) qui ne sont pas des plus surprenants mais qui sont surprenamment attachants. Et budget modeste ne signifie pas toujours travail fait à l'arrache, et ce film en est une bonne preuve.

Turbo Kid fait preuve d'un véritable cœur à l'ouvrage. Il était facile de craindre le film excessivement appuyé dans son côté cheap et ringard pour faire écho à l'époque visée, mais ici ça se prend au sérieux et d'une bonne manière, car aussi excessif et ludique soit-il, il parvient à tirer quelques instants de poésie qui fonctionnent bien. Une récréation gore et passionnée, déjantée sans être débile, et très agréable à regarder même si la fin tire un petit peu en longueur.

Freddy 5 : L'Enfant du cauchemar
4.9

Freddy 5 : L'Enfant du cauchemar (1989)

A Nightmare On Elm Street 5: The Dream Child

1 h 29 min. Sortie : 5 août 1990 (France). Épouvante-Horreur

Film de Stephen Hopkins

Nick_Cortex a mis 5/10.

Annotation :

Après le ridicule ambiant du précédent film, j'ai été assez surpris dans le bon sens du terme de la façon dont celui-ci s'ouvre, installant dès son générique une ambiance macabre et un petit sentiment de malaise qui ne se refuse pas. Comme une façon de dire d'entrée de jeu que les conneries ont assez duré, et pourtant c'est bien dommage que ça ne s'entende que durant cette introduction, le reste retombe assez dans le côté décomplexé et assez n'importe quoi même si d'une façon générale ça a le mérite d'être un peu plus sombre, ce que j'apprécie.

Ce que j'apprécie moins, c'est que ce 5e opus est pas mal ennuyeux. Malgré sa courte durée, L'enfant du cauchemar trouve le moyen de tirer en longueur la plupart du temps. C'est un sentiment paradoxal à celui du précédent film : Le cauchemar de Freddy était très répétitif et enchaînait les morts sans répit ce qui causait une petite monotonie, celui-ci est plus mesuré dessus, mais pas très emballant globalement. Le pitch me faisait très peur aussi, cependant il y a des idées pas inintéressantes et remettre en avant les origines de Freddy face à lui est pas désagréable.

Seulement plus d'une fois ça part dans le grotesque et surtout plus on approche de la fin avec ses designs pitoyables, et malgré l'aspect un peu plus sérieux, quand Freddy intervient, ça reste toujours le festival de la bouffonnerie, où le croque-mitaine dispose d'un humour plus douteux que jamais. Les quelques cauchemars restent plutôt créatifs (bien aimé celui dans l'univers comics) mais ne nous voilons pas la face : rien de tout ceci ne fait peur. Encore. Autant je me doute que Freddy a le potentiel de faire dans le comique et en soi j'apprécie quand il maîtrise l'humour noir, autant je regrette le croque-mitaine sérieusement inquiétant qu'il fut jadis.

Tesis
7.1

Tesis (1996)

2 h 05 min. Sortie : 4 décembre 1996 (France). Thriller, Épouvante-Horreur

Film de Alejandro Amenábar

Nick_Cortex a mis 8/10.

Annotation :

Avec son premier long-métrage, Alejandro Amenábar propose un thriller horrifique prenant comme idée de fond le snuff-movie pour non seulement proposer une mécanique bien huilée mais aussi pour questionner notre rapport aux images choquantes. Commençant par la mort d'un homme s'étant jeté face à un train, le film nous montre d'entrée de jeu notre protagoniste Ángela qui ne peut s'empêcher de jeter un œil à la dépouille du malheureux. Ceci n'est pas anodin, et rien qu'avec ce début, Alejandro pose les bases de ce qui sera la "thèse" principale : l'humain sera toujours, d'une façon ou d'une autre, attiré par la violence même sans le vouloir.

En partant de ce principe, le réalisateur offre une mise en scène astucieuse et aussi bien menée que le suspense du film. Il utilise le subjectif avant de progressivement nous en montrer quelques parties sans aller dans les extrêmes, car de la même façon qu'Ángela, l'on ne peut s'empêcher d'avoir une certaine curiosité sur la violence du crime filmé, quand bien même nous faisons tous les efforts du monde pour en détourner les yeux. Tesis a en tête que l'homme a une sorte d'attirance morbide pour les images, et de ce concept de voyeurisme découle un thriller tendu, accumulant pistes et fausses pistes tout en nous laissant quelques scènes assez puissantes, que ce soit dans le suggéré (les quelques scènes dans le noir) ou non.

Le final dans l'idée n'est pas des plus surprenants mais le réalisateur nous balade tant entre les suspects qu'au final l'exécution de la révélation a fait le travail avec moi et a réussi à m'avoir, et le clap de fin offre de la même façon qu'au début une solide façon de renvoyer à la face du spectateur le besoin d'image violentes que l'on dissimule vainement à la face du monde. Mon seul problème est le personnage de Chema globalement aussi pénible que la maniabilité de Mario Kart Tour, même si certains moments le mettent en avant d'une meilleure façon.

La Fin de Freddy : L'Ultime Cauchemar
4.5

La Fin de Freddy : L'Ultime Cauchemar (1991)

Freddy's Dead: The Final Nightmare

1 h 29 min. Sortie : 8 janvier 1992 (France). Épouvante-Horreur

Film de Rachel Talalay

Nick_Cortex a mis 3/10.

Annotation :

Le jour où Freddy est devenu une parodie. Je l'ai dit avec les précédents films, mais je préfère sérieusement quand Freddy a une balance adroite entre horreur et comédie, ça ne me dérange pas qu'il fasse dans le comique, mais que je regrette le boogeyman qui avait tout de quoi donner la chair de poule, disparu au service d'un bouffon qui n'est plus que l'ombre de lui-même. La fin de Freddy a l'air de s'assumer en tant que parodie complète, c'est déjà ça mais ça ne la rend pas plus regardable...

En fait, d'une façon miraculeuse si je puis dire, c'est que j'ai failli m'endormir au début, comble de l'ironie pour un film sur Freddy si vous voulez mon avis. L'ensemble a des airs de cartoon grotesque, et comme j'en ai soupé avec le grotesque dans cette saga, là ça a été un peu la cerise pas mûre sur le gâteau empoisonné. Si je veux voir une parodie, moi je vais voir sans hésiter l'excellente parodie faite par les Simpson dans la saison 7... Pas ce semblant de film qui n'a rien pour lui. Ils ont eu le mérite d'être créatifs pour les meurtres mais vu ce que ça donne, genre l'ado sourd dont la puisse de l'appareil auditif est telle que Freddy fait tomber des aiguilles pour le tuer...

Puis y a le passage jeu vidéo aussi, c'est pas plus bête dans l'idée que le cauchemar façon comics dans le précédent film, mais dans l'exécution, qu'est-ce que ça casse tout sentiment de tension au profit du clownesque pitoyable. Je veux bien comprendre que ça puisse être une sorte de plaisir coupable pour certains mais selon moi, y a pas que le personnage de Freddy qui est mort lors de la sortie de ce film. Puis la fin en mode rien à foutre, ça a été un peu la goutte d'eau qui a mis le feu aux poudres.

Vampire Hunter D: Bloodlust
7.4

Vampire Hunter D: Bloodlust (2000)

Banpaia hantâ D

1 h 43 min. Sortie : 31 octobre 2000 (Japon). Action, Fantastique, Épouvante-Horreur

Long-métrage d'animation de Yoshiaki Kawajiri

Nick_Cortex a mis 7/10.

Annotation :

On l'aime le studio Madhouse, grand nom parmi les studios d'animation japonais, et ce Vampire Hunter D est une pierre à l'édifice à ne pas négliger. Reprenant la mythologie du vampire à sa sauce pour la mêler à d'autres idées qui se mélangent bien, nous faisant passer du western d'un côté à la romance tragique de l'autre, ce film est très sympathique à regarder. Il plonge avec efficacité dans une atmosphère entre le baroque et le gothique, soutenue par la forme réussie, entre l'animation fluide et la musique franchement excellente par moments.

Le fond nous fait profiter d'une intrigue plutôt simple portée par des personnages qui assurent le gros de la force du scénario, des personnages aux interactions bien menées et bien écrites, qui ont une certaine profondeur. Yoshiaki Kawajiri et son équipe savent comment intégrer une romance impossible, entre deux êtres torturés, sous une touche de romanesque, en plus de travailler les autres personnages gravitant autour. Proposant au passage quelques scènes mémorables, qu'elles insistent sur l'action ou pas, par exemple toute la scène avec le vendeur de cheval qui est splendide.

En fait je crois que ce sont surtout plusieurs passages dialogués qui m'ont le plus marqué. Notamment le passage entre D et Leila se protégeant de la pluie, ou la toute fin très efficace, ce genre de passage forgeant de belle manière un lien entre des personnages. C'est une histoire sombre aussi portée en partie par quelques bouts sanglants et un riche travail sur l'atmosphère, et dans l'ensemble, Vampire Hunter D, à défaut d'être épargné par les longueurs, sait comment faire mouche.

28 semaines plus tard
6.3

28 semaines plus tard (2007)

28 Weeks Later

1 h 40 min. Sortie : 19 septembre 2007 (France). Épouvante-Horreur, Science-fiction, Thriller

Film de Juan Carlos Fresnadillo

Nick_Cortex a mis 7/10.

Annotation :

Mine de rien, 28 semaines plus tard arrive à être une suite qui n'a pas à rougir face à son aîné. Dans un style un peu différent, là où le premier était assez économe en action (même si féroce quand ça intervenait), ici c'est d'une grosse brutalité passé la première moitié, qui ne fait pause que rarement, et ça marche. Le film de Juan Carlos Fresnadillo trouve une façon d'être tout à fait complémentaire à celui de Danny Boyle et il a réussi à délivrer une suite sous haute tension.

Prenant le temps d'exposer son cadre, Fresnadillo fait de Londres son terrain de jeu. On a un bon moment pour mettre en place les éléments de l'intrigue avant de basculer sans crier gare dans la grosse réaction en chaîne d'une terrible efficacité. Dans la continuité de 28 jours plus tard, cette suite veut mettre en avant la vision de l'homme en cas d'épidémie et dans son cas la vision du soldat. On passe donc une seconde moitié en forme de roller-coaster horrifique et d'une cruauté étonnamment jusqu'au-boutiste, ce qui n'est pas pour me déplaire.

Fresnadillo opte pour la caméra qui part dans tous les sens lors des moments d'action ce qui est en soi un choix pertinent ici car même si certains passages demeurent tristement illisibles, l'accentuation de la perte de repère et de la panique générale allant jusqu'à infecter le cameraman lui-même immerge plus encore. Tout n'est pas rose dans ce film, reposant un peu trop sur des décisions irréfléchies quand pas carrément stupides pour faire avancer son intrigue, mais l'efficacité est de mise et 28 semaines plus tard propose une solide continuité de la démarche de son grand frère. Et ça c'est déjà un beau mérite.

Arac Attack - Les Monstres à huit pattes
4.8

Arac Attack - Les Monstres à huit pattes (2002)

Eight Legged Freaks

1 h 39 min. Sortie : 31 juillet 2002 (France). Action, Comédie, Épouvante-Horreur

Film de Ellory Elkayem

Nick_Cortex a mis 6/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Je ne m'y attendais pas, et pourtant, j'ai pas mal pris mon pied devant Arac Attack. Et pas comme on rigole aux dépens d'un nanar bien gras, là c'est une série B bigrement amusante qui s'assume comme tel, un hommage décomplexé aux monster movies des années 50 avec ses bestioles géantes, à la Them !, en plus de proposer d'autres clins d’œils plutôt chouettes. Arac Attack ne se prend pas le moins du monde au sérieux et s'avance en proposant du divertissement pop-corn cartoonesque sur des araignées mutantes qui doivent bien faire exploser le body count.

Joyeusement délirant de bout en bout, le film m'a franchement mis la pêche. Pour un peu, ça me fait penser à du Gremlins en fait, comme si l'ensemble disposait de l'âme d'un Joe Dante, qui décrédibilise constamment ses bestioles en leur insufflant une énergie de sale gosse. Les araignées bondissent, craignent le parfum, ricanent et toussent. Point de tension à aucun moment du film et il ne s'en cache pas, il s'amuse avec son public. C'est le genre de divertissement que j'aime bien voir de temps en temps, qui veut juste proposer du fun en barquette en jouant avec le paradoxe généré par la mise en valeur d'une flopée d'araignées à la taille improbable.

Je m'en suis donc fichu du scénario et des personnages, j'ai laissé privilégier le divertissement sans prise de tête qui fait étonnamment bien le boulot. Faire du ridicule volontaire qui fonctionne est plus difficile qu'il n'y paraît et je suis aussi content que surpris de voir qu'un film comme Arac Attack y arrive. Une comédie horrifique devant laquelle j'ai éprouvé beaucoup de sympathie même si elle est encore loin d'être irréprochable, mais qui a été faite avec une volonté certaine, et ne serait-ce que pour ça, impossible de me moquer d'elle personnellement. J'ai ri avec elle, et de bon cœur.

Paranoïa
6.4

Paranoïa (2018)

Unsane

1 h 38 min. Sortie : 11 juillet 2018 (France). Drame, Épouvante-Horreur, Thriller

Film de Steven Soderbergh

Nick_Cortex a mis 7/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Steven Soderbergh a réussi à trouver de l'intérêt à l'iPhone et rien que pour ça je devrais lui mettre une meilleure note. Paranoïa, entièrement filmé avec ce matériel, trouve une façon judicieuse d'en faire un atout. Visuel déjà, les images sont d'une netteté qui accentuent le malaise, les déplacements sont crispants, la sensation d'enfermement est là, et il y a quelques scènes génialement mises en scène à l'image de celle dans la cabine d'isolement cellulaire, un plan utilisant à la perfection le jeu des échelles en particulier. Mais aussi, ça apporte une autre dimension au fond, où la femme victime devient prisonnière, espionnée et traquée par l'outil souvent générateur de ce genre de situation comme le film se plaît à nous le rappeler, le téléphone ayant un rôle central dans les événements dramatiques.

En lui-même, Paranoïa est un bon thriller qui sait mettre en tension. J'ai un petit faible pour les films nous faisant douter des fondements même de son intrigue, et peut-être que je pensais que Paranoïa serait plus poussé dessus, mais il arrive tout de même à nous garder un certain moment en doute, même quand des événements semblant marquer une vraie réalité dans la situation de Sawyer se mettent en place, j'aurais tout de même souhaité une plus grande place à l’ambiguïté. Ceci dit, ça ne veut pas dire que le suspense est inexistant, bien au contraire, ça reste bien tendu comme il se doit, avec une bonne gestion du stress.

Mais l'ensemble dispose également d'un certain nombre de niveaux de lectures et c'est quelque chose à souligner derrière son pitch somme toute simple. Beau tacle face à une société rongée sur tellement de points, où les positions s'inversent, où l'isolement prétendument salutaire est une façon comme une autre de museler une victime, où l'insécurité est partout et où l'échappatoire consisterait finalement à ne plus avoir de vie, reste à voir dans quel sens. Un très bon film.

The Babysitter
5.5

The Babysitter (2017)

1 h 25 min. Sortie : 13 octobre 2017 (États-Unis). Comédie, Épouvante-Horreur

Film de McG

Nick_Cortex a mis 5/10.

Annotation :

Faut que je me méfie un peu plus de Netflix, souvent ça te pousse à regarder des choses qui n'ont pas tellement d'intérêt (au mieux) quand tu as peu de temps devant toi, et donc c'est sans réelle conviction que j'ai lancé The Babysitter. Au final, surprise pas tellement désagréable mais tout de même loin d'être bonne.

Ce que j'ai bien aimé c'est que le film a le mérite de s'assumer pour ce qu'il est, un délire gore tendance cartoon avec une fille sexy en baby-sitter démoniaque, même si s'assumer n'est pas toujours gage de qualité, ici ça va, c'est clairement une comédie qui veut faire en général rire. Le problème, c'est qu'elle ne pousse pas les choses aussi loin qu'elle aurait pu et je me suis quand même dit que plus d'une fois, l'humour (et pas que) faisait du déjà vu, et l'histoire est une version assez bateau du passage à l'adolescence affirmée.

Et cet aspect déjà vu se couple avec une sérieuse tendance à la non subtilité, en se plaisant à jouer des clichés qui ne sont même plus marrant comme si le film était bloqué dans le passé, et plus d'une fois ça traîne mais d'une force. C'est trop long pour son propre bien et moins débile drôle que juste couillon, mais ça reste en général inoffensif, pas désagréable non plus et ça a le mérite de proposer quelques petits éclairs de génie, entre Cole s'émancipant de sa baby-sitter dans tous les sens du terme sur We Are the Champions ou le coup du couteau dans le lave vaisselle qui je l'avoue m'a fait hurler de rire.

Candyman
6.6

Candyman (1992)

1 h 38 min. Sortie : 20 janvier 1993 (France). Épouvante-Horreur, Fantastique

Film de Bernard Rose

Nick_Cortex a mis 7/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Le mythe de Candyman n'est peut-être pas aussi reconnu que celui d'un Freddy Krueger ou d'un Michael Meyers mais ça a permis d'accoucher d'un slasher finalement très solide, principalement parce qu'il tente un peu de se détacher du slasher typique à coup de "monstre qui tue les gens un par un à tour de bras". Candyman c'est surtout l'histoire assez glaçante narrant le lien entretenu par la créature éponyme et sa plus grosse victime, Hélène, qui sera constamment tourmenté par le tueur au crochet après avoir osé remettre en doute son existence et l'invoquer comme s'il s'agissait d'un jeu, jusqu'à basculer dans la folie et remettre en doute sa perception de la situation.

Candyman c'est déjà une musique remarquable de Philip Glass (comme s'il fallait encore préciser quand cet homme fait de la musique remarquable) dont le thème principal place direct dans un état de malaise qui finit par démanger, et c'est aussi une écriture fine doublée d'une réalisation efficace, tous deux le résultat de Bernard Rose. L'ensemble n'a que peu vieilli, le suspense et l'angoisse générés par l'ensemble font toujours leur petit effet, et Rose trouve le moyen d'iconiser plus d'une fois sa créature mystique de façon génialement dérangeante, le poussant au sadisme machiavélique et pas mal haletant, comme avec l'impression qu'on ne peut lui échapper où que l'on soit.

Enfin, ce slasher est également l'occasion de dépeindre un certain conflit social de façon assez intéressante, sans que ça ne prenne trop le pas sur l'essentiel : Candyman, c'est un slasher qui fait plutôt peur et qui sait comment instaurer un suspense qui prend aux tripes, sur une atmosphère glaçante. Tout ce qu'on demande d'un bon film d'horreur.

Prince des ténèbres
7

Prince des ténèbres (1987)

Prince of Darkness

1 h 42 min. Sortie : 20 avril 1988 (France). Épouvante-Horreur

Film de John Carpenter

Nick_Cortex a mis 7/10.

Annotation :

Prince des ténèbres a cela de malin qu'il trouve une façon agréable de mêler éléments de religion, de science et de surnaturel futuriste dans son scénario. Le film de John Carpenter, s'il est loin d'être le plus marquant de sa filmographie en plus d'être le plus faible de sa "trilogie de l'apocalypse" constituée également de The Thing et L'antre de la folie, n'en est pas moins du Carpenter pur jus. Ça se sent déjà avec l'utilisation d'une musique qui sait comment mettre rapidement dans un certain sentiment de malaise, toujours dans la veine de ce à quoi Carpenter nous avait déjà habitué.

L'écriture est assez intéressante dans son ensemble, comme dit plus haut donc, ça sait comment faire cohabiter plusieurs éléments dans une intrigue solide, bien sombre comme il faut, dans une atmosphère de huis clos plutôt étouffante. Rien de particulièrement marquant mais j'ai bien apprécié l'aura du film, faisant du "rationnel" la chose qui est finalement la plus stressante, et Carpenter joue habilement avec ça. Ça permet d'élever le film un peu au-dessus du simple "un groupe va dans un endroit bizarre et ça tourne mal".

Après, Prince des ténèbres reste un film très imparfait, trop long à démarrer, les réactions des personnages ne sont pas toutes très cohérentes, mais ne serait-ce que pour la proposition bien intéressante du fond, je ne peux pas ne pas aimer ce film. Une vision ténébreuse portée par un réalisateur sachant comment ne pas se heurter aux limites budgétaires, et comment user astucieusement du pouvoir de suggestion pour nous faire stresser face au plus "ordinaire".

Possession
7.2

Possession (1981)

2 h 04 min. Sortie : 27 mai 1981. Drame, Épouvante-Horreur

Film de Andrzej Zulawski

Nick_Cortex a mis 5/10.

Annotation :

Possession est typiquement le type de film à double tranchant, qui plaira à certains et qui sera détesté par d'autres, et me concernant, j'admets que le film m'a perdu au bout d'une demi-heure. Jusqu'ici ça me semblait intéressant, notamment d'un point de vue visuel, Andrzej Zulawski faisant montre de véritables qualités de metteur en scène pour instaurer une ambiance froide oscillant entre onirisme et réalité. D'un usage efficace des couleurs froides et de la maîtrise de la mise au point, le film compte aussi sur les performances solides de Sam Neill et Isabelle Adjani, tous deux portant un couple cinglé plutôt efficacement au début.

Puis est venu l'agacement. Quand le gros du film consiste à des personnages qui hurlent, brisent des choses et se tortillent dans tous les sens où ont des réactions qui cassent les pieds, forcément l'engouement en prend un coup, et dans le cas de Possession, suivre le film devient de plus en plus une épreuve, et pas le genre d'épreuve dans laquelle on s'aventure pour en ressortir grandi, non c'est juste que le film devient assez pénible. On pourra admettre qu'Adjani fait bien la folle qui hurle à plein poumons, sauf que problème, moi ça m'a bien agacé de supporter ça, en plus du fait que ce soit souvent rentre-dedans.

L'ensemble est clairement sauvé par son travail d'atmosphère ceci dit, mais il n'empêche que j'ai cru que j'allais repartir avec une solide migraine, tant tous les personnages y compris les secondaires s'y mettent. Sur un fond de possession pas forcément inintéressant, le film échoue à garder le bon sentiment de malaise de son premier quart pour basculer dans le lourdingue incompréhensible, excessivement hystérique et, surtout, trop long pour son propre bien.

Rendez-vous avec la peur
7.3

Rendez-vous avec la peur (1957)

Night of the Demon

1 h 35 min. Sortie : 9 novembre 1957 (Royaume-Uni). Fantastique, Épouvante-Horreur, Thriller

Film de Jacques Tourneur

Nick_Cortex a mis 7/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Jacques Tourneur avait déjà réussi à prouver, en tournant La féline, son sens de l'instauration d'une ambiance stressante, jouant avec nos peurs avec subtilité. En mettant en scène cette histoire sur un savant très porté rationalisme face à des événements surnaturels qu'il se refuse à voir, il y avait un bon potentiel de malaise que Tourneur a heureusement su exploiter en grande partie. C'est peut-être dommage que le film dévoile d'entrée de jeu ses cartes avec une première apparition qui casse un peu le suspense mais sachant qu'elle a été faite par le producteur dans le dos du réalisateur, c'est dur de lui en tenir rigueur.

Ceci dit, même en gardant ça en tête, il est intéressant de voir comment cette confrontation entre rationnel et idées comme tout droit sorties du fantasme est menée. Rendez-vous avec la peur prend son temps pour cultiver ce choc entre les deux concepts, peut-être un peu trop mais il le fait toujours de façon intrigante, de sorte à observer un vrai constat sur le protagoniste. A l'image de cette scène où il s'efforce à expliquer des événements qui se produisent successivement jusqu'à fatalement arriver à un "je ne sais pas". Le film de Tourneur est économe en horreur frontal et préfère laisser la forme plus "naturelle" de fantaisiste faire le travail en général.

Ainsi, son métrage est une oeuvre jouant finement avec les mécanismes de la peur et avec les éléments du monde que l'on se refuse d'imaginer, et que toute quête de rationalisme qu'il puisse y avoir, il peut arriver qu'il vaille mieux ne pas savoir. Rendez-vous avec la peur est aussi un film porté par quelques grandes scènes riches en malaise et très joliment exécutées, usant astucieusement de sa photographie pour quelques moments très bien troussés, d'un couloir à la perspective difficile à saisir à cette fuite dans les bois face à un nuage de fumée.

La Malédiction de la Dame blanche
4

La Malédiction de la Dame blanche (2019)

The Curse of La Llorona

1 h 33 min. Sortie : 17 avril 2019. Épouvante-Horreur, Thriller

Film de Michael Chaves

Nick_Cortex a mis 1/10.

Annotation :

Qu'est-ce qu'on verrait pas pour une actrice qu'on aime... Franchement, Linda, tu mérites mieux que d'apparaître dans ce genre de truc. Sérieusement, que dire, je crois qu'on a touché le fond du ConjuringVerse là, je croyais que c'était déjà le cas avec La Nonne mais que nenni, au moins La Nonne a un ou deux trucs qui fonctionnent pas trop mal à côté, mais là c'est d'un horrible je-m'en-foutisme, je suis pas sûr d'avoir déjà vu un film d'horreur aussi branleur en fait. Pas une fois, pas une seule fois le film n'atteint un semblant de micro-parcelle de peur. De l'aveu même du prêtre à la fin ceci dit : "Même moi j'ai eu peur... Non. C'est faux.".

Par où commencer. Le scénario est aussi troué qu'une passoire, tout fonctionne de façon absolument aléatoire, les personnages sont mécaniques, tout juste guidés par les artifices habituels, tout le monde est con comme un manche à balai, au point que plus d'une fois on se dit que les personnages n'ont que ce qu'ils méritent (coucou petite fille insupportable avec ta peluche), le réalisateur s'est pris pour le James Wan du pauvre et déjà que James Wan c'est quelqu'un d'assez inégal en fonction de ses films. J'ai vu des épisodes de Scooby-Doo plus effrayants que ça... et mieux écrits. On était prévenu aussi avec le titre français, confondant la Dame Blanche avec la Pleureuse... En plus même dans le film elle est parfois nommée l'un et puis l'autre.

M'enfin bon, chipotage sur la VF ou pas, ça reste un film d'horreur franchement triste à regarder tant il ne fait aucun effort. On aurait habillé la Llorana en noir qu'on aurait eu la copie conforme de Valak. Le résultat se repose sur la quasi totalité des acquis du cinéma d'horreur du XXIe siècle pour un résultat enquillant raté sur raté, une tambouille sitôt avalée, sitôt évacuée. J'ai pas pu m'empêcher de repenser à Martin Scorsese qui qualifie le cinéma de super-héros de roller-coaster qui n'a rien à faire au cinéma, ben mon vieux, qu'est-ce qu'il penserait des films d'horreur comme La Llorana.

Audition
6.8

Audition (1999)

Ôdishon

1 h 55 min. Sortie : 6 mars 2002 (France). Épouvante-Horreur, Thriller

Film de Takashi Miike

Nick_Cortex a mis 7/10.

Annotation :

Le moins que je puisse dire, c'est qu'Audition est un film qui ne laisse pas indifférent. Takashi Miike trouve avec ce film le moyen de basculer dans le glauque progressif, en prenant judicieusement son temps. Audition ne trouve pas sa force dans le mouvement, en effet le film est surtout constitué de plans fixes, posés, comme une envie de rester témoin un certain temps de ce qu'il se passe en face de lui sans détourner les yeux. Il tient son intérêt dans son exécution finement machiavélique, car à défaut de vouloir nous surprendre sur ses ressorts, il sait comment tenir en haleine.

Tout comme le personnage principal, on finit par être fasciné par la demoiselle qui hante ses pensées, car aux yeux du spectateur, c'est qu'elle cache avec elle une ambiance malsaine et un besoin de découverte sur ce qui l'entoure. Or, plus on en apprend et plus on plonge dans le macabre. Audition est un film sacrément sombre et décidant de s'achever, après avoir joué avec nos nerfs, avec une bonne dose de sadisme éprouvant. Ceci dit, le film en joue astucieusement, sans vouloir partir dans le trash gratuit, et en découle une inquiétante et folle plongée dans une vision dénonciatrice de la place de la femme-objet dans la société masculine.

A défaut d'être d'une renversante subtilité, l'ensemble constitue un moment de cinéma difficilement oubliable tant il nous plonge dans une atmosphère crispante et qui sait y aller aussi progressivement que franco dans ce qu'il raconte, avec quelques bouts d'une ampleur macabre à toute épreuve. Fascinant de bizarrerie, efficace en terme de malaise, et intriguant de bout en bout.

Les Ruines
5.8

Les Ruines (2008)

The Ruins

1 h 31 min. Sortie : 11 juin 2008 (France). Thriller, Épouvante-Horreur

Film de Carter Smith

Nick_Cortex a mis 6/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Difficile de rendre crédible un film d'horreur centré sur des plantes maléfiques (sinon vous avez La petite boutique des horreurs pour la comédie horrifique), et pourtant Les Ruines s'en tire plutôt efficacement et a même un petit côté rafraîchissant par rapport à d'autres films centrés sur des jeunes dans une mouise. Le principal avantage de ce film étant qu'il arrive à bien développer ses personnages et n'en fait pas que de simples amuse-gueules dont la mort n'a que peu de conséquence, ici ils sont plutôt bien écrits, on sent qu'ils ont de la personnalité et qu'ils ne sont pas décérébrés (ceci dit leur peut-être seule décision stupide étant celle qui lance l'intrigue, c'est ballot).

Les Ruines se construit comme un survival efficace, un huis clos en plein air qui fonctionne plutôt efficacement. Si l'horreur vient de ces plantes qui émettent des sons et infectent le corps, il y a aussi une bonne part d'horreur psychologique, et ça parvient à rendre l'ambiance assez anxiogène lorsqu'on voit à quel point la situation affecte les personnages et les pousse à faire des choix joyeusement macabres, situations gores ou difficiles à accepter à la clé. Le tout s'avère même assez intéressant avec la façon dont les personnages sont bien malgré eux coincés sur leur pyramide.

Le rythme est ceci dit bancal, traînant sur certaines choses pour finalement en survoler d'autres, sinon le film constitue une assez bonne surprise dans le genre, privilégiant la psyché des personnages face à une menace et ce que ça leur apporte que la menace en elle-même. On aurait pu, pour que ce soit encore plus mémorable, rendre les personnages plus attachants mais avec ce qu'on a, c'est déjà pas mal du tout.

Overlord
5.9

Overlord (2018)

1 h 50 min. Sortie : 21 novembre 2018 (France). Action, Aventure, Épouvante-Horreur

Film de Julius Avery

Nick_Cortex a mis 6/10.

Annotation :

Se présentant comme un film de guerre tout ce qu'il y a de plus normal pendant une bonne partie de son temps, Overlord passe à une différente sauce au bout de trois quarts d'heure environ, avec son petit délire d'expérimentations nazies glauques, comme si le film se voulait à mi-chemin entre Inglourious Basterds et une version sanguinolente des idées d'Hellboy sur le laboratoire de ces grands fous de nazis. Optant de fait pour un aspect série B pas piqué des hannetons, Overlord se laisse regarder la plupart du temps et fait tout à fait son boulot pour une soirée sans complexe.

Il a tout de même un peu de mal à osciller entre les tons, il aurait pu aller plus loin dans son délire, avec le cheminement emprunté, on passe surtout de l'un à l'autre avec légère maladresse et on tombe dans une partie finale grotesque et pourtant pas aussi inspirée qu'elle aurait pu l'être, le bon vieux coup du boss final devenant une expérimentation folle en enquillant les gentils clichés au passage. Overlord aurait pu se montrer plus féroce, et pas nécessairement que dans l'imagerie gore qui est là mais qui ne cache pas toujours le manque de surprises et d'idées dans les artifices employés. Il n'empêche que ça reste un divertissement assez fun dans l'ensemble.

Plutôt efficace dans les deux styles choisis, le film de guerre réaliste et le film d'action qui fonce tête baissée dans un scénario très farfelu, le film de Julius Avery se construit de bonne manière pendant un certain temps, ne lésine pas sur les images dérangées et dérangeantes pour un freak show des enfers, voguant sur la fine frontière séparant le nanar grossier du navet sans intérêt pour qu'il en résulte une série B sympathique, ni plus ni moins. Elle aurait pu aller plus loin mais ça aurait peut-être été à double tranchant aussi. Je n'ose trop imaginer ce que ça aurait donné si ça avait bel et bien été intégré dans la bordélique franchise Cloverfield.

Freddy sort de la nuit
5.9

Freddy sort de la nuit (1994)

Wes Craven's New Nightmare

1 h 52 min. Sortie : 3 mai 1995 (France). Épouvante-Horreur

Film de Wes Craven

Nick_Cortex a mis 6/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Freddy est revenu mais heureusement pour nous, ils se sont rappelé qu'il était censé être mort une bonne fois pour toutes (pour la troisième fois je crois) dans L'ultime cauchemar, alors la stratégie est de jouer le film méta, où Freddy traverserait la pellicule pour tourmenter Heather Langenkamp, l'actrice de Nancy dans le premier et troisième film. Une idée à fort potentiel il faut l'avouer, qui aura peut-être d'ailleurs préfiguré l'obsession de Wes Craven pour le méta qu'il exploitera aussi dans Scream. C'est dommage qu'elle n'ait pas été exploitée à son plein potentiel mais ce qu'on a arrive à être déjà plus intéressant que d'autres opus de cette inégale franchise.

Cherchant à placer le focus autour de l'interprète de Nancy et son insupportable fils, Wes Craven aurait pu profiter de son concept pour un plus grand terrain de jeu jouant avec nos perceptions et mêlant le casting entier, mais il découle de bonnes idées de ce 7e opus si on peut vraiment le considérer ainsi. S'il se force parfois à être un peu trop explicatif et bavard, j'apprécie le retour à une ambiance sinistre et dérangeante, à défaut de trouver le sens de la comédie cher à Freddy mais après ce qu'on s'est tapé lors des précédents opus, un mal pour un bien. Au moins cette chère Heather est bien mise en avant face au croquemitaine dans une intrigue qui déroute et qui n'abuse pas dans le n'importe quoi.

Si Wes Craven n'a pas retrouvé la formule miracle pour donner un véritable retour digne de ce nom à Freddy (qui au passage se tape un look franchement moche ici, dommage), il y retrouve un semblant de crédibilité. Peut-être que la démarche paraîtra un poil prétentieuse à l'image du passage avec Wes Craven lui-même (donnant ceci dit un point de vue pas désagréable sur son procédé créatif), mais mine de rien, elle tient la route et use de son concept pour un opus sympathique, qui aurait pu aller plus loin mais autant voir le verre à moitié plein sur le coup.

La Sorcellerie à travers les âges
7.7

La Sorcellerie à travers les âges (1922)

Häxan

1 h 31 min. Sortie : 18 septembre 1922 (Suède). Épouvante-Horreur, Muet

Documentaire de Benjamin Christensen

Nick_Cortex a mis 7/10.

Annotation :

La Sorcellerie à travers les âges est clairement un film particulier. Non seulement pour son atmosphère singulière, mais aussi pour son style. Le film de Benjamin Christensen a des airs de présentation comme une conférence sur pellicule, où il nous expose son sujet pour ensuite en donner les arguments jouant en sa faveur, avec de la vraie mise en scène autour, c'est à dire acteurs, costumes, décors. Le film est dans cette frontière entre la démonstration théorique et le documentaire, en rappelant quelques fois via ses intertitres sa nature, par exemple lorsqu'il parle d'une de ses actrices s'étant prêté à une expérience.

Clairement le résultat est intéressant. C'est un sympathique rassemblement de connaissances sur le sujet en s'étalant sur plusieurs périodes, en s'attardant aussi bien sur les superstitions relatives aux démons du Moyen-Âge que ce que l'on perçoit comme l'hystérie dans notre société actuelle (enfin, celle des années 20). Avec une exposition agréable, prenant donc comme idée de réellement mettre en scène les contextes, et de bonne manière. Entre reconstitutions et visions infernales en costumes et trucages, l'ensemble arrive à bien se renouveler et tenir la route sur son ensemble.

C'est également un film assez audacieux dans son traitement, et abordant les dérives de la religion, à quel point elle peut pousser aux excès ou à l'ignorance pure et simple, et généralement pour en arriver aux convictions bornées face à ce que l'on présume être les vrais démons. Après, le film a parfois tendance à être un peu trop démonstratif, mais compte tenu de la nature-même du métrage, c'est un peu dur de lui en tenir rigueur. Je n'irai pas jusqu'à dire que le film m'a fasciné de bout en bout, un peu longuet parfois, mais il est intéressant, ça je ne le nierai pas.

La Prophétie de l'horloge
5.4

La Prophétie de l'horloge (2018)

The House with a Clock in Its Walls

1 h 46 min. Sortie : 26 septembre 2018 (France). Comédie, Fantastique, Épouvante-Horreur

Film de Eli Roth

Nick_Cortex a mis 6/10.

Annotation :

J'aime bien ce genre de petit film fantastico-horreur (si tant est que ça se dise) familial de temps en temps, il y a un petit feeling Chair de Poule qui se dégage de La prophétie de l'horloge, et sans pour autant marquer les esprits, il a fait son petit effet avec moi, une petite sorte de magie maladroite mais charmante. Un divertissement qui ne cherche pas à prendre les enfants pour des andouilles, qui d'ailleurs n'hésite pas des fois à en montrer des images pas trop mal horrifiques quand on pense au public cible premier, quasi sûr que c'est le seul film familial que j'ai vu avec une scène ayant la nécrophilie comme arrière-pensée d'ailleurs.

Explorer la maison mystérieuse du sorcier Jonathan n'a pas été désagréable, dans ce mix entre Harry Potter et donc un livre de Chair de Poule, comme s'enfoncer avec plaisir dans une boutique d'antiquités surprenantes, où les objets prennent vie et donne une chouette aura à cette maison. L'histoire se prend plusieurs fois les pieds dans le tapis, ne tire pas le plus gros de son potentiel et surexplique piteusement sur la fin mais reste correcte et pas inintéressante, et le tandem formé par Jack Black et Cate Blanchett s'amuse bien et vole la vedette. Après vient l'ouragan de clichés et de situations qu'on voit venir à des kilomètres, et un gosse aussi agaçant que débile, à vouloir devenir pote avec quelqu'un qui de toute évidence n'est pas une bonne personne, ça ne lui viendrait pas à l'esprit avant de commettre ce qu'il ne faut pas, bien entendu.

Autrement, La prophétie de l'horloge n'est pas le divertissement familial le mieux écrit ou le mieux réalisé, mais il se fait plaisir et, personnellement, j'en ai retiré une forme d'émerveillement légère mais qui m'a fait tout de même sourire, se heurtant avec les ratés mais disposant également de bonnes idées, essayant de parler au plus grand nombre et avec un méchant qui n'est pas là juste pour faire le méchant sans motivation, ce que j'apprécie toujours (d'autant que les siennes sont plutôt osées et intéressantes pour ce genre de film). Puis Cate Blanchett qui met un coup de boule à une citrouille, je ne peux pas mettre moins après avoir vu ça.

Resident Evil
4.7

Resident Evil (2002)

1 h 40 min. Sortie : 3 avril 2002 (France). Action, Épouvante-Horreur, Science-fiction

Film de Paul W. S. Anderson

Nick_Cortex a mis 3/10.

Annotation :

Le syndrome du "je n'ai pas la console alors je regarde l'adaptation présumée nulle d'un jeu qui me fait pourtant plutôt envie", aujourd'hui c'est à Resident Evil de passer sur le billard. Je ne pourrais donc pas juger de la qualité d'adaptation que je présume tout de même au ras des pâquerettes, ce qui est sûr, c'est que Paul W.S. Anderson n'en est pas à ses premiers déboires avec les adaptations de jeux vidéo, et après un Mortal Kombat de triste mémoire, au tour des zombies de Racoon City d'être sa cible. Le résultat étant à la hauteur des attentes, parfaitement médiocre.

C'est fou comme un film pareil pourrait pousser un grand pacifiste à se dire que certains, ils méritaient pas vraiment de vivre vu à quel point ils sont demeurés. Quand un film commence avec un virus mortel qui se propage par le conduit d'aération présent dans la salle où on manipule les virus dangereux, déjà c'est mauvais signe. Sauf que les boulettes, les personnages les enchaînent. Et le film, au lieu d'instaurer une ambiance stressante alors qu'il y avait quelques fois les intentions, préfère livrer incohérence sur incohérence, bêtise sur bêtise, zombie mal maquillé sur zombie mal maquillé.

L'occasion aussi pour Milla Jovovich de livrer toute l'étendue de son non-talent avec deux expressions du visage au maximum, au point que même la bestiole hideuse (pas dans le bon sens du terme) face à elle jouerait presque mieux qu'elle. Même les scènes les plus divertissantes elles partent de principes tellement idiots que c'est dur de les apprécier pleinement comme le coup du laser. Ça manque aussi de zombies dans votre film de zombies... Oh et, je ne sais pas pour vous, mais moi j'ai horreur des films qui commencent 5 minutes avant la fin. Bref, je n'ai pas joué au jeu mais je pense ne pas prendre trop de risque en disant que c'est une adaptation fort accablante.

Le Village des damnés
7.3

Le Village des damnés (1960)

Village of the Damned

1 h 17 min. Sortie : 8 février 1961 (France). Épouvante-Horreur, Science-fiction

Film de Wolf Rilla

Nick_Cortex a mis 7/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Avant d'avoir été raconté sous un autre œil par John Carpenter, Le village des damnés était un fort sympathique film d'horreur des années 60 prenant comme base des enfants étranges, aux pouvoirs aussi louches que leur façon d'être venus au monde, d'autant qu'ils n'étaient pas les seuls au monde dans ce village. Ces enfants catalysent notre peur de l'inconnu, pourquoi les femmes du village ont donné naissance à eux, pourquoi leurs pouvoirs, que veulent-ils ? On ne sait que peu sinon qu'ils se montrent clairement hostiles à une population qui n'en demandait pas tant.

Le film de Wolf Rilla se heurtera quelque peu au problème d'être très court, autrement il reste un petit film d'horreur qui déborde d'efficacité, et qui instaure dès son premier phénomène un bel effet de mystère, et de la tension naissant de ce qu'on ne voit pas. Une atmosphère suffisamment malsaine parcourt l'ensemble, en particulier lorsque ces enfants doués d'une remarquable intelligence et de pouvoirs fascinants entrent en scène. Le film est l'occasion de nous mettre face à cette peur de l'inconnu, ainsi que face à l'intérêt peut-être dangereux porté par les expériences scientifiques face à cette nouvelle source pleine de promesse et pourtant hautement risquée.

Et les enfants eux-mêmes sont portés par des petits jeunes remplissant parfaitement le contrat de jouer des gosses que l'on souhaite plutôt vite voir partir sur le bûcher, dans le bon sens du terme tant ils inspirent le petit frisson dans la colonne vertébrale. Se trouvant face à eux un George Sanders toujours très bon, sous une caméra habile et menée par de solides idées de mise en scène. Efficace à tous points de vue.

Zombeavers
4.5

Zombeavers (2014)

1 h 25 min. Sortie : 30 octobre 2014 (États-Unis). Action, Comédie, Épouvante-Horreur

Film de Jordan Rubin

Nick_Cortex a mis 3/10.

Annotation :

Zombeavers doit s'inscrire avec les Sharknado dans la liste des machins se traînant une petite réputation de nanar moderne sauf qu'à mon avis ça échoue pleinement à comprendre comment fonctionne un bon nanar et ça ne cherche qu'à s'inscrire dans une mode vraiment cache-misère, pour paraître meilleur qu'il ne l'est réellement. J'en viens au fait : Zombeavers est juste affreusement chiant. Il parvient à être rigolo par bribes, mais passé le sourire idiot de voir un castor enragé faire sa première apparition dans la salle de bain, le reste traînera péniblement jusqu'aux dix dernières minutes qui se relèvent un peu mais pas de quoi crier au génie.

Ça se veut probablement parodie du slasher moyen, avec sa bande de jeunes qui ne sera regrettée de personne tant ils sont plus insupportables les uns que les autres et qui donc partent un à un, mais ça échoue sur tous les tableaux. C'est pas assez sincère pour être un nanar, et pas assez poussé pour être une comédie horrifique. C'est un machin difforme et cynique faisant partie d'une mode que je n'aime pas franchement, voulant masquer sa pauvreté par tout le côté improbable qui se dégage du pitch de base. Sauf que pour rendre ça divertissant, il faut donc de la volonté. Zombeavers en manque cruellement et se contente de suivre le schéma sans le comprendre et sans apporter sa touche.

Après l'usage d'animatronics pour les bestioles fait assez plaisir et ça confère le charme qu'il faut, si je puis dire, aux dites bestioles, mais pas assez pour sauver le bousin. Pour une vraie comédie horrifique je préfère encore me tourner vers Arac Attack (j'insiste, c'est pas mal du tout), et pour un vrai nanar, il y a bien d'autres possibilités que ça, qui n'a clairement rien de plus à offrir que la singularité de ses bestioles.

Body Parts
5.8

Body Parts (1991)

1 h 28 min. Sortie : 2 août 1991 (États-Unis). Épouvante-Horreur

Film de Eric Red

Nick_Cortex a mis 6/10.

Annotation :

Je pense que Body Parts mérite un certain crédit pour avoir réussi à ne pas avoir trop sombré dans le ridicule avec un pitch pourtant aussi farfelu sur le papier, narrant le parcours d'un homme ayant perdu son bras dans un accident, pour s'en faire greffer un nouveau, tout droit issu d'un serial killer alors que le bras commence à donner une personnalité plus violente à son nouveau propriétaire. On avait les ingrédients pour un film grotesque mais Body Parts est finalement parsemé de bonnes idées et bénéficie d'une exécution pas si mal menée.

Pas de miracle complet cependant, le pitch reste suffisamment farfelu pour causer quelques invraisemblances ici et là et il est un peu regrettable de voir la tournure de la dernière partie plus n'importe quoi, mais l'ensemble arrive à tenir debout malgré les déséquilibres occasionnels. Au moins, Body Parts est parcouru par une ambiance assez frissonnante et parvient à plutôt engager dans son intrigue, ce que ces donations entraînent chez les nouveaux propriétaires, ce qui les relie de façon sympathique (les peintures des visions).

Se permettant également un discours malsain sur la science et pas si bête compte tenu de son avancement au fil des ans vis à vis de sa fascination pour le corps humain, dans l'optique de "détruire pour construire" selon les mots du film, Body Parts est globalement un thriller horrifique honorable. Il se heurte à ses fantaisies finales et à un rythme un peu bancal mais il reste suffisamment intéressant pour ne pas décrocher.

Us
6.3

Us (2019)

1 h 56 min. Sortie : 20 mars 2019 (France). Thriller, Épouvante-Horreur

Film de Jordan Peele

Nick_Cortex a mis 8/10.

Annotation :

Évoquer Get Out n'est pas des plus pertinents tant Us est bien décidé à se démarquer de son aîné sur plusieurs points (tout en tentant de conserver son style) mais je ne peux m'empêcher de penser que ce nouveau film de Jordan Peele fait montre d'une certaine amélioration après son précédent bourré de bonnes idées mais bien plus bancal dans son exécution. Sa nouvelle tentative est mieux maîtrisée dans son mélange entre humour et horreur, elle est moins boursouflée au niveau de ses révélations (quoique, à titre personnel, je suis moins convaincu des tous derniers instants), et en général plus tendue.

Toujours aussi roublard dans son travail d'ambiance, Jordan Peele nous plonge dans une solide histoire de doppelgängers, dans un grand éclat horrifique empruntant à Lewis Caroll notamment, où ici, Alice, suivant le lapin blanc, passe à travers le miroir et plonge dans le pays de la folie. En résultent deux heures tendues comme un sous-vêtement à ficelle, où l'humour ne vient pas trop empiéter mais apporte la touche singulière qu'il faut, et on s'enfonce de plus en plus dans l'ombre dévorante, dans la symétrie frissonnante, avec des reflets partout et un sentiment d'insécurité ne cessant de s'accroître, jouant aussi des rapports entre chacun de nous.

Parabole intrigante des personnes de l'ombre, qui nous sont si proches et pourtant si différents, Us joue avec son spectateur et atteint son apogée lors de cette magnifique confrontation finale en forme de danse, symbole d'élévation pour un côté du miroir, de chute pour l'autre. Lupita Nyong'o est fabuleuse et contribue grandement à l'efficacité de l'entreprise, quel que soit le camp qu'elle interprète. Quelques détails subsistent, l'entreprise étant forcément tant ambitieuse qu'elle ne trouve pas satisfaction sur tous les points, mais Jordan Peele confirme son côté prometteur. Et si telle était son intention, alors c'est réussi : je ne me regarderai probablement plus dans mon miroir de la même façon.

Blade
5.9

Blade (1998)

2 h. Sortie : 18 novembre 1998 (France). Action, Épouvante-Horreur

Film de Stephen Norrington

Nick_Cortex a mis 4/10.

Annotation :

Bof, je ne cache pas franchement m'être salement ennuyé devant ce Blade. Si je ne m'abuse, c'est une des premières vraies tentatives pour un Marvel au cinéma, en tout cas après les adaptations kitschs façon 4 fantastiques des années 90, et commencer par un personnage comme Blade n'est pas une idée plus bête qu'une autre. Sous la houlette de Stephen Norrington, responsable du difficilement pardonnable La Ligue des Gentlemen Extraordinaires quelques années plus tard, Wesley Snipes campe notre mi-homme, mi-vampire, 100% chasseur, sous un torrent d'hémoglobine numérique.

En ce qui me concerne, les pérégrinations de Blade ont été laborieuses à plus d'un niveau. Si Norrington n'est pas un manchot (ici en tout cas), son Blade manque d'un certain sens de la mise en scène qui aurait déjà aidé à s'investir plus facilement. Son univers est bourré de grotesque peu glamour, de visions franchement moches que ce soit voulu ou non, pas loin du ridicule ambiant, et ses vampires, à défaut d'être angoissants, sont simplement lourds et contribuent, efficacement faut le reconnaître, à l'extravagance générale d'un goût particulièrement douteux.

Pitch cramé, ennemis nazes, jubilation à dose maigrichonne, on finit en manque d'enthousiasme tel Wesley sans ses sérums. Mine de rien, deux heures de carnaval sous le signe du liquide rouge, ça finit par se faire ressentir, surtout quand c'est aussi pauvrement écrit et exécuté. Au final, Blade n'a pas grand-chose pour lui. Pas même un caméo de Stan Lee (alors qu'il devait en avoir un à la base, satanées coupes).

Nick_Cortex

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