Le personnage au cinéma : éclatement entre mythes et concepts

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Elle et Lui, aucune identité. L'Amour projeté à l'échelle de l'Histoire, Hiroshima au futur indissociable des cendres du passé.

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Éloge à l'amour, la force du pardon. L'Homme et la Femme au service de l'universel où douleur et bonté, horreur et sublime sont condamnés à être d'autres éternels couples.

(merci WesTiiX du rappel !)

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Relecture des Écritures, autant de figures que d'anonymes. La création comme éternelle recréation. Lui, la Mère, l'Homme, la Femme, fondements friables d'absolument tout.

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Un narrateur omnipotent, un être acteur et spectateur de son temps, cette période a priori sans histoire où toute volonté de réaction participe à entretenir un système contre lequel on voulait se dresser. De la pure reproduction des maux engendrés par les mêmes qui voulaient lutter. Constat aussi accablant que brillant.

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La fameuse présence absente, un être fantomatique, quasi irréel qui traverse l'oeuvre. Mais terriblement humain dans l'expression de ses pulsions. Il est un miracle, un être inattendu seulement de passage. Gosling conduit ce film, il est le film, nous le fait vivre par sa présence même. L'oeuvre incarnée, le cinéma par l'individu sans limite.

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Ridley Scott toujours plus concerné par le religieux. Ici ça ne manque pas. The Counselor interprété par un Fassbender décidément beau de souffrance incarne ce fil conducteur, cette vie qui oscille au contact des autres. Scott brise la justice, l'écrase et la piétine pour mieux la valoriser ensuite. Elle pleure sa faillite inévitable, ses erreurs fatales, condamnée à toujours se réincarner.

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L'Homme à l’harmonica, l'oeuvre est un son, celui du souvenir, de la hantise, une vengeance qui reprendra ses droits et s'étendra jusqu'à atteindre son but tel ce chemin de fer, véritable artère du territoire.

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Le Joker, il est ce "chaosmos", ce chaos ordonné sous-jacent qui menace d'éclater à tout moment, de faire tomber les masques. Le Joker est bien le seul à ne pas en porter, il est tout le monde et personne, mal originel et engendré, le mal nécessaire aussi, celui qui détruit ou fait grandir. Insaisissable pour son réalisateur même, ce dernier ne pouvant jamais achever son histoire, mais fallait-il seulement la conclure ?

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L'anonymat incarné, le symbole même. Un guide, un ami, un tyran, un mythe de l'ombre porté à la lumière du plus grand nombre. Immense.

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La Bête, il est ce que l'on perçoit bien de lui.

Annotation :

One-Eye, personnage irréel ange gardien dans un film où l’onirisme apparent cultive un fantastique tout aussi déstabilisant que notre borgne lui-même. Refn une nouvelle fois.