Cover Légères comme bulles de savon mais pas nullissimes...

Légères comme bulles de savon mais pas nullissimes...

Je dédie cette liste à ces comédies en apparence transparentes, inutiles et qui font pourtant notre bonheur , nous reposent et avec le temps s'inscrivent tout doucement dans l'histoire du cinéma d'une façon qu'on pensait impossible : images de leurs époques, images de nous-mêmes.

"Ce ...

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Liste de

16 films

créee il y a environ 7 ans · modifiée il y a environ 7 ans

Embrasse-moi, idiot
7.2
1.

Embrasse-moi, idiot (1964)

Kiss Me, Stupid

2 h 05 min. Sortie : 3 février 1965 (France). Comédie romantique

Film de Billy Wilder

Anouche Pelka a mis 8/10.

Annotation :

Jaloux. Orville est follement jaloux. Il est aussi compositeur amateur. Le hasard fait que le célèbre crooner Dino, terriblement séduisant, est obligé de passer la nuit chez lui. Prudent, Orville éloigne sa femme et engage, pour jouer son rôle, Polly, la gentille prostituée du patelin. Mais rien ne se passe comme prévu...
Ce film caustique a provoqué, à sa sortie, la colère des ligues de décence. Ce qui peut se comprendre : l'Amérique vue par Wilder est moche, vulgaire et salement hypocrite. Encore plus drôle et plus effrayant : c'est en bafouant la morale que ces êtres parviennent à échapper au ridicule. A commencer par Polly, seul personnage vraiment attachant, à qui Kim Novak prête sa sensualité innocente. Donc voici un petit chef-d'oeuvre que les années ont rendu encore plus ironique, encore plus noir. A côté d'Embrasse-moi, idiot, un film comme American Beauty, prétendu caustique, semble bien fade... — Pierre Murat Télérama

Le Roi de cœur
7.1
2.

Le Roi de cœur (1966)

1 h 42 min. Sortie : 21 décembre 1966. Comédie dramatique, Guerre

Film de Philippe de Broca

Anouche Pelka a mis 10/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Fantaisiste, gracieux, charmant, tel est ce roi de cœur construit sur un scénario et un registre si originaux qu’ils auraient pu mener à un ratage complet. Guerre 14-18 dans la petite ville nordiste de Marville. Les allemands en retraite laissent de quoi faire tout sauter en attendant l’arrivée des troupes anglaises. Prévenus par un résistant, les britanniques envoient le soldat Plumpick désamorcer les bombes.
Les premières images sont celles d’un mécanisme d’horloge. Le temps est primordial dans le roi de cœur. Il y a le temps de la guerre, implacable, qui doit mener à l’explosion de la ville. La course contre la montre est l’expression du conflit entre des belligérants que de Broca renvoie dos-à-dos. Chaque camp est décrit par séquences quasi identiques. Les acteurs sont dirigés à dessein de manière mécanique et clownesque. Les allemands marchent au pas de l’oie, les anglais trottent mais c’est la même logique qui meut les corps, celle d’une guerre absurde dirigée par des officiers bornés et idiots où chaque soldat fonce tête baissée sans comprendre ce qu’il fait. En opposition à celle de la guerre, il y a une autre temporalité, libérée par Plumpick, celle des « fous » qui réinvestissent la ville en dansant. « Cet instant recréé est un temps passé, celui de la Belle époque où s’ébrouent gaiement des personnages inventés : un duc (Jean-Claude Brialy), un coiffeur efféminé (Michel Serrault), un général Géranium (Pierre Brasseur), Coquelicot la prostituée funambule (Geneviève Bujold). La libération des aliénés est le plus beau moment du film. De la porte de l’asile, chacun s’échappe, pour rejoindre son déguisement d’époque. C’est filmé avec mouvement comme un ballet ou une revue de cirque.
Le film ne dévie jamais de sa grâce funambulesque. De Broca était un cinéaste du mouvement,il savait que le rythme ne peut s’encombrer, comme pour trop de comédies contemporaines, de discours et de leçons de morale. .De grandes stars du cinéma français se meuvent donc en une farandole pleine de grâce
C’est un geste proustien de recherche d’un temps perdu que de Broca met en scène. Avant cette guerre, il y a eu un autre temps. Temps de paix, temps de plaisir et temps d’amour Mieux vaut rester dans sa bulle. Cette bulle est aussi celle du cinéma que de Broca célèbre comme un art forain, un art de clowns et de danseurs qui se termine par les paroles de Jean-Claude Brialy " Les plus beaux voyages se font par la fenêtre" Celle du 7e art" >
http://cineclubambulant.hautetfo

Erotissimo
5.6
3.

Erotissimo (1969)

1 h 35 min. Sortie : 6 juin 1969. Comédie

Film de Gérard Pirès

Anouche Pelka a mis 8/10.

Annotation :

Directeur d'une entreprise de layette nommée «Baby Service», Philippe est aux prises avec un contrôleur fiscal particulièrement zélé, qui épluche minutieusement sa comptabilité. Cette intrusion l'obsède à tel point qu'il en vient à négliger sa femme, Annie. Celle-ci, qui ne sait absolument rien de ses soucis professionnels, s'imagine qu'elle ne plaît plus à son époux et décide de tout mettre en oeuvre pour le séduire à nouveau. Elle suit donc avec application les conseils des magazines féminins, mais rien n'y fait : surchargé de travail, il reste indifférent aux extravagances de sa femme...

Jean Yanne , Annie Girardot, Francis Blanche et l'image des années 70 , dans tout leur burlesque et leur charme.

Le Cavaleur
6
4.

Le Cavaleur (1979)

1 h 44 min. Sortie : 17 janvier 1979. Comédie

Film de Philippe de Broca

Anouche Pelka a mis 10/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Edouard, la cinquantaine fringante, aime la musique et les femmes... De Broca a toujours manié la fantaisie avec une rare élégance. Sa belle idée, ici, est d'avoir fait d'un séducteur un musicien qui rêverait de rassembler toutes les femmes sur une même portée. Il n'est donc pas un collectionneur, mais le compositeur d'une femme complète. Pourtant, comme le dit joliment son ex : « Tu es un courant d'air qui laisse des rides sur les visages de celles que tu as aimées. »
A son menuet léger, de Broca met un bémol mélancolique : il faut aussi composer avec le temps qui fuit. S'arrêter de cavaler est une petite mort. Reste, pour Edouard, à envisager le renoncement comme un apaisement. A l'image de cette partie de campagne finale, où les sourires de ses conquêtes forment autour de lui une ronde lumineuse. Sept archétypes féminins, incarnés par sept actrices parfaites, pour un Jean Rochefort tout de charme et de subtilité. — Guillemette Odicino Télérama

Recherche Susan désespérément
5.8
5.

Recherche Susan désespérément (1985)

Desperately Seeking Susan

1 h 44 min. Sortie : 10 septembre 1985 (France). Comédie

Film de Susan Seidelman

Anouche Pelka a mis 9/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Pour se divertir, une jeune femme bon chic, bon genre, lasse de sa vie trop facile, emprunte l’identité d’une marginale traquée par des tueurs.
Mariée à un homme d’affaires, Roberta Glass s’échappe de sa vie aisée et morne, en lisant des petites annonces aux sous-entendus mystérieux, telle que celle-ci : « Recherche Susan, désespérément ». Intriguée, Roberta se rend au rendez-vous, afin d’épier les retrouvailles entre ces inconnus. Fascinée par Susan, elle suit la jeune femme délurée, possédant de coûteuses boucles d’oreilles volées à un amant de passage, assassiné peu après. En achetant à un fripier la veste de Susan, elle entre en possession d’une clef de consigne que de patibulaires truands entendent bien récupérer. Dez, un projectionniste de cinéma, se porte heureusement à son secours...
Septembre 1985. La France tombe sous le charme d’une comédie new-yorkaise, 100% arty, légèrement underground et succombe parallèlement au charme d’un second rôle alors inconnu durant le tournage, mais devenue entre temps méga star de la chanson : Madonna. La Susan tant convoitée du titre, classait alors trois hits dans le top 50 et notamment la single phare du film, Into the groove.
L’idôle de la jeunesse de l’époque est pour beaucoup dans la réussite et la fraîcheur de cette comédie eighties, qui ravive les souvenirs d’une cité un peu glauque mais branchée, celle des graffitis de Keith Haring ou de Basquiat, justement deux potes de la jeune femme. Porte-jarretelles et crucifix exposés, des couleurs flashy plein les bottes, elle irradie l’écran, troublante de vérité, jouant de l’analogie entre sa vie de bohème d’avant la gloire et celle du personnage désinvolte et sans attache qu’elle incarne.
32 ans après Recherche Susan désespérément même si le film semble avoir vieilli reste l’hymne à sa jeunesse, le témoignage émouvant des années new Wave de la grande pomme, d’une décennie pop insouciante, célébrée en son temps par 2 millions de Français qui entrèrent dans son groove. En sont-ils jamais ressortis ? BEPOLARD > Frédéric Mignard

Working Girl
6.2
6.

Working Girl (1988)

1 h 53 min. Sortie : 8 mars 1989 (France). Comédie, Drame, Romance

Film de Mike Nichols

Anouche Pelka a mis 8/10.

Annotation :

Film de Mike Nichols (Working Girl, USA, 1988). Scénario : Kevin Wade. Musique : Carly Simon. 115 mn. VF. Avec Melanie Griffith : Tess McGill. Harrison Ford : Jack Trainer. Sigourney Weaver : Katharine Parker. Alec Baldwin : Mick Dugan.
Genre : comédie.
Tess travaille à Wall Street, où elle rêve de faire carrière. Mais, avec ses ongles peints, sa choucroute décolorée, ses airs de Marilyn de Prisu, la petite secrétaire n'a pas le physique du rôle. Elle ne manque ni d'initiatives, ni de compétences, mais de cet insignifiant vernis qui fait tout : l'ori­gine sociale. Un brin de hasard et beaucoup de culot vont combler cette lacune...
« J'ai une tête pour les affaires et un corps pour le péché », minaude Melanie Griffith. En une phrase bien troussée, elle résume la duplicité de cette pétillante comédie. On nous offre, à première vue, l'histoire réconfortante d'une revanche sociale : un conte de fées moderne avec bergère - dactylo qui se transforme en princesse du business. Mais, comédie d'imposture (Tess réussit en usurpant l'identité de sa patronne), le film aussi se fait passer pour un autre. Il nous parle de courage, de volonté, de grands sentiments, alors qu'il ne s'agit que d'un arrivisme en vogue, en ce long hiver reaganien que traversait alors l'Amérique. Eloge joyeusement cynique de la réussite, Working Girl, pour ne pas dire self-made-girl, n'en est pas moins divertissant : le rythme est enlevé, les caractères sont bien croqués, les manigances de Tess ficelées serré. Et Melanie Griffith excelle dans ce rôle ambigu de Rastignac en tailleur sexy.
Cécile Mury Télérama

La vie est un long fleuve tranquille
6.7
7.

La vie est un long fleuve tranquille (1988)

1 h 30 min. Sortie : 3 février 1988. Comédie

Film de Étienne Chatiliez

Anouche Pelka a mis 10/10.

Annotation :

Dans un quartier populaire d'une ville du Nord de la France vivent les Groseille : père au chômage, mère au foyer et de nombreux enfants mal éduqués. Parmi eux Maurice, 12 ans, le plus débrouillard. A l'autre bout de la ville se trouve la maison des Le Quesnoy, famille bourgeoise et pieuse comptant cinq enfants dont Bernadette, 12 ans également,qui depuis quelque temps se comporte bizarrement. Un jour Josette, une infirmière qui travaille dans la maternité où les deux enfants sont nés, décide de se venger de son amant médecin qui la délaisse. Elle envoie une lettre aux Groseille et aux Le Quesnoy pour leur révéler que le jour de la naissance, elle a inversé les deux bébés. Une nouvelle qui fait l'effet d'une bombe dans les deux familles.
Ce film adoré à sa sortie n'a pas pris une ride. c'est une sorte de voyage dans le temps..On est dans les années 80 son kitch et son humour libre.
https://vimeo.com › Frédérick HARDUIN › Videos
JESUS REVIENT
https://youtu.be/XTXO0oBmlds LA SAAALOPE
https://youtu.be/XTXO0oBmlds Pour mes copines féministes

Cinema Paradiso
7.7
8.

Cinema Paradiso (1988)

Nuovo Cinema Paradiso

2 h 35 min. Sortie : 20 septembre 1989 (France). Drame

Film de Giuseppe Tornatore

Anouche Pelka a mis 9/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

A l’annonce de la mort d’un certain Alfredo, un grand metteur de scène, joué par Jacques Perrin, replonge avec nostalgie dans les souvenirs de son enfance passée dans une petite ville sicilienne d’après-guerre. L’histoire nous conte la relation entre un petit garnement à la recherche d’un amour paternel et un projectionniste un peu bourru mais au grand coeur. «Cinéma Paradiso» est aussi un vibrant hommage aux films d’antan et aux petites salles de cinéma qui étaient souvent la seule distraction et le point de rencontre de la population. Divisé en trois périodes distinctes, la magnifique première partie du film, drôle et pleine de tendresse, est principalement due au naturel et à la bonne bouille du jeune Salvatore Cascio. Face à lui, Philippe Noiret interprète l’un de ses rôles les plus emblématiques de son immense filmographie. La suite perd un peu de son charme mais reste poignante jusqu’à la sublime scène finale d’une belle et rare émotion. Revu récemment dans sa version longue, le film de Guiseppe Tornatore est encore plus beau, plus touchant et montre que bien qu’ayant eue des répercutions positives sur la carrière de l’enfant/ado, l’influence du vieil homme a également perturbé toute sa vie sentimentale, accentuant ainsi le côté tragique de ce petit chef d’oeuvre. AlloCiné

Le Magnifique
7
9.

Le Magnifique (1973)

1 h 33 min. Sortie : 23 novembre 1973. Action, Comédie, Romance

Film de Philippe de Broca

Anouche Pelka a mis 8/10.

Annotation :

Un agent du FBI trouve la mort au Mexique dans d'atroces circonstances. Seul Bob Saint-Clare, le célèbre agent secret, est en mesure de résoudre l'énigme. Sur place, Saint-Clare échappe par miracle aux agents des services secrets albanais, lancés à ses trousses par le redoutable Karpof, avant de savourer sa victoire dans les bras accueillants de la belle Tatiana. Ces aventures trépidantes sont en réalité issues de l'imagination fertile d'un certain François Merlin, qui tente de venir à bout de son 43e roman d'espionnage. Timide et plutôt médiocre, Merlin a fait de son héros, Bob Saint-Clare, son alter ego imaginaire, en plus sportif et dynamique toutefois. Il intègre à l'énigme les éléments extérieurs qui ne cessent de le perturber, comme sa belle voisine, Christine, ou son éditeur, Charron...


Un agent secret est assassiné au Mexique. Coincé dans une cabine téléphonique, il est jeté en pâture aux requins. L'intrépide Bob Saint-Clare, as des as de l'espionnage international, charme et poings ravageurs, s'en mêle... Bob Saint-Clare, alias François Merlin. Ecrivaillon timoré, auteur de romans au kilomètre, il s'invente sans arrêt une double vie qui venge et sublime la vraie...
Avec malice et brio, Philippe de Broca propose deux films en un : comédie sociale et sentimentale pleine d'humour et d'invention ; parodie d'espionnage, cocasse et speed à souhait, avec gros bras, belles plantes et fusillades en milieu exotique.
Ce drôle de va-et-vient entre fantasmes et réalité fait gaillardement l'éloge du rêve, qui enrubanne de couleurs vives la grisaille. Quant à Jean-Paul Belmondo, il tient une forme olympique : et que je cabotine, et que je pirouette. Un vrai feu d'artifice. — Cécile Mury Télérama

Le Sauvage
6.7
10.

Le Sauvage (1975)

1 h 47 min. Sortie : 26 novembre 1975 (France). Aventure, Comédie, Drame

Film de Jean-Paul Rappeneau

Anouche Pelka a mis 9/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Excédé par les compromissions de la vie parisienne, Martin Coutances, célèbre créateur de parfums, a volontairement renoncé à sa confortable existence. Il a préféré la vie sauvage et s'est retiré sur une île où, pour subsister, il cultive des légumes qu'il revend à Caracas. De passage en ville, il loue pour la nuit une chambre d'hôtel. Alors qu'il se repose, une jolie Française, Nelly, poursuivie par son fiancé qu'elle ne désire plus épouser, débarque dans sa chambre et dans sa vie. Agacé, Martin s'efforce de l'en chasser au plus vite, mais la belle a pris goût à sa compagnie et le suit jusque sur son île. Pour s'assurer que son hôte involontaire et irascible ne la chassera pas, Nelly a pris la précaution de faire couler son bateau...
Lequel des deux est le plus sauvage ? Martin, nez dans une multinationale de parfums, qui a fui la gloire et l'argent à Caracas ? Ou Nelly, cheveux au vent, qui passe son temps à courir, pour larguer un fiancé mafioso, voler un tableau, prendre un avion, un bateau, partir loin, toujours plus loin ?
Elle a peur de se poser. Lui a décidé de ne plus jamais bouger de son îlot de solitude. Elle le menace avec un gourdin, il l'assomme avec un ananas. Ils sont faits pour s'aimer aussi sûrement que les beaux ours et les grandes enquiquineuses du cinéma hollywoodien. Soudain, elle dit : « Je veux rester avec toi. » Il répond : « Non. » Cette pointe de gravité suspend le temps un instant, avant qu'ils ne reprennent leur mouvement perpétuel.
Pour Yves Montand, virtuose de la fantaisie, la mécanique de précision de Jean-Paul Rappeneau était du pain bénit. Catherine Deneuve pouvait enfin décoiffer sa beauté. Elle est capricieuse, délicieuse, et trouve là son plus beau rôle de comédie. Douze ans auparavant, Philippe de Broca avait offert à Françoise Dorléac un Homme de Rio. Cette fois, Rappeneau offrait à sa soeur Catherine un « sauvage » de Caracas. — Guillemette Odicino Télérama

Susie et les Baker Boys
6.6
11.

Susie et les Baker Boys (1989)

The Fabulous Baker Boys

1 h 53 min. Sortie : 7 mars 1990 (France). Comédie dramatique

Film de Steve Kloves

Anouche Pelka a mis 10/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Ex-pianistes à succès, les frères Jack et Frank Baker, qui se produisent en duo depuis leur enfance, ne sont plus que l'ombre d'eux-mêmes. Ils jouent désormais chaque soir les mêmes airs et lancent les mêmes plaisanteries devant des auditoires distraits et clairsemés. Jack suit le mouvement défini par Frank, qui négocie les contrats et établit leur répertoire. Mais l'enthousiasme s'est envolé. Pour sauver leur numéro, ils décident d'un commun accord d'engager une chanteuse. Leur choix se fixe sans peine sur Susie Diamond, une ancienne «escort girl», plutôt négligée, mais dotée d'une voix et d'un charme à couper le souffle. Le succès revient...
D'abord il y a LA scène : Michelle Pfeiffer, gainée de velours rouge, rampe lascivement sur le piano, susurrant la chanson Makin' whoopee (« faire l'amour »). A couper le souffle, à inscrire au panthéon des scènes de séduction. Ce n'est pas le seul charme du film, touchant portrait de deux frères, pianistes de bar sur le déclin. Le plus jeune embauche une chanteuse au voluptueux filet de voix (celui de Michelle elle-même) émergeant d'une plastique de rêve. Le duo perdant devient trio gagnant. Et puis Cupidon s'en mêle...
Clichés ? Oui, mais si bien assumés, écrits et filmés avec tant d'élégance nonchalante qu'on croit bien avoir trouvé un petit-neveu à Billy Wilder. Comme chez lui, le romantisme n'est jamais aussi beau que lorsqu'il est acide, la sensualité aussi renversante que lorsqu'elle est pimentée d'humour vache. Encadrée par les talentueux frères Bridges, Michelle Pfeiffer prouva ici que, au-delà de sa beauté, elle était une merveilleuse actrice. Après ce film, Steven Kloves réalisa un film noir, juste et délicat, Flesh and Bone. C'était en 1993. Depuis, plus rien. On comprend que Steven, scénariste des Harry Potter, ait manqué de temps pour faire ses propres films. Et maintenant ? — Guillemette Odicino Télérama

Bernie
7.1
12.

Bernie (1996)

1 h 27 min. Sortie : 27 novembre 1996 (France). Comédie

Film de Albert Dupontel

Anouche Pelka a mis 8/10.

Annotation :

"Avec Bernie, Albert Dupontel réalise une comédie "bête et méchante", sorte de Forrest Gump revu par Hara Kiri. Très dans l’air du temps et parfois assez drôle, Bernie risque fort de devenir le Delicatessen de cette saison ­ un film culte qui cartonne chez les "jeunes". En fait, le véritable sujet d’Albert Dupontel, c’est Albert Dupontel, en acteur, dialoguiste, bouffon, penseur… Quand il filme des clochards ou une famille africaine, c’est juste pour le décor. Sa mise en scène se réduit à une panoplie de gesticulations : zooms, regards-caméra, angles tordus… Bernie est symptomatique d’une nouvelle génération d’amuseurs pour qui faire un film semble une récréation de luxe ou un simple moyen de diffusion de leur image ­ espèce particulièrement prospère vers le quai André-Citroën : après Karl Zéro ou les Nuls, Dupontel. On attend le Guignols/film et pourquoi pas le Gildas ? Comme toutes ces personnes, Dupontel n’est pas dénué de talent ­ dans son domaine (respectable), celui de chansonnier. Mais un clown n’est pas nécessairement un cinéaste et on ne s’étonnera pas si Bernie ressemble plus à de la "télé en grand" qu’à du cinéma."
Les Inrocks Serge Kaganski.
Cette critique féroce n'a pas confirmé l'avenir douteux de Dupontel au cinéma. Il y est , il s'accroche pour notre bonheur.

Le Diable s'habille en Prada
5.8
13.

Le Diable s'habille en Prada (2006)

The Devil Wears Prada

1 h 49 min. Sortie : 27 septembre 2006 (France). Comédie, Drame, Romance

Film de David Frankel

Anouche Pelka a mis 8/10.

Annotation :

Une satire mesquine sur le milieu de la mode brillamment interprétée par une Meryl Streep féroce de grâce et de méchanceté. Absolument jubilatoire.
Fraîchement diplômée, Andrea débarque à New York et décroche un job de rêve. Mais en tant qu’assistante de la tyrannique rédactrice en chef d’un prestigieux magazine de mode, elle va vite découvrir ce que le mot "enfer" veut dire...
.La maîtresse des lieux, l’odieuse directrice de rédaction incarnée par Meryl Streep, est une diablesse aux exigences méphistophéliques. Le verbe blessant, le regard désapprobateur, le menton hautain et les cheveux taillés par sa seule vanité, son personnage impose un consensus immédiat qui ne faiblit pas alors que l’intrigue progresse vers plus de mesquinerie et d’avilissement. Elle traverse tout le métrage le visage stoïque, figée dans l’ignominie, sans provoquer une seule fois l’aversion malgré les camouflets répétés qu’elle inflige à ses employées. La voix douce, quasi angélique, Meryl Streep insuffle à son personnage une méchanceté doucereuse et cassante avec une retenue épatante. La comédienne n’est jamais dans l’excès et s’éloigne de la caricature facile qu’elle transcende grâce à son charme. Elle nous rappelle à quel point elle est capable d’exceller dans le genre comique, Face à elle, sa nouvelle assistante, la mignonnette Anne Hathaway de Brokeback mountain, affronte les réflexions sur son poids, son allure et ses capacités intellectuelles avec flegme. Craquera-t-elle ou ne craquera-t-elle pas ? Restera-t-elle la jeune femme simple des premiers instants ou se transformera-t-elle à son tour en une figure inhumaine de papier glacé ?
La réflexion sur ce microcosme de paillettes et de fond de teint où l’on ne devient grand qu’une fois avili n’a, certes, rien de bien profond, mais elle a le mérite d’être mordante et savoureuse, en dépit d’une fin par trop moralisatrice. Le Malin peut se réjouir. Le plaisir constant de la projection nourri au charisme des actrices, aux répliques piquantes et à la fluidité du récit permettra sûrement au Diable s’habille en Prada de se hisser instantanément parmi les classiques de la comédie américaine. BEPOLAR Frédéric Mignard

9 Mois ferme
6.5
14.

9 Mois ferme (2013)

1 h 22 min. Sortie : 16 octobre 2013. Comédie

Film de Albert Dupontel

Anouche Pelka a mis 8/10.

Annotation :

Ariane Felder, 40 ans, adore son métier de juge d'instruction et y consacre sa vie. Elle est d'autant plus surprise quand elle apprend qu'elle est enceinte. Or, la célibataire endurcie n'a aucun souvenir d'avoir couché avec quelqu'un....
On ne savait pas qu'il y avait, en France, un cinéaste capable d'égaler Blake Edwards dans son goût du burlesque et son art à transformer la grossièreté en élégance. Si : Albert Dupontel, jusque-là cinéaste original et incisif (Bernie, Le Créateur, Le Vilain), mais souvent freiné par la maladresse de son agressivité. Le voilà, soudain, transformé, très à l'aise entre rosserie et charme. Comme dans les grandes comédies américaines sur l'attirance des contraires, il a inventé un couple excessif et absurde sur lequel son regard s'est fait chaleureux : un cambrioleur bas de plafond (qu'il interprète), accusé de gober, comme des oeufs, les yeux de ses victimes. Et une juge coincée (Sandrine Kiberlain, aussi fantaisiste que la Danielle Darrieux des années 1930), qui, sous l'emprise de l'alcool, devient aussi ingérable que Kim Basinger dans Boire et déboires — pour en revenir à Blake Edwards.
Six mois après un Nouvel An très alcoolisé dont elle ne se souvient absolument pas, Ariane se retrouve enceinte. Mais de qui ? Après une enquête désordonnée où elle soupçonne à tort un confrère qui va le payer cher, elle se convainc — quelle horreur ! — que le géniteur n'est autre que le gobeur d'yeux qu'elle doit précisément inculper.Ils sont totalement étrangers l'un à l'autre. Pourtant, leur cohabitation forcée leur permet, insensiblement, de se découvrir différents : lui, un peu moins débile, elle, beaucoup moins crispée.La folie douce de la première partie s'apaise : dans l'appartement d'Ariane, un mouvement de caméra circulaire, digne de Michel Deville (dont Dupontel fut l'interprète dans La Maladie de Sachs) accentue leur complicité. Brio technique que confirme l'ouverture du film : un plan-séquence étonnant, à la fois sophistiqué et utile, puisqu'il oppose deux mondes qui s'affrontent.Le reste du temps, les portes claquent, les objets tombent, Sandrine Kiberlain s'assomme contre une porte, Dupontel s'invente des alibis déments. Comme dans le grand cinéma français de jadis, les seconds rôles rivalisent avec le couple vedette .La plaidoirie finale atteint des sommets de loufoquerie dingue. De nonsense absolu. — Pierre Murat Télérama

Le Beau Monde
5.8
15.

Le Beau Monde (2014)

1 h 35 min. Sortie : 13 août 2014 (France). Comédie dramatique

Film de Julie Lopes-Curval

Anouche Pelka a mis 8/10.

Annotation :

Il est éternel, ce début d'histoire : quitter sa petite ville pour la capitale, se mesurer au beau monde, y chercher sa place... L'antagonisme province-Paris reprend des couleurs au cinéma (récemment dans Pas son genre, de Lucas Belvaux) comme symbole d'une société en crise où les différences sociales se font plus dures. Alice, une jeune Normande vivant dans une HLM à Bayeux, n'ose pas croire à son rêve : entrer, grâce à son talent pour la broderie, dans une école d'arts appliqués. ­Antoine, le fils d'une famille de grands bourgeois, tombe amoureux d'elle. Lui aussi a envie de trouver sa propre voie — dans la photographie —, mais sans avoir peur d'effrayer ses parents par sa liberté : lui croit en son talent...
Deux manières d'être jeune et d'aborder la vie aujourd'hui, c'est le beau sujet de ce Beau Monde. Les conflits, inévitables, ne sont pas toujours filmés par Julie Lopes-Curval avec la force dramatique nécessaire. Sa mise en scène se déploie mieux dans le registre de la retenue, du secret, qu'elle affectionne autant que son héroïne, délicate et fragile comme ses broderies. Elle est si peu douée pour s'affirmer qu'elle paraîtrait presque manquer de personnalité, ce que le jeu d'Ana Girardot, au bord de l'effacement, fait admirablement ressentir. Cette nouvelle dentellière ajoute une touche de mélancolie précieuse à l'univers très féminin de la réalisatrice de Mères et Filles (2009). Car Le Beau Monde raconte aussi la nostalgie qui naît au début de l'âge adulte : en même temps qu'Alice noue les fils de son nouveau destin, elle en laisse d'autres se dénouer... — Frédéric Strauss Télérama

Les Blues Brothers
7.6
16.

Les Blues Brothers (1980)

The Blues Brothers

2 h 28 min. Sortie : 7 novembre 1980 (France). Comédie, Action, Policier

Film de John Landis

Anouche Pelka a mis 10/10.

Annotation :

1979, Spielberg réalise 1941 avec John Belushi. 1981, le réalisateur livre le premier Indiana Jones : nous sommes au paroxysme de la grande période des cinéastes du New Hollywood amorcée dans les années 60. Le début des 80’s est donc copieux d’emblématiques projets de metteurs en scène loin d’être oubliés de nos jours. The Blues Brothers, avec le même Belushi et le même Steven Spielberg à la production, est autant l’un des projets du New Hollywood qu’un dessein phare dans la construction d’un système d’exploitation cinématographique aujourd’hui mené par des costards-cravates ayant oublié la liberté créatrice de cette période bénie. Bâti sur quelques McGuffin réellement expédiés, et, il faut bien l’avouer, ne faisant pas toujours dans la délicatesse, le film de John Landis est de ceux qui échappent parfois à leurs auteurs pour se créer une indépendance initiatrice et ainsi dépasser les ambitions basiques, aussi prometteuses soient-elles. Ici, la réalisation est loin d’être la création d’un seul homme, mais bel et bien celle d’une équipe hétéroclite, géniale, sous la houlette d’un chef d’orchestre laissant justement place au melting pot(es). Le résultat est aussi euphorisant qu’une improvisation d’un grand guitariste blues.Ce qui est effectivement manifeste dans le long métrage, c’est cette multitude d’influences artistiques, que résume à elle seule la scène d’achat des instruments chez Ray Charles. Véritable creuset générationnel, le film aurait rapidement pu sombrer dans le fourre tout stérile ; sur le papier, le projet fait d’ailleurs office de "portnawak" débutant sur une mission divine pour les deux frères qui "voient" rapidement la lumière.Les Blues Brothers seraient-ils le symbole du cagotisme envahissant les studios de l’entertainment ? C’est sans compter sur l’équipe susnommée qui, fort de son métissage, va faire dévier le film vers une partition jouissive, autant tournée vers son public que vers un esprit musical dont le fond appelle la forme. Spielberg convoque la nuée de Nazis, Landis les délires destructeurs de Carrie Ficher et le duo Belushi-Akroyd, le gonochorisme culturel qui correspond à l’époque musicale dépeinte et son spectre de toute la culture blues et rock débordante. Des scènes musicales jubilatoires aux séquences proches du non-sens, en passant par les caméos tous plus réjouissants les uns que les autres : tout est un pur bonheur cinéphilique ! BEPOLAR Nicolas Lochon

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