Cover Les meilleurs films des années 60 en France - 1965

Les meilleurs films des années 60 en France - 1965

L'année 1965 marque la fin définitive de la Nouvelle vague en tant que telle - alors même que ses principaux représentants avaient décider d'en réaliser le manifeste : le film "Paris vu par ..." composé de six courts-métrages, proposant autant d'instantanés très personnels sur la capitale, produit ...

Afficher plus

Liste de

21 films

créee il y a presque 6 ans · modifiée il y a presque 6 ans

Yoyo
7.5
1.

Yoyo (1964)

1 h 35 min. Sortie : 19 février 1965. Comédie, Drame

Film de Pierre Étaix

pphf a mis 8/10.

Annotation :

Le second long-métrage de Pierre Etaix, peut-être son meilleur film, vaut d'abord par un récit ambitieux( on est loin d'une simple juxtaposition de gags, sans autres finalités) qui articule avec finesse la petite et la grande histoire, le romantisme un peu lunaire et la poésie de Pierre Etaix, son obsession amoureuse- avec les soubresauts de l'histoire - souvent traduits dans un découpage très réussi en chapitres chronologiques.
Le film vaut tout autant par une remarquable maîtrise du langage cinématographique, d'abord centré sur l'image (on observera, dans un très beau noir et blanc récemment restauré un souci constant de la symétrie ou encore des mouvements de caméra savamment mesurés mais toujours en situation) mais avec un excellent contrepoint sur la bande-son et les bruitages (particulièrement remarquable dans le prologue), sur le montage et sur le découpage, avec enfin un énorme travail sur les décors et sur les costumes. Pierre Etaix profite également de l'occasion pour rendre un bel hommage au cirque, mais aussi à ses maîtres, Chaplin et Fellini et il propose même un mode d'emploi pour la perception de ses gags - pour lesquels l'observation joue un rôle essentiel.Une seconde vision s'impose sans doute pour percevoir toute la richesse du film.

La 317ème Section
7.6
2.

La 317ème Section (1965)

1 h 34 min. Sortie : 31 mars 1965. Guerre

Film de Pierre Schoendoerffer

pphf a mis 8/10.

Annotation :

Un grand film sur la réalité de la guerre, et plus encore sur la vérité profonde des hommes. Plus que sur les moments, sur les séquences (avec d'ailleurs très peu d'action pure) on retient surtout des impressions et la force de l'ensemble : la moiteur, l'humidité permanente et oppressante, l'horizon bouché, l'ennemi invisible que les jumelles ne parviennent pas à distinguer ; l'image somptueuse composée dans des conditions extrêmes par Raoul Coutard (auquel la dédicace de Pierre Schoendoerffer rend un bel hommage), avec aussi de très belles séquences nocturnes ; un son enveloppant, entre les bruits de la jungle, les soupirs et les râles des blessés, les rafales et les bombardements, la radio souvent brouillée ; ou encore les instant de rare sérénité, un frigo qu'on transporte, une cigarette, une gorgée de vin, un souvenir ...
Le récit ne laisse place à aucun héroïsme immédiat et spectaculaire : au contraire les hommes se trouvent confrontés à la pire des situations : un seul objectif, la fuite, sans autre perspective ni espoir, et dérision ultime, le souci de transporter des blessés déjà mourants quand eux-mêmes sont déjà condamnés. Le film s'en tient à la réalité objective, saisie à hauteur d'hommes, sans autre point de vue, sans jugement , à l'écart de l'histoire à l'heure où Dien Bien Phu est déjà tombé, sans aucune considération pour les causes ni les implications du conflit. L'héroïsme est là, pourtant - mais on est revenu à notre point de départ : il tient précisément dans cette présentation de la réalité de la guerre, si rare au cinéma - et dans la vérité des hommes.

Alphaville, une étrange aventure de Lemmy Caution
6.3
3.

Alphaville, une étrange aventure de Lemmy Caution (1965)

1 h 40 min. Sortie : 5 mai 1965. Drame, Science-fiction, Film noir

Film de Jean-Luc Godard

pphf a mis 7/10.

Annotation :

Godard tente (et réussit) de lier culture populaire, avec la référence à un détective reconnu grâce à des films de série B (et avec l'évocation complémentaire de Dick Tracy, Guy l'éclair, Harry Dickson ... et même Nosferatu) et culture élitaire, avec une multiplication de références, de citations, qu'on aurait du mal à repérer en totalité - Orwell et Eluard, essentiels pour le récit, mais encore Borges, Cocteau, Céline, Baudelaire,Pascal, La Fontaine, Bergson ... Cette accumulation pourrait exaspérer, de même que les "bons mots" (très habituels chez Godard, mais ici plus parcimonieux) ou les "trucs" de réalisation, images (néons, flèches, équations ...) et bruitages (morse) presque subliminaux, séquences en infra-rouge quand on pénètre dans les zones interdites.
En fait Godard procède à un double détournement des codes et des genres : du pseudo polar noir, dont il adopte l'esthétique (dans le traitement très élaboré de la photographie avec une pellicule Ilford d'une extrême sensibilité, pour un renforcement extrême des contrastes) et la mythologie (le personnage du héros, confié à nouveau à Eddie Constantine, sa gueule, son imper, son chapeau, sa brutalité immédiate ...), à la SF, et de la pseudo SF à une parabole sur le monde contemporain : Alphaville, qui annonce aussi nombre d'idées, d'événements, d'oeuvres en devenir, avec l'oeil et le langage de son ordinateur tout puissant, ou encore la société du spectacle (la scène des éxécutions au bord de la piscine). Avec Alphaville, Godard propose sa propre adaptation de 1984 ( avec son oeil géant et omniprésent en moderne Big brother, avec surtout la place accordée au, traitement du langage, à l'éradication des mots). Mais la société qu'il présente s'inscrit dans une réalité parfaitement contemporaine - celle de la rationnalisation absolue, de la soumission à la technique, avec une utilisation très habile des décors "naturels" (très belles images de Paris la nuit), avec les essais architecturaux les plus récents - les intérieurs de la Maison de la Radio (la célèbre scène des portes) ou la tour Esso, le premier building construit à la Défense.
Mais Godard relit Orwell à l'aune de Paul Eluard (avec un beau et longcollage de fragments extraits de "Capitale de la douleur", accompagnant la difficile "redécouverte" de l'homme et de la femme - et dans cet affrontement entre émotion et technique, où la poésie et les mots jouent un rôle essentiel, Godard propose, lui, une fin humaine et positive.

Compartiment tueurs
7.3
4.

Compartiment tueurs (1965)

1 h 35 min. Sortie : 17 novembre 1965. Policier, Drame, Thriller

Film de Costa-Gavras

pphf a mis 7/10.

Annotation :

Le premier long métrage de Costa-Gavras n'annonce en aucune façonles récits politiques futurs qui feront sa renommée.
Cela dit, dans le cadre d'un scénario policier classique, quelque part entre Hitchcock (on songe à l'Inconnu du Nord Express) et Agatha Christie, le film de Costa-Gavras témoigne déjà d'une originalité certaine. Il tire aussi un très bon parti d'un scénario (évidemment) sophistiqué de Sébastien Japrisot et d'un casting cinq étoiles, des premiers aux seconds et même aux troisièmes rôles - fait très rare pour un premier film.
On joue ainsi sur un montage très dynamique, aussi probant dans l'espace contigu du train que lors d'une poursuite en voiture très réussie, sur un gros travail sur l'image (avec des anges de prise de vue très recherchés, souvent inhabituels, des plongées angoissantes aux plans débullés), sur diverses initiatives intéressantes comme le recours à la voix off, et surtout sur le choc des genres et des tonalités, l'humour des situations, des personnages (P; Mondy et ses "tout le toutim"), le poids des dialogues (notamment ceux confiés à Charles Denner) et sur l'angoisse propre au thriller portée notamment par une BO décalée.
Tout cela suffit à compenser les inévitables approximations, en particulier lors de la résolution de l'enquête, un peu expédiée.

La Vieille Dame indigne
7.1
5.

La Vieille Dame indigne (1965)

1 h 34 min. Sortie : 24 mars 1965 (France). Comédie dramatique

Film de René Allio

pphf a mis 7/10.

Annotation :

Le premier long métrage de René Allio est un vrai film d'auteur - dans lequel les images de Marseille et de la Provence, de même que les chansons de jean Ferrat ne sont pas de simples éléments décoratifs mais des personnages-clés du récit - qui épousent l'évolution singulière de la vieille dame, remarquablement interprétée par Sylvie, suivent son regard, sa découverte du monde et de la lumière environnante, celle aussi des plaisirs simples au crépuscule de la vie.

Les Grandes Gueules
7.3
6.

Les Grandes Gueules (1965)

2 h 08 min. Sortie : 22 octobre 1965 (France). Comédie dramatique, Aventure, Policier

Film de Robert Enrico

pphf a mis 7/10.

Annotation :

Un scénario de José Giovanni, à nouveau fondé sur son expérience et sur son pessimisme, une réalisation très sobre de Robert Enrico, bien équilibrée entre les individus et le cadre vosgien, toute l'humanité de Bourvil et de Lino Ventura pour un récit à hauteur d'hommes.

Les Copains
6.6
7.

Les Copains (1965)

1 h 35 min. Sortie : 15 janvier 1965. Comédie

Film de Yves Robert

pphf a mis 6/10.

Annotation :

En adaptant le récit de Jules Romains, Yves Robert a parfois la main lourde - notamment lors des temps prolongés de transition (peu fluides) entre les différents canulars, au demeurant inégaux.Le meilleur, le prêche fort peu conformiste déclamé par Philippe Noiret doit tout aux dialogues très subversifs de Jules Romains.
Demeurent une charge, forte et maîtrisée contre les "grandes" institutions (l'armée, l'église, l'administration), un plaidoyer souvent poétique pour la vie (la beauté des extérieurs auvergnats, la Seine se teintant de rose), plusieurs séquences très réussies (comme le prologue) et la chanson de G. Brassens.

Le Corniaud
7.1
8.

Le Corniaud (1965)

1 h 51 min. Sortie : 24 mars 1965 (France). Comédie, Policier, Road movie

Film de Gérard Oury

pphf a mis 6/10.

Annotation :

La première comédie tournée par Gérard Oury vaut par une réalisation très soignée et par la diversité des ressorts comiques du comique de situation au comique de mots, du burlesque à la parodie) - mais il ne renouvelle pas en profondeur la comédie à la française - moins original assurément que les essais de Jacques Tati et de Pierre Etaix, moins tonique que les parodies dialoguées par Audiard.
Oury en fait approfondira sa manière par la suite et reprendra d'ailleurs plusieurs de ses gags dès ses films suivants (la rencontre à travers un air fredonné, la jalousie à la sicilienne ...) L'ensemble est très irrégulier ; certaines séquences sont réussies (le prologue surtout), la rencontre contrastée entre Bourvil et de Funès assurément porteuse (même si Bourvil donne à nouveau l'impression d'être là comme faire-valoir), mais le scénario reste très léger et constitué de séquences juxtaposées pas toujours bien liées, certaines représentations sont très dépréciatives (l'image de l'italien ou du français ordinaire) et l'ensemble manque souvent de rythme, à l'image de l'intrigue sentimentale sans grand relief et très délayée.
Porté par l'association Bourvil - de Funès le film fera un triomphe au box-office.

La Métamorphose des cloportes
6.7
9.

La Métamorphose des cloportes (1965)

1 h 35 min. Sortie : 1 octobre 1965 (France). Policier

Film de Pierre Granier-Deferre

pphf a mis 6/10.

Annotation :

Le polar à la française, sans grande surprise autour d'Audiard et de Simonin, avec ses réalisateurs quasi interchangeables (de Lautner à Grangier, là c'est P. Granier-Deferre, débutant, qui s'y colle), avec son panel d'acteurs dans lequel il n'y a qu'à piocher autour de Lino Ventura (là ce seront Maurice Biraud, Charles Aznavour, Françoise Rosay, ou encore Georges Géret ou Pierre Brasseur) .On se souvient de vraies réussites comme Un taxi, pour Tobrouk ou le Cave se rebiffe, mais ici la qualité est moindre et les dialogues d'Audiard ne fonctionnent que ponctuellement.
Certaines séquences sont plutôt réussies (l'intermède correspondant au premier séjour en prison, la fête foraine), d'autres très ratées (la méditation transcendentale avec Aznavour en fakir). Cela dit le film se laisse regarder sans difficultés - même s'il hésite fortement sur la tonalité à adopter, entre film noir (avec une sombre histoire, au demeurant classique, de vengeance) et comédie parodique.

Quand passent les faisans
6.2
10.

Quand passent les faisans (1965)

1 h 29 min. Sortie : 10 septembre 1965. Comédie

Film de Édouard Molinaro

pphf a mis 6/10.

Annotation :

Une nouvelle utilisation de la formule "parodie à la française", désormais rodée, avec à nouveau dialogues décapants d'Audiard et de comédiens déroulant leurs personnages ritualisés - Bernard Blier, Jean Lefebvre, Paul Meurisse, entourés d'autres comparses, tous à l'aise. La première partie constituée d'une juxtaposition de petites escroqueries est très tonique - mais dès qu'on entre dans une intrigue prolongée à rebonds le film s'essouffle quelque peu.
Le jeu de mots du titre est un clin d'oeil revanchard d'Audiard au festival de Cannes (qui venait de primer l'œuvre de Kalatozov) où il était persona non grata.

De l'amour
6.4
11.

De l'amour (1965)

1 h 30 min. Sortie : 20 janvier 1965 (France). Comédie dramatique

Film de Jean Aurel

pphf a mis 6/10.

Annotation :

Jacques Laurent (présent dans le film en deus ex machina) au scénario et jean Aurel à la réalisation proposent, à partir de leur lecture de Stendhal une manière de marivaudage, parfois brillant, assez cruel, très littéraire.

Pierrot le Fou
7.2
12.

Pierrot le Fou (1965)

1 h 50 min. Sortie : 5 novembre 1965. Policier, Drame, Romance

Film de Jean-Luc Godard

pphf a mis 5/10.

Annotation :

La principale difficulté suscitée par Pierrot le fou tient moins à son caractère expérimental (et générateur d'ennui ...) qu'à l'inverse, son côté très didactique, presque scolaire - quand Godard tente, très explicitement, de féfinir une méthode de réalisation expérimentale, de proposer une manière de manifeste de l'image-trmps, en cassant les codes classiques du découpage, du montage, de la temporalité narrative. Il le dit d'ailleurs le plus "clairement" possible par la bouche de Pierrot / Belmondo, dans une séquence où ce der,ier, imite, très curieusement Michel Simon : "ne plus décrire la vie des gens, mais la vie toute seule ; ce qu'il y a entre les gens, l'espace, le son et les couleurs. Je voudrais arriver à ça. Joyce a essayé mais on doit pouvoir faire mieux".
L'ambition est énorme (et naïve sans doute), les écueils multiples - et tout cela justifie sans doute d'une critique détaillée qui ne saurait tarder.

La Chasse au lion à l'arc
7.7
13.

La Chasse au lion à l'arc (1967)

1 h 20 min. Sortie : 7 juin 1967 (France).

Documentaire de Jean Rouch

pphf a mis 5/10.

Annotation :

Les derniers films de Jean Rouch étaient des essais et des expérimentations à caractère sociologique (Moi un noir, la Pyramide humaine) ou traduisaient son compagnonnage avec la Nouvelle vague (Paris vu par ...) Le retour au cinéma ethnographique direct n'est pas pour autant un retour en arrière - mais la poursuite d'une activité pour lui essentielle, pour la première fois sous la forme du long métrage. La Chasse au lio est en fait le produit et le montage des films tournés lors de sept expéditions, de 1958 (donc avant ses premiers essais sociologiques) à 1965.
Il maîtrise désormais la réalisation et ses techniques - mais il sait en même temps conserver les spécificités de ses premiers courts-métrages, tout en articulant de façon bien plus fluide voix off et prise de son direct, et en assurant un gommage qui réussit à donner une parfaite illusion de la continuité et à gommer le temps passé entre les divers temps du(des) film(s).Toutefois on peut aussi avoir quelques doutes sur la "profonde honnêteté" de sa démarche ; on peut même s'inquiéter de deux niveaux de "manipulation" :
- la première exercée sur le spectateur, avec précisément les emboîtements trop parfaits du montage -les éléments clés du récit, incontrôlables, n'étant attestés que par la seule voix off de Jean Rouch
- la seconde provenant des indigènes sur J. Rouch lui-même, à qui ils ne donnent finalement que très peu d'informations concernant les rituels sacrés - la traduction de chants (de refrains plutôt, consacrés au seul poison), des mimes très sommaires, quelques cauris ... C'est vraiment peu et on peut préférer la partie proprement documentaire (la fabrication des arcs, du poison, des pièges ...) assurément plus réussie.
On passera encore plus difficilement sur le caractère assez glauque du film : la chasse elle-même et la présentation répétitive et assez complaisante du massacre de quantité de grands fauves (chacal, serval hyène, civette, plusieurs lions et lionceaux). On annonçait une chasse mythique, l'homme seul avec son arc dans la nuit africaine. En fait on n'a droit qu'à une chasse avec piège (du type piège à loup) - quand le chasseur s'approche a deux mètres de l'animal entraver pour décocher une flèche empoisonnée.On a droit alors à une agonie interminable( et constamment répétée) de l'animal, avec regard vitreux, patte à moitié arrachée, bave, sang et vomi - accompagnée par les incantations sacrées (ou non) des chasseurs ...

L'Arme à gauche
6.4
14.

L'Arme à gauche (1965)

1 h 40 min. Sortie : 18 juin 1965. Policier, Drame

Film de Claude Sautet

pphf a mis 5/10.

Annotation :

Un polar solide mais sans grand relief, plutôt moins convaincant que Classe tous risques tourné quelques années auparavant.
Cette première carrière de Claude Sautet ne préfigure en rien les comédies de mœurs, les fameux portraits de groupes, les fines études psychologiques et ethnologiques qui feront la gloire du réalisateur.
Il reste certes une manière qui distingue l'Arme à gauche du tout venant - un montage nerveux et sec, à base de séquences très courtes et d'ellipses permettant d'aller à l'essentiel, ainsi qu'une grande économie de dialogues. C'est sans doute plus vrai pour la première partie - le huis clos sur le bateau, morceau de bravoure attendu, précisément plus bavard et alourdi de psychologisme, aux rebondissements prévisibles, répétititifs, longs autour d'un méchant très primaire et peu charismatique ne parvient pas à tenir ses promesses initiales.

Viva Maria !
5.5
15.

Viva Maria ! (1965)

2 h. Sortie : 22 novembre 1965. Comédie, Western

Film de Louis Malle

pphf a mis 5/10.

Annotation :

Toujours soucieux de renouvellement et après le choc dramatique et dépressif du Feu follet, Louis Malle se confronte pour la première fois au récit d'aventures exotiques et à la comédie. C'est aussi l'occasion, à travers la rencontre des deux actrices françaises les plus réputées, de se livrer à un éloge de la femme et de son image, à une période où celle-ci était très convenue, à travers ces deux représentations contradictoires et flamboyantes, la sensualité à l'état pur (Brigitte Bardot) et le mystère (Jeanne Moreau).
Deux parties très distinctes se succèdent, du voyage du "capitaine Fracasse" (qui verra les deux héroïnes inventer le strip-tease) à la révolution en Amérique latine.C'est la première partie avec ses numéros de music-hall qui est sans doute la plus réussie mais l'ensemble peut aussi sembler très vieilli (notamment dans sa dimension comique - la plupart de gags tombent à plat) et il n'est pas certain que le cinéma de pur divertissement soit le mieux adapté au talent de Louis Malle.

Marie-Chantal contre le docteur Kha
5.2
16.

Marie-Chantal contre le docteur Kha (1965)

1 h 46 min. Sortie : 25 août 1965. Comédie, Policier, Action

Film de Claude Chabrol

pphf a mis 5/10.

Annotation :

Chabrol aborde le cinéma commercial de divertissement avec une ironie détendue pour cette parodie des films d'espionnage (avec une référence explicite à James Bond et au Dr No) - qui ne mamque d'ailleurs pas d'idées assez drôles : la synthèse hardie entre James Bond et Jacques Chazot, le jeu sur les accents (Charles Denner entre accent yankee de pacotille et accent parisien, Serge Reggiani adoptant "l'accent" russe), la démystification (les espions russes, père et fils) ... L'exploitation des lieux, toujours façon James Bond, est réussie (de Val d'Isère à Marrakech surtout, entre les souks et la Ménara), et certains essais de réalisation peuvent être signalés (le combat suggéré en plongée dans les voiles de la danseuse orientale). mais l'intrigue reste faible, l'interprétation est en roue très libre, le film tend à s'étirer avant une fin bâclée - et l'ensemble, comme souvent chez Chabrol, peut sembler très paresseux.

La Communale
5.5
17.

La Communale (1965)

1 h 25 min. Sortie : 8 octobre 1965 (France). Comédie

Film de Jean L'Hôte

pphf a mis 5/10.

Annotation :

Jean Lhote adapte son propre roman (largement autobiographique) et propose un récit équidistant entre les productions de la Guéville (D. Delorme et Y. Robert, ce dernier étant d'ailleurs présent dans le film) et les essais décalés des Branquignols (avec Robert Dhery et Colette Brosset dans les rôles principaux). Le film offre un regard sympathique sur la province française des années 60, et plus encore sur l'école et la pédagogie, entre classes de découverte et omniprésence du par coeur mécanique - une question qui demeure d'actualité.
Cela dit l'ensemble manque singulièrement de rythme, les événements sont mal liés, les séquences juxtaposées insuffisamment développées, et le mélange des tonalité mal maîtrisé - on est à deux doigts de passer aux ... 400 coups avant de revenir à la comédie.

La Dame de pique
18.

La Dame de pique (1965)

1 h 32 min. Sortie : 29 décembre 1965 (France). Drame

Film de Léonard Keigel

pphf a mis 4/10.

Annotation :

Une adaptation très pesante de la célèbre nouvelle de Pouchkine, mal découpée (une première partie trop étirée, une conclusion escamotée), sans rythme et passant largement à côté de la dimension fantastique du récit.
Le seul intérêt du film est le retour à l'écran de Dita Parlo pour sa dernière prestation, quinze ans après son film précédent, près de trente ans après la Grande illusion.

Les Fêtes galantes
5.2
19.

Les Fêtes galantes (1965)

1 h 32 min. Sortie : 14 avril 1966 (France). Comédie dramatique

Film de René Clair

pphf a mis 3/10.

Annotation :

Le dernier long métrage de René Clair, désormais presque exclusivement académicien, est une suite très poussive de séquences burlesques à base de poursuites et de chutes, et de petits gags très répétitifs et rarement drôles - très loin de la fantaisie passée du réalisateur. Le film tente vainement de jouer sur la vogue du film de cape et d'épée et de retrouver l'esprit de Fanfan la Tulipe - et n'ajoute rien à la gloire de René Clair.

Furia à Bahia pour OSS 117
5.2
20.

Furia à Bahia pour OSS 117 (1965)

1 h 39 min. Sortie : 2 juillet 1965 (France). Action, Aventure

Film de André Hunebelle

pphf a mis 3/10.

Annotation :

Une adaptation très premier degré des aventures du james Bond à la française, incarné par un comédien (débutant) dépourvu de tout charisme, avec son lot de poursuites et d'explosions : le récit est insipide, parfois incohérent, puéril (la drogue ultime permettant de transformer à distance les individus en esclaves robotisés...), dénué de tout humour - sinon involontaire : Attal et Zardi, autour de Perrette Pradier, en truands brésiliens ... Quelques décennies avant Hazanavicius, OSS 117 doonait déjà, malgré lui, dans la parodie.

Les Tribulations d'un Chinois en Chine
6.3
21.

Les Tribulations d'un Chinois en Chine (1965)

1 h 44 min. Sortie : 4 décembre 1965 (France). Aventure, Comédie

Film de Philippe de Broca

pphf a mis 2/10.

Annotation :

Un an après la brillante réussite de L'Homme de Rio, Philippe de Broca se plante complètement - en dépit de très gros moyens et de la volonté de jouer sur les mythologies de James Bond (gros clin d'œil avec Ursula Andress sur la plage) et de Tintin (avec notamment un duo de Dupond/t pathétique) : scénario très vide, dialogues idiots, récit réduit à une succession de poursuites et de bagarres et pourtant sans véritable rythme (alors que c'est habituellement le gros point fort de de Broca), montage bâclé (avec des ellipses involontaires) et interprétation globalement très faible autour d'un Belmondo bondissant.

pphf

Liste de

Liste vue 851 fois

8