Lu en 2020

Annotation :

Magnifique découverte que cette oeuvre que je voulais lire depuis longtemps mais dont j'appréhendais une complexité byzantine ! Je suis décidément un adorateur du style, et l'angle choisi par Chateaubriand pour faire l'apologie du christianisme rend l'ouvrage de toute beauté, nonobstant quelques passages plus techniques ou moins élevés.

Annotation :

L'histoire de ce tsar est un fantastique sujet de tragédie. Rien que la matière dramatique pourrait valoir à Boris Godounov des louanges. Cependant, je regrette une certaine platitude de l'oeuvre, une absence de relief, et une brièveté de l'ensemble.

Encore une fois, peut-être la traduction difficile de la versification nuit-elle à la poésie... J'ai été intéressé, mais pas conquis.

Annotation :

Brillant et perspicace. Un point de moins que mon sentiment premier, car le dernier chapitre, assez tiède, m'a déçu.

Annotation :

Très déçu par cet essai, dont j'attendais beaucoup, et qui ne fait que suer, avec certes quelque talent littéraire (du moins un lexique riche et imagé...), toute la haine de ce monsieur envers le monde.

Cela pourrait être iconoclaste et visionnaire, mais cela ne semble qu'un crachat à la face de tout. "Je déteste ci, oh, et je hais ça ! quant à ça, je l'abhorre encore plus ! Et en plus je suis le seul ! Oui, je suis tout seul, laissez-moi éructer sur mon monticule !" Cela ressemble surtout, en plus brillant, à ce que j'écrivais dans ma crise de rébellion post-adolescente ; ou alors cela ressemble, en moins brillant, à du Voltaire cherchant à écraser l'infâme et fustigeant avec morgue le meilleur des mondes possibles. Sans compter qu'un certain nombre d'observations me semblent assez hors sujet voire erronées. Il est vrai que j'ai trente ans de recul.

J'étais pourtant très prédisposé à écouter Philippe Muray. Je pensais qu'il pourrait être l'un de ces phares dans une époque que je n'apprécie guère plus que lui. Mais non, la mélancolie des constats ne doit pas mener à l'assèchement du cœur ni à l'excroissance perpétuelle de la rancœur et de la bile noire, donc je ne peux pas adhérer.

Ou alors lire cet essai trente ans après n'est-il qu'anachronique ?