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Mes 10 Maîtres à Penser

Ici je tente d’établir le top 10 de mes réalisateurs favoris.
Il ne s’agit pas ici de faire une moyenne de leurs films que j’ai vus car, si je procédais ainsi, le résultat serait sûrement bien différent. Mais ce n’est pas avec une moyenne débile que l’on peut établir les dix artistes, les dix ...

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11 personnalités

créee il y a environ 7 ans · modifiée il y a plus de 6 ans

Andreï Tarkovski

1. Andreï Tarkovski

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1 - Andreï Tarkovski

Jamais un réalisateur ne m’a tant parlé. Devant un film de Tarkovski j’ai l’impression de comprendre tout ce qu’il cherche à me dire, tout ce qu’il essaie de faire. Sa poésie visuelle me transporte, souvent il crée des plans qui me font pleurer par leur pure beauté. Il crée des tableaux avec la nature, avec les hommes et ses plans séquences sont de très longues poésies riches d’images, de métaphores et de rimes. Tarkovski a une filmographie extrêmement cohérente et chacun de ses long-métrages se répondent et se touchent. Il teinte sa pellicule d’une véritable nostalgie, les yeux de ses personnages sont inondés par les souvenirs comme les ruines dans lesquelles il pleut qu’il montre si souvent.
Le mysticisme envahit entièrement sa filmographie. C’est au travers de grands mystères aux accents religieux qu’il fait vivre ses personnages et qu’il dévoile son humanisme profond. Ses films tournent énormément autour de la notion de sacrifice et chaque œuvre est une véritable réflexion sur l’homme. On voit un réalisateur qui cherche désespérément à aimer l’humanité entière et qui désire ardemment la sauver par des gestes excessifs et accablés. En bref, sa filmographie atteint la beauté la plus brute et l’émotion la plus pure que je n’ai jamais vu.

Films vus : 6/7
Mon favori : Solaris

Darren Aronofsky

2. Darren Aronofsky

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2 – Darren Aronofsky

Si je dois être honnête avec moi-même, je dois mettre Darren Aronofsky en premier. Darren Aronofsky est l’homme qui m’a rendu cinéphile, qui m’a fait aimer le cinéma. De fait ses premiers films sont à la fois underground et grand public, et il a été une porte d’entrée parfaite pour l’art du divertissement mais aussi d’auteur spécifique. Requiem for a Dream restera pour toujours le film qui de un m’a sauvé la vie et de deux m’a apporté cette passion qu’est le cinéma.
Darren Aronofsky est un auteur cohérent, qui raconte depuis des films la même chose. Il est toujours jouissif d’analyser un réalisateur si logique, si obsédé par la même chose, ici l’obsession même. Son style a évolué de l’expérimental juvénile à la sagesse contemplative tout en conservant une patte unique dans le montage, dans les yeux, dans les thèmes. Quoi qu’on puisse penser de Darren Aronofsky, je pense que c’est un grand nom, quelqu’un qui aime à explorer le cinéma et signe des films profonds, bouleversants.

Films vus : 7/7
Mon favori : Requiem for a Dream

Wong Kar-Wai

3. Wong Kar-Wai

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3 – Wong Kar Wai

Wong Kar Wai est un pur génie. Je suis particulièrement admirative de toute la première période de sa filmographie avant In The Mood For Love. Ses chroniques de la jeunesse hongkongaise forment les plus beaux moments de poésie et d’amour du cinéma. Ses premiers films enfantins, jouissifs, où la caméra bouge et expérimente, où les fragments de vie s’entremêlent forment des tableaux oniriques de sa ville asiatique qu’il a toujours sut magnifier comme personne d’autres.
Il fut ma porte d’entrée à un cinéma étranger et mystérieux, à un style complètement expérimental et particulier. Les Anges Déchus restera pour toujours mon favori, avec ses essais hystériques de changement de couleurs, de ralentis. Beaucoup de ses films sont des variations sur le même thème où il arrive systématiquement à saisir la beauté, l’authenticité, la poésie en plein vol. Wong Kar Wai est un immense cinéaste, un dieu de l’esthétique qui dépose son âme fantastique dans chacun de ses films.

Films vus : 10/10
Mon favori : Les Anges Déchus

Christopher Nolan

4. Christopher Nolan

Monteur, producteur, réalisateur et scénariste

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4 – Christopher Nolan

Que j’aime Christopher Nolan. Selon moi cet homme a révolutionné le cinéma d’aujourd’hui, a reforgé les bases du blockbuster auteuriste, a redonné ses lettres de noblesses au divertissement. Allié très souvent à son frère au scénario, Christopher Nolan est un immense cinéaste qui a redéfini l’action dans la seconde partie de sa carrière. Ses premiers films plus intimistes, plus discrets portent déjà en eux ses thèmes de prédilections, et ses essais toujours plus poussés sur l’échafaudage de la narration.
Une fois qu’il s’est mis au bon gros blockbusters des familles, Christopher Nolan a grandi pour devenir tout simplement immense dans le paysage hollywoodien. Comment ne pas parler de The Dark Knight, un modèle de narration et de mise en scène, où chaque plan est iconique, où la direction d’acteur est transcendante, où le choix de bannir le plus possible les effets en postproduction pour les faire directement devant la caméra ancre le film dans un réalisme profond et spectaculaire. Toute sa carrière fait monter ce spectaculaire dans des films à l’imagerie recherchée, à l’expérimentation des effets la plus poussive. Christopher Nolan est un grand qui a su se défaire de l’abêtissement hollywoodien pour proposer du divertissement singulier et intelligent.

Films vus : 10/10
+ Court-métrage étudiant
Mon favori : The Dark Knight

Park Chan-Wook

5. Park Chan-Wook

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5 – Park Chan Wook

Si on doit pousser l’absurde jusqu’à faire un classement de mes mouvements de cinéma favoris, je mets en premier sans une once d’hésitation la Nouvelle Vague Coréenne dont Park Chan Wook est le fer de lance. Park Chan Wook est un immense créateur qui a réussi par son génie à relancer le cinéma de son pays. Son style percutant à l’esthétique aussi maîtrisée qu’hystérique est le théâtre de l’ultra violence moteur d’une critique sociale d’un pays en manque de repères.
La filmographie de Park Chan Wook creuse dans les vices humains les plus profonds pour en ressortir des formes de beauté et forger ses personnages types, des monstres beaux, des créatures émouvantes, dégoûtantes par leurs tares, magnifiques par leur humanité. C’est un cinéma du secret, de la vengeance, de l’amour vile et passionné. Pervers, Park Chan Wook l’est sûrement un peu, complaisant dans la violence, il l’est évidemment, mais toujours pour montrer des images d’une beauté saisissante grâce à sa maîtrise ahurissante du cadre. C’est un peintre, un compositeur d’image, un grand artiste.

Films vus : 8/10
Mon favori : Old Boy

Bong Joon-Ho

6. Bong Joon-Ho

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6 – Bong Joon-ho

Le deuxième grand du cinéma coréen est bien évidemment Bong Joon-ho, l’homme qui semble être le plus sympathique du monde. Bong Joon-ho est le grand revisiteur de genres. Il a ressuscité en un claquement de doigts le film de monstre, a réussi à porter le polar à un niveau de virtuosité qu’il avait presque perdu au profit des films comptant trop sur leurs twists que sur leur ambiance.
Lui aussi a de grandes obsessions, surtout la famille. La famille pleine de dégénérés, la famille malsaine, la famille qui titube, qui suffoque. La famille ou les liens d’amitié ou de colère, lorsque l’on est obligé de s’allier envers et contre tous pour une révolution, pour arrêter un grand criminel. Il signe un cinéma profondément humain, sur les relations, mais aussi sur les conditions sociales des classes défavorisées. Ses personnages se trouvent toujours confrontés à des choix moraux terribles et sont sans cesse bousculés jusqu’à la moelle dans leurs convictions au milieu de son esthétique du plan fixe qui démontre toujours de l’action à plusieurs niveaux.

Films vus : 5/6
Mon favori : Snowpiercer

Jim Jarmusch

7. Jim Jarmusch

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7 - Jim Jarmush

C’est bien à contre cœur que j’avais éliminé ce cher Jim pour Akira Kurosawa. Mais après avoir vu Stranger than Paradise, je dois me faire à l’évidence : j’adore Jim Jarmush. Le plus amusant est que je l’ai découvert très tard au cinéma avec Only Lover Left Alive et, depuis l’année dernière, s’en m’en rendre compte, je ne cesse de regarder ses films et de me dire à chaque fois que, oui, c’est du génie. Jim Jarmush a un style unique qui se reconnaît en quelques coups d’yeux. Une esthétique basée sur le plan fixe ultra composé pour mettre en évidence l’oisiveté qu’il met en scène constamment, l’ennui qu’il pose sans cesse en fardeau, le quotidien qu’il finit toujours par magnifier.
Son cinéma est celui des iconoclastes, des musiciens fauchés, des hommes incapables de se lier à la société et qui dans la routine la plus totale se détachent en êtres de poésie. La musique innerve tous ses films et il porte des musiciens à l’écran pour témoigner de son amour mélomane. Puis il a déjà deux fois mis en scène mon dieu absolu qui est Tom Waits, alors je ne peux que l’apprécier. Son cinéma est onirique, touchant, parfois transcendant. C’est un artiste d’une beat-generation à l’écran, un rêveur, un génie différent.

Films vus : 11/14
Mon favori : Down by Law

Edgar Wright

8. Edgar Wright

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Edgar Wright est très clairement l’homme qui me fait le plus rire au monde. Scott Pilgrim vs the world a été une révélation dès le premier visionnage et c’est imposé comme ma comédie favorite, détrônant sans sourciller tout Chabat. Ces films sont pétris d’un humour très anglais, même lorsqu’il s’est enfui aux USA, qui me charme toujours par son aspect aussi noir que crétin et surtout très subtil. Mais c’est dans le visuel que Wright est un génie sans équivalent. Il a une gestion du timing, du rythme et du montage absolument hors norme et beaucoup de ses gags se basent simplement sur l’image, ce que beaucoup de comédies oublient.
En plus de cela, c’est l’un des réalisateurs qui filme le mieux les scènes d’action au monde. Dès Shaun of the Dead ça se voit et il atteint son apogée avec Baby Driver qui est un exemple parfait de comment filmer une scène d’action sans jamais s’arrêter avec une mise en scène exaltante et ingénieuse. On voit tout de suite qu’il est abreuvé de musique et c’est le rythme musical qui donne la cadence à sa façon de filmer l’action et c’est ça qui en fait toujours une réussite où on ne reprend jamais son souffle.
Edgar Wright c’est aussi un grand monsieur plein de rêves qui multiplie les hommages, les références et les parodies tout en gardant son style si singulier. Ses films traitent beaucoup du monde que l’on s’invente autour de nous avec la pop culture et sur notre manière de nous mettre en scène. Il regarde tout ça avec un œil bienveillant car il est pareil, un enfant nourrit de cette culture. Ces films font un bien fou, il est je pense l’un des plus grands génies de ce siècle et n’a pas fini de nous étourdir.

Films vus : 5/6
Mon favori : Baby Driver

Lana Wachowski

9. Lana Wachowski

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9 – Les sœurs Wachowski

Si Christopher Nolan a révolutionné le blockbuster autour des années 2010, c’est bien grâce au prémachâge des sœurs (à l’époque frères) Wachowski qui ont sorti Matrix en 1999. J’aime les sœurs Wachowski car elles ont toujours eu une vision énorme pour le cinéma, une volonté d’entraîner le divertissement et l’action dans des contrées lointaines où le spectateur n’est pas pris pour un con, où l’esthétique surpasse le job d’un Yes-Man. C’est ainsi que leurs films sont tous à leur façon des produits osés, originaux, où, même si parfois ça rate quelque peu, il y a une tentative de renouveau. La trilogie des Matrix a redéfini une industrie, des codes, tout en offrant des évolutions techniques encore utiles aujourd’hui.
Le cinéma des sœurs professe l’émancipation, la liberté, avec des thèmes anti-capitalistes, féministes, LGBT. C’est un cinéma qui veut accueillir et représenter chacun, qui essaie de donner la parole à des minorités. C’est aussi un cinéma de l’hommage qui tente plusieurs genres, innove en s’aidant de l’ancien. Le travail des sœurs est toujours éminemment audacieux et réfléchis.

Films vus : 7/7
Série : Je dois recommencer la première saison que je n’ai jamais terminée
Film favori : Cloud Atlas

Lilly Wachowski

10. Lilly Wachowski

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Avec Lana.

Gregg Araki

11. Gregg Araki

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10 - Gregg Araki

J’ai découvert Gregg Araki en même temps que Larry Clark alors que je m’intéressais de très près au teen-movie, genre que j’affectionne très particulièrement lorsqu’il se trouve entre les mains d’auteurs. Gregg Araki m’est apparu comme une révélation de tout ce que j’aime. Un cinéma surexcité qui mélange tous les genres, une esthétique ultra léchée, un aspect surréaliste assumé, une folie ambiante qui n’hésite jamais à faire fi de toute cohérence.
C’est un réalisateur qui s’éclate et ça se sent derrière la caméra. Si son cinéma s’est quelque peu assagi, on reconnaît encore son talent de mise en scène ainsi que ses thèmes de prédilections, notamment et surtout le traitement des homosexuels. Gregg Araki livre toujours des films plutôt politiques ou la critique sociale se dessine en traits grossiers, où il matérialise souvent des jeunes à la sexualité débordante écrasés par une société qui veut les caser dans un moule. Ses premiers films sont du cinéma de la rue subversifs, ses œuvres plus récentes portent un assagissement dans l’émotion. Il matérialise l’amusement propre au travail du cinéaste.

Films vus : 6/11
Film favori : Mysterious Skin

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