Mon Flop 1982

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Le hasard a voulu que quelques jours avant le décès de Jean-Pierre Mocky je m'attaque à cet objet étrange, et quand on connaît la filmographie du bonhomme parler d'OFNI à son sujet veut bien dire qu'on aborde du costaud.

Je dois avouer que les toutes premières minutes m'ont mis en confiance, Mocky sur les terres de Jean Rollin, j'étais prêt à signer. Mais très rapidement c'est la souffrance qui a pris le dessus, je n'y ai plus vu l'étrangeté mais du remplissage en mode foutage de gueule, les dialogues m'ont fait passer de l'état d'amusement à de la gêne.

J'ai souvent vu ce réalisateur que j'aimais faire du grand n'importe quoi, et parfois pour mon plus grand plaisir, mais peut-être parce que son type de folie est difficilement compatible avec le genre fantastique, j'ai passé ici un moment plus que douloureux, et je le confesse, j'ai pris sur moi pour aller jusqu'au bout.

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Toujours intéressant d'observer un réalisateur qui sort de sa zone de confort, mais là Lindsay Anderson, "Angry Youg Man" auteur du rageur "If....", semble plus qu'à la peine face à un truc qui était assez étranger à son caractère, un truc appelé humour.

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Amusant de découvrir ce film aujourd'hui, de s'apercevoir que plus de trente ans avant d'épouser le rôle de Sidonie Isabelle Huppert était déjà allé se promener au Japon. Mais dans un style radicalement opposé, très sérieux et vaguement subversif. Comme parfois avec le très inégal Joseph Losey c'est assez hermétique, la faute à des personnages peu attachants qui semblent flotter en permanence.

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On ne peut pas reprocher à Jacques Richard d'avoir fait dans le conventionnel, chacun de ses films sur lesquels je suis tombé étant une proposition singulière. Mais le singulier n'évitant pas le médiocre je n'ai encore jamais vu un vrai bon film de lui. Et même quand il fait dans le muet, nous évitant ainsi ses dialogues souvent assez consternants, et emploie dans le rôle principal Jean-Pierre Léaud, il accouche d'un objet regardable mais qui ne fait pas grand chose de son originalité.

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Même si dix ans sont passés et que Rivette représente dorénavant un Paris en friches, fait de béton hostile, on retrouve ici l'enquête ludique à la "Out 1". Autre plaisir, celui de voir sur un même écran Bulle et Pascale Ogier, mais aussi Pierre Clémenti ou Jean-François Stévenin. Malgré tout j'avoue avoir trouvé ce "Pont du Nord" terriblement daté, très inscrit dans cet esprit des années 80 qui érige le décalage en pied de nez au cinéma dit conventionnel.

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Le sérieux de ce film est à la fois sa force et sa faiblesse. En effet on a tellement pris l'habitude de rire des bobines de bébêtes, de voir des séries Z cacher leur indigence derrière le ricanement, qu'on a du mal à aborder cette histoire de saurien avec le premier degré qui le caractérise et qui le rend extrêmement attachant malgré ses aspect cheap. En résumé je trouve que Lewis Teague, réalisateur l'année précédente de l'excellent "Du rouge pour un truand", tire le meilleur du matériau à sa disposition, et ce n'est déjà pas si mal.