Cover Mon Top 10 de l'année 2017

Mon Top 10 de l'année 2017

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Mentions honorables :
- Moonlight, plongée intime discrètement bouleversante et plastiquement superbe dans trois âges d'un homme incarné par trois acteurs au diapason ...

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Liste de

11 films

créee il y a plus de 6 ans · modifiée il y a plus de 6 ans

Logan
7.1
1.

Logan (2017)

2 h 15 min. Sortie : 1 mars 2017. Action, Science-fiction, Aventure

Film de James Mangold

Scaar_Alexander a mis 9/10.

Annotation :

Pour Hugh Jackman et son dévouement au personnage, aussi fort que s'il jouait Oskar Schindler dans un film à Oscars. Pour la décision fort estimable de faire un R-rated movie, rappelant qu'il n'y a pas que des merdes chez les exécutifs hollywoodiens. Pour la mise en scène de James Mangold, qui sublime tant les moments d'intimité (entre Logan et Charles Xavier, notamment) que la violence brute de décoffrage de scènes d'action TOUTES mémorables (à commencer par la première de la gamine, qui pose le ton : on sait qu'on va s'en prendre plein les yeux). Pour l'épatante gamine, brillant coup de casting aussi bonne à virevolter qu'à pleurnicher. Pour la scène du massacre de la famille, moment d'épouvante COMPLÈTEMENT inattendu à l'effet accentué par les cuivres oppressants de Beltrami. Pour Evil Wolverine, qui ressemble au départ à une fausse bonne idée avant de faire un némésis imposant de brutalité et surtout parfaitement sens. Pour Boyd Holbrook, même, impeccable en exécutant rouleur de mécaniques. Pour un putain de film de super-héros qui saisit aux tripes pour ne (quasiment) jamais les lâcher. Pour l'atmosphère toxique de fin de civilisation. Pour une conclusion de saga comme on en voit rarement. Ce deuxième chef-d'oeuvre de la carrière de Mangold après 7h10 pour Yuma sera resté pendant neuf mois mon film préféré de 2017.

Wind River
7.1
2.

Wind River (2017)

1 h 50 min. Sortie : 30 août 2017 (France). Thriller, Drame, Policier

Film de Taylor Sheridan

Scaar_Alexander a mis 9/10, l'a mis dans ses coups de cœur et a écrit une critique.

Annotation :

Pour le plaisir qu'on prend à être surpris, au cinéma, de temps à autres (WR est sans doute LA grande surprise de l'année 2017 en ce qui me concerne). Pour une première réalisation à la hauteur de ce que son scénariste écrit (t'entends ça, Sorkin ?). Pour le meilleur scénario du gars, après un Hell or High water un peu décevant. Pour la réserve enneigée, terre de désolation à infusion lente qui devient vite un personnage à part entière, et que Sheridan film magnifiquement, aidé d'un travail sonore archi-immersif. Pour le meilleur rôle à ce jour de Jeremy Renner, que Sheridan gratifie d'un grand et poignant monologue sur la terrifiante aisance avec laquelle nos vies peuvent basculer de la lumière à l'ombre. Pour le beau personnage de l'agente du FBI, loin de la potiche-boulet de film macho COMME du fantasme féministe de guerrière bad-ass (excellente Elizabeth Olsen). Pour le flashback-pivot, très éprouvant, même au troisième visionnage. Pour les bruits de coups de feu, qui te calment ta race mais direct et comme rarement au ciné (on parlait de mixage sonore, plus haut...). Pour le portrait émouvant d'une communauté avachie dans la résignation. Pour le panneau de conclusion qui laisse sonné. Pour une ode à la loi du Talion qui fait toujours plaisir. À ne surtout pas louper, des fois qu'on serait influencé par la moyenne un peu basse sur SC, quand même toujours un site de snobinards...

A Ghost Story
6.9
3.

A Ghost Story (2017)

1 h 32 min. Sortie : 20 décembre 2017 (France). Drame, Fantastique, Romance

Film de David Lowery

Scaar_Alexander a mis 9/10.

Annotation :

Pour l'image du fantôme mélancolique grattant inlassablement le chambranle de la porte, alors que le temps ne va pas tarder à tout dévorer sous la forme d'une pelleteuse qui se fout bien des sentiments : quelque chose de viscéralement déchirant qui a de quoi hanter plusieurs jours après la projection. Arnaque économe ou coup de génie ? Coup de génie. Pour la puissance émotionnelle sidérante qui, considérant l'extrême épure du scénario, est un témoignage de la puissance évocatrice de l'image. Oui, pour la capacité de Lowery à filmer le passage du temps, c'est-à-dire capter l'indicible, là où bien d'autres cinéastes se sont cassés les dents. Pour la tirade du hipster en salopette, dans laquelle on peut voir sans rougir un puissant éloge du sacré en dépit de sa posture nihiliste finale. Pour les quatre minutes de dégustation de tarte en plan fixe à laquelle s'adonne Rooney Mara, parce que Rooney Mara, et parce que ce que ça rappelle de Samuel Beckett. Fuck les blasés.

Après la tempête
7
4.

Après la tempête (2016)

Umi yori mo mada fukaku

1 h 58 min. Sortie : 26 avril 2017 (France). Drame

Film de Hirokazu Kore-eda

Scaar_Alexander a mis 8/10.

Annotation :

Pour le génie de Kore-eda à diriger les gamins. Pour la quiétude mensongère de l'unité familiale japonaise. Pour le toujours topissime Abe Hiroshi, grand gaillard injustement méconnu à l'étranger. Pour la science kore-edienne des cadrages symétriques et la mise en scène brillante de l'intimité. Pour le dernier acte bouleversant où le "tatemae", le paraître, cède enfin au "honne", l'être nu. Et surtout, pour ce portrait brut d'ex-épouse passée par suffisamment d'années de déception et de désemparement pour ne plus rien céder à un homme-enfant sous-estimant gravement les souffrances qu'il lui a causées, fût-ce inconsciemment. Pour, face à une absence pas vraiment surprenante de happy end, l'amertume douce et poignante des choses finies à tout jamais, teintée d'un fatalisme parfois dur (même la famille n'est pas une planche de salut), qui a cependant le bon goût d'éviter tout pessimisme : c'est juste la vie, et le spectateur en fait ce qu'il veut...

Le Caire confidentiel
6.9
5.

Le Caire confidentiel (2017)

The Nile Hilton Incident

1 h 51 min. Sortie : 5 juillet 2017. Policier, Drame, Thriller

Film de Tarik Saleh

Scaar_Alexander a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Pour la ville du Caire, dont Tarik Saleh fait un personnage à part entière (alors que l'essentiel du film n'y a pas été tourné !), monstre poisseux et fourmillant qu'il parvient pourtant à magnifier, cité tentaculaire à l'histoire aussi profonde que ses bas-fonds, théâtres d'opérations des cellules cancéreuses qui le dévorent petit à petit, celles de la corruption généralisée. Pour l'ambiance aussi noire (au sens classique) qu'électrique, comme une nape de pétrole à proximité d'une allumette déjà craquée. Pour le regard pas super emballé sur le "Printemps arabe" à venir. Pour l'anti-héros sur la pente de la rédemption joué par Fares Fares, âme perdue d'un parfait univers de polar. Enfin, pour cette façon dont la grande histoire avertit littéralement le protagoniste qu'il va devoir changer de crèmerie, changer de vie, pour ne pas finir en enfer, comme tout son peuple, flot magmatique animé d'une même volonté de révolte tranchant parfaitement avec son apathie à lui de flic ripou à l'innocence envolée. Une grosse surprise éclipsant quelques menus défauts.

The Square
6.6
6.

The Square (2017)

2 h 22 min. Sortie : 18 octobre 2017 (France). Comédie dramatique

Film de Ruben Östlund

Scaar_Alexander a mis 8/10 et a écrit une critique.

Annotation :

Pour une fois que Cannes ne palme pas un film chiant (une fois tous les sept cents ans, selon la légende). Pour la charge contre l'art contemporain, hilarante et surprenante entreprise de démolition d'un formatage intellectuel néo-bourgeois dont le but semble être d'anéantir toute beauté en ce monde. Pour les tournures par moment politiquement incorrectes de cette démarche (voir la scène du fast-food). Pour l'humour noir, incessant. Pour le protagoniste, impeccable modèle de bourgeois propret dont le petit univers parfaitement agencé s'écroule à la suite d'un incident en apparence mineur. Pour Claes Bang, qui le joue avec un réjouissant flegme déphasé. Pour les cinq apparitions hallucinantes d'Elizabeth Moss, dont le personnage est tellement expatrié qu'il a quitté la planète Terre (voir la scène du préservatif). Pour le cinéma, parce que ce qui reste quand même de l'indie bien flagrant dans la forme n'en ménage pas moins des scènes visuellement remarquables, comme celle (longue) du happening tournant mal, qui sert d'affiche au film...

La Belle et la meute
7.2
7.

La Belle et la meute (2017)

Aala Kaf Ifrit

1 h 39 min. Sortie : 18 octobre 2017. Drame

Film de Kaouther Ben Hania

Scaar_Alexander a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Pour l'expérience de cauchemar éveillé, renforcée par l'utilisation de plans séquences archi-pesants, plus flippante que tous les films d'horreur de 2017 additionnés. Pour la maîtrise technique impressionnante de Ben Hania, dont les plans-séquences rappellent celui de Victoria. Pour la narration, qui touche toutes les cordes du drame sans aucun excès (l'ellipse du viol fait complètement sens). Pour la super-touchante Mariem Ferjani (qu'elle inspire une profonde compassion était crucial), et Ghanem Zrelli, impeccable en figure du progressiste révolté. Pour un "climax" intense où la mécanique d'intimidation du système joue son va-tout et où s'expriment quelques vérités politiques capitales (notamment l'opposition des États "laïques" du Maghreb et Moyen-Orient, censément modérés, à la menace fondamentaliste). Pour le rappel que le féminisme a encore un sens dans notre monde, contrairement à chez nous...

Jackie
6
8.

Jackie (2016)

1 h 40 min. Sortie : 1 février 2017 (France). Biopic, Drame, Historique

Film de Pablo Larraín

Scaar_Alexander a mis 8/10, l'a mis dans ses coups de cœur et a écrit une critique.

Annotation :

Pour le fait d'avoir tout du pudding hagiographique à Oscars et d'être absolument l'inverse au bout du compte, l'anti-docu-fiction de History Channel. Pour les tempéraments forts de Larrain et son scénariste Oppenheim, qui s'en sont assurés. pour la plongée aussi grave qu'hypnotique dans le tumulte de trois jours historiques vus à travers les yeux de ses personnages emblématiques. Pour la chtite Natalie dans sa performance la plus éblouissante depuis Black Swan, habitée comme la mise en scène de Larrain. Pour l'absence de révérence, de sentimentalisme et sanctification du mythe Kennedy, le désordre étant ce qui nous intéresse. Pour le dilemme méconnu de la protagoniste, qui fait sens dès les problématiques des funérailles et de l'héritage réellement engagées. Pour l'atmosphère de fin de règne, forcément crépusculaire ! Pour le flou artistique entourant la vérité de l'assassinat (on sait juste que ça craint). pour les images de Larrain, somptueuses notamment grâce au parti pris visuel très fort du format 16mm. Pour la scène monumentale des funérailles, qui se devait de l'être considérant que tout le film a des airs de marche funéraire. Pour la musique de Mica Levi, qui finit par s'imposer, unique et organique, en osmose avec le tumulte intérieur de l'héroïne, alors qu'elle était au début difficile d'accès. Pour l'Histoire.

La La Land
7.5
9.

La La Land (2016)

2 h 08 min. Sortie : 25 janvier 2017 (France). Comédie musicale, Comédie dramatique, Romance

Film de Damien Chazelle

Scaar_Alexander a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Pour le moment où Ryan Gosling et Emma Stone finissent par monter sur la colline et tomber amoureux, et où l'on se dit : ooooh, voilà donc ce fameux La La Land... Pour la quantité très limité de numéros chantés au profit de numéros de danse souvent réjouissants ponctuant une romance qui touchera avec la force des grandes romances du cinéma. Pour la caméra de Chazelle qui défie les lois de la gravité pour porter l'émotion aux étoiles. Pour Emma Stone, virevoltante comme la caméra, figure de grace étourdissante de panache dont on ne peut que tomber amoureux (malgré les sourcils de Portugaise), et Ryan Gosling, figure de passion à fleur de peau, born to be a romantic, dont les peines face à la médiocrité du monde moderne touchent au coeur, et le duo qu'ils forment au sommet de leur charisme ; on n'avait pas vu aussi belle alchimie entre un acteur et une actrice depuis belle lurette. Pour les numéros de piano non-simulés de Gosling. Pour donner envie de s'initier au jazz un réfractaire de trente-cinq balais. Pour la magie nécessaire à ce genre de miracles.

Baby Driver
6.8
10.

Baby Driver (2017)

1 h 53 min. Sortie : 19 juillet 2017 (France). Action, Thriller, Comédie

Film de Edgar Wright

Scaar_Alexander a mis 8/10.

Annotation :

Pour Edgar "Cornetto" Wright, suffisamment cool pour valoir le déplacement à chaque fois. Pour avoir retrouvé l'énergie cosmiquement jubilatoire du premier acte du Dernier Pub..., et l'avoir étendue sur toute la longueur de Baby Driver. Pour le fantasme de cinéphile mélomane que Wright a réussi à nous bricoler, à défaut d'avoir profité du langage de la comédie musicale, divertissement premier degré sans matière grasse porté par une BO fantastique. Pour le travail de montage sidérant. Pour le casting aux petits oignons (Elgort assure en lead faussement placide, Foxx et Hamm en antagonistes, Spacey en joker, et la craquante Lily James en amourette). Pour la bonne dose de tension brutale que Wright ajoute à la coolitude du spectacle dont il ne cherchera heureusement jamais à faire le nouveau Pulp Fiction : vers la fin, ça rigole déjà bien moins. Pour réussir à nous faire oublier, sur l'autel du divertissement à la fois cérébral et décomplexé, les quelques défauts qui empêchent BD de devenir un classique absolu du genre...

LA 92
8.1
11.

LA 92 (2017)

1 h 54 min. Sortie : 28 avril 2017 (États-Unis). Policier, Historique

Documentaire de Daniel Lindsay et T.J. Martin

Scaar_Alexander a mis 9/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Bonus import : je n'avais pas vu d'aussi brillant documentaire depuis l'inoubliable Man on Wire, il y a presque dix ans. Tout y est d'une limpidité narrative (alors que le film est dénué de voix-off) et d'une puissance formelle proprement sidérantes, le vertigineux maelstrom d'images étant bien aidé par la la bande originale grandiosement lyrique de Danny Bensi et Saunder Jurriaans. Cette accord de qualités en parfaite harmonie produit des moments d'une beauté renversante, de son prologue-panzer à ses huit ultimes minutes qui laissent émotionnellement lessivé, en passant par l'agression de Reginald Denny et l'embrasement de Korea Town. Imputer la grandeur de LA 92 à la remarquable série-docu OJ Simpson Made in America sous prétexte qu'ils comportent des similarités dans le fond et la forme est parfaitement injuste. LA 92 est son propre chef-d'oeuvre, qui mériterait une sortie en DVD à l'étranger car il est fort frustrant de ne pouvoir le montrer à des proches non-anglophones...

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