Mon top 'Alien'

Annotation :

Voilà, ça n'étonnera personne que le début de la saga soit le plus abouti et mon préféré. Je crois qu'on peut le mettre à cette place une fois qu'on les a tous vus, tant on s'aperçoit rapidement qu'on n'est jamais revenu à un tel niveau.

Niveau de pureté tout d'abord : il n'y a pas de froufrou, pas de superficiel. C'est un huis clos, sans grande explication annexe. On est immergé dans l'intrigue comme si on connaissait exactement ce qui se passait auparavant, et qu'on choisissait de ne se poser aucun question sur cela. On ne vise pas à la grandiloquence, simplement à une fable : celle de l'altérité, de l'anti-homme. Bien évidemment, ce n'est pas blanc ou noir. L'autre est certes un tueur sanguinaire, mais l'homme ne s'en sent pas obligatoirement opposé. Il en est même fasciné (thème qui revient tout au long de la saga).

Les trouvailles esthétiques sont fabuleuses, les costumes et décors juste ce qu'il faut pour créer l'ambiance malsaine et effrayante. C'est une SF très correcte, alliée à une épouvante très correcte. Les trouvailles du facehugger, de l'alien en gestation dans le corps humain, sont tout à l'honneur des scénaristes, et entrent dans l'histoire du cinéma. La métaphore du Nostromo organisme parasité y est très pertinente, et fait de ce film une entité qui se suffit à elle-même, avec un rythme très maîtrisé, chose qu'on retrouve rarement par la suite...

Annotation :

Quand c'est au tour de James Cameron de faire rempiler Sigourney Weaver, le chemin serait presque tout tracé. Après avoir découvert par hasard un seul Xénomorphe, l'humain ne peut qu'avoir la curiosité de découvrir toute la colonie...

Bien évidemment, celui-ci aurait eu du mal à faire mieux que le premier... Le défi est relevé pourtant. On digresse beaucoup par rapport à la pureté du Ridley Scott, puisqu'ici on est sur une thématique de colonisation, et le huis clos vole en éclats. On ne se sent jamais autant oppressé que quand on est tout seul dans un vaisseau avec une entité hostile... Donc fatalement, quand on est une vingtaine surarmée, on a moins peur. Pourtant, 'Aliens' tient la route. De beaux décors, de bons acteurs, des Xénomorphes et une reine dans la lignée du premier. Reste une adrénaline et une virilité un peu superficielle et inutile..

Annotation :

Gros projet que 'Prometheus'... Et très entêtant comme film. Même un mois après l'avoir vu, il me trotte encore dans l'esprit. On commence par les prouesses : formidable qualité esthétique. Avant l'obscurité du premier Alien, il y avait la clarté de 'Prometheus'. On pense qu'on comprendra tout mieux (bien que cela n'apparaisse pas être le but premier), et c'est très plaisant. Les reprises du premier opus sont assez nombreuses, mais les innovations sont intéressantes.

Le casting est par ailleurs assez bon (hormis Charlize Theron bien sûr), tout en restant dans l'esprit 'Alien', c'est à dire une femme et un robot comme personnages principaux, entourés de personnages secondaires qui meurent tous à un moment ou à un autre.
Ridley Scott souhaite donc donner un nouveau souffle à sa franchise. Il tente d'imaginer une dimension parallèle à Alien, qui recouperait le premier film sans réellement constituer une préquelle plausible (puisqu'on devient assez vite stérile dans l'interprétation si on se cantonne à cela). Cela montre quelque chose d'assez intéressant.

Ma note pourra peut-être augmenter si je le revois.

Annotation :

Le quatrième opus, bien loin du premier, tient suffisamment la route pour figurer à la troisième place. On est bien loin de l'atmosphère de Ridley Scott : l'intimité du Nostromo est devenue un vaste vaisseau, accomplissement des fantasmes de ces scientifiques inconscients. Conséquence : il ne fait pas du tout peur. La SF tient la route : les expérimentations (quoique dégueulasses) sont intéressantes, l'ambiance futuriste et la scène de fin rendent le film potable.

Le retour aux Xenomorphes du premier opus est louable. Fincher et la Fox nous les avaient déformés avec les images de synthèse, alors que là la viscosité est très vraisemblable (davantage de moyens peut-être ?) Je regrette seulement la tentative d'hybride, très moche et peu intéressante... On enfonce beaucoup de portes ouvertes et sans réellement les enfoncer : on ne fait que passer. Oui, il fallait faire quelque chose du croisement entre Ripley et le xenomorph. Mais bon de là à faire un film entier dessus, on traîne en longueur... Reste Winona Ryder, qui tient parfaitement le rôle, et renouvelle le Bishop.

Annotation :

Bien, révisons notre avis précédent. Finalement, les graphismes ne sont pas si mauvais. L'intrigue, quoiqu'un peu invraisemblable, nous embarque finalement dans une aventure cohérente. La prison-monastère est tout à fait intéressante, et servie par des acteurs réellement inspirants (Charles Dance ou Charles Dutton pour ne citer qu'eux). Le rythme est assez bon quoiqu'un peu long (2h20 dans la version Director's Cut il me semble ?). On regrettera l'omniprésence du xénomorphe, qui apparaît pratiquement au bout d'un quart d'heure et reste jusqu'à la fin.

Subsistent quelques très bonnes idées quoique très mal amenées (pourquoi le facehugger n'a-t-il pas pondu dans le cadavre de la petite dans la première navette mais a pondu dans un cadavre de boeuf ? pourquoi Ripley a-t-elle un alien alors qu'on n'a retrouvé qu'un facehugger ?), et la religion est je pense le gros point fort du film. L'intrigue amoureuse avec Charles Dance est en revanche extrêmement inutile. En fin de compte, un Alien typique: qui apporte beaucoup à la saga tout en amenant un monceau de défauts.

Annotation :

Assez difficile à appréhender en tant qu'Alien. Beaucoup trop d'incohérences et d'impasses dans le scénario. La figure du Bishop devient tout à coup peu complexe: il est entièrement mauvais, subordonné à sa tâche génitrice. Dommage sur ce point, même si le dédoublement du personnage paraissait intéressant au premier abord.