Cover Morceaux d'enfance #2 - Mon Cœur de Dragon

Morceaux d'enfance #2 - Mon Cœur de Dragon

Je poursuis mon chemin parmi mes plus vieux souvenirs de film et m'engage sur le sentier de la fantasy. Quand on est petit garçon, quoi de plus puissant comme générateur de rêveries que de s'immerger dans des mondes peuplés de sorciers médiévaux lâchant leurs dragons sur les innocents, et de se ...

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10 films

créee il y a presque 10 ans · modifiée il y a presque 10 ans

Excalibur
7.2

Excalibur (1981)

2 h 20 min. Sortie : 27 mai 1981 (France). Aventure, Drame, Fantasy

Film de John Boorman

Omael a mis 10/10.

Annotation :

Adaptation épique d'un des mythes les plus fondateurs de l'histoire humaine, et dont les 9 films qui suivent font indéniablement partie de sa prolifique descendance, Excalibur est une flamboyante enluminure du geste Arthurien, toute de vert-dragon et d'orange incandescent, portée par l'amplitude de mouvements Wagnériens et Orfiens qui semblent avoir toujours été forgés pour elle. Son Roi humble qui d'un coup s'agenouille face à son ennemi, lui confiant son épée pour être fait chevalier, dans un geste de foi en la fraternité humaine et devant un Merlin stupéfait, est mon héros pour toujours. Merlin justement, mage truculent, arpentant ce Monde bâti sur les écailles du Dragon, est le génial artisan démiurge de cette épopée grandiose, par le truchement de sa magie et de la sagesse qu'il dispense - ou pas - à dessein, tentant de préserver la paix et l'harmonie entre les Hommes dans un monde en transition entre le paganisme et le monothéisme. A la fin, dans une apothéose émotionnelle d'une puissance rare, Excalibur est rendue à l'eau, comme son Roi à la brume. Le dragon enseveli sous les terres, le vieux Mage livré à l'oubli et aux rêves, Perceval, le modeste Chevalier ayant rapporté le Saint-Graal en ces contrées, regarde avec mélancolie cette embarcation s'éloigner vers Avalon et devient alors le témoin des derniers instants de l'Ancien Monde et de sa magie.

Conan le Barbare
6.9

Conan le Barbare (1982)

Conan the Barbarian

2 h 09 min. Sortie : 7 avril 1982 (France). Fantasy, Aventure

Film de John Milius

Omael a mis 9/10.

Annotation :

Saga norroise, vestige des temps oubliés, entre le déclin tragiques des Atlantes et les premières civilisations modernes, ce film comme au sortir de la préhistoire fait revivre une ère ancienne et païenne, où l'arc et l'acier étaient encore jeunes, et la terre et le vent des dieux querelleurs et craints des hommes. Comme un parallèle sensible et incarné, Conan, son héros barbare est une imposante structure de chair, façonnée par la douleur et la violence, et forgée par l'adage nietzschéen de l'évolution par la survie du plus fort, et qui, au contact des autres et du monde, découvre les bienfaits du lien et de la spiritualité, et la possibilité du bonheur. C'est aussi la quintessence de l'épopée au cinéma, portée par la musique martiale de Poledouris et bardé d'images essentielles et primitives toutes droit sorties des superbes illustrations de Frank Frazetta, et qui plus jeune m'ont marquées au fer rouge : ses batailles sanglantes dans quelques villages nordiques, ses sorcières prédatrices et hyper-sexuées (littéralement) chaudes comme les braises, ses orgies de Babylone - tapisserie brumeuse et incandescente de corps huilés, son héros le corps crucifié et livré aux vautours tel Prométhée, ou son Doom homme-serpent qui fait de ses couleuvres autant de flèches perçant les cœurs.

Le Retour du Jedi
7.7

Le Retour du Jedi (1983)

Star Wars Episode VI: Return of the Jedi

2 h 14 min. Sortie : 19 octobre 1983 (France). Aventure, Science-fiction, Action

Film de Richard Marquand

Omael a mis 10/10 et a écrit une critique.

Annotation :

Il représente les deux autres épisodes que j'aurai aussi pu citer aussi mais cet épilogue est celui qui sied le mieux pour représenter la saga ici tant il semble retourner vers les racines du genre qu'il a considérablement rafraîchi. Les bois médiévaux sont ici des Lunes Forestières, les dragons des Rancors affamés, le sorcier du Mal un Empereur Mage du Côté Obscur, et le chevalier un noble Jedi œuvrant pour retrouver la bonté perdue de son père... Je ne vais pas m’épancher d'avantage sur mon amour-depuis-et-pour-toujours pour ce film, mon commentaire ci-dessous le résume déjà.

Dark Crystal
7.2

Dark Crystal (1982)

The Dark Crystal

1 h 33 min. Sortie : 23 mars 1983 (France). Aventure, Fantasy

Film de Jim Henson et Frank Oz

Omael a mis 10/10.

Annotation :

Un autre monde, un autre temps, à l'âge du fantastique... Ces quelques mots, comme la définition que ferait un adulte de l'enfance, ouvrent le film avec la plus irréductible des magies. Voie royale vers ce qui reste pour moi la quintessence de l'enchantement, au sein de cet univers unique, défiant l'anthropomorphisme habituellement à l’œuvre dans le genre pour aboutir à cette sensation de dépaysement totale, de découverte émerveillée, d'étrangeté la plus délicieuse. Outre son foisonnement, la simplicité et l'intelligence dans sa façon de dérouler un fil narratif simple et beau, prenant légèrement le contre-pied du manichéisme, pour offrir une belle image de la complémentarité du bien et du mal, achève d'en faire un de ces récits primordiaux pour moi.

Krull
5.5

Krull (1983)

1 h 56 min. Sortie : 8 février 1984 (France). Action, Aventure, Fantasy

Film de Peter Yates

Omael a mis 7/10.

Annotation :

Voilà un autre de ces films que j'ai du voir mille fois durant mon enfance, usant jusqu'à la rupture la bande de la VHS ainsi que mon objectivité. Le film reste certes une modeste et naïve enfilade d'archétypes attendus dans le genre, mais demeure également singulier dans l'imagerie qu'il propose. Sa Forteresse Noire avec son dédale de corridors nacrés et ses antichambres Daliesques (cette fenêtre comme l’œil volé aux Cyclopes, ce balcon griffu,...). Sa Bête angoissante et cousine du Cthulhu. Les doubles de nos héros incarnés par le Mal trahissant sa présence par un regard rouge sang. Son armée de tueurs qui, lorsqu'ils sont touchés, se libèrent de leur armure, s'enfonçant tel un indicible parasite dans le sol après un cri d'agonie qui me remplissait d'effroi tout petit. Son cyclope solitaire qui n'a de clairvoyance que le moment de sa propre mort. La veuve au mille fils, amante maudite et cloîtrée dans sa toile, confiant à son ancien amour le sable du temps qui leur reste de vie. Un sol qui d'un coup sous l'impulsion de la Bête se dérobe littéralement sous le pieds. Autant d'images que je garde depuis dans mon imaginaire. James Horner signe ici sa plus belle bande originale, rivalisant avec Wagner et Holst, Peter Yates et Suschitzky enluminent ces scènettes avec soin, et font s'animer dans le cadre une troupe de brigands prestigieux (de Robbie Coltrane à Liam Neeson, en passant par Freddie Jones).

L'Histoire sans fin
6.9

L'Histoire sans fin (1984)

Die unendliche Geschichte

1 h 34 min. Sortie : 21 novembre 1984 (France). Aventure, Drame, Fantasy

Film de Wolfgang Petersen

Omael a mis 10/10.

Annotation :

Il fait partie de cette poignée de merveilles que je chéris comme un précieux trésor depuis tout jeune. La mise en abyme - vertigineuse ! - de l'imaginaire, ce qu'il montre de son emprise sur l'enfance et qui en fait un constituant fondamental de l'être, ce qu'il dit de l'identification, de la création et de la résonance d'une œuvre - vécue ou crée - dans l'intime et le sensible comme ce nom portée par une mère regrettée et que l'on choisit d'offrir à une reine de fiction, ce qu'il laisse entrevoir de l'interactivité possible avec son univers et de notre propre rapport au film, tout cela m'a parlé avant même de pouvoir les exprimer avec les mots de la maturité. Et son visuel onirique à nul autre pareil : cette tour d'ivoire scintillante, cet effroyable loup noir dont les yeux verts apparaissaient dans mes cauchemars, ce ballet de nimbus empourprés d'une beauté folle, ces collines-carapace, ces géants de pierre au cœur tendre et ces escargots de course, et le sort d'Artax qui est sans doute la scène qui m'a causé le plus de chagrin dans mon enfance... Puis, sa réflexion divinatoire sur la contamination de l'art et du monde par le cynisme, et sur la morgue d'une société adulte qui ne prend plus le temps de rêver, dominée par la plus dangereuse des forces, ce rien qui envahit tout. Non, le Néant ne vaincra pas.

L'Aventure des Ewoks
4.8

L'Aventure des Ewoks (1984)

The Ewok Adventure

1 h 36 min. Sortie : 6 février 1985 (France). Science-fiction, Aventure

Téléfilm de John Korty

Omael a mis 5/10.

Annotation :

S'il a en toutes probabilités été produit à des fins de champ d'expérimentation pour Willow, il n'en reste pas moins l'un des films que j'ai le plus regardé quand j'étais môme. J'adorais m'embarquer avec ma petite sœur dans cette histoire de grand-frère et de petite sœur perdus sur cette magique lune d'Endor, avec cette possibilité d'en explorer tous les recoins, de voir ce qu'abrite chaque nœud sombre dans le tronc de ces gigantesques arbres, le tout accompagné par la bonhommie imperturbable de ces nounours d'Ewoks et dans l'ombre du gigantesque et terrifiant Gorax. Aujourd'hui, sa naïveté m'apparaît un peu niaise, l'enchaînement des péripéties plus proche de l'accumulation gratuite, et la possibilité alléchante de s'aventurer dans cet univers hors du cadre narratif de la saga finalement un peu décevante. Malgré tout, on a un peu de mal à renier si facilement ses berceuses d'enfant, et je ne peux m'empêcher de rester captivé devant la télé lorsqu'il repasse pendant les fêtes, sourire béat sur le visage.

Legend
6

Legend (1985)

1 h 34 min. Sortie : 28 août 1985. Aventure, Fantasy, Romance

Film de Ridley Scott

Omael a mis 9/10.

Annotation :

Plus proche des frères Grimm, de Perrault ou encore de Cocteau que de Tolkien, Scott ici ensorcelle la pellicule et livre une rêverie plastique dont lui seul possède la formule magique. 30 ans plus tard, cette forêt enchantée peuplée de lutins rieurs et de licornes célestes n'a toujours pas trouvé rivale. Avec son ambiance chargée de pollens et de bulles, la féérie s'incarne ici de manière sophistiquée, chaque plan pouvant servir d'illustration dans le plus prestigieux des recueils de contes. A ce titre, l'ouverture du film sur la géniale partition de Goldsmith est d'un onirisme mystérieux absolument renversant. Et c'est aussi quand il noircit ces visions que le film prend alors des allures de cauchemar éveillé : dans les alcôves suintantes d'une cuisine de quelques Ogres, dans la récurrence malfaisante de ce fauteuil vide mais que l'on jurerait animé d'une indicible vie, lors d'une valse étrange où une jeune princesse innocente danse avec son ombre, ou par la présence fascinante de ce minotaure avide de ténèbres et de nuit éternelle. C'est peut-être aussi sa faiblesse : la tournure sinistre que prend l'aspect du film associée à sa sophistication et le goût de Scott pour l’ambiguïté angoissante de l'image sont en total décalage avec la simplicité et l’apparente naïveté de l'histoire qui y est contée. Me laissant depuis tout petit chaque fois avec l'impression, déroutante mais pas du tout désagréable, que quelque chose m’y échappe.

Princess Bride
7.2

Princess Bride (1987)

The Princess Bride

1 h 38 min. Sortie : 9 mars 1988 (France). Romance, Aventure, Fantasy

Film de Rob Reiner

Omael a mis 9/10.

Annotation :

Regard amoureux mais facétieux sur le genre, Princesse Bride est une admirable lecture récréative des éléments qui composent le conte, avec une modestie de moyen ragaillardie par une inventivité de tous les instants. Confondant d'innocence romantique dans son ouverture champêtre, iconoclaste en diable lorsque surgit le surhomme au masque noir brettant comme ce bon vieil Errol Flynn, entretenant sans cesse la rupture malicieuse pour provoquer le rire au détour de moult répliques absolument cultes, et emporté par une troupe d'acteurs géniaux. Inigo Montoya (vénération pour Mandy Patinkin) restera à jamais un de mes personnages préférés. Et puis en dehors de cette histoire, ce grand-père bienveillant qui la conte à son petit fils un après-midi de maladie appose cette éclairage touchant à ce geste un peu oublié qu'est celui de raconter. D'abord réticent, le petit bonhomme se révèle comme nous absolument conquis lorsque le dernier baiser est échangé et la dernière page tournée. Regards échangés témoignant d'une complicité reconquise entre deux génération le temps qu'une histoire soit passée de l'un à l'autre, par l'entremise toute simple d'un livre. C'est avec une certaine émotion que je constate aujourd'hui que petit je me mettais à la place de l'enfant et qu'en vieillissant c'est maintenant au grand-père que je m'identifie et à son plaisir de transmettre une histoire et de partager un moment à deux entre les parenthèses d'un imaginaire, comme lorsque je fis découvrir ce beau film à mon petit frère.

Willow
6.9

Willow (1988)

2 h 05 min. Sortie : 2 novembre 1988 (France). Fantasy, Aventure

Film de Ron Howard

Omael a mis 9/10.

Annotation :

Autre gros morceaux d'enfance, aventure racée et trépidante aux confins des contrées ensorcelées, dans la plus pure tradition des productions lucassiennes de l'époque : entre savant brassage mythologique et dynamisme rafraîchissant du récit, bien loin du regrettable esprit sentencieux des œuvres contemporaines du genre. Il suffit de voir son Mad Martigan en pleine action d’héroïsme accoutré comme une femme, robe rose et pommes rainettes bringue-ballantes en simulacres de poitrine, pour constater qu'ici seule est prise au sérieux la volonté d'offrir de l'émerveillement avec la plus noble générosité. Dont acte : Willow est un terrain de jeu des plus jouissifs, encore aujourd'hui. Entre les espaces traversés et chargés de magie, une amitié naissante entre deux êtres en tout point différents sauf par la taille de leur cœur et de leur courage, et qui se forge comme deux morceaux complémentaires d'une épée commune à force d'affronter ensemble trolls et dragons. Cette romance piquante au début forcé par quelques poudres magiques et puis enfin confirmée par la magie des sentiments, Sorcha était aussi mon soleil, ma lune, mon ciel étoilé. Dans les ténèbres, une reine grimaçante et desséchée, trônant tout en haut d'une sombre tour, est la parfaite Méchante du genre, convoquant les sangs sacrifiés et les éclairs de la nuit dans un rituel maléfique pour annihiler l'enfance. Et lorsqu'elle métamorphosait nos héros en porcs, elle me donna mes tous premiers frissons de cinéma.

Omael

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