Liste de

5 films

créee il y a plus de 4 ans · modifiée il y a presque 4 ans

Conan le Destructeur
5.3

Conan le Destructeur (1984)

Conan the Destroyer

1 h 43 min. Sortie : 29 août 1984 (France). Aventure, Fantasy

Film de Richard Fleischer

Zoumion a mis 4/10.

Annotation :

Découverte.

Suite directe du film de John Milius, cette seconde aventure est bâclée et a tout de la commande destinée à ramasser du pognon. Difficile donc pour Richard Fleischer, dont la fin de carrière aura été rude, de s'émanciper et de proposer quelque chose d'intéressant tant cette production est cheap, à des années lumières de la puissance et l'ambition du premier film. Je pourrais parler du casting sans queue ni tête et de cette galerie de personnages tous aussi inutiles les uns que les autres lorsqu'ils ne sont pas carrément insupportables. Même Arnold est plus bovin que jamais et passe son temps à lancer des vannes foireuses. Le gros souci du film est qu'il a voulu s'ouvrir à un plus large public, malheureusement il s'en retrouve complètement infantilisé. Aux oubliettes l'univers sombre et cohérent planté dans le film original et place ici à une ambiance d'heroic-fantasy incroyablement kitsch. Il faut voir le scénario où la mission de Conan se résume à faire le baby-sitter de la princesse vierge la plus en chaleur qui puisse exister. Mais bordel comment a t'on pu passer du premier opus à ça ? Même Basil Poledouris s'est perdu en recyclant fadement l'extraordinaire bande originale du premier. Je peux néanmoins comprendre qu'on puisse apprécier le film au second degré mais pour moi ce n'était pas possible.
En somme, "Conan le destructeur" est l'archétype de la suite pas terrible qui aura pour mérite de ternir l'aura de la saga et de fausser l'opinion sur celle-ci.

Le Voleur de bicyclette
7.9

Le Voleur de bicyclette (1948)

Ladri di biciclette

1 h 29 min. Sortie : 26 août 1949 (France). Drame

Film de Vittorio De Sica

Zoumion a mis 7/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Découverte.

On se demande parfois si les histoires les plus simples ne sont pas les plus touchantes ? Dans le contexte très difficile de l'Italie d'après-guerre, De Sica met en scène une poignante histoire humaine.
Époque du néo-réalisme italien, "Le Voleur de bicyclette" s'inscrit pleinement dans ce courant. La première séquence donne ainsi le la en présentant de nombreux chômeurs espérant vainement une embauche. La caméra capte l'agitation et le désespoir de cette foule. C'est une des constantes du film : le réalisme. On filme directement dans les rues de Rome, celles-ci sont à la fois sales mais vivantes et pullulantes. Elles sont témoins de la dureté de cette époque. Tout ceci est représenté en toile de fond pour souligner le propos du film. Ce n'est pas que le drame d'un homme mais celui de toute une société.
C'est d'autant plus saisissant que tout est traité sans pathos et sans aucune forme de manichéisme. On s'identifie parfaitement au personnage de Ricci et sa relation touchante avec son fils. Ce-dernier est un personnage fondamental car c'est à travers le prisme de son regard innocent que De Sica expose les tares de cette société.
Ricci est un homme honnête mais qui va se retrouver par la force des choses dans la position de l'homme qu'il traque. Car il faut avant tout survivre et nourrir sa famille dans cette crise, sans pleurer et avec dignité même si celle-ci est bafouée. C'est une représentation très juste et finalement noble de la nature humaine.
Que dire également de cette fin tragique où Ricci ne peut que subir son sombre destin, ayant de plus perdu l'estime de son fils.

The Mist
6.6

The Mist (2007)

2 h 06 min. Sortie : 27 février 2008 (France). Épouvante-Horreur, Science-fiction, Thriller

Film de Frank Darabont

Zoumion a mis 8/10.

Annotation :

Découverte.

J'ai pu découvrir le film dans sa version director's cut donc en noir et blanc et après un rapide comparatif avec la version cinéma force est de constater que la couleur dénature fortement le film.
"The Mist" est donc la troisième adaptation de Stephen King réalisée par Franck Darabont. Un père et son fils se retrouvent bloqués parmi d'autres dans un supermarché alors qu'une brume peuplée de créatures inquiétantes s'abat sur la région. Le réalisateur installe une montée crescendo dans l'horreur et adopte ici un parti-pris visuel marqué par l'utilisation d'une caméra à l'épaule et d'une réalisation très resserrée afin d'accentuer l'anxiété des personnages. D'une manière générale il y a tout un héritage du cinéma de série B que l'on retrouve et les influences sont nombreuses. On peut citer le cinéma fantastique des années 50 tant dans l'esthétique des monstres que dans l'esprit de méfiance envers l'armée et les scientifiques mais aussi le cinéma de Carpenter ou Romero. Le rythme est soutenu et le métrage évoque avec générosité un bestiaire varié. "The Mist" se démarque également dans l'écriture de son scénario marqué d'un nihilisme constant. La quasi-totalité des décisions prises par le personnage principal bien que compréhensibles sont mauvaises. Le tout culmine dans une séquence finale inattendue qui écrase le spectateur sous le poids de son horreur crue, irréversible. Elle est illustrée par la partition d'un Mark Isham inspiré bien qu'un peu pompier.
Darabont utilise aussi le huit-clos pour aborder une thématique sociologique en étudiant le comportement des divers protagonistes. La perte de leurs repères et le danger extrême exacerbent leurs réactions et certains se montrent finalement plus dangereux que les monstres qui rôdent à l'extérieur. Il en profite également pour critiquer le puritanisme de la société américaine et le fanatisme religieux.
Un vrai bon film de monstres qui transcende les codes du genre.

1917
7.6

1917 (2019)

1 h 59 min. Sortie : 15 janvier 2020 (France). Drame, Guerre

Film de Sam Mendes

Zoumion a mis 4/10.

Annotation :

Découverte.

J'avoue ne pas avoir été conquis par la dernière réalisation de Sam Mendes qui m'a semblé bien factice. Un comble pour un film qui avait l'intention de nous immerger pleinement dans l'enfer de la Grande Guerre.
Le choix du plan-séquence était audacieux bien qu'à l'heure du numérique la prouesse se soit démocratisée et l'idée de facto de respecter les trois unités intéressante.
Malheureusement la prouesse technique prend l'ascendant sur l'émotion et l'immersion à tel point que je n'y ai presque vu que ça, me demandant sans cesse comment et où passait la caméra.
Le tout respire la mise en scène que ça soit visuellement, scénaristiquement et par l'utilisation d'une musique omniprésente.
La violence et la saleté de la guerre en deviennent outrageusement esthétisés. Le summum étant la représentation du village en ruines fantasmagorique. Roger Deakins impressionne alors mais cela me semble vraiment hors-propos.
De même certaines scènes sont totalement ubuesques, lorsque le personnage principal est pris dans un cours d'eau qui se mue véritablement en cascade ( dans le Pas-de-Calais ).
Encore une fois cette progression m'a semblé bien factice et j'ai parfois eu l'impression d'assister à un jeu vidéo avec ses séquences imposées et balisées, presque des check-point.
A mon sens même si "1917" est une œuvre techniquement maîtrisée, il y a un vrai décalage entre le fond et la forme. Pas sûr que cette représentation soit ce que le grand-père de Mendes imaginait transmettre à sa descendance.

King Kong
6

King Kong (1976)

2 h 14 min. Sortie : 8 septembre 1976 (France). Aventure, Épouvante-Horreur

Film de John Guillermin

Zoumion a mis 5/10.

Annotation :

Découverte.

Produit par Dino de Laurentiis qui voulait exploiter la voie des films catastrophes, ce "King Kong" premier vrai remake du monument de 1933 et d'un des plus grands mythes de l'histoire du cinéma modernise son aîné. Dans le contexte des années 1970 et du premier choc pétrolier, l'île maudite devient un réceptacle d'un supposé gisement de cette énergie fossile. Adieu le bestiaire jurassique et le côté zoologique de l'original, on ne croisera ici hormis le primate qu'un serpent géant ( préfigurant celui de "Conan le Barbare" ) ce qui donnera lieu à un court pugilat.
Cette pénurie de créatures se justifie certainement par la technique de cette époque qui favorise l'usage de costumes ( Carlo Rambaldi a créé une maquette hydraulique à fort coût qui ne sera presque pas utilisée, le film lui attribue d'ailleurs à tort la paternité de la Bête ). C'est donc Rick Baker qui crée et endosse le costume du singe pour un résultat final assez impressionnant pour le costume en lui-même. Les effets spéciaux sont par contre assez moyens même si l'économie de technologie permet une sobriété et une suggestion dans la narration qui sont les bienvenues.
Le film reste agréable à suivre et prend son temps pour créer son univers et matérialiser l'île. Le tout est d'ailleurs filmé dans de magnifiques décors naturels, soulignés par une mise en scène sans fioritures.
La fameuse romance entre le personnage de Jessica Lange débutante et King Kong est quant à elle ridicule et kitsch à souhait, tournant à la métaphore sexuelle lourdement appuyée par des dialogues grotesques et les gémissements de l'actrice. Ça passe au second degré mais on est quand même loin du subtil érotisme du premier film.
On notera également un final intéressant au sommet des Twin Towers souligné par la très belle partition de John Barry, final qui acquiert aujourd'hui une émotion supplémentaire après les attentats du 11 septembre.

Zoumion

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