On se met bien en 2020 (BD)

Annotation :

Mars

La violence du traumatisme des attentats du 7 janvier est évidemment écrasante : comment continuer à vivre après ça ? La question n'est pas tellement de tourner la page, mais d'apprendre à vivre avec. Si le propos de cette BD m'a parfois semblé manquer de hiérarchisation, sa sincérité donne lieu à des pages émouvantes. Surtout, l’œuvre est remplie de belles idées graphiques, souvent plus parlantes que les mots employés. Ce genre de témoignage me semble en tout cas aussi essentiel que les récits factuels de ces événements.

Annotation :

Mai

Je dois avouer que les shôjo ne sont habituellement pas ma tasse de thé, du fait de leurs codes auxquels je n'adhère pas. Ce n'est pas que "Fruits Basket" n'en ait pas, mais à mon sens il trouve un équilibre entre la comédie et le drame qui lui réussit. S'il est un peu piégé dans une structure narrative répétitive pour sa première partie, le récit trouve une ampleur notable en avançant, et pose un regard que je trouve à la fois sage et touchant sur l'existence. Par exemple, les personnages que l'on peut trouver clichés au départ se nuancent, et des événements qui semblaient gratuits prennent sens. Alors bien sûr on n'échappe pas à une certaine dose de mièvrerie, mais au service d'une oeuvre réfléchie.

Annotation :

Décembre

Je dois bien avouer, le coeur lourd, que ce retour de Lou m'a un peu déçu. Pas graphiquement, loin s'en faut. Les couleurs et le sens du détail de Julien Neel font toujours mouche, mais j'ai trouvé l'écriture en-dessous des tomes précédents, souvent par manque de nuance et exposition un peu grossière. Le rythme des péripéties est aussi un peu rapide à mon goût. On apprend beaucoup de choses en peu de temps, ce qui réduit leur impact émotionnel. J'aime toujours l'univers et les personnages, mais je crains un peu la suite.