Cover On the row (2013)

On the row (2013)

Cette année-là, sur ma table de chevet...

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195 livres

créee il y a plus de 11 ans · modifiée il y a 4 mois

Le Mystérieux Docteur Cornélius, tome 2
6.9
1.

Le Mystérieux Docteur Cornélius, tome 2

Sortie : 1912 (France). Roman

livre de Gustave Le Rouge

Chaiev a mis 7/10.

Annotation :

Ca s'arrange un peu : plus de personnage, plus de rebondissements, avec l'entrée en piste des lords de la Main Rouge. Il y a un petit coté Tintin qui me soule (gageons que RG a du pas mal bouquiner ça petit), mais c'est divertissant, avec de plus en plus d'inventions scientifiques loufoques. Manque quand même une plume, c'est dommageable.

Le Mystérieux docteur Cornélius, tome 1
7.2
2.

Le Mystérieux docteur Cornélius, tome 1 (1912)

Sortie : 1912 (France). Roman

livre de Gustave Le Rouge

Chaiev a mis 6/10.

Annotation :

Me voilà un peu déçu, je m'attendais à mieux. C'est certes charmant, toute cette atmosphère post-Jules Verne, ces savants fous, ces milliardaires yankees, ces courses poursuites, mais bon, le style est des plus neutres, et pas de véritables surprises, le chemin est terriblement balisé...

Massimilla Doni
6.9
3.

Massimilla Doni (1839)

Sortie : 1839 (France). Recueil de nouvelles

livre de Honoré de Balzac

Chaiev a mis 7/10.

Annotation :

Certes un peu court - la longueur lui va tellement mieux ! - mais neanmoins charmant. C'est bourré de notations hilarantes sur les travers humains, et puis la description de cette Venise decadante est des plus reussies. L'essai d'analyse musicale est vaguement poussive, mais la verve rossinienne est présente dans toute la nouvelle, pourquoi bouder son plaisir ?

La Vieille Fille
7.1
4.

La Vieille Fille (1837)

Sortie : 1837 (France). Roman

livre de Honoré de Balzac

Chaiev a mis 7/10.

Annotation :

Une petite ville de province, une société bariolée où se melent intrigants, mesquins et ridicules, quelques basses menées pour séduire une vieille fille pleine aux as, rien de tres original pour un Balzac, mais un service minimum qui reste très distrayant et enlevé.

Lénine dada
5.

Lénine dada (2007)

Sortie : septembre 2007. Essai

livre de Dominique Noguez

Chaiev a mis 8/10.

Annotation :

Joyeuse pochade ou analyse historique aussi inedite que retentissante?  Noguez reste sur ce point ambigu, mais son petit texte est d'un facétieux franchement réjouissant. Partant d'un fait historique avéré -Lenine habitant dans la rue du Cabaret Voltaire à Zurich au moment de sa création - l'auteur se prend à rêver : et si la réalité pouvait devenir aussi folle que la fiction. Plus precisement : et si Lenine, dadaiste effréné, avait eu pour dessein de faire de la réalité une farce ubuesque. En plus d'être amusant, le texte est étayé, et à suivre le raisonnement jusqu'au bout, on ne peut qu'être troublé par le fond de réalité que recèle cette thèse moins farfelue que prévue.

Le Jardin des supplices
7.9
6.

Le Jardin des supplices (1899)

Sortie : 13 juin 1899 (France). Roman

livre de Octave Mirbeau

Chaiev a mis 8/10.

Annotation :

Quel bien fou cela fait de lire un Mirbeau après un Bourget. Cruel, méchant, extreme, iconoclaste, c'est un plaisir de chaque ligne (l'écriture fin de siècle est magnifique en plus, comme un Huysmans aux colonies). Enfin en l'occurrence un plaisir un peu curieux vu la teneur du récit, longue tresse d'horreurs et de tortures gratuites, danse macabre à la beauté vénéneuse où se mêlent comme il se doit Eros et Thanatos. Une ode hallucinante, hallucinée, aux pouvoirs de la litterature, seule deesse capable de rendre, et de transfigurer, les subtilités de la douleur.

Cruelle énigme
7.

Cruelle énigme

Sortie : 1885 (France). Roman

livre de Paul Bourget

Chaiev a mis 4/10.

Annotation :

Mon premier Paul Bourget, le fameux Bourget, tellement adulé au tounant du siècle, tellement oublié désormais… Oui ben au regard de cette atroce "Cruelle énigme", on comprend pourquoi. Roman de jeunesse, c'est un ramassis de clichés, de situations ennuyeuses et faussement problématiques (un jeune homme naïf et pur, une femme dépravée, une mère aimante mais jalouse), le tout étalé à la truelle dans un style plat et vaguement moralisateur. On dirait du Balzac sans l'ironie et le génie de la langue, du Zola plat et mou, c'est horriblement démonstratif , bref une torture. Ca pourrait servir d'exemple dans un atelier d'écriture pour tout ce qu'il ne faut pas faire dans le domaine romanesque. Et dire que l'énergumène a osé le dédier à Henry James (qui était son ami, et qui, dit-on, le trouvait le Français le plus intéressant des années 80… hum, à mon avis c'était pour être méchant envers l'Héxagone). Il parait que 5 ans après, Bourget changera de style pour se lancer dans le roman à thèse, catho et et bien pensant : ça doit être couture !

Mikaël
8.

Mikaël (1904)

Sortie : 2012 (France). Roman

livre de Herman Bang

Chaiev a mis 6/10.

Annotation :

N'en déplaise à Klaus Mann, j'ai quand même un peu de mal à trouver ce roman très émouvant. C'est vrai que le thème, à défaut d'être original, est assez beau, et Bang (non mais quel nom !) ne tombe pas dans les pièges de cette histoire de trahison affective entre un vieux peintre à succès et le jeune tchèque qu'il a adopté. Comme il le résume très bien dans sa phrase de conclusion : « Nous souffrons et nous faisons souffrir les autres. Nous n'en savons pas davantage » Seulement, est-ce le décor surranné, le style très pompeux, les dialogues ultra-explicites, quelque chose coince. On se prend à rêver à ce que Maupassant aurait pu faire de cette triste valse, un peu gachée par les manières de hussard de Bing Bang Bong.

La Défense de l'infini
8.7
9.

La Défense de l'infini (1997)

Sortie : 11 avril 1997. Recueil de nouvelles

livre de Louis Aragon

Chaiev a mis 9/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Ah ouais quand même… J'avoue, c'est plus par sens du devoir que je me suis lancé dans la lecture de cet ensemble hétéroclite, écrits clandestins des années 23/29 tous plus ou moins censés servir à l'édification d'un SupraRoman qui ne verra jamais le jour, et dont une bonne partie a (aurait ?) disparu dans un autodafé en Espagne. L'œuvre, parue post-mortem, n'a pas mauvaise presse, elle n'en a en fait aucune, c'est très rare qu'on en parle. C'est dingue au  regard de l'indicible force qui s'en dégage, à des coudées au dessus des écrits « officiels » d'Aragon de la même époque. Le con d'Irène, Le cahier Noir, Voyageurs, l'Instant sont de purs morceaux de magie, de bravoure, d'intelligence, de drôlerie, de tristesse. Un Louis souterrain apparaît soudain devant nos yeux, comme si on pouvait descendre dans la cave d'une maison qu'on connaît bien, voir les fondations, les objets autrefois aimés puis remisés là pour ne pas les perdre mais surtout ne plus les avoir sous les yeux. Cette cruauté, cette crudité sera sous-entendue dans les romans à venir, mais ici elle est exposée en plein jour, lancée à la gueule du lecteur, érigée en principe aussi bien éthique qu'esthétique, et l'écrivain, l'écrivant, se montre en écorché au rictus inquiétant : est-il de joie ou de douleur ?C'est en tout cas le même que dans la jouissance, et d'appeller ça « plaisir », est sûrement la plus grande hypocrisie de la langue française.

Le Con d'Irène
7.3
10.

Le Con d'Irène (1928)

Sortie : 1928 (France). Roman

livre de Louis Aragon

Chaiev a mis 9/10.

Annotation :

C'est un peu dommage que la réputation sulfureuse du texte (publié sous le manteau d'abord, puis interdit, puis sorti sous un faux nom, sans que jamais Aragon n'accepte de reconnaître officiellement sa paternité) le fasse catégoriser directement en « texte érotique ». D'abord c'est faux, et puis ça ne veux rien dire. Par delà les genres un peu étroits (pardon), le Con d'Irène est juste un texte magnifique, point. Issu du mythique roman inachevé, brûlé - la Défense de l'Infini - Aragon y déploie une énergie, une puissance, une brutalité qui ne ressemble à pas grand chose d'autre dans son œuvre : orages, coïts, bave aux lèvres, odeurs de terre et de sueur (on dirait presque du Giono sous drogue), suintements de bordels, et partout cette rage de destruction et d'oubli !  C'est à la fois éclaté et cohérent, très court et suffisant, suave et violent… à l'image du monologue du vieillard impotant (oh, putain de monologue), à l'image de tout ce début hallucinant : « Ne me réveillez pas, nom de Dieu, salauds, ne me réveillez pas, attention je mords et je vois rouge….»

Henri d'Ofterdingen
7.6
11.

Henri d'Ofterdingen (1802)

(traduction Armel Guerne)

Heinrich von Ofterdingen : Ein Roman

Sortie : 6 octobre 1997 (France). Roman

livre de Novalis

Chaiev a mis 8/10.

Annotation :

ô temps béni où la littérature pouvait se donner comme visée d'être la soeur et la compagne de la félicité. Où elle avançait sûre de son droit, un glaive à la main pour ététer ses ennemis grimaçants et grotesques. Le texte de Novalis a cette rondeur lisse et apaisante des statues antiques, un peu mangées par le lierre, un peu oubliées au fond d'un jardin, mais souriantes, accueillantes, appaisantes. Tout y parle de poésie, tout y est poésie, c'est l'Homme et la Nature réconciliés, que dis-je ? réunis, refondus, amoureux, comme d'un homme avec une femme. Tout y est très clair, et tout y est mystère aussi. Symboles en fôret aux regards familiers, il faut décrypter. Ou se laisser aller. Comme par un fait exprès, Novalis n'a pu achever ce livre de lumière, qui devait apporter au monde l'ultime unité. Encore raté !

Gilles
7.8
12.

Gilles (1939)

Sortie : décembre 1939 (France). Roman

livre de Pierre Drieu la Rochelle

Chaiev a mis 5/10 et a écrit une critique.

Au-dessus de l'abysse
8.2
13.

Au-dessus de l'abysse (1927)

Blue Voyage

Sortie : 1994 (France). Roman

livre de Conrad Aiken

Chaiev a mis 8/10.

Annotation :

Quoi de plus normal quand on se prénomme Conrad que d'écrire un roman se déroulant sur les flots ! Blue Voyage (son titre original) a pour unique décor un paquebot qui fait la traversée transatlantique, une croisière entre gens bien allant des Etats-Unis en Angleterre, un peu comme dans un roman d'Henry James (qui est d'ailleurs plusieurs fois cité dans le roman). Le héros, un certain William Demarest, est un auteur sans succès, complexe et complexé, en plein désarroi à la fois existentiel et amoureux, qui profite de cette parenthèse maritime pour faire le point sur ses problèmes. D'abord classique, la narration s'emballe : rêves, récits enchassés, monologues intérieurs à la Joyce, morceaux de dialogues hétéroclites qui s'enchevêtrent, brouillons de lettres, on se retrouve bientôt dans un magma de mots et de pensées tourbillonnants. C'est pas mal fait, assez drôle, mais le voyage, pour agréable qu'il soit, reste finalement un peu vain, comme inachevé.

Le Mouvement perpétuel
6.4
14.

Le Mouvement perpétuel (1926)

précédé de Feu de joie

Sortie : 1926 (France). Poésie

livre de Louis Aragon

Chaiev a mis 5/10.

Annotation :

Oh Louis, non ! J'ai beau être ton fan number one, là c'est pas possible. C'est ni fait ni à faire...

L'Hérésiarque et Cie
7.8
15.

L'Hérésiarque et Cie (1910)

Sortie : 1910 (France). Recueil de nouvelles

livre de Guillaume Apollinaire

Chaiev a mis 7/10.

Annotation :

Au début, on est un peu étonné, en tout cas quand comme moi ce sont les premières nouvelles du bonhomme qu'on lit. C'est très peu poétique, assez simple dans le propos, ni très novateur ni très captivant. Ça fait très fin de siècle (d'un autre côté, pour la plupart ça l'est…). Et puis petit à petit, on se laisse toucher par cette façon assez directe et sincère de raconter des histoires exotiques, bariolées, parfois hérétiques, sans arrières pensées. Les dernières (du recueil… je ne sais pas si c'est rangé par ordre chronologique) ont même un charme fou, une fantaisie entre Alphonse Allais, Marcel Aymé et Raymond Queneau. Imprévisible Guillaume.

Les Champs magnétiques
7.6
16.

Les Champs magnétiques (1920)

Sortie : 1920 (France). Poésie

livre de Philippe Soupault et André Breton

Chaiev a mis 9/10.

Annotation :

A peine revenus de la guerre, dans un Paris au moral bien bas malgré la prétendue victoire (à quel prix !), Breton et Soupault (ils ont 23 ans à peine) presque par hasard inventent l'écriture automatique, méthode et résultat tout à la fois d'un lacher-prise volontariste. Les champs magnétiques, recueil de ces textes composés sans réfléchir, façon de laisser parler un inconscient aux abois, est peut-être en fin de compte la grande réussite du surréalisme, 5 ans avant que le manifeste de Breton essaye d'en faire un mouvement contrôlé et déterminé. Réussite en forme de paradoxe, preuve que les mots disent toujours quelque chose même quand ils ne veulent rien dire. Ou plutôt qu'ils veulent toujours, de toutes leurs forces, dire quelque chose, et que le vrai lecteur est celui qui acceptent de jouer leur jeu dangereux. Car il y a aussi une dimension tragique à ces phrases entêtantes, tristes et cruelles, sorties toutes armées pour en découdre avec la réalité. Des histoires de perte, d'ennui, de ratés, des accrocs au quotidien le plus blafard, pour faire saigner. Une raison à la fois de tout arrêter, ou de mieux continuer.

Le Paysan de Paris
7.2
17.

Le Paysan de Paris (1926)

Sortie : 1926 (France). Roman

livre de Louis Aragon

Chaiev a mis 7/10.

Annotation :

De ses cinq volumes de prose parus avant 1930, Le Paysan de Paris est peut-être le seul qui se rapproche un peu des présupposés surréalistes. Je ne sais pas si c'est un rapport de cause à effet, mais pour moi c'est aussi son moins intéressant. Si l'écriture fait preuve d'une belle maitrise de l'utilisation des images inattendues chères à Breton, si certains passages (sans jeu de mots) du texte laisse transparaitre le jeune dandy impertinent et observateur (à la façon future d'un Georges Perec), ces trois textes fortement teintés de philosophie (Aragon vient de lire Kant et Hegel, mais les intègre finalement un peu poussivement à cette réflexion sur les paysages urbains) nous promènent dans le Paris des années 20 : quotidien trivial d'une part (magasins en tous genre du passage de l'Opéra), les zones d'onirisme urbain de l'autre (les Buttes Chaumont la nuit), pour nous faire toucher du doigt (et de l'oeil) toute l'étrangeté que recèle le réel pour qui sait le regarder intimement... Pour moi, son pas un peu hésitant ne démontre qu'une chose : qu'Aragon va devoir bientôt quitter un mouvement qui correspond si peu à sa sensibilité littéraire, histoire de s'occuper d'un autre "Monde Réel", celui qui commencera avec les Cloches de Bâle dès 1934.

Monsieur Teste
7.3
18.

Monsieur Teste (1896)

Sortie : 1896 (France). Récit

livre de Paul Valéry

Chaiev a mis 8/10 et a écrit une critique.

Les Mamelles de Tirésias
7
19.

Les Mamelles de Tirésias (1917)

Sortie : juin 1917. Théâtre

livre de Guillaume Apollinaire

Chaiev a mis 6/10.

Annotation :

Objet "surréaliste" (le premier, en fait, puisque pour lui Apollinaire inventera le terme en 1917), cette pièce de théâtre (enfin bon, pièce de théâtre disons le vite) mettra le feu aux poudres, en pleine guerre, devant un parterre composé du tout Paris d'arrière et d'avant garde : Cocteau, Braque, Aragon, Breton, Rachilde, Matisse, Modigliani, Fernand Léger, Auric, Max Jacob, et même Jacques Vaché qui déboulera armé d'un pistolet pour menacer la foule déjà déchainée. Cent ans après, pas facile de s'imaginer qu'un tel boxon soit provoqué par ces quelques vers de mirliton, relevant plus de la pochade que d'autre chose. Mais bon, entre le lignes, derrière un discours que déjà à l'époque les futurs dadas trouvèrent bien moralisateur, peut en effet se deviner les déchainements à venir : jalon entre Jarry et la génération d'après 18, les Mamelles serviront de tétine à tous ceux qui se sentaient l'envie d'envoyer bouler le vieux monde moribond.

Chroniques
20.

Chroniques (1998)

(1918-1932)

Sortie : 1998 (France). Culture & société

livre de Louis Aragon

Chaiev a mis 8/10.

Annotation :

Enfin réunis en un volumes, tous les articles d'Aragon parus en revue dans les années 20. C'est qu'en marge de leurs activités de poète et/ou romancier, les surréalistes passaient leur temps à commenter leurs idées, et celles des autres, à travers les pages des périodiques, très nombreux à l'époque. Même si tous les textes ne sont pas de qualité égale, il est passionnant de découvrir au fil des pages les talents de polémiste du jeune Louis, toujours prêt à invectiver, insulter, se moquer, affirmer, se contredire etc… Leuilliot truffe le volume d'explications détaillées (et bienvenues) sur les différents protagonistes impliqués dans ces scandales à répétition, et permet de suivre, pas à pas, le roman d'une amitié qui se fracassera au bout de quatorze ans.

De Dada au surréalisme
21.

De Dada au surréalisme

Papiers inédits, 1917-1931

Sortie : 2000 (France). Récit

livre de Louis Aragon

Chaiev a mis 7/10.

Annotation :

Recueil de lettres inédites de l'époque dada/surréaliste d'Aragon, regroupées et annotées par Lionel Follet (beau boulot éditorial), le volume vaut surtout pour le corpus de lettres à Jacques Doucet, le couturier mécène qui mensualisait le jeune Louis contre la cession de tous ses manuscrits et la mise en oeuvre d'une histoire littéraire contemporaine. On y découvre un Aragon un peu obséquieux, certes (lui ailleurs si frondeur !), mais plein de joie de vivre, racontant ses voyages, ses rencontres, ses envies. Un livre qui permet également de plonger dans le Paris des années folles, avec ses amitiés, ses trahisons et ses batailles rangées.

Poteaux d'angle
8.1
22.

Poteaux d'angle (1971)

Sortie : 1971 (France). Poésie

livre de Henri Michaux

Chaiev a mis 8/10.

Annotation :

"Pourquoi des conversations ? Pourquoi tant d’échanges de paroles des heures durant. On revient s’appuyer sur un environnement proche et avec des proches s’entretenir de proches, afin d’oublier l’Univers, le trop éloignant Univers, comme aussi le trop gênant intérieur, pelote inextricable de l’intime qui n’a pas de forme."

Vie imaginaire de Lautréamont
23.

Vie imaginaire de Lautréamont (2011)

Sortie : 13 mai 2011. Roman

livre de Camille Brunel

Chaiev a mis 8/10.

Annotation :

Dans le morne désert de l'édition contemporaine française, la Vie imaginaire de Lautréamont est une tentative assez impressionnante (surtout pour un premier roman d'un jeune homme de 25 ans) pour être salué. Style impeccable et exigeant (on n'en attend pas moins d'une tête brûlée qui s'attaque au monumental Lautréamont), projet totalement hors des préoccupation du temps (on est loin des nothomberies et autres schmitteries faussement osées ou vraiment fadasses), l'auteur s'attache à reconstruire une vie en lambeaux, un imaginaire à la fois très précis et totalement étranger au commun des mortels, en creusant les différentes couches temporelles qui font le mille feuille de la littérature et de l'histoire. C'est à la fois osé et mené sans prétention déplacée : Brunel nous plaque la gueule contre une humanité en pleine décomposition avec une violence et un humour désespéré qu'on désespérait de trouver dans notre hexagone exsangue.

Un barbare en Asie
7.5
24.

Un barbare en Asie (1933)

Sortie : 1933 (France). Récit

livre de Henri Michaux

Chaiev a mis 9/10.

Annotation :

Finalement, le livre ne vaut peut-être pas tant pour ses dehors (des cahiers de voyage en Inde, Chine, Japon et Malaisie) que pour la fabuleuse écriture qu'y déploie Michaux. Cette façon de vouloir se planter au milieu des choses et des êtres pour les dire en une phrase, en un mot. Cet amour constant pour l'étrangeté, ou disons "le fait d'être étranger", à quoi correspond l'amour des mots, seuls outils qui nous reste pour exprimer à la fois cet amour et cette étrangeté. Michaux dans ses préfaces regrette un peu de s'être laissé allé à tant de généralités, souvent devenues fausses avec le temps (il foire notamment complètement son voyage au Japon) et pourtant ne peut se résigner à jeter le bébé avec l'eau du bain. On le comprend. Quelque chose se bat pour perdurer dans ces mots. Quelque chose de très léger, de très fragile et de très beau. Alléluia Michaux.

Pour expliquer ce que j'étais
8.2
25.

Pour expliquer ce que j'étais (1989)

Sortie : 1989 (France). Essai

livre de Louis Aragon

Chaiev a mis 8/10.

Annotation :

Texte inédit retrouvé dans les papiers d'Aragon après sa mort, "Pour expliquer ce que j'étais" fut écrit en 1943 sur un cahier d'écolier, pour revenir encore une fois, mais pas la dernière, sur les années surréalistes. En catimini, pour soi : Aragon n'a jamais cherché à le faire éditer. Il y réfléchit sur la jeunesse d'une génération modelée par une guerre qui n'était pas la sienne, une jeunesse révoltée contre le monde bourgeois mais sans idéologie pour lutter contre ses ennemis. Jeunesse rimbaldienne, trop pressée, qui n'a pas su voir le gouffre qui s'ouvrait immanquablement sous ses pieds. "Oisive jeunesse, à tout asservie, par délicatesse j'ai perdu ma vie". Sans nostalgie mais avec beaucoup de lucidité, Aragon nous laisse voir quelques doutes, quelques remords, plus sincère que d'habitude, comme pour se donner le courage de continuer au coeur d'une nouvelle guerre qui va c'est sûr à nouveau tout bouleverser.

La Femme de trente ans
7
26.

La Femme de trente ans (1834)

Sortie : 1842 (France). Roman

livre de Honoré de Balzac

Chaiev a mis 9/10 et a écrit une critique.

Hotaru
7.9
27.

Hotaru

Le Poids des secrets, tome 5

Sortie : 2005 (France). Roman

livre de Aki Shimazaki

Chaiev a mis 5/10.

Annotation :

Oh la la... ça tourne à l'acharnement, et en prime on se sent frustré ( au bout de la 5eme version quasiment identique des mêmes secrets désormais éventés) car la rencontre esquissée à la fin du premier tome n'est même pas racontée. C'était bien la peine.

Wasurenagusa
7.8
28.

Wasurenagusa

Le Poids des secrets, tome 4

Sortie : 2002 (France). Roman

livre de Aki Shimazaki

Chaiev a mis 5/10.

Annotation :

Bon, là cette pauvre Aki arrive au bout de son idée, elle recommence la même histoire selon un autre protagoniste mais on n'en peut plus. On connait tout déjà par coeur, on en a marre.

Tsubame
7.9
29.

Tsubame

Le Poids des secrets, tome 3

Sortie : 2001 (France). Roman

livre de Aki Shimazaki

Chaiev a mis 6/10.

Annotation :

Le troisième volet remonte dans le temps : après la bombe sur Nagasaki, le fameux tremblement de terre à Tokyo en 1923. Cette fois c'est la mère du narrateur précédent qui raconte. Cette écriture en facettes permet de rajouter des détails et de dévoiler des secrets par couches successives, mais comme dans le précédent, ça crée des répétitions un peu fastidieuses. Par ailleurs, les événements relatés (ici le pogrom anti Coréens) sont intéressants (car rarement approchés par les romanciers japonais) mais entraine un certain didactisme pas franchement maîtrisé.

Feu de joie
7.2
30.

Feu de joie (1919)

Sortie : décembre 1919. Poésie

livre de Louis Aragon

Chaiev a mis 6/10.

Annotation :

Tout premier livre publié par Aragon, ce court recueil de poème est, avouons-le, un peu faiblard. Quelques images joliment trouvées, quelques ambiances chouettement troussées, mais on est loin des recueils à venir. On dirait qu'il voudrait faire plaisir à ses amis dada pour qui le roman n'est rien, mais sa voix n'est pas dans le poème anecdotique. Anicet, écrit à la même période et publié un an plus tard est bien plus poétique que ça !

Chaiev

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