Cover Si vous deviez choisir... #1

Si vous deviez choisir... #1

Je suis tombé sur le questionnaire cinéphile vraiment chouette proposé par Blow-Up sur le site d'arte à Pascale Ferran (ses réponses sont d'ailleurs intéressantes : http://www.arte.tv/fr/rencontre-pascale-ferran/7869370.html).

Plutôt friand de ce genre d'exercice, ça ne m'aura pas ...

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14 films

créee il y a presque 10 ans · modifiée il y a presque 10 ans

Blue Velvet
7.5

Blue Velvet (1986)

2 h. Sortie : 21 janvier 1987 (France). Drame, Thriller, Film noir

Film de David Lynch

Omael a mis 10/10.

Annotation :

UNE SCÈNE D'OUVERTURE

Après un générique sur fond de velours cyans et de circonvolutions orchestrales, les lourds rideaux se lèvent sur un ciel bleu azur, derrière barrières de bois blanc et roses rouges. On sent presque le parfum chaud et serein d'un été oublié, bercé par la nostalgie d'une chanson d'antan qui résonnerait au loin. Puis le malaise s'installe, littéralement d'ailleurs. Sous le velour bleu des cieux et sous le gazon verdoyant, des puissances maléfiques et primaires grouillent en secret... En cinq minutes à peine, Lynch dit déjà tout : exprime sa sensibilité et sa vision du monde, dévoile avec génie sa façon singulière de faire se côtoyer la naïveté la plus vibrante et chaleureuse, avec les forces occultes et violentes enterrées au plus profond, et son amour sincère mais lucide d'un âge d'or perdu (de l'Amérique, du cinéma hollywoodien). Et auquel, déjà au bout de ces quelques minutes, on le poserait en digne successeur.

Le Parrain - 2e Partie
8.3

Le Parrain - 2e Partie (1974)

The Godfather: Part II

3 h 20 min. Sortie : 27 août 1975 (France). Gangster, Drame

Film de Francis Ford Coppola

Omael a mis 10/10.

Annotation :

UNE PERFORMANCE D'ACTEUR

Au passage, c'est vrai que le terme est maladroit. Et même s'il se montre "performer" à sa manière dans certains films, j'adore le grand Al, que dis-je : je l'admire ! Je l'ai redécouvert après l'adolescence, avec les 3 tableaux de Coppola. Mon admiration vient sans doute de là, de cette conjonction miraculeuse : entre une œuvre, un personnage et son histoire, et l'acteur - fabuleux - qui l'incarne. Son visage de jeunesse pleine de candeur qui au fil du triptyque se durcit, progressivement imbibé d'une colère et d'une haine qui l'assèche jusqu'à ce visage creux et ridé qui me rappelait mon grand-père, la fatigue venant assoupir son bouillonnement contenu des décennies durant et l'envie de rédemption lui apportant quelques derniers éclats qu'il avait perdus dans son regard. Ses regards froids, cette fièvre rageuse et vengeresse qu'il laisse transparaître derrière sa placidité, ses éruptions de haine, ses pleurs et son cri muet... Peu ont eu cette opportunité de porter un personnage aussi longtemps, d'évoluer et de vieillir avec lui. Certes c'est assez unique. Mais Al Pacino l'est aussi.

2001 : L'Odyssée de l'espace
8

2001 : L'Odyssée de l'espace (1968)

2001: A Space Odyssey

2 h 40 min. Sortie : 27 septembre 1968 (France). Aventure, Science-fiction

Film de Stanley Kubrick

Omael a mis 10/10.

Annotation :

UNE VOIX + UNE RÉPLIQUE

Difficile lorsqu'on a comme moi découvert la majorité de ses claques de film à la télé, jeune, et de fait, forcément en VF. Donc en VF, la voix suave et étrange de François Chaumette, interface vocale de Carl 500 (oui je préfère Carl à HAL, et Chaumette au doublage de la VO), confère à son personnage une aura indescriptible, tout en décalage, en paradoxe, et d'où une forme très particulière, à la fois terrifiante et touchante, d'humanité balbutiante semble émaner. Et sa plainte, agonisante mais calme : "Mon cerveau se vide... je meurs" m'a fortement marqué quand je l'ai vu pour la première fois.

Le Roi et l'Oiseau
7.8

Le Roi et l'Oiseau (1980)

1 h 23 min. Sortie : 19 mars 1980. Fantastique, Animation, Romance

Long-métrage d'animation de Paul Grimault

Omael a mis 10/10.

Annotation :

UNE BANDE ORIGINALE

La partition de Wojciech Kilar pour ce bijou d'animation est un ornement aussi fragile que sublime : ces nappes mélancoliques d'ébènes et d'ivoires, ces notes aériennes comme des étoiles en musique juste au moment où le jeune couple découvre pour la première fois le ciel, cette chorale majestueuses de cloches appelant à la cérémonie nuptiale, tout est beau, touchant, étrange aussi, comme la musique d'un rêve. Et parfois cauchemar, lorsqu'il détourne justement la marche nuptiale en une symphonie sinistre et grotesque. Son thème principal est dans ma mémoire depuis 25 ans.

Edward aux mains d'argent
7.6

Edward aux mains d'argent (1990)

Edward Scissorhands

1 h 45 min. Sortie : 10 avril 1991 (France). Drame, Fantastique, Romance

Film de Tim Burton

Omael a mis 10/10.

Annotation :

UNE DANSE

Celle de Kim, sous les flocons de neige - ces copeaux éphémères issus des mains tranchantes de son amoureux délicat. La musique d'Elfman, cette séquence inattendue qui arrive au moment parfait, le temps suspendu par la magie Burtonienne, le visage merveilleux de Winona... Il y a dans ces 5 minutes une grâce fragile complètement désarmante.

Le Locataire
7.6

Le Locataire (1976)

2 h 06 min. Sortie : 26 mai 1976. Drame, Thriller

Film de Roman Polanski

Omael a mis 10/10.

Annotation :

UN GÉNÉRIQUE

Des bois funèbres, puis les harmoniques cristallines de Philippe Sarde qu'il pose sur des basses sourdes coupées par l'envol d'une mélodie légèrement jazzy, voilà pour la musique qui donne de suite le ton. Polanski nous balade de fenêtre en fenêtre, l'intime et l'indicible tapis derrière les rideaux. Les visages changeants, cette cour intérieure délabrée, comme un théâtre angoissant où va se jouer - on le sent déjà - un drame épié par un voisinage maléfique depuis leur balcon. Polanski prouve là encore qu'il a toujours su magistralement ouvrir ses films.

Blow Out
7.6

Blow Out (1981)

1 h 47 min. Sortie : 17 février 1982 (France). Thriller

Film de Brian De Palma

Omael a mis 10/10.

Annotation :

UNE AFFICHE

J'ai une grosse préférence pour les affiches dessinées ou peintes, qui se font d'ailleurs de plus en plus rares, ce que je regrette vraiment. Fut une époque où les affiches - ne serait-ce qu'un petit film de série Z - avaient de la gueule, suscitaient une attraction mystérieuse, étaient des mondes à elles seules. Aujourd'hui, tout est photoshopé, tout se ressemble... J'aurais pu mettre celle de Blow-Up, très Warholienne, mais j'ai envie de montrer celle de son cousin, en hommage à la fascination qu'elle exerçait sur moi quand je la contemplais au vidéo-club, avant la découverte de ce film magnifique. Alors, un tout autre film semblait se dessiner derrière...

Great Balls of Fire!
6.5

Great Balls of Fire! (1989)

1 h 48 min. Sortie : 25 octobre 1989 (France). Biopic, Musique

Film de Jim McBride

Omael a mis 7/10.

Annotation :

UN PREMIER ÉMOI ÉROTIQUE

Euh... je passe ^^. Peut-être parce que c'était interdit de le voir (mais on l'a vu quand même !) et aussi parce que c'était un film sur un amour interdit. Peut-être parce que le petit gars que j'étais avait succombé déjà, un ou deux films avant, au charme de Winona. Peut-être aussi parce que c'étaient les premières scènes sulfureuses que je voyais. A la revoyure, certains dialogues qui forcément me parlaient pas du tout quand je l'ai vu la première fois (quand Jerry sort à Mira "Attention, voilà la petite bête" ou "Tu bouges pas comme une vraie vierge") maintenant me paraissent bien plus clairs^^. Et j'y retrouve toujours cette déconcertante ambiguïté, dans ce mélange d'innocence romantique et de sensualité transgressive, à la fois dans le sujet et dans sa manière de le traiter.

Fous d'Irène
6.3

Fous d'Irène (2000)

Me, Myself & Irene

1 h 56 min. Sortie : 23 juin 2000 (France). Comédie, Road movie

Film de Peter Farrelly et Bobby Farrelly

Omael a mis 8/10.

Annotation :

UN FOU RIRE

L'espace d'un plan, Jim Carrey incarne le morphing à lui seul, dans une anthologique séquence de pétage de plomb en pleine supérette, se pose en héritier génial de Jerry Lewis, et provoque un de mes plus gros fous rire devant un film. Un peu plus loin dans le métrage, lorsqu'il parvient de manière hallucinante à se battre littéralement contre lui-même, son talent pour seul effet spécial qui parvient à nous faire croire à l'invisible : deuxième fou rire !

Akira
7.9

Akira (1988)

2 h 04 min. Sortie : 8 mai 1991 (France). Animation, Science-fiction

Long-métrage d'animation de Katsuhiro Ôtomo

Omael a mis 10/10.

Annotation :

UNE TERREUR

Je crois que c'est le film qui m'a le plus traumatisé. Je me revoie encore sa découverte : passé dans le cadre d'un mois spécial consacré à l'animation sur la chaîne cryptée, le film s'enclenche un soir, il y a plus de vingt ans, les traits japonisants me sont familiers (génération club Dorothée oblige^^), mais quelque chose cloche, c'est pas pareil. C'est angoissant. Effrayant même... Quelle traitrise pour un enfant que ce dessin-animé "pas pour les enfants" ! Dans les dernières séquences, l'adolescence vue comme une apocalypse s'incarne dans une éruption de magma charné, sous les suppliques douloureuses d'un Tetsuo qui n'est plus qu'un immense fœtus. Je n'ai pas su dormir ni avaler mes repas pendant trois jours. Que j'aime ce film ! :D

Voyage au bout de l'enfer
8.3

Voyage au bout de l'enfer (1978)

The Deer Hunter

3 h 03 min. Sortie : 7 mars 1979 (France). Drame, Guerre

Film de Michael Cimino

Omael a mis 10/10.

Annotation :

UNE LARME

Un torrent oui ! Des larmes qui perlent devant les complicités, les amours naissantes, les amitiés, célébrés lors du mariage. Dans la scène de la roulette russe, insupportable de tension, quand une sortie possible apparait soudain pour nos héros, je partage leurs larmes de soulagement. Quand deux frères se retrouvent sur les rives du Styx, dans un bouge infâme où se joue la mort, pour se perdre aussitôt, encore, pour toujours, je pleure de nouveau. Et là, les vannes sont ouvertes jusqu'à ce que tombe le générique de fin.

Brazil
7.7

Brazil (1985)

2 h 12 min. Sortie : 20 février 1985. Drame, Fantastique, Science-fiction

Film de Terry Gilliam

Omael a mis 9/10.

Annotation :

UN TRAVELLING

Lowry se retrouve assis et attaché à une chaise, ruisselant d'angoisse, la torture imminente. La caméra de Gilliam recule alors à une vitesse folle, dévoilant le colossal puit bétonné dans lequel le héros se trouvait assis. Un travelling arrière, c'est ça ? En tout cas, il m'a marqué, et me fait toujours un petit effet quand je me repasse le film.

Somewhere
5.7

Somewhere (2010)

1 h 37 min. Sortie : 5 janvier 2011 (France). Drame

Film de Sofia Coppola

Omael a mis 7/10.

Annotation :

UNE SCÈNE QUE VOUS ADOREZ DANS UN FILM QUE VOUS N'AIMEZ PAS

Je vais un peu tricher moi aussi, et parler d'une scène qui m'a finalement cueilli dans un film qui m'a déçu. C'est un peu sévère de parler de déception, mais j'ai tellement aimé ce qu'elle avait accompli jusque là qu'en découvrant celui-ci, je ne suis pas d'emblée convaincu... Et alors que l'ensemble est pour le moment, certes évanescent et plein d'idées géniales comme ses autres films, mais me semble aussi un peu plat et vain, Elle Fanning (seule lumière réellement allumée ici) verse ses larmes, au moment de partir et touche mon cœur : surprise totale, on est à quelques minutes de la fin. C'était inespéré. Quelques secondes qui redéfinissent l'ensemble, depuis le début, ces larmes catalysent la matière jusqu'ici informe de l’œuvre, ajoutant ombres et reliefs à l'apparente platitude glacée du métrage, révélant les vacuités d'une existence, le déchirant traumatisme des divorces pour les enfants, ... et insuffle in extremis une âme à ce qui ressemblait pourtant fort à un petit recueil de vignettes sur l'ennui mondain.

La Guerre des étoiles
7.7

La Guerre des étoiles (1977)

Star Wars

2 h 01 min. Sortie : 19 octobre 1977 (France). Aventure, Science-fiction, Action

Film de George Lucas

Omael a mis 10/10 et a écrit une critique.

Annotation :

UN PLAN, UN SEUL

Le jeune Marcheur du Ciel rêve de prendre son envol, alors qu’il est plus que jamais enchaîné aux terres arides de Tatooine. Un plan banal. Juste une idée : deux soleils couchants, au lieu d’un. Avec la musique de John Williams en plus : Féérie, je dis ton nom ! Petit, ça me faisait rêver de mondes lointains, où le soleil se lèverait deux fois.

Omael

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