Cover Top 10 Films

Top 10 Films selon Scaar_Alexander

Cette liste de 10 films par Scaar_Alexander est une réponse au sondage Top 100 films des Tops 10

Quand on a passé trente ans à voir des milliers de films, se livrer au présent exercice demande une certaine dose de... relaxation (ou "chill attitude", comme dirait mon cousin californien) : NON, cinéphile, ton choix n'est PAS définitif, OUI, tu pourras le changer à ta guise. Mon top 10 a moi n'a ...

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Liste de

10 films

créee il y a environ 11 ans · modifiée il y a 8 mois

Il était une fois dans l'Ouest
8.5
1.

Il était une fois dans l'Ouest (1968)

C'era una volta il West

2 h 55 min. Sortie : 27 août 1969 (France). Western

Film de Sergio Leone

Scaar_Alexander a mis 10/10.

Annotation :

Harmonica: So, you found out you're not a businessman after all.
Frank: Just a man.
Harmonica: An ancient race.

Pour une poignée de dollars, série b tonitruante, manque de densité et de souffle pour laisser une empreinte indélébile. Et pour quelques dollars de plus, upgrade sensationnelle par rapport au précédent opus, et profondément bouleversante (Lee Van Cleef y trouve son meilleur rôle, Volonte cocaïné y compose un des plus grands méchants de l'Histoire du cinéma, et Morricone passe à la vitesse supérieure dans un bang), a quelques malheureux problèmes de rythme à mi-parcours. Le Bon, la Brute, et le Truand, divertissement parfait, tue dans l'oeuf tout désir d'élévation de son histoire vers des cimes historiques et sociétales avec la bouffonnerie de sa brute et le manichéisme de son truand. Il était une fois la Révolution... même cas de figure du divertissement (excellent) prenant le pas sur la "big picture". Le chef-d'oeuvre incontestable et favori des critiques, l'oeuvre-fleuve-testament Il était une fois en Amérique, souffre cependant dans sa longueur de segments moins inspirés, et de quelques choix artistiques douteux (Yesterday, sérieux ?). Donc... il reste quoi ? Ben, il reste l'Ouest. Et l'Ouest, qu'est-ce qu'il a qui va pas ? Ben, rien.

Apocalypse Now
8.3
2.

Apocalypse Now (1979)

2 h 27 min. Sortie : 26 septembre 1979 (France). Drame, Guerre

Film de Francis Ford Coppola

Scaar_Alexander a mis 10/10.

Annotation :

Willard : Do you know who's in command, here ?
Soldier : Yeah... [then leaves]

Attention, on parle bien là de la version redux, soit une des rarissimes "versions longues" qui soient justifiées de bout en bout, en ces temps bassement mercantiles où les director's cut de sous-préfecture pullulent pour faire acheter trente-six éditions bluray différentes du même film. Pour votre serviteur, aussi choquant que cela puisse sembler, la version sortie en salle n'existe plus vraiment. Le Redux d'AN, c'est un peu l'orgasme, le nirvana du cinéphile avide qui aimerait s'entendre dire une ou deux fois dans sa vie : "Tu sais, ton film culte, là ? Eh bien, il existe en mieux." Amen.

Blade Runner
7.9
3.

Blade Runner (1982)

1 h 57 min. Sortie : 15 septembre 1982 (France). Science-fiction, Film noir, Thriller

Film de Ridley Scott

Scaar_Alexander a mis 10/10.

Annotation :

"I've seen things you people wouldn't believe. Attack ships on fire off the shoulder of Orion. I've watched C-beams glitter in the dark near the Tannhauser Gate. All those moments will be lost in time, like tears in the rain. Time to die."

Ouais ben à la fin, on est un peu calmé, quand même.

La Femme de Seisaku
8
4.

La Femme de Seisaku (1965)

Seisaku no tsuma

1 h 33 min. Sortie : 25 juin 1965 (Japon). Drame, Romance, Guerre

Film de Yasuzō Masumura

Scaar_Alexander a mis 10/10.

Annotation :

La drogue, la loi des deux amants, et celle de Masumura, est l’Amour. Paradoxalement, en devenant aveugle, Seisaku "ouvre les yeux", "voit" enfin le monde tel qu’il est. En devenant aveugle, traître à la nation, rebut de l’humanité des médiocres, Seisaku devient ce qu’il nomme modestement "un homme normal." Et la radicalité de cette démonstration ne fait aucun défaut au film, porté par l’intelligence et la lucidité remarquables de son propos, et des magnifiques – et point trop nombreux – dialogues de Shindo Kaneto, scénariste coutumier du cinéaste.

Participe de l’amour : la séquence de prison apparaissant dans l’esprit embrumé de Seisaku aveugle, par un jeu de montage très poétique, mêlant la fumée du feu, la brume de la cour intérieure de la prison, la froideur de l’univers. On y croit un instant y sentir le même parfum que celui qui imprégnait la peau des deux amants, en noir et blanc. On y croise une variante du même conte, qui se répète, inlassablement, comme la musique, faisant de chaque séquence un grand moment de cinéma. Masumura est un génie, et sa Femme souveraine.

Kramer contre Kramer
7.2
5.

Kramer contre Kramer (1979)

Kramer vs. Kramer

1 h 45 min. Sortie : 7 février 1980 (France). Drame

Film de Robert Benton

Scaar_Alexander a mis 9/10.

Annotation :

Billy Kramer: We need cereal.
Ted Kramer: Okay, what color?

A côté du chef-d'oeuvre de Benton, la plupart des autres drames qu'a produit Hollywood par la suite (aux sujets pas forcément semblables) sont de grotesques tire-larmes à la subtilité d'un Tex Avery. Le dépouillement et l'imperturbabilité de sa mécanique affective font corps avec le Concerto de Vivaldi. Dans ce trompeur océan d'indécision où le manichéisme n'existe pas, le moindre geste, la moindre expression comptent. Ils sont en nombre limité, mais quand ils percent la pellicule, on sent la douleur passer. Dustin Hoffman méritait son oscar.

Trois couleurs : Bleu
7.2
6.

Trois couleurs : Bleu (1993)

Trzy kolory: Niebieski

1 h 34 min. Sortie : 8 septembre 1993 (France). Drame, Romance, Musique

Film de Krzysztof Kieslowski

Scaar_Alexander a mis 9/10.

Annotation :

Julie : Pourquoi pleures-tu ?
La servante : Parce que vous ne pleurez pas.

Parce qu'en tant qu'expression de la perte (a-t-on vu plus éloquent, plus déchirant ?), en tant qu'hymne à la survie (aidé par Binoche dans la performance de sa carrière), et hymne à la musique (écouter Preisner et mourir), c'est tout juste monumental.

Alien - Le 8ème Passager
8.1
7.

Alien - Le 8ème Passager (1979)

Alien

1 h 57 min. Sortie : 12 septembre 1979 (France). Épouvante-Horreur, Science-fiction

Film de Ridley Scott

Scaar_Alexander a mis 10/10.

Annotation :

Revu sur grand écran au Max Linder, sur les Grands boulevards, fin 2016, dans une copie exquisement neuve. Chef-d'oeuvre complet (à se demander pourquoi je ne lui donne pas un 10), monument non pas de la SF, ni de l'épouvante, mais des deux à la fois, virée claustro dont le sprint final (à partir du moment où Ripley se retrouve seule) (enfin, seule avec son chat) reste, à ce jour, le témoignage le plus fulgurant du génie de la mise en scène de Ridley Scott (et dire que le même homme sera plus tard responsable de Prometheus et Alien: Covenant...). Et puis, a-t-on vu depuis, au cinéma, une créature aussi exceptionnelle que le xénomorphe ? Nope. Et la grandeur d'Alien a été de s'en montrer à la hauteur, sur tous les plans. L'expérience de le découvrir au cinéma, en 1979, sans préparation aucune, fait partie de mes grands fantasmes de cinéphile.
Note 1 : J'ai failli placer également dans ce top le Aliens de Cameron, modèle de suite tout bonnement éblouissant en ce qu'il combine les cinq prérequis absolus, bâtir sur ce qui a fait la réussite du précédent opus, innover, changer les modalités et les enjeux, jouer avec les attentes, et introduire de nouveaux personnages... réussis.
Note 2 : À film ne ressemblant à rien de ce qu'on avait vu auparavant, bande-annonce ne ressemblant à aucune bande-annonce qu'on avait vue auparavant...
https://www.youtube.com/watch?v=LjLamj-b0I8

Lawrence d'Arabie
7.9
8.

Lawrence d'Arabie (1962)

Lawrence of Arabia

3 h 36 min. Sortie : 15 mars 1963 (France). Aventure, Biopic, Drame

Film de David Lean

Scaar_Alexander a mis 9/10.

Annotation :

T.E. Lawrence: I killed two people. One was... yesterday? He was just a boy and I led him into quicksand. The other was... well, before Aqaba. I had to execute him with my pistol, and there was something about it that I didn't like.
General Allenby: That's to be expected.
T.E. Lawrence: No, something else.
General Allenby: Well, then let it be a lesson.
T.E. Lawrence: No... something else.
General Allenby: What then?
T.E. Lawrence: I enjoyed it.

Lawrence d'Arabie est un diamant cinématographique qui devrait n'être vu que sur (très) grand écran, exploitant comme aucun autre la richesse du format 70 mm. Mais ce n'est pas seulement un objet d'émerveillement esthétique dont une pointure comme Steven Spielberg pourrait parler des heures pour notre plus grand plaisir (c'est le film qui a suscité sa vocation de réalisateur) ; c'est une épopée au sens original du terme, "suite d'événements extraordinaires, d'actions éclatantes qui s'apparentent au merveilleux et au sublime de l'épopée", qui ne va pas sans la plus juste compréhension des tréfonds de l'esprit humain. Existe-t-il personnage historique plus fascinant que T.E. Lawrence ? En tout cas, dans l'histoire anglaise ? Et y avait-il cinéaste plus approprié que David Lean pour filmer son aventure ? Plus grand films de son réalisateurs, plus grand film de son acteur, plus grand film britannique de la décennie.

L'Année du Dragon
7.3
9.

L'Année du Dragon (1985)

Year of the Dragon

2 h 14 min. Sortie : 13 novembre 1985 (France). Policier, Drame

Film de Michael Cimino

Scaar_Alexander a mis 8/10.

Annotation :

Stanley White: The first time I saw you, I hated your guts. I think I even hated you before I met you. I hated you on TV. I hated you in Vietnam. You want to know what's destroying this country? It's not booze. It's not drugs. It's TV. It's media. It's people like you. It's vampires. I hate the way you make your living sticking microphones in people's faces. You lie every night at 6:00. I hate the way you kill real feelings. I hate everything that you stand for. Most of all, I hate rich kids and I hate this place. So why do I want to fuck you so bad?

Un film tellement bancal, personnel et atypique que seuls les cinéphiles hardcore sauront apprécier le génie de la mise en scène de Cimino, et la qualité de l'écriture roublarde de Stone, et son humanisme autiste et son lyrisme massif, derrière les ruptures de ton un peu incongrues, les quelques problèmes de raccord lumière, et le jeu limité d'Ariane (plastiquement sublime, pour compenser). L'incarnation sublime et imparfaite d'une certaine idée du cinéma jadis vénérée par la cinéphilie occidentale, bourré de scènes d'anthologies (l'attaque du restaurant, l'enterrement de Connie), sublimé par la photographie d'A. Thomson qui offre quelques mémorables instantanés (l'appartement de Tracy Tzu, à l'aube) et gravé dans l'Histoire du cinéma par l'interprétation de Mickey Rourke.

La Famille Tenenbaum
7.3
10.

La Famille Tenenbaum (2001)

The Royal Tenenbaums

1 h 50 min. Sortie : 13 mars 2002 (France). Comédie, Drame

Film de Wes Anderson

Scaar_Alexander a mis 9/10.

Annotation :

Ethel: How long have you been a smoker?
Margot: 22 years.
Ethel: Well, I think you should quit !

L'introduction de Margot (Gwyneth Paltrow dans un de ses meilleurs rôles), alors qu'elle descend du bus, et marche au ralenti vers l'homme qu'elle aime depuis toujours, Richie (Luke Wilson dans son seul grand rôle), sur le très beau These Days, de Nico. Il y a quelque chose de parfaitement rock n' roll dans cette scène aussi courte que mémorable, qui rend épique la fermeture des portes d'un autocar, réhabilite le mascara, et donne envie de changer son style vestimentaire en quelque chose de similaire à ce que portent ces âmes déphasées, trop mélancoliques pour leur temps. Les improbables lunettes de soleil sur les yeux amoureux de Wilson... les cheveux de Paltrow glissant sur le vent sucré... les capitaines de vaisseau passant en arrière-plan dans leurs beaux habits blancs (WTF typiquement andersonnien)... tout est parfait. Une des illustrations les plus éloquentes du cinéma d'Anderson : doux-amer, électrique et mélancolique, puissamment musical, rempli de personnages dont le cinéaste fait à la fois des cartoons live désopilants, et des âmes authentiques et poignantes. Quelques mots concernant sa fin. Pour l'amateur, l'extase est totale, complète. A partir de la géniale introduction du personnage de Margot précitée, on était conquis par la profondeur de la poésie à la fois douce-amère et rock n' roll du film, premier coup de maître du réalisateur (Bottle Rocket et Rushmore n'étaient que des échauffements), et par l'élégance pleine de spleen de ces âmes déphasées, trop mélancoliques pour leur temps. Et il y avait aussi, naturellement, cette dose de WTF typiquement andersonien qui complétait la recette. La conclusion est à la hauteur d'un peu tout ça : l'épitaphe absurde sur la tombe de Royal, le prêtre en bon mode WTF justement, Van Morrison entamant son parfaitement adapté Everyone, et tout ce petit monde quittant le cimetière au ralenti, avant que ne s'arrête Richie (Luke Wilson dans son seul grand rôle), vrai coeur du film jetant une fleur (toujours au ralenti, c'est important) sur le cercueil de l'inénarrable pater. Dans le genre bohème dégling, on ne fait pas plus classe que ça. Pour moi, à ce jour, seul L'Île aux chiens surpasse Les Tenenbaums dans la filmo du cinéaste.

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