Top 10 Films de monstres en noir et blanc

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Est-il vraiment encore besoin d'expliquer pourquoi ce film reste unique en son genre ? L'animation n'étant pas le sujet de cette liste à caractère purement esthétique et à sa manière pictural, on parlera surtout des décors fabuleux gravant dans les souvenirs les troncs noueux, les frondaisons broussailleuses, les sous-bois de fusain et les titans de suie y prenant place.

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Jack Arnold a perfectionné l'art de l'incrustation et s'est auto-proclamé maître du style en deux films, celui ci et son adaptation de "L'Homme qui rétrécit".
Tarantula est une oeuvre majeure dans le genre des pattes multiples et des crocs suintants, montrant une araignée bien réelle se déplaçant dans des décors qui le sont tout autant, jouant avec l'ombre et la suggestion du mouvement arachnide de manière sidérante.
Cette grosse ombre mouvant sa carcasse avec volupté sur le fond nocturne reste inégalable dans le genre.

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Bien que ce soit le film qui ait inspirer Ishiro Honda pour son Godzilla, contant l'histoire d'une créature antédiluvienne réveillée par des essais nucléaires, ce film est avant tout l'adaptation non officielle de "La Corne de brume", nouvelle de Ray Bradbury.
Ray Harryhausen, le derrière l'animal d'écailles présent dans le film, accessoirement génie de son état et ami de Ray Bradbury, met en image cette nouvelle en duo avec Eugène Lourié pour dépeindre quelques toiles de charbon absolument sublimes et d'un accord parfait avec ce que la nouvelle peut dégobiller comme imagerie.

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http://home.wlv.ac.uk/~in5379/films/beast/beast04.JPG

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L’enchaînement est aussi logique que l'envie d'Ishiro Honda l'a été d'adapter l'oeuvre d'Engène Lourié à sa façon et de l'enferrer dans son histoire.
Aucun film sur le sujet ne pourra retranscrire la balafre symbolique que représente le lézard nucléaire dans toute son énormité dévastatrice aussi bien que ce conte de suie, de cendres et de ténèbres.

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Si ce film parvient au niveau de l'original et même, pour certain (personnellement j'hésite encore) parvient à le surpasser de peu, c'est en partie pour son souci des atmosphères dépeintes dans une panoplie de contrastes et une créativité de décors extrêmement travaillés et réussis. Le film est d'une beauté exceptionnelle à tous points de vue, et propulse la mise en scène de Whale aux sommets du genre, là où se trouvait déjà son aîné. Le petit côté ironique en plus.

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Mettons de côté la "3D" servant surement le film à merveille quand on aime ça, et contentons nous ici de parler de l'imagerie générée par tous ces plans poudreux de marais croupissants, ces noirs profonds et ces lueurs fluettes dansant dans les hautes herbes des fonds ténébreux, rendant l'ensemble tout aussi poétique qu'il n'est cynique, alors qu'un brin désabusée, la caméra filme les cadavre de poisson flottant à la surface d'une eau d'encre.

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Véritable travail de gravure en mouvement qu'est ce film animé et mis en images par ce génie pionnier du genre qu'est Willis O'Brien. On y retrouve tout ce qui fera le charme mystérieux de King Kong huit ans plus tard, avec ses arbres noueux, ces cous démesurés de déliant sur l'horizon et et ces marais brumeux, théâtre monstrueux échappé du temps pour des combats de titans entre reptiles démesurés aux ornements tortueux et autres arabesques écailleuses.

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L'histoire et les personnages humains n'étant pas du tout les points forts du film, il parait légitime de vanter ses mérites esthétiques ici, histoire de se permettre d'oublier la pauvreté du reste.
Willis O'Brien anime quelques scorpions géants et d'autres créatures étranges dans les entrailles de la Terre (et à la surface aussi, sur des rails, en jouant avec un train ou dans un stade)
Le rendu de l'ensemble est démentiel, les animaux entièrement crées pour l'occasion étant tout à la fois crédibles et fort séduisants (excepté lors des gros plans de leur face, d'un bon goût tout relatif et dont on peut avoir un aperçu sur l'affiche ci contre), se battant avec acharnement contre hélicoptères, tanks ou même entre eux dans des contrastes très prononcés et réussis.

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Le noir et blanc, entre autres choix artistiques de cette oeuvre totalement inattendue, contribue à en faire la tentative la plus réussie d'une retranscription à l'écran de l'oeuvre de Lovecraft. Des visages blafards contrastant d'une lueur presque fantomatique sur des ambiances d'encre et des cernes de plomb, une cité monolithique aussi improbable qu'anxiogène et une créature bel et bien innommable, comme son origine l'exige.

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Il existe une version colorisée, mais préférez lui de loin son authentique noir et blanc granuleux, traçant les déliés des tentacules monstrueux de ce Kraken magnifique dans l'histoire du genre, et bien que qu'outrageusement méconnu ou sous-estimé (au choix), restant totalement indétrônable dans le style poulpe géant.