Top Dino Battaglia

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« A l'époque de l'argent roi, de l'impudeur et de l'arrogance des puissants, le message du petit frère des pauvres et de ses « Fioretti » reste d'une actualité saisissante... » nous dit Mosquito, qui a réédité cette belle BD en 2011, il y a déjà 10 ans, peu de temps après la crise des subprimes.

Effectivement, la figure et la vie de Saint François ne peuvent qu'interpeler, et cette BD, aux connotations très sociales, le montre bien. Issu d'une riche famille, François a fait un choix de vie radical qui questionne.

Peut-on tout abandonner pour vivre auprès des pauvres et leur consacrer sa vie ? Oui nous dit François, à condition de le faire dans la joie. Tout le monde n'est pas appelé à cette vocation, mais tout le monde a un rôle à jouer pour faire advenir une société meilleure, indique le Poverello.

Près de 800 ans après sa mort, François d'Assise impressionne toujours autant. Et cette bande dessinée vient nous mettre une belle claque, illustrée avec brio par Battaglia, avec de beaux textes de sa femme et de Giovanni Colasanti. Un très bel ouvrage.

Annotation :

Une brillante BD, qui nous fait immédiatement penser à Hugo Pratt. C'est d'ailleurs lui qui m'a donné envie de la lire. En effet, au revers de l'édition Mosquito, il y a une citation du célèbre auteur et dessinateur italien : « L'évocation des Indiens du dix-huitième siècle m'a rarement ému si ce n'est deux fois : la première lors de la lecture de deux quatrains du poème de Stevenson Ticonderoga, la seconde, ce fut en regardant les planches de Battaglia ».

Il y a pire comme compliment... Et de fait, cette BD est très réussie. Si j'ai un peu de mal avec le coup de crayon de Battaglia, caractérisé par des personnages aux visages durs et un trait évanescent, je reconnais sa virtuosité graphique. En revanche, je suis plus circonspect quant aux couleurs de sa femme Laura, ternes voire glauques, elle alourdissent le dessin de son époux plus qu'elles ne le subliment.

Par contre, le scénario est une pépite. Il se place dans la droite lignée des grands récits d'Hugo Pratt, tels que « Fort Wheeling » et justement, « Ticonderoga ». Il est également comparable à ses récits plus courts, mais non moins réussis, tels que « Billy James ». On y retrouve le même esprit, à la fois aventureux, romantique et humaniste. Et la fin vient clore avec légèreté et panache cette histoire qui se lit vite, mais qui laisse au lecteur une impression durable et envoûtante.

Annotation :

Une BD originale par son thème, celui de la Légion Étrangère, un corps d'armée mythique, ici envoyé en Algérie dans les années 20 pour maintenir l'ordre. Battaglia nous dépeint des hommes harassés par la chaleur et le soleil, luttant face aux ennemis... et face à eux-mêmes, leur courage étant mis à rude épreuve. L'auteur italien nous livre ainsi une méditation sur l'honneur, brillamment illustrée et narrée, avec une grande économie de moyens. Une belle BD.