Cover Top Fins de films

Top Fins de films

Ne sont pas nécessairement présentes dans cette liste les fins dites à twist, du type Sixième Sens. On en trouvera, comme celle de Usual Suspect, parce qu'elles auront quelque chose en plus de ce twist. Une bonne partie d'entre elles seront mêmes assez prévisibles, signifiant combien tout le reste ...

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Liste de

80 films

créee il y a presque 10 ans · modifiée il y a environ 2 mois

Blade Runner
7.9
1.

Blade Runner (1982)

1 h 57 min. Sortie : 15 septembre 1982 (France). Science-fiction, Film noir, Thriller

Film de Ridley Scott

Scaar_Alexander a mis 10/10.

Annotation :

Warning : on parle bien sûr de la fin du Director's Cut, pas l'espèce de machin bricolé par la prod pour ne pas trop perdre le spectateur moyen. Oui, fallait préciser au cas où. Ce chef-d'oeuvre du cinéma de SF méritait une fin à sa hauteur stratosphérique, mais le caractère totalement ouvert de cette dernière, presque insolent, prend par surprise. Scott aurait pu conclure sur la mort de Batty, magnifique et inscrite dans l'Histoire du 7ème art par le monologue semi-improvisé du très-inspiré-sur-le-moment Rutger Hauer ("I've seen things you people wouldn't believe. Attack ships on fire off the shoulder of Orion. I watched C-beams glitter in the dark near the Tannhauser gate. All those moments will be lost in time... like tears in rain... Time to die." Ok, le cinéphile dit tuez-moi, là, maintenant.), parfait climax d'un spectacle d'action grandiose et baroque. Mais non, le gars, il pouvait pas. Au lieu de ça, dans ses toutes dernières minutes, Blade Runner amorce une nouvelle action, Deckard allant chercher Rachel (magnifique Sean Young) pour l'aider à fuir, et, ce faisant, confirmant sa nature de répliquant. Le spectateur croyait avoir vu la fin, mais non, il est pris dans une nouvelle danse, trouble, et électrique, eeeeet là... CUT sur l'ascenseur qui se ferme, le tout sur le thème musical archi-culte de Vangelis. La frustration se mêle à l'excitation. La suite inexistante est presque aussi géniale que ce à quoi l'on vient d'assister. Pourquoi, Ridley ? Pourquoi ce cruel rappel que le cinéma de SF, ça peut être aussi ça ? It's too bad they don't make movies like this anymore... "but then again, who does ?"

https://www.youtube.com/watch?v=5lPsmFSNWc4

État second
6.7
2.

État second (1993)

Fearless

2 h 02 min. Sortie : 20 avril 1994 (France). Drame

Film de Peter Weir

Scaar_Alexander a mis 8/10.

Annotation :

Si un film donne bien toute sa dimension à l'expression "climax de fin", c'est, à mon sens, le grand et fort mésestimé État Second de Peter Weir, alors au sommet de son art. Porté par un timing parfait et psychologiquement limpide, le final repose son éprouvante efficacité sur deux choses. D'abord l'association de la crise d'allergie du personnage joué par Jeff Bridges avec sa réminiscence du crash d'avion qui a généré son "état second", montées en parallèle. Ensuite, la tétanisante virtuosité dudit crash, sans aucun doute le plus beau jamais conçu au cinéma (avec celui du Territoire des Loups de Joe Carnahan, peut-être), le tout magnifié par le somptueux "Symphony for sorrowful moments" d'Henryk Gorecki. Oui, les superlatifs se piétinent dans ce texte, mais on en ressort tellement sonné que le film les mérite tout à fait. Les échos des rires libérateurs de Bridges et Rossellini sur le cut au noir sont une dernière très belle idée qui clôt en beauté cette... symphonie de ce que j'appellerai le complexe christique.

https://www.youtube.com/watch?v=MQsybvRBy2Q

Memories of Murder
8.1
3.

Memories of Murder (2003)

Salinui Chueok

2 h 10 min. Sortie : 23 juin 2004 (France). Policier, Drame, Thriller

Film de Bong Joon-Ho

Scaar_Alexander a mis 8/10.

Annotation :

Bon gros coup de bambou de derrière les fagots à l'issue d'un roller-coaster éprouvant, produit d'un esprit créatif en totale maîtrise de son film, au même titre que son tueur en série eut vingt ans plus tôt le douloureux contrôle des événements. Tout ça n'a, bien entendu, "l'air de rien", comme tout ce qui a précédé dans le film de Bong Joon-Ho, parfait dosage d'action haletante, d'enquête maline, et de critique sociale, toujours juste dans son ton, si l'on omet quelques traits d'humour absurde un peu superflus. C'est cependant ce qui intéresse le cinéaste : la cruelle absurdité de l'histoire, croupissant lentement mais sûrement dans les eaux calmes de l'oubli et de l'impunité. Le tueur a une tête de "mec normal", dit la gamine. C'est cette normalité qui effraie, et notre effroi que nous renvoie Song Kang-Ho dans son regard caméra final mémorable. De façon assez intrigante, cette fin ressemble à celle du génial Zodiac de David Fincher, sorte de pendant américain de Memories of Murder, puisqu'autre film sur un tueur en série jamais attrapé. Et donc obsédant.

https://www.youtube.com/watch?v=yJc9O8ogyuM

Trois couleurs : Bleu
7.2
4.

Trois couleurs : Bleu (1993)

Trzy kolory: Niebieski

1 h 34 min. Sortie : 8 septembre 1993 (France). Drame, Romance, Musique

Film de Krzysztof Kieslowski

Scaar_Alexander a mis 9/10.

Annotation :

Qui sait apprécier les imposants et bruyants partis pris esthétiques (omniprésence de l'ensorcelante Symphonie pour l'unification de l'Europe, jeux d'éclairages et chromatiques, en gros, maniérisme de classe internationale) du premier opus de l'ambitieuse trilogie des Trois Couleurs du regretté Kieslowski sera transporté par son final, du même acabit. Le plan final, composé du reflet des arbres noirs et d'un ciel bleu d'aube sur la vitre derrière laquelle pleure le visage de Juliette Binoche caressé par la lueur faible d'un éclairage d'intérieur, est un chef-d'oeuvre à lui tout seul.

(À défaut d'avoir trouvé la fin sur YouTube :)
https://www.youtube.com/watch?v=dz9eCLiTvDc

Swimming with Sharks
7
5.

Swimming with Sharks (1994)

1 h 30 min. Sortie : 11 octobre 1995 (France). Comédie dramatique

Film de George Huang

Scaar_Alexander a mis 8/10.

Annotation :

Swimming with Sharks est un de ces "petits" films qui, une fois découverts au détour d'une soirée vidéo pas particulièrement prometteuse, peuvent faire l'objet d'un culte un peu pédant. Il faut dire que le film est génial. Ingénieux, acéré, souvent cruel, parfois hilarant, toujours effroyablement lucide. En gros : si tu n'as pas vu SWS (et te contentes du Player d'Altman), tu n'as pas vu de film sur Hollywood. Si tu n'as pas vu SWS, tu n'as pas vraiment apprécié le génie sardonique de Kevin Spacey. Si tu n'as pas vu SWS... tu ne sais pas ce qu'est un final "dans ta face". Pédant, oui. Et un peu vrai. On peut louer le scénario de SWS pour cette seule fin, rien qu'elle, dont tout spoiler devrait être passible d'enfermement à vie à Guantanamo. Le genre qu'on ne voit pas du tout venir, trop occupé qu'on était à être certain de savoir ce qui allait venir (ouf). Quiconque disant le contraire est soit un mariole, soit un agent du Mossad. L'épilogue, monté sur le formidable morceau au piano de Tom Hiel, laisse le spectateur bouche bée, se demandant ce qu'il vient de se passer. Il vient de se passer un vrai thriller dans ta face.

Love Letter
7.1
6.

Love Letter (1995)

Rabu retâ

1 h 56 min. Sortie : 25 mars 1995 (Japon). Drame, Romance

Film de Shunji Iwai

Scaar_Alexander a mis 9/10.

Annotation :

Si l'excellent cinéaste Iwai Shunji devait rester dans les mémoires pour un film, ce serait sans doute le bijou élégiaque Love Letter, authentique partition de cinéma rendue unique par la photographie du chef opérateur Shinoda Noboru (décédé en 2004 après s'être occupé de l'adaptation ciné de Sekai no chûshin de, Ai wo sakebu... y a pire) et la bande originale de Remedios, toutes deux majestueuses, au service, naturellement, d'un travail de montage magistral, d'une histoire originale brillante (inspirée de la Double-vie de Véronique de Kieslowski), et des paysages enneigés de l'île de Hokkaido. Bon. Il ne faut pas oublier Nakayama Miho, bien sûr. Couronnement de sa double-performance, la dernière scène, où elle apprend en un plan la vérité sur les sentiments du défunt Itsuki sur la mélodie au piano de Remedios, est l'aboutissement d'un drame romantique inoubliable, quasiment dénué de la moindre fausse note. Les mille nuances de son expression illustrent parfaitement l'amertume contenue de l'être japonais, et son rapport si singulier au passé.

Vol 93
6.6
7.

Vol 93 (2006)

United 93

1 h 46 min. Sortie : 12 juillet 2006 (France). Drame, Historique, Thriller

Film de Paul Greengrass

Scaar_Alexander a mis 9/10.

Annotation :

Travail de montage hallucinant, showcase de la virtuosité du cinéma greengrassien, modèle spectaculaire d'approche reportage où rien n'aura "l'air plus vrai que ça" (un des acteurs principaux du 11 septembre, le responsable de la FAA Ben Sliney, reprenant son propre rôle, qui dit mieux ?), United 93 mérite d'être apprécié indépendamment de nos opinions personnelles sur les événements réels de ce jour-là. Le vol 93 a peut-être été abattu par l'armée de l'air sur ordre exécutif de la Maison Blanche, peut-être a-t-il été détourné vers le Zimbabwe, peut-être n'a-t-il jamais existé et les enregistrements des appels de ses passagers sont-ils des performances d'acteurs par la suite déportés en Roumanie, rien à foutre. C'est essentiellement un immense film sur l'impuissance d'un système administratif (censément en total contrôle) quand l'Histoire le dépasse. L'autre partie de ce film bicéphale, qui se concentre en temps réel sur l'action à l'intérieur du vol 93, est plus classique. Mais c'est sur elle que se concentrent les vingt dernières minutes, soit une seule scène géante de fin où la beauté de l'insoumission se dispute à la déprime du fait réel dans un climax de lutte sauvage glorieusement interminable et absolument saisissante. Ce vol 93-là, il aura bien existé.

https://www.youtube.com/watch?v=x5i-tvvHX68

Les Affranchis
8.2
8.

Les Affranchis (1990)

Goodfellas

2 h 26 min. Sortie : 12 septembre 1990. Gangster, Biopic

Film de Martin Scorsese

Scaar_Alexander a mis 8/10.

Annotation :

Henry Hill, en plein tribunal après avoir balancé tous ses vieux potes de la pègre, se lève tout à coup du siège du témoin, et prend de surprise le spectateur en s'adressant à lui via la caméra, et en lui disant que tout est fini (coup de génie de Martin). Ou pas : scène suivante, vraiment finale, assez terminale, le même Hill, jadis flamboyant dans ses costards huit pièces, sort de la petite baraque de quartier résidentiel banlieusard sans saveur que fournit l'état dans le cadre du programme de protection de témoins, ramasse le quotidien local, jette un nouveau regard à l'audience, un regard cette fois-ci vitreux et las, et se dit, amer, qu'il va finir sa vie dans la peau d'un plouc. L'image de Joe Pesci en plein carton lui apparait alors comme un rappel de ce que fut un jour sa "vraie" vie, alors que démarre une version punk inoubliable d'"I did it my way" ; cut au noir sur la poudre emplissant le cadre. Virtuosissimesque (oui, oui).

https://www.youtube.com/watch?v=MedC8kTa9XY

E.T. l'extra-terrestre
7.2
9.

E.T. l'extra-terrestre (1982)

E.T. the Extra-Terrestrial

1 h 55 min. Sortie : 1 décembre 1982 (France). Fantastique, Aventure, Science-fiction

Film de Steven Spielberg

Scaar_Alexander a mis 9/10.

Annotation :

La quintessence du merveilleux spielberguien en une scène : un vaillant espoir dans les yeux d'un gamin ayant enfin vaincu sa peur, la caméra affectueusement placée à sa hauteur, l'émouvante ingénuité du fantastique, l'orchestre hyperbolique du John Williams de la bonne époque (celle où il était inspiré). Le cinéaste réalisera de meilleurs films par la suite, mais aucun n'aura la fabuleuse simplicité de celui-là.

(Les abrutis de MOVIECLIPS n'ont pas laissé la fin de la fin, mais bon, faute de trouver mieux sur YT :)
https://www.youtube.com/watch?v=fC6fIQGoRVc

Starman
6.6
10.

Starman (1984)

1 h 55 min. Sortie : 3 juillet 1985 (France). Romance, Science-fiction, Road movie

Film de John Carpenter

Scaar_Alexander a mis 7/10.

Annotation :

À la manière d'E.T. dans le film de Spielberg, Starman doit quitter la planète Terre à la fin du film éponyme, et à l'instar d'Eliott quelques années plus tôt, Jenny Hayden pleure comme une madeleine alors que le visiteur qui a redonné un sens à sa vie s'en va pour toujours. La fin de ce film tout à fait mésestimé, pas le plus réussi du grand John Carpenter mais un de ses seuls films optimistes et peut-être mon préféré, ainsi qu'un des rarissimes enfants équilibrés de l'après-E.T., a de quoi émouvoir, pour peu que l'on soit tombé sous le charme improbable de son alien aux dehors un peu simplets (il n'y avait qu'un acteur du talent de Jeff Bridges pour jouer Starman sans avoir l'air ridicule). Je veux dire, le thème musical de Jack Nizsche : 'nuff said, comme disent les Américains. Mais ce qui sublime le tout, ce sans quoi cette fin n'aurait été "que", c'est le plan final. Le big-ass spaceship des aliens décolle, vas-y Bibi, montre-nous ce que tu sais fair. Tiens, voilà trois roubles et pas plus, ben ouais, va falloir que tu te débrouilles avec ça. A partir de là, la plupart tentent désespérément d'obtenir un effet spécial pas trop pourri d'une boite d'effets spéciaux payés au lance-pierre. Et d'autres, plus rares, filment en gros plan une Karen Allen plongeant amoureusement ses yeux dans la caméra, et ne la quittant pas des yeux alors qu'elle s'élève lentement pour figurer le décollage, dans la lueur rouge et blanche et dans le vent. Soyons clair, c'est un coup de génie. L'absence de moyen n'explique pas tout. Il avait 10 000 façons de filmer le décollage en mode économie. Si Carpenter a choisi celle-là, c'est parce qu'il est, ou était, grand. Accessoirement, à cet instant, on ne peut que tomber amoureux de Jenny Hayden.

https://www.youtube.com/watch?v=6LNk6OgQ1rE

JSA - Joint Security Area
7.8
11.

JSA - Joint Security Area (2000)

Gongdonggyeongbiguyeok JSA

1 h 50 min. Sortie : 16 octobre 2003 (France). Drame, Thriller

Film de Park Chan-Wook

Scaar_Alexander a mis 8/10.

Annotation :

Cette liste n'est pas vraiment construite comme un top, mais il serait criminel de ne pas placer JSA dans le haut du panier. Gigantesque (et mérité) succès en Corée du Sud, le film a placé sur orbite le futur réalisateur du cultissime Oldboy, Park Chan-Wook. JSA est exceptionnel par la qualité de sa mise en scène, à la fois rigoureuse et par instants grandiosement annonciatrice du maniérisme parkien (cf. la fusillade-climax), de son scénario, magnifique histoire d'amitié, et de ses performances (mention aux inévitables Song Kang-Ho et Lee Byung-Hyun) ; mais c'est sa dernière image qui parvient à marquer davantage encore que tout ce qui a précédé, et en fait un chef-d'oeuvre incontestable : la photographie en noir et blanc que prend un touriste, au tout début du film, des soldats du sud et du nord gardant la frontière. D'abord parce qu'elle nous arrive juste après la mort tragique d'un personnage et les larmes de Lee Young-Ae (future Lady Vengeance) qui ont remué davantage encore le spectateur déjà bien remué. Ensuite parce que PCW l'a montée sur un morceau de violon traditionnel russe, littéralement "Ceux qui sont oubliés", qui saisit parfaitement la mélancolie. Enfin, parce la photo-flash-back, en plus d'être une idée géniale, est un monument de composition : le glissement du cadre sur ses détails, des personnages familiers dont on sait le destin funeste, puis le dézoom révélant le Sgt. Lee qui place sa main face au cadre, signifiant à la fois qu'il est interdit de prendre des photos, que cette histoire ne sera jamais élucidée, et toute la complexité du drame fratricide qui se joue entre les deux Corées......... JSA est un grand film, mais cette fin est d'une virtuosité sidérante.

https://www.youtube.com/watch?v=JJT5JIjcR3s

Les Sentiers de la gloire
8.2
12.

Les Sentiers de la gloire (1957)

Paths of Glory

1 h 28 min. Sortie : 26 mars 1975 (France). Drame, Guerre

Film de Stanley Kubrick

Scaar_Alexander a mis 8/10.

Annotation :

Si Les Sentiers de la Gloire est le premier grand film de Kubrick (les trois premiers ne portant que la promesse de son cinéma), sa fin semble jouer un rôle essentiel dans les souvenirs. Il faut dire qu'elle compte peut-être parmi les dix plus belles scènes du cinéma kubrickien, aux côtés du tricycle de Shining, de la snipeuse vietnamienne de FMJ, de la mort de HAL dans 2001, ou encore du "I'm Spartacus" de Spartacus. Les Sentiers... est un film de commande de facture assez classique pour l'époque, mais sa noirceur et sa lucidité saisissent le spectateur. Celui-ci s'attend donc à une fin amère et déprimante, aboutissement d'un spectacle où les tranchées et les cabinets de guerre se sont disputé l'absurdité et la barbarie. Puis, survient ce fameux miracle, ce qui plaça enfin le cinéaste au-dessus de la mêlée. Les soldats, sales, exténués, à bout tant physiquement que moralement, profitent d'un répit dérisoire pour boire un verre dans une taverne. Le propriétaire leur présente alors une jeune prisonnière allemande qu'il leur jette presque en pâture, lui intimant de chanter quelque chose dans sa langue pour amuser l'auditoire. La jeune femme est blonde, et belle (et future Mme Kubrick, accessoirement) ; encore sous l'emprise des horreurs dont ils reviennent, les hommes se comportent en animaux, grimaçant et poussant des cris lubriques qui laissent craindre le viol collectif - le film monterait simplement d'un cran dans le pessimisme, la belle affaire. C'est alors que la prisonnière, l'ennemie (du "pays des Huns", comme dit le tavernier) commence à chanter une chanson folklorique d'une beauté élémentaire, d'une voix belle comme elle. Très rapidement, les hommes se taisent, les grimaces se défont : cette beauté les subjugue. Entre autre parce qu'ils avaient failli l'oublier pour toujours. Cette beauté, c'est celle chaleureuse de leurs mères, celle passionnée de leurs femmes, celle de leurs enfances et de leurs espoirs ; celle d'un monde où l'autre n'est pas nécessairement un ennemi. Les larmes ne tardent pas à couler, et Kubrick ne lésine pas sur les gros plans de gueules noires et cassées qui retrouvent leur innocence, le temps d'une chanson. Le Colonel Dax (interprété par K.Douglas) assiste à la scène, et en sort avec un léger sourire aux lèvres. La guerre continue, mais tout n'est pas perdu. Bouleversant.

https://www.youtube.com/watch?v=pJH8hO7VlWE

Le Labyrinthe de Pan
7.2
13.

Le Labyrinthe de Pan (2006)

El Laberinto del Fauno

1 h 58 min. Sortie : 1 novembre 2006 (France). Drame, Fantastique, Épouvante-Horreur

Film de Guillermo del Toro

Scaar_Alexander a mis 9/10.

Annotation :

Si l'on ne devait garder qu'un seul film du brillant artisan qu'est Guillermo Del Toro, Le Labyrinthe de Pan serait le seul choix possible (si, si, pas de discussion). Chef-d'oeuvre quasi-absolu du cinéaste, objet de cinéma "total" caractérisé par une réalisation habitée, une esthétique baroque donnant à chaque décor des airs de décor de théâtre chiadés au millimètre près, un travail d'effets spéciaux encore brillant pour l'époque, l'occasion pour Sergi Lopez de briller dans le rôle d'un des plus mémorables salauds de l'histoire du cinéma, sa qualité de rarissime exemple de fusion parfaitement balancée entre le fantastique et le réalisme de par sa juxtaposition de l'Espagne franquiste (et sa brutalité retranscrite sans concessions) / monde féerique de l'enfance, géniale idée soit dit en passant............. et sa fin, climax parfait et redouté de la conjugaison des deux mondes, où la petite Ofelia meurt (buter une gamine, fallait oser, on voit qu'on n'est pas à Hollywood) par la main de l'immonde Vidal, incarnation du XXème siècle dans ce qu'il a de plus hideux, mais survit, par son courage, dans le monde magique qu'elle s'est créé pour fuir l'insoutenable réalité du monde réel. Parce que c'est évident, tout cela n'était que chimère. Mais c'est justement ça, qui fait toute la beauté amère, funèbre, et au final bouleversante de ce final : pour reprendre les mots du sergent Welsh dans La Ligne Rouge, "there is no world but this one". Cinq étoiles.

https://www.youtube.com/watch?v=cvjiQTdcCRU

Platoon
7.5
14.

Platoon (1986)

2 h. Sortie : 25 mars 1987 (France). Drame, Guerre

Film de Oliver Stone

Scaar_Alexander a mis 8/10.

Annotation :

En soi, la fin de Platoon n'est pas un climax. Des climax, on y a eu droit précédemment, à la mort cultissime d'Elias, et à la mort de Barnes ; après, eh bien, c'est simplement terminé, repos, soldat. Mais même un bilan en voix-off peut marquer. Le monologue de fin du soldat Taylor, interprété par Charlie Sheen qui, à l'époque, était un acteur, vaut tous les commentaires du monde pour justifier la présence dans cette liste d'un des plus grands films d'Oliver Stone, qui, à l'époque, était un des plus grands d'Hollywood. "I think now, looking back, we did not fight the enemy; we fought ourselves. And the enemy was in us. The war is over for me now, but it will always be there, the rest of my days as I'm sure Elias will be, fighting with Barnes for what Rhah called possession of my soul. There are times since, I've felt like the child born of those two fathers. But, be that as it may, those of us who did make it have an obligation to build again, to teach to others what we know, and to try with what's left of our lives to find a goodness and a meaning to this life." Peace out, man. Les intellectuels prendront Full Metal Jacket. Moi, je prends Platoon.

https://www.youtube.com/watch?v=p25bS4VXYq8

Rollerball
6.8
15.

Rollerball (1975)

2 h 05 min. Sortie : 12 novembre 1975 (France). Action, Science-fiction

Film de Norman Jewison

Scaar_Alexander a mis 8/10.

Annotation :

Rollerball est un formidable modèle de dosage entre action spectaculaire et anticipation intelligente, produit d'une époque que l'on peut voir comme l'âge d'or du genre. La mise en scène sophistiquée de Jewison, alors au sommet de sa carrière (on lui devait déjà Le Kid de Cincinnati, Dans la chaleur de la nuit, L'Affaire Thomas Crown, Jesus Christ Superstar...), était exactement ce qu'il fallait à ce qui aurait pu n'être qu'un film de bourrin s'essayant deux minutes à brûler trois neurones - comme le sera le funeste remake de McTiernan, d 'ailleurs. Tout l'inverse se produisit. Aussi le final, résultat d'une progression psychologique du personnage de Jonathan E. (attachant James Caan) et d'un déroulement imparable de l'intrigue (le système tentant d'éliminer par la voie "légale" de la compétition "sportive" le joueur un peu trop libre), est-il un modèle du genre, graduellement hallucinant (la boucherie prend son temps) et sur la fin carrément tonitruant. Et les dernières minutes, où la foule scande le nom du héros alors que ce dernier fait glisser sans accroc ses patins sur le sol dévasté de l'arène, laissent le spectateur littéralement extatique.

https://www.youtube.com/watch?v=BB1LuCUovW4

Le Cercle des poètes disparus
7.5
16.

Le Cercle des poètes disparus (1989)

Dead Poets Society

2 h 08 min. Sortie : 17 janvier 1990 (France). Drame

Film de Peter Weir

Scaar_Alexander a mis 8/10.

Annotation :

Et hop, après État Second, un deuxième film de Peter Weir vient garnir cette liste. Il faut dire que le gars a toujours su soigner ses fins, toujours cut au noir avec un sens du timing formidable, et au bout d'une embardée lyrique elle-même élevée par un crescendo dramatique. Le Cercle est sans doute le meilleur exemple, orchestration exaltante sur les plans musical et spirituel (c'est pas du Liebniz, mais pas besoin). Je parle plus haut de cut au noir : celui sur le magnifique plan de fin, le jeune Ethan Hawke cadré entre les jambes d'un autre élève, laisse K.-O. le spectateur qui se sera laissé emporter par cet hymne à l'insoumission et à la créativité dont Hollywood tentera de pomper l'essence par la suite, sans jamais y parvenir (sauf dans le magnifique Esprits Rebelles, bien sûr. Non je déconne).

https://www.youtube.com/watch?v=u_N6ezGK8XE

Lost in Translation
7.2
17.

Lost in Translation (2003)

1 h 41 min. Sortie : 7 janvier 2004 (France). Drame, Comédie romantique

Film de Sofia Coppola

Scaar_Alexander a mis 8/10.

Annotation :

Cette scène finale, objet d'une "polémique" kawaii lors de sa sortie à cause de la fameuse réplique inaudible de Bill Murray, incarne parfaitement les raisons du clivage assez radical que LiT a toujours suscité entre pros- et antis- : il y a ceux qui y voient l'hymne à la vie, la promesse de l'avenir, la beauté triviale de la mélancolie, etc. ; et ceux qui se demanderont ce que les premiers ont bien pu fumer. Dans une certaine mesure, je fais partie du premier groupe : pour moi, au-delà de la réplique ouverte, de la justesse des performances de Bill Murray (rôle de sa vie, preuve qu'il n'est jamais trop tard) et la chtite Johansson, de ce beau "moment d'éternité" (pour reprendre l'expression d'un philosophe célèbre) que constitue toute la scène, il y a la saisissante captation de l'aube électrique de Tokyo (magnifique photographie de Lance Acord), et le filmage très sensitif de Sofia Coppola enchaînant, dans la dernière minute, les plans de Tokyo vu de l'intérieur du taxi filant vers l'aéroport sur Just Like Honey, de Jesus & Mary Chain. Ça ne tient peut-être pas à grand chose, mais c'est peut-être pour ça que c'est extra.

https://www.youtube.com/watch?v=QfWUBphxXmo

Donnie Darko
7.5
18.

Donnie Darko (2001)

1 h 53 min. Sortie : 30 janvier 2002 (France). Drame, Science-fiction

Film de Richard Kelly

Scaar_Alexander a mis 8/10.

Annotation :

Ex-rock-star/golden boy du jeune cinéma indé des années 2000, R.Kelly (hohoho) a vu sa popularité chuter en moins de deux films, le four cataclysmo-existentiel Southland Tales et le regrettable The Box (regrettable car plein de fulgurances au milieu d'un récit un peu largué). Question de feu sacré, sans doute. Dans tous les cas, qu'il s'agisse d'un "one-hit-wonder" ou non, Kelly l'a eu, le feu sacré, sur son premier film (!). Jusqu'à sa fin, modèle de dénouement à la fois renversant et coulant de source, d'apparence tarabiscotée (assez pour remplir des forums de débats théoriques) et pourtant sans fioritures. Certains se sont demandés si ce n'était pas de l'esbroufe. Négatif, mon capitaine : Donnie Darko, c'est de la pure, non coupée. Alors quand vient la dernière scène, au bout de la majestueuse mosaïque finale montée sur sur l'excellentissime reprise de Mad World par Gary Jules, où le gamin des voisins d'en face et la craquante Jena Malone font un signe amical à la mère de Donnie en train de pleurer son fils, et que cette dernière leur répond par un salut tout aussi trivial, et cut au noir, on sait que l'on vient de sortir d'une expérience unique, marquée par un vrai caractère de cinéaste (il ne reste plus qu'à attendre le retour dudit caractère, bien qu'on fasse partie des défenseurs du raté The Box !). Note : cet innocent "coucou" de la main a malgré quelque chose de profondément positif inspiré par une expérience du réalisateur lorsqu'il était jeune, et qu'une inconnue, à la fenêtre d'un hôtel, lui en avait fait un tout pareil, alors qu'ils ne se connaissaient pas.

https://www.youtube.com/watch?v=kNvZ8yOmY4M

Boogie Nights
7.6
19.

Boogie Nights (1997)

2 h 35 min. Sortie : 18 mars 1998 (France). Drame

Film de Paul Thomas Anderson

Scaar_Alexander a mis 8/10.

Annotation :

PTA, autre réalisateur à savoir chiader ses fins. Celle de Magnolia méritait sa place ici (le long zoom prenant son temps, le magnifique Save Me d'Aimee Mann, le regard caméra bouleversant de Melora Walters, le cut au noir), et elle l'aurait eu, le film en lui-même eût-il été autre chose qu'un interminable four égocentrique douloureusement traversé d'éclairs de génie. Le fabuleux et électrisant Boogie Nights, film d'une époque où PTA ne se prenait pas encore trop au sérieux (oui, parce que ça s'aggravera encore par la suite, cf. The Master), n'a pas ce problème. C'est de la méthode Scorsese quasiment assumée, jusqu'aux plans-séquences et aux mouvements de caméra agressifs, et on pourra y trouver quelques petites facilités d'écriture par-ci par-là, mais c'est quand même un grand film. Sa fin survient après un enchaînement de scènes survoltées et parfois grotesques (le passage chez le dealer en slip, le massacre imprévu chez le vendeur de donuts...) laissant le spectateur hésiter entre rire et dépression, optimisme et pessimisme. Lorsque le "parrain" Jack Horner (splendide Burt Reynolds dans un come-back qui ne mènera hélas nulle part) accepte l'embrassade de Dirk, la narration bascule de nouveau dans la lumière. On aurait pu arrêter là... mais PTA voulait un épilogue aussi rock n' roll et irrévérencieux que le reste du film (peut-être parce qu'il savait le destin funeste du "vrai" Dirk Diggler, aussi). D'où cette fin d'anthologie, le jeune (et bluffant) Wahlberg répétant dans sa loge, face au miroir, une réplique qui pourrait décrire sa vie entière, avant de se lever, de sortir son membre (prosthétique !), et de tirer sa révérence sur l'exaltant Livin' Thing d'Electric Light Orchestra (petite partie d'une BO gigantesque). Le montage choral sur God Only Knows des Beach Boys, qui précède cet épilogue et est tout aussi culte, aurait pu lui aussi faire une fin géniale. PTA de la bonne époque, quoi.

(À défaut d'avoir la toute dernière scène, voici ledit montage sur les BB :)
https://www.youtube.com/watch?v=1mbh2HtJQ4k

Rambo
7.1
20.

Rambo (1982)

First Blood

1 h 33 min. Sortie : 2 mars 1983 (France). Action, Thriller

Film de Ted Kotcheff

Scaar_Alexander a mis 8/10.

Annotation :

Le problème de Rambo, ce sont ses suites, plus précisément ses deux suites, qui ont été produites dans la même décennie, et dont la qualité médiocre (bourrinage simpliste à la morale reaganienne) a contribué à la mauvaise image de la saga. Les gens s'arrêtent à cette image, mettant tous les films dans le même lot, alors que le premier opus n'a strictement rien à voir : plutôt qu'un film d'action, on tient là un pamphlet anti-guerre, une critique sociale amère sur le traitement des vétérans par la société américaine désireuse de ranger le problème sous le tapis, et naturellement un hommage à ces soldats... déguisé en film d'action (j'oserais presque ajouter un récit de crise de la virilité). Il ne s'agit pas de renier la dimension bourrine du spectacle, ce n'est pas du Resnais. Mais le film de Kotcheff mérite bien plus de considération. C'est d'ailleurs pourquoi son titre original vaut cent fois son titre français : "First Blood", qui déjà le différencie des suites, vient de l'expression "to draw first blood", l'acte de verser le premier sang, induisant la question de qui. Autrement moins simpliste que "Rambo". Et si une scène illustre bien l'intelligence, la qualité d'exécution et la beauté écorchée du film, c'est son avant-dernière, cette fameuse où John Rambo, encerclé, crie enfin tout ce qu'il avait gardé en lui sur les horreurs de l'expérience Vietnam, long et hallucinant monologue qui ressemble presque à une séance de déballage chez le psy, avant d'éclater en sanglot. La performance de Stallone est magistrale, et la réaction de Crenna est elle aussi très belle. Puis vient la dernière scène, quand ils sortent du commissariat en ruine, et démarre l'émouvant "It's a long road" de Dan Hill (on savait faire des musiques de fin, à l'époque). "Day and night/You gotta fight/To keep alive/It's a real war/Right outside your front door/I tell ya". Pas exactement un film de Van Damme.

https://www.youtube.com/watch?v=ogZFjql9UKU

Plus la chanson du générique de fin qui arrive juste après :
https://www.youtube.com/watch?v=9rMUsVq4o_E

Backdraft
6.3
21.

Backdraft (1991)

2 h 12 min. Sortie : 2 octobre 1991 (France). Drame, Action

Film de Ron Howard

Scaar_Alexander a mis 7/10.

Annotation :

Je parle dans mon texte introductif d'un certain type de fin, celle qui envoie du lourd, pas en termes scénaristiques, mais d'orchestration visuelle et sonore. La dernière scène de Backdraft en est un des plus spectaculaires exemples. Une première pièce fondamentale dans la mécanique : les camions rouges de Ron Howard. Bien que cela s'arrangera un peu par la suite, Howard n'était alors pas le plus subtil des metteurs en scène (Splash, Cocoon, Willow...), et son film est, dans TOUTE sa longueur, une sorte d'hymne lyrique et tous azimuts à la virile camaraderie et aux liens du sang telle que seuls les Américains savent en faire. Le climax est prévisible, les derniers mots du frangin itou, ainsi que les détonations des armes à l'enterrement forcément plein de cornemuses. Encore une fois, pas subtil, mais ça emballe, parce que démonstration d'un vrai sens du divertissement sincère, d'une vraie gestion de l'espace par le réalisateur, vrai feu, vrai charisme de Kurt Russell, et... la musique de Hans Zimmer, seconde pièce dans la mécanique. Grandiose, tonitruante, hyperbolique ; soit on se laisse porter, soit on est rebuté par l'emphase un brin too-much, je fais partie du premier groupe. Et c'est la conjugaison de ces bourrinages, formels, narratifs et mélodiques, qu'achève la toute dernière scène, celle qui envoie le générique : le survol du vaillant camion rouge sillonnant une artère de Chicago, dans l'aube de feu irradiant l'horizon de gratte-ciels, alors que retentit le morceau Fighting 17th, celui qui te donnerait presque envie de t'engager (si le nombre de nouvelles recrues chez les pompiers de tout le pays n'est pas monté en flèche après la sortie du film, je n'y comprends rien). C'est aussi peu subtil que le jeu du frérot Baldwin, mais c'est d'une efficacité indestructible.

https://www.youtube.com/watch?v=8izEMywMoxs

2010 : L'Année du premier contact
6.2
22.

2010 : L'Année du premier contact (1984)

2010: The Year We Make Contact

1 h 56 min. Sortie : 3 avril 1985 (France). Aventure, Science-fiction

Film de Peter Hyams

Scaar_Alexander a mis 6/10.

Annotation :

Bien que le grand Arthur C. Clarke ait écrit une suite du même nom au livre 2001, produire une suite au FILM 2001 était une idée cataclysmisque, tant Kubrick avait placé la barre à des hauteurs insurpassables dix sept ans plus tôt. Et l'on confiait la réalisation à Peter Hyams, faiseur hollywoodien compétent mais sans génie (son meilleur film à l'époque était Outland, avec Sean Connery... bien, mais c'est tout), du type de John Badham mais en moins divertissant. Sérieusement ? Le résultat est à la hauteur des "attentes" : pas mauvais, honnêtement fichu, exploitant avec une certaine intelligence le matériau du livre (clairement pas vital)... heureusement flanqué d'un casting high-quality, vrai argument du film... mais pas 2001, quoi. Et des effets spéciaux pas super au point, ce qui n'aide pas. Alors why, me demande-t-on, why ce film dans cette liste ? Simple : à la toute fin, la caméra s'invite dans la jungle humide du satellite de Jupiter, Europa (seul vrai bon truc dans le roman) ; la caméra engage un déplacement latéral qui l'extraie lentement de la jungle pour glisser sur un marécage... et s'arrête pile sur un monolithe. Le Zarathoustra de Strauss parle de nouveau ainsi. La vie va éclore en un deuxième endroit du système solaire. Faut avouer que là, ça bute un peu, quand même.

(À défaut d'avoir trouvé une vidéo uploadée par un gars suffisamment intelligent pour ne pas couper AVANT l'apparition du monolithe... :)
https://www.youtube.com/watch?v=_XT6EEPg65g

Mystic River
7.6
23.

Mystic River (2003)

2 h 18 min. Sortie : 15 octobre 2003 (France). Policier, Drame, Thriller

Film de Clint Eastwood

Scaar_Alexander a mis 8/10.

Annotation :

Mystic River n'a pas une fin "dans ta face". D'apparence, elle est, au contraire, assez pépère. Dave est mort tragiquement, Jimmy vit avec, Sean sait que Jimmy l'a tué et vivra, lui aussi, avec, jusqu'à ce qu'il l'attrape, un jour, peut-être. Et le thème musical composé par Eastwood himself, discret comme souvent avec le cinéaste, s'engage alors que la caméra surplombe la fanfare et s'élève lentement vers le ciel pur et sans nuées. Mais c'est justement ça, le truc. La double-tragédie douloureuse à laquelle on vient d'assister ne sortira jamais de ce cadre d'apparence ouvert qui est, en réalité, un vase-clos de communauté enfermée dans son histoire et avec ses démons. Le terrain a été préparé par la gigantesque scène survenue quelques minutes plus tôt, où l'épouse jouée par Laura Linney (dans le rôle de sa carrière) explique à l'époux-caïd Sean Penn qu'il ne doit pas culpabiliser, parce qu'il est un roi, et qu'un roi fait toujours ce qui est bon pour son royaume (son royaume étant sa famille, ses proches, sont pré carré). Et à présent, l'univers délétère dans lequel vivent les protagonistes retrouve son équilibre fragile. C'est pourquoi le thème musical d'Eastwood a finalement tant de force, exprimant magnifiquement les eaux calmes et troubles de cet univers. C'est pourquoi le dernier plan, un survol du fleuve Mystic jusqu'à ce que la caméra s'enfonce dans l'obscurité de sa surface, est un coup de maître. C'est là qu'on sait que l'on a vu un des plus grands films du maître, sinon LE plus grand.

https://www.youtube.com/watch?v=mIgqN26uhdg

Kill Bill - Volume 1
7.7
24.

Kill Bill - Volume 1 (2003)

Kill Bill: Vol. 1

1 h 51 min. Sortie : 26 novembre 2003 (France). Arts martiaux, Action

Film de Quentin Tarantino

Scaar_Alexander a mis 7/10.

Annotation :

Difficile de ne pas la mettre, celle-là. En comparaison du premier opus, monstre ludique aussi superficiel qu'irrésistible dans l'instant, le second pêchait par un trop-plein de bavardage et une longueur excessive. D'autant qu'on en attendait beaucoup... beaucoup trop... en partie à cause de cette fin. Une fin dans la foulée de ce qui a précédé, implacablement précis et magnifiquement coloré, aux airs de preview du prochain épisode (les extraits de scènes de Michael Madsen et Daryl Hannah), et portée par le génie mélomane de QT. "One more thing, Sophie. Is she aware that her daughter is still alive ?" Et là : holy fuck.

https://www.youtube.com/watch?v=UCk93ZaHIwI

Kramer contre Kramer
7.2
25.

Kramer contre Kramer (1979)

Kramer vs. Kramer

1 h 45 min. Sortie : 7 février 1980 (France). Drame

Film de Robert Benton

Scaar_Alexander a mis 9/10.

Annotation :

Tiens, après Blade Runner, une autre conclusion sur un plan d'ascenseur qui se ferme. Quand survient cette scène finale, on sort à peine d'une embrassade bouleversante entre le père et la mère, faux ennemis réconciliés pour une vraie cause, interprétés par un Dustin Hoffman et une Meryl Streep au sommet de leur art. Un de ces happy ends qui ont la rare qualité de surprendre (considérant l'amertume dans laquelle baigne le film) sans pour autant sembler gratuits ni faciles. Et à cet instant survient l'éclair d'inspiration du réalisateur : prendre un morceau de film dans lequel les acteurs ne jouent pas. La scène est finie, Streep a bien pleuré comme il faut, elle demande à Hoffman de quoi elle a l'air, il lui répond "terrific" ; la réaction de l'actrice, mélange de surprise et de reconnaissance, n'aurait probablement pas eu autant de force, eût-elle été "jouée". Des bonnes idées, comme ça...

https://www.youtube.com/watch?v=UIUYFoDU4_w

La Planète des singes
7.7
26.

La Planète des singes (1968)

Planet of the Apes

1 h 52 min. Sortie : 25 avril 1968 (France). Aventure, Science-fiction

Film de Franklin J. Schaffner

Scaar_Alexander a mis 8/10.

Annotation :

George Taylor : "Oh my God. I'm back. I'm home. All the time, it was... We finally really did it. You Maniacs ! You blew it up ! Ah, damn you ! God damn you all to hell !!!!" Et dire que cette fin n'était pas dans le livre ! Thanks, Rod Serling.

https://www.youtube.com/watch?v=XvuM3DjvYf0

Agora
6.7
27.

Agora (2009)

2 h 07 min. Sortie : 6 janvier 2010 (France). Drame, Aventure, Historique

Film de Alejandro Amenábar

Scaar_Alexander a mis 8/10.

Annotation :

Beau film historique et fascinant miroir des sociétés occidentales dans leur état actuel (partie que pas mal de monde semble avoir loupée, alors que la critique de la montée du fondamentalisme musulman, des faiblesses inhérentes à la république, et de la corruptibilité des élites est tout de même flagrante), Agora est un film grandement mésestimé. Ses détracteurs lui reprocheront qu'il échoue un peu à essayer de ménager réalité historique et romance fictive (malgré les bonnes performances et l'alchimie de Weisz et Minghella). Il est certain que ce n'est pas son atout premier. Du moins avant la fin... car cette dernière donne à l'histoire d'amour une force qui pousse à reconsidérer ce qui a précédé. Parvenant à romancer le destin d'Hypathie sans le trahir (en gros, spoiler alert, elle meurt, et bien, pas de vieillesse quoi), Amenabar nous pond une magnifique scène à la fois de mort et d'adieux, où l'étendue de l'amour de l'un se conjugue à la noble obsession de l'autre, le tout monté sur le sublime thème musical de Dario Marianelli. Davus gardant les yeux fixés sur l'autel alors qu'il étouffe Hypathie pour lui épargner une mort douloureuse, tandis qu'Hypathie dans ses derniers instants a les yeux tournés vers l'ellipse et le ciel, au-dessus duquel vivent ces mystères qui l'auront toute sa vie passionnée... Magnifique. Puis vient le dézoom gargantuesque d'Alexandrie jusqu'à l'espace contemplatif... l'Histoire continuant d'observer les hommes. Absolument saisissant.

(À défaut d'avoir le dézoom googleearthesque - encore un demeuré qui a zappé la moitié de la fin pour une raison défiant la raison :)
https://www.youtube.com/watch?v=t1FFDDHmwTs

Usual Suspects
7.8
28.

Usual Suspects (1995)

The Usual Suspects

1 h 46 min. Sortie : 19 juillet 1995. Policier, Thriller

Film de Bryan Singer

Scaar_Alexander a mis 8/10.

Annotation :

Autant j'ai averti le lecteur involontaire de cette liste que les fins à twist ne seraient pas légions (car un bon twist ne fait pas forcément une fin bien branlée), autant certaines de ces fins à twist étaient inévitables. Le Usual Suspect du duo Singer et McQuarrie, un des quelques coups de poing indés qui ont émoustillé la critique dans les années 90, contient une de ces fins. Avec un grand F. Au point de contenir en elle, après coup, l'essence vitale du film, rendant son appréciation presque tributaire du suspense. On a dit presque : le film souffrira bien quelques revisionnages. Et l'on se délectera presque toujours autant du déroulement final, ce fameux moment tant parodié où Kujan comprend qu'il s'est fait berner, sur la voix-off inimitable de Kevin Spacey. On se plaindrait presque que tout cela coule trop parfaitement...

https://www.youtube.com/watch?v=XYXXhn9fMYs
(Remarque : dans les commentaires, un Turc précise qu'il avait deviné la fin depuis le début, parce que le personnage joué par Spacey est appelé Verbal parce qu'il parle trop, et que Keyser Soze signifie, en turc... "le roi qui parle" !)

Michael Kohlhaas
6.2
29.

Michael Kohlhaas (2013)

2 h 02 min. Sortie : 14 août 2013. Drame, Historique

Film de Arnaud des Pallières

Scaar_Alexander a mis 7/10 et a écrit une critique.

Annotation :

Arnaud des Pallières, cinéaste encore un peu hésitant mais à suivre indéniablement, nous a fait don, l'année dernière, d'un film très inégal mais empreint d'une vraie puissance originale de cinéma. Certains ont oublié les errances d'un scénario elliptique et un peu paumé pour se concentrer sur la beauté ensorcelante de la photographie et du décor, et sur l'intensité des acteurs ; d'autres n'ont pu passer outre. Mais généralement, tous reconnaitront la beauté de la fin, et celle, extraordinaire, du dernier plan, long, très long, jamais trop, montrant Madds Mikkelsen (qui rappelle au passage son immense talent) se préparer psychologiquement à sa décapitation, sur le médiéval To Drive the cold winter away, du compositeur John Playford, à la fois entraînant et funéraire (y a-t-il meilleur cocktail ?). Rien que pour cet instant de cinéma obsédant, le film mérite d'être vu.

https://www.youtube.com/watch?v=Wui3Poy_Ct0

Le Monde de Charlie
7.1
30.

Le Monde de Charlie (2012)

The Perks of Being a Wallflower

1 h 43 min. Sortie : 2 janvier 2013 (France). Drame, Romance

Film de Stephen Chbosky

Scaar_Alexander a mis 8/10, l'a mis dans ses coups de cœur et a écrit une critique.

Annotation :

The Perks est un des plus beaux films d'ados jamais produits par Hollywood, unique et précieux, mû par l'émotion sourde et la mélancolie chaude des souvenirs de jeunesse, aussi important que le génial Breakfast Club de John Hughes (...en simplement un peu plus dark !). Son brelan d'as de jeunes acteurs et leur alchimie électrique, sa BO merveilleusement 80s de film-culte, son lot considérable de scènes mémorables (la scène de danse sur Come on Eileen vient en premier à l'esprit) et ses images-emblèmes lui assurent la postérité par leur originalité et leur inspiration. En premier lieu de ces emblèmes se trouve le tunnel de Fort Pitt et ses énormes néons jaunes, qui accueille la scène devant laquelle on tombe généralement amoureux du film (et Charlie de Sam), et... la dernière scène du film, où le héros affronte enfin l'avenir avec optimisme après une adolescence de coups durs. Au-delà de l'idée d'adolescents traversant le vent debout à l'arrière d'un pick-up lancé à toute allure, au-delà de son exécution irrésistible, le magnifique baiser entre Logan Lerman et Emma Watson a quelque chose d'enchanteur qui clôt en beauté ce coup de coeur ravageur.

https://www.youtube.com/watch?v=8bZdm8asYSk

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