Top des films meh de 2019

Annotation :

C'est clairement une redite de tout ce qu'a fait Besson jusque là ; par là je veux dire que les codes installés dans Nikita, Léon, etc. sont remployés ici sans beaucoup d'originalité. On notera que la mise en scène, malgré quelques flamboyances (le plan de présentation de Paris, un plan large plus tard sur cette même ville, où celui sur les horloges) sont esthétiques et intéressants, mais les scènes d'action (au nombre incroyable de deux) sont filmés sans panache (sauf pour la fin de la seconde). Le scénario est intéressant : les multiples plot-twists sont autant de poupées russes et de personnalités enfilées par Anna, ballotée par des mecs qui leur imposent leurs règles afin de servir leurs objectifs. Mon gros souci est la contextualisation technologique : entre les téléphones portables, internet et les laptops on sent que l'équipe a oublié ce à quoi ressemblait les années 1980. Je passe volontairement sous silence les affaires de viol qui collent au cul de Besson pour me concentrer sur les accusations de sexisme. Le premier argument me semble invalide : avoir une sexualité active pour un personnage féminin n'est pas suffisant. Le deuxième, lui, fait mouche, à savoir l'érotisation latente du personnage, mais qui incarne une espionne évoluant dans le milieu du mannequinat (vous pensiez que ça se passerait comment ?). Troisièmement, au contraire de Charlie's Angels et de Dark Fate qui montrent des femmes émancipées et puissantes s'émanciper des hommes, ici - comme dans Birds of Prey - on nous montre une femme sur qui pèse toute la pesanteur du patriarcat qui lutte réellement. Alors que dans Charlie's Angels et Dark Fate on nous montre des héroïnes inspirantes pour les femmes et donc sur qui le sexisme a peu de prise, mais qui passent leur temps à déclamer leur féminisme dans les dialogues pour compenser l'absence d'enjeu d'émancipation.

Annotation :

Certes les scènes d'action sont plutôt pas très bien filmés et chorégraphiées. Certes la musique est une horreur. Certes le montage est fait par un épileptique. Certes le MacGuffin est tellement mal introduit que j'ai rien bité au début du film, et certes les twists permanents sont un cache misère. Certes le film déploie le catalogue antisexiste de Madmoizelle.com jusqu'à ce que certaines répliques sonnent fausses (alors que la scène de fin suffit amplement à faire passer le message). Certes Elizabeth Banks n'est pas une bonne réalisatrice. Mais le jeu des actrices est impeccable, les dialogues ont du punch, les personnages sont bien écrits et les méchants sont cools, plus cools que ce qu'en dit le film d'ailleurs. Après j'assume que je ne suis pas le public visé et que c'est plus un plaisir coupable. D'ailleurs qui est le public ? Les mecs ne vont pas voir les films d'action avec un crew féminin si on en juge du box-office, et manifestement les femmes non plus.

Annotation :

White female CEO is the savior for the whole of minorities.