Cover Vincente Minnelli - Commentaires

Vincente Minnelli - Commentaires

Grand homme de spectacle, nourri par des préoccupations universelles sur son métier, sur l’affrontement du réel et du fantasme et sur l’inadaptation à la vie, Minnelli est un grand cinéaste américain, dont je peux être très sensible à l’inspiration lyrique et exacerbée.

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19 films

créee il y a presque 12 ans · modifiée il y a plus d’un an

Le Chant du Missouri
7.2

Le Chant du Missouri (1944)

Meet me in Saint Louis

1 h 53 min. Sortie : 9 novembre 1946 (France). Comédie dramatique, Comédie musicale, Romance

Film de Vincente Minnelli

Thaddeus a mis 8/10 et a écrit une critique.

Annotation :

À l’aube du vingtième siècle, Saint-Louis se prépare à accueillir l’exposition universelle. Solaire et effervescente, la ville cristallise sous une forme vibrante les prestiges souriants de l’imaginaire. Dans une chaleureuse maisonnée où la vie ne garde sa beauté qu’au prix de son exténuation, où l’on est fidèle à soi en devenant figure minuscule de l’Histoire et figurant du show, quatre sœurs se débattent avec leurs problèmes quotidiens, leurs rivalités passagères, leurs premières découvertes sentimentales et déceptions amoureuses. La pénombre fantastique figure l’affolante présence des chimères, les couleurs chatoyantes des quatre saisons parent la chronique enchanteresse d’atours généreux, de souvenirs tendres, de notations drolatiques, et du sentiment poignant de la perte et de l’éphémère. Un bonheur.
Top 10 Année 1944 :
https://urlz.fr/kefT

Yolanda et le Voleur
6.6

Yolanda et le Voleur (1945)

Yolanda and the Thief

1 h 48 min. Sortie : 27 octobre 1948 (France). Comédie musicale, Romance, Fantastique

Film de Vincente Minnelli

Thaddeus a mis 5/10.

Annotation :

Drôle de comédie musicale, assez avare en numéros dansés, où Fred Astaire lui-même semble longtemps fébrile, inquiet, passif, notamment lors de ce ballet onirique qui disperse sa silhouette égarée dans les vingt sentiers étroits d’un vaste plateau. Parce que la passion est indissociable de la mise en scène, l’idolâtrie sentimentale est le sujet d’une intrigue fondée sur la tromperie, où une richissime héritière un peu cruche s’éprend d’un escroc qui la dépouille de sa fortune. Les ressorts dramatiques étant bien mous, il faut se rabattre sur le colorisme toujours très sûr du spectacle, ici les artifices de fontaines, de cascades et de jets de vapeur d’une Amérique latine fantaisiste, là les zébrures sinusoïdales d’une piste ondulante… Ça remplit tout juste la moitié du verre.

Lame de fond
6.4

Lame de fond (1946)

Undercurrent

1 h 56 min. Sortie : 14 janvier 1948 (France). Drame, Film noir

Film de Vincente Minnelli

Thaddeus a mis 6/10.

Annotation :

À l’instar de "Soupçons" d’Hitchcock ou de "Hantise" de Cukor, cette œuvre, qui leur est similaire, devrait être considérée comme un film noir, quand bien même elle appartient à la descendance hybride du genre gothique, imprégné par l’iconographie du mélodrame. Minnelli semble un peu se chercher, mélange les registres et retombe sur ses pieds à travers le personnage de Mitchum, élégant et froissé, qui préfigure chez lui une longue lignée d’hommes brimés et rejetés. Mais s’il parvient à débrider son inventivité en explorant les capacités visuelles d’un décor tourmenté, d’un visage inquiet, d’un corps fuyant, si la mise en scène accentue les moments dramatiques, ménage de subtiles insinuations et donne une vraie présence aux intérieurs, le scénario traîne paresseusement d’un cliché à l’autre.

Le Pirate
7

Le Pirate (1947)

The Pirate

1 h 42 min. Sortie : 28 septembre 1949 (France). Comédie musicale, Aventure, Romance

Film de Vincente Minnelli

Thaddeus a mis 8/10.

Annotation :

L’art et la création, inspiration commune à beaucoup de héros de Minnelli, permettent de conjurer l’inquiétude des personnages. La représentation de l’hypnose mesure également le malaise de l’héroïne et autorise l’exploration de la zone vague qui la sépare du monde. Gorgée de rouge et de pourpre, saturant toutes les nuances de carmin et d’écarlate, l’œuvre témoigne d’une fantaisie boulimique, invente une fantasmagorie chatoyante qui tire sa force de la tension entre les désirs secrets et les volontés affichées des protagonistes, souvent déguisés, grimés, jouant la comédie. L’incandescence de ses numéros musicaux, la drôlerie de ses passages comiques (l’hilarante dispute à coup de mobilier valdinguant), son brio insatiable et presque hystérique enchantent.
Top 10 Année 1948 :
https://urlz.fr/kege

Madame Bovary
6.5

Madame Bovary (1949)

1 h 54 min. Sortie : 11 octobre 1950 (France). Drame, Romance

Film de Vincente Minnelli

Thaddeus a mis 8/10.

Annotation :

Flaubert traitait d’un thème romantique comme un sujet trivial, en ramenant au niveau d’une aventure dégradante la poursuite de l’idéal. Avec cette remarquable adaptation, Minnelli obéit exactement au parti-pris contraire : il apporte à un sujet banal une ampleur lyrique, stylise le décor et magnifie les élans du cœur en travestissant la réalité par sa propre imagination. Adorable créature de keepsake, Jennifer Jones y incarne une Emma pathétique dont les chimères sont décrites en un luxe de détails et de mouvements (voir la superbe séquence de valse), et dont la déchéance est analysée avec une empathie sans complaisance, à la faveur d’une architecture romanesque en perpétuelle mouvance. L’intelligence de la mise en scène s’accorde ainsi brillamment à la sensibilité intérieure qu’elle exprime.

Le Père de la mariée
6.7

Le Père de la mariée (1950)

Father of the Bride

1 h 33 min. Sortie : 26 janvier 1951 (France). Comédie

Film de Vincente Minnelli

Thaddeus a mis 6/10.

Annotation :

Comme l’affranchissement œdipien, le premier râteau ou les langes du nouveau-né, le mariage de la fille chérie (a fortiori lorsqu’elle est unique) constitue une étape cruciale dans la vie d’un homme. C’est ce qu’explique cette petite comédie gentiment satirique, qui égratigne sans férocité ni acidité les conventions d’un certain mode de vie middle-class, cossu et provincial. Renoncer aux rêves de simplicité pour réaliser les rêves de princesse de la demoiselle, se faire malmener par un ordonnateur imbu et obtus, laisser transformer la demeure bourgeoise en champ de foire, pour finalement accepter le constat du temps qui file et de l’enfant qui s’en va, enlevée par le jeune mari, l’éternel concurrent : telles sont les affres vécues par ce héros confronté à une réalité qui l’angoisse. Plutôt amusant.

Un Américain à Paris
7

Un Américain à Paris (1951)

An American in Paris

1 h 53 min. Sortie : 30 juillet 1952 (France). Drame, Comédie musicale, Romance

Film de Vincente Minnelli

Thaddeus a mis 2/10.

Annotation :

Reconstitué dans les studios d’Hollywood, le Paris de Minnelli appartient complètement au domaine de l’imaginaire et n’a de cesse, à travers les épousailles de la peinture et de la musique, de célébrer le romantisme suranné que les Américains associent à la capitale française. L’intention est belle dans sa naïveté, et la virtuosité chorégraphique dans l’enchaînement des tableaux est indéniable, hélas je garde un souvenir particulièrement crispant de toute cette tambouille kitsch en carton-pâte, de cette harmonie minée de toutes parts, de cette facticité qui menace sans cesse de s’écrouler, des manières béates de Gene Kelly en bohème du Quartin latin, et de cette espèce de nostalgie hyper fabriquée au panache artificiel. Mais il faudrait absolument que je revoie le film avec mes yeux d’aujourd’hui.

Les Ensorcelés
7.9

Les Ensorcelés (1952)

The Bad and the Beautiful

1 h 58 min. Sortie : 8 avril 1953 (France). Drame, Romance

Film de Vincente Minnelli

Thaddeus a mis 8/10.

Annotation :

À l’instar des films de Wilder et Mankiewicz sortis deux ans plus tôt, cette œuvre au pathos romanesque réfléchit le rayonnement factice d’Hollywood, la dissection désenchantée d’un mirage impitoyable vécu par des victimes qui se brûlent à la lumière des spotlights. Elle met en scène des "workhalics" solitaires, quoique étrangement solidaires, dont le travail est le reflet de l’âme – credo qui correspond sans doute à la position de l’auteur au sein du système. La structure en flash-backs, le lyrisme des séquences (le tournage sous la neige, le "breakdown" de Lana Turner au volant de sa voiture, tour de force stylistique réalisé en un seul plan grâce à un jeu complexe de lumières flashantes), l’acuité de ses portraits psychologiques en font un film superbe, dont la cruauté est constamment atténuée par la poésie.
Top 10 Année 1952 :
http://lc.cx/ZUDv

Tous en scène !
7.5

Tous en scène ! (1953)

The Band Wagon

1 h 52 min. Sortie : 3 février 1954 (France). Comédie, Comédie musicale, Romance

Film de Vincente Minnelli

Thaddeus a mis 8/10.

Annotation :

J’ai beau ne pas être un grand fan de comédies musicales (même si ma position évolue), celle-ci m’a enchanté. Parce que la façon dont elle joue des frontières coulissantes entre la scène et la vie est brillante – c’est une pure construction gigogne où la rêverie se fond dans le mouvement de la danse, de la musique et du chant. Parce que les chorégraphies sont somptueuses, délices de couleurs chatoyantes et de tourbillons esthétiques. Parce que l’hommage au spectacle est à la fois cocasse, nostalgique, enjoué, bondissant, et qu’il trouve dans la convention et l’illusion inhérentes au genre un terrain idéal. Piano, jazz, harmonies décoratives et scintillements chromatiques y nourrissent un pas de deux entre le songe et la réalité, les faisant communiquer et se nourrir l’un l’autre.
Top 10 Année 1953 :
http://lc.cx/ZUzc

Brigadoon
6.7

Brigadoon (1954)

1 h 48 min. Sortie : 24 août 1956 (France). Comédie musicale, Fantastique, Romance

Film de Vincente Minnelli

Thaddeus a mis 5/10.

Annotation :

Comme souvent avec Minnelli, le luxe des détails et l’abondance des ornements matérialisent moins un lieu qu’ils ne suggèrent une étendue d’artifice et résument une approche picturale. La ville enchantée de Brigadoon a beau n’apparaître qu’une fois tous les cent ans, l’intensité de ses taches de couleur (le vert de la forêt, le jaune éclatant de la robe de Cyd Charisse) semblent synthétiser comme une école de pensée. Laquelle trouve ici ses limites, qui bute sur la fausseté du décor, le simplisme d’une intrigue franchement fade, et – plus étonnant – le statisme de séquences dansées frisant l’anonymat. Si le cinéaste visait une pure expérimentation plastique, le déséquilibre patent de sa tentative lui porte préjudice. Car elle rappelle que le cinéma doit aussi tenir compte d’impératifs extra-esthétiques.

La Toile de l'araignée
7.1

La Toile de l'araignée (1955)

The Cobweb

2 h 04 min. Sortie : 7 juillet 1958 (France). Drame

Film de Vincente Minnelli

Thaddeus a mis 6/10.

Annotation :

Parce qu’il est tourné entre "Brigadoon" et "Van Gogh", il n’est pas étonnant de retrouver dans ce film, au-delà du propos sur l’inadaptation de l’artiste au monde extérieur et de la volonté de fondre au sein d’une atmosphère stylisée un débat sur la thérapeutique en neuropsychiatrie, une tentative consistant à soumettre les éléments dramatiques de l’action à l’ordonnance picturale du lieu où elle se développe. L’intrigue a significativement pour ressort un simple problème de décoration (à qui confier les motifs des rideaux ?) : toute la construction est axée sur ce point de départ en apparence mineur, mais qui ne tarde pas à se révéler comme le nœud même d’enjeux psychologiques (amours adultères, luttes de pouvoir imbéciles) que le cinéaste décrit avec empathie, sans adopter l’œil froid du praticien.

La Vie passionnée de Vincent van Gogh
7.3

La Vie passionnée de Vincent van Gogh (1956)

Lust for Life

2 h 02 min. Sortie : 15 janvier 1957 (France). Drame, Biopic

Film de Vincente Minnelli

Thaddeus a mis 8/10.

Annotation :

Avant d’être cinéaste, Minnelli fut peintre et décorateur. Aussi dessine-t-il un portrait de Van Gogh en écorché vif, voué à la solitude par sa singularité, rejeté par les missions néerlandaises comme par les chapelles parisiennes : un perpétuel exilé auquel il revient d’exprimer en rouge et en vert le terrible des passions humaines. De la terre noire de Hollande au vieil or des tournesols arlésiens, des cyprès funèbres de Saint-Rémy aux horizons hallucinés d’Auvers, des périodes de crise aux instants éphémères de plénitude, de la tendre complicité avec le fidèle frère Théo aux débats tumultueux sur l’art avec Gauguin, ce superbe poème lyrique sur la création, mû d’une vraie passion pour la matière picturale, est le plus bel hommage rendu à un ouvrier de la peinture, à son opiniâtreté et à son engagement.
Top 10 Année 1956 :
http://lc.cx/Zwm2

Thé et Sympathie
7.6

Thé et Sympathie (1956)

Tea and Sympathy

2 h 02 min. Sortie : 5 novembre 1956 (France). Drame

Film de Vincente Minnelli

Thaddeus a mis 8/10.

Annotation :

L’histoire d’une différence. Si la censure de l’époque ne lui permet d’expliciter un sujet qui apparaît cependant parfaitement clair, rarement le cinéaste a tenu un discours aussi transparent : pour lui l’artiste se situe toujours en marge de la société, de la foule, de la norme. On ne rêve pas impunément. La persistance et l’acuité de son regard montrent le point précis où les passions ne peuvent plus se dérober à elles-mêmes, où l’on est obligé de remettre sa vie en jeu. Et la douceur de sa mise en scène ne fait que rendre plus sensibles les moments d’abandon, de désespoir et de courage des personnages – jusqu’à l’ultime rencontre dans la clairière automnale d’une nature édénique qui témoigne, plus que l’arrière-saison, de la découverte éblouie de la beauté du monde. Subtilité et délicatesse au zénith.

La Femme modèle
6.8

La Femme modèle (1957)

Designing Woman

1 h 58 min. Sortie : 22 novembre 1957 (France). Comédie romantique

Film de Vincente Minnelli

Thaddeus a mis 8/10 et a écrit une critique.

Annotation :

Comme dans toute comédie minnellienne qui se respecte, les malentendus ne sont ici que des accélérateurs de sentiments, et le mince quiproquo boulevardier est avant tout le catalyseur de tout un réseau d’échanges culturels, artistiques ou affectifs. C’est pourquoi ce bijou est peut-être le "film de couple" idéal de son auteur, celui où il parvient le mieux à décrire, derrière les relations liant un homme et une femme, l’antagonisme entre deux mondes. Le changement d’habitude et de milieu social en est la partie la plus apparente, qui fait éclater des tensions narratives devenues inextricables et résout du même coup les conflits psychologiques. Menée tambour battant, remplie de situations hilarantes et de personnages secondaires mémorables, la réussite est aussi jubilatoire qu’étincelante.
Top 10 Année 1957 :
http://lc.cx/ZwmE

Gigi
6.3

Gigi (1958)

1 h 55 min. Sortie : 10 juillet 1958 (France). Comédie, Comédie musicale, Romance

Film de Vincente Minnelli

Thaddeus a mis 5/10.

Annotation :

Minnelli refait le coup d’"Un Américain à Paris", avec ce savoir-faire éprouvé et parfaitement lisse qui s’avère souvent payant en termes de dividendes : cela n’a pas manqué, le film empocha sa razzia d’Oscars. On y admire donc l’impeccable profusion des toilettes, des robes froufroutantes et des accessoires Belle Époque, on y apprécie le charme d’une reconstitution 1900 millimétrée, à mi-chemin entre le guide touristique et la féérie multicolore, on s’amuse des affectations de comédiens synchrones avec la mièvrerie assez tarte de ce conte pour midinettes, où une jeune cocotte apprend les usages de la haute société et s’entiche d’un prince charmant garanti sans grumeaux. Sans jamais s’ôter de l’esprit que cette fantaisie superficielle est bel et bien (heureusement) d’un autre âge.

Comme un torrent
7.7

Comme un torrent (1958)

Some Came Running

2 h 10 min. Sortie : 18 décembre 1958 (États-Unis). Drame, Romance

Film de Vincente Minnelli

Thaddeus a mis 7/10.

Annotation :

Il est question de la place et des tourments de l’artiste, d’un amour non partagé, de fatalité tragique… Tous les ingrédients d’un mélodrame qui tomberaient dans le mauvais soap chez un autre, mais que le souffle et la beauté de la mise en scène parviennent à transcender : l’imagerie provinciale dont la calme ironie à la Norman Rockwell devient insensiblement stridente, les couleurs du chromo font émerger le cauchemar tapi derrière le conformisme, la réalité accouche de son incube tandis que le sacrifice s’accomplit. Du casting impeccable on retient en premier lieu la détresse et l’obstination de Shirley McLaine, toute petite chose fragile se battant pour faire triompher la passion dont elle l’objet – et victime absolue de la marche du destin.

Celui par qui le scandale arrive
7.8

Celui par qui le scandale arrive (1960)

Home from the Hill

2 h 30 min. Sortie : 5 mai 1961 (France). Drame, Aventure

Film de Vincente Minnelli

Thaddeus a mis 9/10.

Annotation :

Ce très grand mélodrame aux accents presque bibliques, gorgé de nœuds complexes, superpose ses couches de lecture avec une maîtrise impériale. Minnelli creuse les tourments et les destins d’une demi-douzaine de personnages en soignant l’ampleur dramatique d’un récit fait d’affrontements filiaux, d’héritage douloureux, de conflits générationnels. Des fils en souffrance y sont en butte à l’histoire de leurs parents, aliénés par leur milieu social, écartelés entre les ombres de leur passé, en proie à des passions contrariées et étouffantes. Impossible d’oublier la force tragique des protagonistes, le lyrisme opératique de la narration et l’expressivité des décors (marais jaunâtre aux vapeurs soufrées d’une chasse au sanglier hautement symbolique, salon rougeoyant du pater, dont le monde automnal esquisse une fausse sérénité…).
Top 10 Année 1960 :
http://lc.cx/BMf

Les Quatre Cavaliers de l'Apocalypse
7.3

Les Quatre Cavaliers de l'Apocalypse (1962)

The Four Horsemen of the Apocalypse

2 h 33 min. Sortie : 18 mars 1962 (France). Drame, Guerre

Film de Vincente Minnelli

Thaddeus a mis 6/10.

Annotation :

Les deux branches d’une famille libre et heureuse d’Amérique du Sud se déchirent alors que le cauchemar nazi propage son ombre en Europe : Minnelli rejoue les notes exacerbées de la tragédie familiale en opposant l’éden perdu d’un bonheur argentin aux sacrifices de la nécessité et de l’engagement, à l’heure où le monde bascule dans le chaos. Une fois de plus, le cinéaste affirme la prééminence des couleurs saturées, des situations signifiantes, des querelles intestines pour exprimer les déchirements et les aspirations brisées des protagonistes. Les décors s’entre-dévorent, une sourde tristesse naît de la fin d’un monde jadis harmonieux : les enjeux sont supérieurement articulés, mais l’inspiration moins féconde qu’auparavant, peut-être plus attendue, plus sage, plus prévisible.

Quinze jours ailleurs
7.1

Quinze jours ailleurs (1962)

Two Weeks in Another Town

1 h 47 min. Sortie : 26 juin 1963 (France). Drame

Film de Vincente Minnelli

Thaddeus a mis 6/10.

Annotation :

Avec ce méta-film-jumeau des "Ensorcelés", dont il reprend l’acteur, le sujet, une folle course en voiture comme point d’orgue et même un extrait exhibé en salle de projection, Minnelli raconte la déperdition d’hommes résignés à leur propre excentricité et à leur propre anachronisme. Le décor créateur s’est transféré d’Hollywood à Cinecittà, d’où il regarde son passé et réfléchit à son exil sur un mode à la fois citationnel et nostalgique. Le malaise psychologique y est patent, et l’on épouse la hantise d’un personnage en quête de résurrection dont l’angoisse est hurlée via un sentiment de crépuscule, des couleurs qui font semblant de raviver l’espoir mais très vite le déçoivent. Hélas, le développement convenu des enjeux et le schématisme des personnages féminins font un peu boiter l’entreprise.

Thaddeus

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