Cover Wang Qua'nan - Vus & Annotations

Wang Qua'nan - Vus & Annotations

Films vus : 3 - Annotations : 2

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3 films

créee il y a plus de 3 ans · modifiée il y a presque 2 ans

Le Mariage de Tuya
6.9

Le Mariage de Tuya (2007)

Tuya de hun shi

1 h 32 min. Sortie : 19 septembre 2007 (France). Drame

Film de Wang Quan'an

Annotation :

Seize années avant Ondög, Wang Qua’nan s’attardait déjà sur le milieu rural en Mongolie intérieur mais de façon moins abstraite et plus naturaliste dans sa réalisation. La région chinoise est bien connue pour être menacée par l’expansion industrielle faisant quitter les bergers de leurs habitats. Tuya fait partie de ce monde paysan, une femme téméraire face aux obstacles de la vie : son mari Bater est dans l’incapacité de travailler après un accident, elle se démène pour s’occuper de leurs moutons et de ses enfants mais doit trouver un nouveau mari pour l’aider à la tâche. Le film jongle alors entre le portrait du travail singulier de la bergère dans ces vastes étendues dépaysantes et les plusieurs romances des hommes qui la convoitent. Elle se retrouve dans un choix cornélien constant : être auprès de Bater et garder ses coutumes ou abandonner ce cadre rude pour s’évader vers la ville ? Un homme riche et seul ouvre ses bras et un voisin-berger hyperactif aussi, ainsi le film découle sobrement son récit, expose des histoires de sentiments dans une mise en scène minimaliste mais démontre surtout la difficulté quotidienne d’un mode de vie traditionnel en déclin pour une femme sublime.

Apart Together
6.9

Apart Together (2010)

Tuan Yuan

1 h 36 min. Sortie : 11 février 2010 (Chine). Drame

Film de Wang Quan'an

La Femme des steppes, le Flic et l'Œuf
6.2

La Femme des steppes, le Flic et l'Œuf (2019)

Öndög

1 h 40 min. Sortie : 19 août 2020 (France). Comédie dramatique, Thriller

Film de Wang Quan'an

Annotation :

Le titre VF à lui seul résume cet OVNI minimaliste à l’esthétique visuelle sidérante. Une perle qui nous projette hors du temps et de l’espace, dans les horizons infinis des steppes mongoles et la contemplation de cette drôle d’histoire d’une nuit d’amour entre un jeune policier qui doit surveiller un cadavre abandonné et une femme bergère. Wang Quan’nan recherche une sensation mutique où les silhouettes verticales des Hommes deviennent une ombre dans l’immensité élégiaque des paysages horizontaux. Les rares dialogues reflètent l’état d’âme de l’œuvre : une interrogation sur le poids du temps, la nature, l'illusion, les traces que l’on veut laisser (comme cet oeuf de dinosaure) et la puissance de la procréation. Des thèmes philosophiques forts qui contrastent avec la rudesse des lieux loin de la civilisation, de jour où le vent caresse la végétation, le soir avec ces crépuscules donnant des panoramas rosés et martiens, et de nuit dans l’obscurité où seul les flammes d’un feu de camp éclaire la braise sexuelle d’un moment. Un vertige sensitif sans repère marquant la solitude dans laquelle les êtres peuvent plonger mais qui sont toujours ramener par l’amour et la foi lumineuse d’une (re)naissance.
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Un bloc contemplatif aux frontières infinies où les silhouettes lointaines ne sont que le composant micro de l’immensité des terres mongoles. Voilà comment se compose l’établissement de cette œuvre hypnotisante mais elle est enrichie par un humanisme profond, une matière charnelle qui s’envoute avec les esprits de la nature et une puissance sensorielle tendre malgré la dureté de ces paysages grandioses. Minimaliste, ce film a besoin de peu pour exprimer la beauté lumineuse du temps et de la (pro)création.

Simon

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