38 Mini Westerns (avec des fantômes) par Julie_D

Un petit livre très joli mais dont les écueils ou plutôt les limites viennent étouffer les qualités et la poésie.

C'est qu'en fait de mini western, de fantômes ou même de récit, ce qui transparait de ce faux recueil, c'est d'abord son auteur, Mathias Malzieu. Son long board, le surf, les kinder surprises, sa scène et ses paroles de chansons, 38 mini-westerns ne raconte pas tant des histoires qu'il met en mots – souvent forts jolis certes – les obsessions de Malzieu, en un plaisir parfois trop égoïste pour être communicatif.

Certains textes ne communiquent absolument rien, et si d'autres sont plein de belles idées, rien ne semble vraiment abouti, rien en constitue en soi une histoire. A quelques exceptions près, les textes restent à l'état d'enchainement de phrases réussies mais incapables de constituer les fondations d'un récit ou d'une simple volonté de raconter quelque chose.

On y verra donc une ode au pur plaisir d'écrire, ou une forme d'exhibitionnisme littéraire selon l'humeur du moment et bien sûr, l'affection porté à Malzieu.

On cherchera en vain l'ambiance western promise par le titre. Quant aux fantômes, si ce livre est hanté, c'est par son auteur et par lui seul. L'éditeur ne s'y est d'ailleurs pas trompé : la 4ème de couverture ne fait pas une seule fois allusion au contenu, se contentant de déballer la liste des gouts de Matthias Malzieu.
Or « aimer Lewis Carrol, Tim Burton et Johnny Cash » n'a jamais été un raccourci pour « écrire comme eux ».

Alors en guise de livre, on se retrouve avec une sorte de « bonus », destinés uniquement aux 'fans' de Mathias, et on reste avec la désagréable impression qu'un parfait inconnu avec le même contenu n'aurait pas forcément trouvé d'éditeur.

38 mini western ressemble au final à un patchwork de trouvailles littéraires et de perles stylistiques qu'on aurait préféré enfilées en collier que juste jetées ça et là entre les pages d'un livre.
Un livre que son potentiel endormi rend terriblement frustrant.