Elio se remémore l’été de ses dix-sept ans, passé dans la maison familiale en Italie. Comme chaque été, ses parents accueillent un jeune étranger pour six semaines. Cette année-là, c’est Oliver, enseignant américain, qui est l’heureux élu. Immédiatement une relation particulière s’installe entre les deux jeunes hommes, entre froideur polie, indifférence et flirt timide, Elio décrit ses émotions à fleur de peau et son désir intense de cet homme.
Call me by your name est un roman magnifique de par son écriture poétique et sensuelle, son histoire d’amour touchante et le désir tangible qui filtre à travers les mots, les pages. Ce n’est pas une simple romance de vacances, c’est une histoire d’amour passionnelle, l’éveil à la sexualité d’un jeune homme qui se découvre une attirance pour une personne du même sexe, à une époque (les années 80) où l’homosexualité est encore tabou. S’il a parfois des mots très crus pour parler de leur expérience, ce n’est que pour mieux illustrer la passion qui le/les dévore.
André Aciman a par ailleurs su donner vie à des personnages réalistes, authentiques. Il est agréable de voir qu’à aucun moment il n’a cédé à la facilité et en a fait des personnages stéréotypés. Elio et Oliver sont juste deux hommes qui se découvrent une attirance mutuelle et tombent amoureux. Et de manière si belle et intense que ça en est tout simplement magnifique.
Mais Call me by your name est aussi un univers artistique riche (oserai-je dire élitiste) dans lequel les personnages évoluent avec la même aisance qu’un poisson nage dans l’océan. Musique, lecture, sculpture, histoire, l’art est omniprésent et s’imisse entre les personnages, les lie et leur offre de multiples occasions de rencontrer des intellectuels, des biens passants, des gens ouverts et bienveillants. Elio ayant grandi dans ce monde-là a la chance de bénéficier d’une grande confiance de la part de ses parents qui ne jugent pas et n’encouragent qu’à plus d’ouverture sur le monde. Doit-on en déduire que les intellectuels sont plus justes? Je me suis surprise à rêver d’un monde comme celui-ci, un monde dans lequel les hommes s’acceptent les uns les autres, dans lequel les gens s’écoutent, se parlent et se respectent.
Enfin on ne peut parler de Call me by your name sans parler de l’Italie. La description des paysages nous offre un aller simple sous le soleil italien. Entre une ballade au bord de mer et une baignade dans la piscine on prend plaisir à écouter les cigales stridulaient sur les grands pins, en sirotant un jus d’abricots fraichement cueillis dans le verger familial d’une main et en lisant un roman de l’autre.
Vous l’aurez compris, Call me by your name est un énorme coup de ❤. Lu d’une traite, ce roman m’a bouleversé. L’auteur réussit à nous faire ressentir les émois d’un premier amour avec une justesse touchante. Son récit est si parfaitement écrit qu’on en oublie complètement le fait que l’on parle de deux hommes et en cela on peut dire d’André Aciman est vraiment talentueux. Il gomme sans effort les cases dans laquelle la société nous enferme. C’est beau et ça fait du bien!
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