Alain Damasio aime, s'éclate à (ne vit que pour ?) jouer avec sa plume. Et moi je ne m'en lasse pas. Découvert avec "La Zone", devenu accro avec "La Horde", j'ai pris un plaisir incroyable à me faire balader d'univers en univers, sauter d'une page à l'autre, découvrir des nouveaux personnages et nouvelles règles - 10 fois - et être toujours impressionné par l'inventivité du fond et de la forme que ses histoires prouvaient offrir. Je pense qu'on ne peut même plus parler de quatrième mur tellement l'oeuvre de Damasio travaille à tous les niveaux et interpelle tous mes sens.

Ici, les histoires racontées ont toutes une personnalité propre et difficilement retransmissible, mais apportent toujours une poésie relativement unique à leur propos. J'ai ressenti presque comme une visite de confiserie de Damasio qui ravirait n'importe quel enfant gourmand, sans jamais me faire gaver avec, en apothéose, un pass VIP vers ma destination préférée (un petit tour à Alticcio ?).

Alors oui, j'en fais des caisses, oui, on pourra me classer dans les "fanboys" comme c'est relativement facile aujourd'hui, mais au delà de l'admiration pour l'artiste, c'est aussi le bonhomme que je trouve assez incroyable. Il vit dans son ère, cherche à la comprendre et même à la pousser en avant en s'appropriant bon nombre de sujets qui ne sont ni vraiment de la pure SF, ni non plus une simple contemplation de notre société. C'est peut être de l'anticipation mais on a souvent déjà un pied dedans. En fait ça ressemble plus à une prise de recul sur aujourd'hui sans être tout à fait une leçon sur demain. Je n'ai pas l'impression de lire un prophète, mais quelqu'un qui observe, essaye de décortiquer et de nous présenter un nouveau prisme d'observation. Ce que j'aime par dessus tout, c'est que ce point de vue me nourrit de manière unique sans s'imposer par dessus les autres.

Pour moi ce recueil fait partie de la complétude des talents que j'attribue à l'auteur et lui permet de s'exprimer encore mieux sur notre société moderne grâce à ses nombreux formats courts. Cependant, ça reste une vraie expérience complète et non pas dix tranches de littératures distinctes.

Damasio n'oublie jamais de penser avec une dimension de plus.
MonsieurCroque
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le 24 févr. 2014

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Tony Martin

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