Battle Royale
7.9
Battle Royale

livre de Kōshun Takami (1999)

On est en pleine uchronie (une autre "version" de notre monde), ce qui de fait justifie pleinement le label SF. La République de Grande Asie est en fait le Japon, devenu un régime totalitaire d’inspiration fasciste régi d’une main de fer par le Reichsführer (si j’ai bien tout compris ça a dû se produire dans les années 20). En passant j’adore les noms données aux deux Corée : la Semi République de Corée pour le Sud et la République Impopulaire et Dictatoriale de Corée pour le Nord.

La longue intro qui présente certains des élèves, encore ignorants de leur triste sort, peut être décourageante au vu des nombreux noms japonais mais d’un autre côté elle s’impose car c’est la dernière fois que Shûya porte un regard d’ado sur le monde qui l’entoure. Pour le lecteur occidental il peut paraître difficile de ne pas s’emmêler les pinceaux entre tous les personnages mais au final il n’en est rien, on identifie vite les personnages principaux et les relations qui lient les uns aux autres. Une fois passée l’intro on est plongé au coeur de l’action, le rythme imposé par l’auteur nous scotche irrémédiablement à son intrigue pleine de surprises, d’autant que ce rythme ne faiblira jamais… Par contre c’est à réserver à un public averti, c’est violent et gore, pas gratuitement, c’est juste imposé par la nature même de l’intrigue.

Qui plus est le style de l’auteur rend la lecture aisée, on avale les 864 pages (en version poche) sans s’en rendre compte. Les chapitres sont courts, percutants, et tous s’achèvent par le sinistre décompte des survivants, [Reste : n]. Si l’essentiel du bouquin se concentre sur le groupe de Shûya, les autres personnages ne sont pas pour autant oublié, certains développent leur propre stratégie de survie (soit en s’engageant pleinement dans le jeu, soit en cherchant à éviter l’affrontement). D’ailleurs ce n’est pas Shûya qui a la plus forte personnalité dans le récit, deux noms s’imposent : Kawada et Kiriyama (mais je vous en dirai pas plus).
amnezik666
10
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur.

Créée

le 25 sept. 2013

Critique lue 242 fois

amnezik666

Écrit par

Critique lue 242 fois

D'autres avis sur Battle Royale

Battle Royale
yavin
9

Instincts primaires

Les enfants sont formidables ! Cette maxime, Jacques Martin nous l'a répétée, micro à la main, sourire de vendeur de télé achat sur le visage pendant des années, lors de ces pénibles et interminables...

le 6 mai 2010

16 j'aime

Battle Royale
Yoth
10

« Eh bien, maintenant, laissez moi vous expliquer comment on joue, d'accord ? »

A peine les premières pages tournées, j'ai su que j'aurai besoin de papier. Et d'un stylo. Parce que même si la récurrence de certains finit par les rendre familiers, les noms et prénoms...

Par

le 5 nov. 2011

12 j'aime

Battle Royale
CatherineT
9

"Etes-vous prêt à tuer votre meilleur ami ?"

Cette question peut paraitre incongrue, voire cruelle pour certains. Comment penser, aujourd'hui dans notre société, à tuer une personne proche et amie de sang froid ? C'est pourtant la réflexion...

le 22 mars 2012

6 j'aime

Du même critique

L'Analphabète qui savait compter
amnezik666
9

Critique de L'Analphabète qui savait compter par amnezik666

Pour son second roman, après l’excellent Vieux Qui Ne Voulait Pas Fêter Son Anniversaire, le suédois Jonas Jonasson nous propose un nouveau périple totalement improbable, riche en surprises et...

le 5 nov. 2013

18 j'aime

1

Psycho Killer
amnezik666
9

Critique de Psycho Killer par amnezik666

Ceux qui ont lu Le Livre Sans Nom n’auront pas manqué de noter certaines similitudes, rassurez vous les quelques ressemblances s’arrêtent là, Psycho Killer bénéficie d’une intrigue qui lui est propre...

le 5 nov. 2013

11 j'aime

1

La France Orange mécanique
amnezik666
9

Critique de La France Orange mécanique par amnezik666

D’entrée de jeu on va clarifier les choses concernant ce bouquin, ce n’est pas un brûlot hautement subvertif et fascisant (à part peut être pour les amis de Godwin). Nier les faits c’est refuser...

le 26 avr. 2013

11 j'aime

2