Nous sommes en 1956 à Alger.


Le contexte est important, c’est la guerre. Fernand Iveton est ouvrier, indépendantiste et la main d’un attentat qui doit perturber le pays et revendiquer un certain nombre de droits bafoués. La bombe n’explose pas et ne provoque pour tous dégâts qu’une tête qui tombe.


Joseph Andras, jeune auteur autour duquel plane le mystère, revient sur les évènements et en déconstruit la narration, de l’interrogatoire à la sentence en passant par la détention et le procès. D’une plume directe et incisive, il dresse le portrait d’un homme qui servira d’exemple, un homme dont le nom se retrouve sur toutes les lèvres et en une des journaux. Défendu bec et ongles par un auteur acquis à sa cause et qui ne cherche jamais à s’en défendre, Fernand Iveton est présenté comme étant plus que le terroriste auquel il est réduit, comme étant avant tout un homme mu par une quête idéaliste et convaincu par une noble cause.


Si le roman a des comptes à rendre à la justice, son auteur à de toute évidence une dent contre le milieu littéraire. C’est peut-être pour ces raisons qu’il a su, dès son premier roman, taper si fort, tenir un discours engagé, soulever des problématiques actuelles et fournir un livre ayant le mérite d’être à la fois une prouesse stylistique et un travail richement documenté.


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TmbM
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le 23 nov. 2016

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