Terminaflop.

"Défaillances Systèmes" (All Systems Red) est le premier volume de la saga "Journal d'un AssaSynth", série de 5 novellas (pour le moment) multi-primée (prix Hugo, Nebula, Alex, Locus...). Il s'agit de récits de science-fiction écrits par Martha Wells, dont le premier volume est paru en 2018 si je ne dis pas de bêtises.
C'est un bouquin dont j'avais pas mal entendu parler auparavant, avec un rendu plutôt positif des différentes critiques lues ici ou là.

Bon...
J'avoue être un peu dubitatif, pour le coup.

On ne peut sérieusement pas dire que "Défaillances Systèmes" est un mauvais bouquin. C'est même, en vérité, un bon divertissement. On y suit la mission d'un androïde hybride censé protéger un groupe de scientifiques dans leur exploration d'une planète étrangère. La mission tourne rapidement au drame et plusieurs indices suggèrent que quelqu'un sabote la mission sur place... L'occasion pour l'androïde sénégat, un "SecUnit" s'autoproclamant Assasynth, d'user de son libre-arbitre et d'enfin choisir ses positions quant aux humains.

Tout se lit facilement, très facilement. Mais pourquoi donc?
Mais bien parce que "Défaillances systèmes" est l'équivalent littérature SF d'un film Marvel au cinéma de super-héros. On peut adorer ça, trouver le tout réconfortant, mais ça ne révolutionne rien. Aucune originalité dans ce récit: tout, tout, tout a été déjà vu (jusqu'au postulat de base: un androïde se découvrant une conscience, sérieusement?). Et si l'on passe cela, le récit ne fait pas d'effort pour enrichir son univers. Au contraire: le tout semble écrit pour être le plus minimaliste possible sans que ça paraisse une véritable moquerie.
Je tiens à préciser par ailleurs que je ne suis pas un grand lecteur de SF, pour que le tout me semble usé, il en faut...

Si vous avez lu mes anciennes critiques, vous pourriez trouver surprenant que critique un divertissement sur la seule idée qu'il "n'apporte rien". Ce genre de remarques m'énerve, habituellement, puisqu'un bon divertissement est une finalité à part entière. Le problème, ici, c'est l'avalanche de prix SF. Je ne comprends sincèrement pas le choix des jurés. Il y a quand même, dans le prétendu prestige de ces prix, une volonté de faire avancer le genre. Ou au moins de le revisiter selon une perspective unique et de transporter le lecteur. Ici, bof, franchement. J'ai envie de dire "ça passe", mais on est quand même pas sur du chefs-d'œuvre quoi.

Ma conclusion est donc bien simple: si vous cherchez un divertissement SF confortable et pas prise de tête, foncez. Si vous cherchez un récit original multi-primé, passez votre chemin.