Stephen King. Premier contact avec ce personnage contemporain mais d'ors et déjà illustre, semble-t-il, avec Dôme, un livre acheté avec une quatrième de couverture alléchante ainsi qu'un certain succès critique.
Mais j'ai quand même vite déchanté. Tout juste concèderai-je un aspect tourne-page qui fonctionne parfaitement bien, c'est résolument un livre qui se dévore, mais un livre qui se dévore n'est pas forcément un livre savoureux. C'est un peu comme un Big-Mac finalement. Les pubs mettent en appétit, on ingurgite ça goulument mais, finalement, on a toujours faim après.
L'analogie au Big Mac se poursuit même jusque dans l'écriture: ca se lit bien, mais c'est pauvre, très pauvre. C'est une constante dans les best sellers américains j'ai l'impression, à moins que je ne jouisse d'une incroyable pouasse. J'ai pensé un temps à un effet traduction, mais je doute que celle-ci aille jusqu'à rendre le tout parfaitement insipide. Et on ne peut pas accuser la traduction de rendre les dialogues souvent outrageusement téléphonés, d'ailleurs.
Pour le reste, la dénonciation au fascisme n'est pas bien originale, mais ça fait toujours un moyen pas cher de donner un fond à son œuvre.
Stephen ne devrait pas trop s'approcher de Camus ou de Barjavel qui ont respectivement fait la même chose en bien mieux et bien plus subtil avec la Peste ou Ravage, dont Dôme s'est visiblement beaucoup inspiré.
Mais bon, avoir Camus pour modèle pour écrire un livre, ça prouve quand même qu'on a sacrément bon goût.