Dracula
7.7
Dracula

livre de Bram Stoker (1897)

Sa réputation de classique de la littérature fantastique et sa dimension mythique m'ont incitée à lire Dracula. Je m'attendais à un livre inquiétant, trouble et surtout passionnant.

Bon. Je fus déçue.

La première partie, couvrant le voyage de Jonathan Harker dans les Carpates et son séjour dans le château de Dracula est plutôt bien menée, angoissante, voire terrifiante et laisse présager de belles choses pour la suite.
Malheureusement, dès le retour en Angleterre, le roman s'étire et s'étire et s'étire sur les états d'âme des personnages qui sont tous beaux, bons, courageux, gentils, purs voire puritains et doté d'une forte tendance à s'émouvoir sur eux-même (leur malheur, leur courage, leur grandeur d'âme...). Ils pleurent beaucoup, n'agissent pas tellement hormis pour commettre de grossières erreurs. Pour leur défense, Dracula étant par définition l'oeuvre qui a popularisé le mythe du vampire, la solution à l'équation morsure + besoin de sang + aversion à la lumière et à l'ail ne leur semble pas aussi évidente qu'à nous ; reste qu'on n'en éprouve pas moins une furieuse envie de les secouer en les contemplant se gratter la tête à se demander ce qui arrive à cette pauvre Lucy ou Madame Mina.
Van Helsing est le seul qui semble à peu près comprendre ce qui se passe, malgré tout ses réactions semble totalement illogiques et ont une fâcheuse tendance à mettre tous ses compagnons en danger. A commencer par sa manie de ne rien révéler aux autres, qui en auraient pourtant bien besoin.
Pour parfaire le tout, le groupe de gentils est gentiment misogyne (ils font tout gentiment), ce qui là encore les amène à agir à l'encontre de la logique et cause de graves dangers ("Toi, femme, pauvre créature sans défense et sans cervelle qui est la cible du Méchant, laisse-nous en discuter entre couilles, et retire-toi pour la nuit dans ta chambre isolée du reste de la maison, là où nul ne peut te voir ou t'entendre" - et il n'y en a pas un pour se dire que ça sent mauvais).

Bref tous ces gentils gentiment pleurnichards mais courageux, m'ont horripilée pendant toute la longue partie centrale du livre. J'avais bien envie, au final, que Dracula leur règle leur compte. La résolution de toutes ces angoisses et concertations est traitée en deux pages max, dans une fin expéditive et bâclée. Dire que je n'avais rien lâché en espérant un beau final explosif.

Alors voilà, j'ai un avis sévère, je pense que l'oeuvre devait être novatrice, choquante et terrifiante en son temps mais qu'à notre époque, où nous sommes tous biberonnés aux histoires de vampires, elle a pris un sale coup de vieux.
Marionelle
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le 23 juin 2013

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