Longtemps ce livre m'a fait de l'œil, avec sa couverture magnifique et son titre mystérieux, et longtemps j'ai repoussé sa lecture, par crainte de ne pas aimer. La quatrième de couverture parlait d'un roman mystique, à la lisière du songe, et j'avais le sentiment qu'il y avait une chance sur deux pour que j'y reste hermétique. J'avais peur que l'histoire ne soit trop nébuleuse, que la plume de l'auteur ne la rende trop ardue à suivre. Puis, j'ai réalisé qu'il avait obtenu le Prix Goncourt des lycéens et, même si ça ne veut rien dire en soi, le fait que des jeunes l’aient lu et aimé m’a aidé à me décider.
À ma plus grande surprise, je me suis totalement laissée envoûter par cette histoire, souvent cruelle, qui laisse planer le doute quant à la réalité d'une certaine magie – celle des contes et des légendes – et par la plume de Carole Martinez, que j'ai trouvée sublime. Il m'a semblé qu’elle rendait bien l'atmosphère de l'époque, sans être illisible comme je le craignais.
Cela dit, je pense qu’il s’agit d’un roman qu’on va soit aimer soit détester, et je comprends tout à fait que certains y soient réfractaires. Moi-même, je pense l'avoir lu au bon moment, et souvent, en lecture, tout est une question de timing. Il aurait très bien pu me tomber des mains si je l’avais lu à une autre période.
Avec le recul, je serai incapable de vous dire si j’ai véritablement aimé l’histoire en elle-même, son déroulement, son dénouement, ou non. Pour moi, sa lecture a plus été comme une expérience sensorielle, dans une ambiance étrange et irréelle, où la frontière entre le rêve et la réalité n’est pas très claire. Ce qui est sûr, c’est que j’ai aimé cette expérience-là !
Et si ça peut en intéresser certains, sachez que le roman est également disponible en livre audio, et d'après l'extrait que j'ai écouté sur Audible, la narration d'Isabelle Carré a juste l'air parfaite.
Rdv sur bleusakura.blogspot.be pour plus de critiques.