Exhumation
Exhumation

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Si vous aimez le suspense haletant, les rebondissements inattendus, les poursuites échevelées, le sang qui gicle jusque sur votre canapé, le super-héros à qui rien ne résiste… Allez voir ailleurs !
Si vous aimez l’ambiance, l’intrigue psychologique bien construite, la tranche de vie “comme si on y était”, l’enquêteur sympathique dont on aimerait être l’ami(e)… Alors, ce livre est pour vous !


Pour notre plus grand plaisir, il paraitrait que Jonathan et Jesse Kellerman signent, avec Exhumation, le premier opus d’une série en devenir qui met en scène un jeune officier du bureau du coroner de San Francisco, Clay Edison (A suivre).
Jonathan Kellerman est né en 1949 à New York. Il accomplit des études de psychologie à l'université de Californie et se spécialise en psychologie clinique pédiatrique. Deux ans après la publication de son premier roman Le Rameau brisé, couronné du prestigieux prix Edgar-Allan-Poe en 1986, il se consacre entièrement à l'écriture. Ses études et son activité professionnelle lui servent de cadre pour l'écriture de ses romans. Exhumation est écrit à quatre mains avec son fils Jesse Kellerman, né en 1978, également auteur de romans policiers, il a étudié la psychologie à l'université de Harvard et l'écriture à Brandeis. D’ailleurs, l’écriture est une affaire de famille puisque Jonathan est l’époux de Faye Kellerman, auteur de plus de 30 romans, dont un co-écrit avec leur fille Aliza…


Exhumation conduit le lecteur de San Francisco à Berkeley, à Oakland, des ruelles sombres aux quartiers résidentiels, avec pour point de départ une mort ordinaire qui aura pour effet de ré-ouvrir une vieille enquête, sans lien apparent avec ce nouveau dossier presque classé par avance.
Quand Clay Edison se rend au domicile de Walter Rennert mort a priori de cause naturelle, il est tout de suite interpelé par la fille du défunt, Tatiana, qui ne croit pas à l’évidence et aux premières conclusions. Attiré par la jeune femme et bien que sa hiérarchie qui lui commande de laisser tomber, Edison va donc commencer à enquêter, tout en se posant des questions sur son rôle : « En un peu plus de six années dans ce boulot, je n’avais jamais remis en cause son utilité. Je prenais le mauvais avec le bon parce que ce que je faisais était, avant tout, nécessaire. […] Mais là, je me sentais repoussé dans les limites de mes fonctions et j’eus soudain une terrible prémonition... »
On ne pourra manquer de comparer le personnage de Clay Edison avec Myron Bolitar le héros d’Harlan Coben. Comme Myron, Clay est une sorte de boy-scout sportif courageux à la personnalité attachante, avec ses affres familiales, son historique d’espoir déçu du basket-ball universitaire et son flair de détective en uniforme de CSI.
Il s’agit d’une histoire où les auteurs, père et fils, nous invitent à suivre leur héros dans sa profession autant que dans sa vie privée. Sans précipitation mais avec obstination, explorant soigneusement détails et hypothèses, Clay Edison mène l’enquête sur un dossier enterré, qui ne fut pas sans conséquences pour les protagonistes d’alors. En parallèle, est évoqué le quotidien du bureau du coroner avec ses collègues, et l’évolution de la relation entre Clay et Tatiana Rennert avec, parfois un réalisme frappant. Je citerai en particulier cette scène, pour ne pas dire cette “engueulade”, entre Clay et Tatiana où celle-ci, sous l’emprise de l’alcool et du cannabis ordonne au policier d’abandonner son enquête. J’ai trouvé le dialogue d’une vérité rare. J’étais un témoin impuissant, c’était la vraie vie, d’une authenticité exceptionnelle.
De nombreux détails, parfois, brouillent les pistes – un amour de jeunesse qui s’invite de manière incongrue, des relations de travail élevées au rang de comparses, donc d’éléments dispensables, d’improbables détails du quotidien qui ne servent pas la narration – mais qui donnent au roman une ambiance de vérité qui fait que par moment on s’y laisse prendre et on oublie qu’il s’agit d’une fiction. Pour exemple, cette petite fête presque improvisée à l’occasion de la promotion d’un collègue provoquant rires et plaisanteries : « Se dépêcher de vivre, parce qu’à tout moment un appel pouvait tomber. Les morts ne se gênent pas. »
Des investigations "tranquilles" ? Certes, pas d’hémoglobine, pas de fusillades intempestives, mais ça n’interdit pas, en filigrane, un suspense, sans tension éprouvante, mais avec de nombreuses questions à démêler pour approcher de la vérité, malgré l’absence du principal suspect dont la psyché est la clé du roman. Une intrigue prenante et bien construite qui tient le lecteur jusqu’à la dernière page.
Avec des auteurs diplômés en psychologie, gageons que les futurs épisodes de la série seront du même “tonneau” ! A suivre...

Philou33
9
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le 5 avr. 2019

Critique lue 80 fois

Philou33

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