En générale, les critiques sont plus sévères sur la 2e partie du cycle Fondation. Moi, je suis plus doux avec elle.
Effectivement, le schéma narratif est différent, même si l'écriture n'a pas trop changée. L'histoire du plan Seldon est carrément mise de côté et on s'intéresse à quatre factions différentes en même temps : Trevize le personnage principal, la Fédération de la Fondation, la 2 Fondation et une quatrième entité mystérieuse.
Cela dit, je trouve justement que ça fait du bien de changer un peu de mode car dans la trilogie de départ, on a le droit à des récits découpés en nouvelles d'un côté (Seldon, Hardin, Mallow) et à des récits découpés tout court (le Mulet entre deux tomes), sans vraiment ces formes différentes aient de lien. Ici on a droit à un récit plus cohérent dans son rythme et son schéma narratif, plus classique aussi, ce qui me va très bien.
Si les péripéties des personnages sont souvent assez soft et les rebondissements pas forcément grandioses, l'intrigue arrive quand même à créer un certain suspens qui ira s'intensifiant, principalement grâce aux objectifs divergents des protagonistes, eux-même se rapprochant petit à petit les uns des autres. C'est à mon avis le point fort de ce tome.
Malheureusement, l'ensemble nous mènera à une scène finale assez ratée. Il n'y a pas d'action à proprement parlé car une fois de plus Asimov reprend sa méthode habituelle pour faire réagir ses personnages : de longs dialogues où chacun tente de faire ployer l'autre sous ses arguments. Ici, les personnages se parlent tous par télépathie, tous est dans l'esprit, et particulièrement celui de Trévize qui d'ailleurs fera un choix qu'il ne comprendra pas lui-même, prétexte au tome suivant.
Le dénouement est donc plutôt nul.
Cela dit, ne serait-ce que pour sa structure narrative plus conventionnelle qui dessert correctement le récit (ni plus ni moins en fait), je lui donne un point de plus qu'à la trilogie de départ.