Je dois à la Comtesse de Ségur de m'avoir donné le goût de la lecture. Entre mes dix et douze ans, j'ai dévoré la quasi totalité de ses vingt romans, reproduisant leurs histoires d'enfants avec mes Playmobils et ma maison de poupée (et en écrivant cela, je me rends compte que les enfants de cet âge ne jouent peut-être déjà plus à ces jeux aujourd'hui... #coupdevieux).


"François le bossu" est l'un des rares romans a être passé au travers de ma passion naissante pour les récits de fillettes en jupons et de garçons en costume marin. Adulte, j'ai voulu m'y replonger avec le vague espoir d'y retrouver un peu du charme suranné qui m'avait séduite enfant.


Evidement, il fallait m'y attendre, mon regard sur l'œuvre de la Comtesse de Ségur ne peut plus être le même et même en remettant les choses dans leur contexte et en tenant compte des "autres temps, autres mœurs", je dois reconnaître que cet opus m'a semblé particulièrement niais. Ne pensez pas qu'un usant de ce terme péjoratif, je renie mon attachement à l'auteure mais force m'est de constater que les personnages archétypaux et la narration sans surprise et très moralisatrice n'ont pas su maintenir mon intérêt.


Par contre, ce qui me plaisait déjà enfant et ce que j'ai retrouvé avec bonheur, c'est la narration très verbale, quasi théâtralisée, avec des dialogues omniprésents et, sur la forme, ne manquent vraiment plus que les didascalies.


"François le bossu" est un conte moral qui ne contient pas autant d'aventures que "Les malheurs de Sophie" ou "Un bon petit diable" mais cible tout particulièrement l'injustice sociale et les moqueries touchant les personnes différentes, ici un enfant malformé. Tout cela est très louable et amené avec franchise mais... comme j'ai amèrement regretté qu'à la fin de Shrek les scénaristes gâchent tout leur travail en transformant à la dernière minute la princesse en monstre, prouvant par là que pour être amoureux deux êtres devaient finalement être semblables l'un à l'autre, j'ai regretté que la Comtesse de Ségur redresse le dos de François à l'issue du récit alors que la petite Christine, à l'instar de Fiona, aimait son ami pour ce qu'il était, tout difforme fût-il. Dans un cas comme dans l'autre, la morale de l'histoire aurait été bien plus puissante en prouvant qu'on pouvait sincèrement s'aimer malgré ses différences, ou justement grâce à elles.

Gwen21
5
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Avant 2007, 2020, Challenge XIXème siècle 2020, Challenge RIQUIQUI 2020 et Challenge des 50 objets 2020/2021

Créée

le 20 sept. 2020

Critique lue 72 fois

3 j'aime

2 commentaires

Gwen21

Écrit par

Critique lue 72 fois

3
2

D'autres avis sur François le bossu

François le bossu
Gwen21
5

Critique de François le bossu par Gwen21

Je dois à la Comtesse de Ségur de m'avoir donné le goût de la lecture. Entre mes dix et douze ans, j'ai dévoré la quasi totalité de ses vingt romans, reproduisant leurs histoires d'enfants avec mes...

le 20 sept. 2020

3 j'aime

2

Du même critique

La Horde du contrevent
Gwen21
3

Critique de La Horde du contrevent par Gwen21

Comme je déteste interrompre une lecture avant le dénouement, c'est forcément un peu avec la mort dans l'âme que j'abandonne celle de "La Horde du Contrevent" à la page 491 (sur 701). Pourquoi...

le 1 janv. 2014

63 j'aime

24

La Nuit des temps
Gwen21
10

Critique de La Nuit des temps par Gwen21

Je viens d'achever la lecture de ce petit livre qu'on me décrivait comme l'un des dix livres de science-fiction à lire dans sa vie sous peine de mourir idiot. Je viens d'achever la lecture de ce...

le 15 sept. 2013

52 j'aime

10

La Disparition de Stephanie Mailer
Gwen21
1

Critique de La Disparition de Stephanie Mailer par Gwen21

Jusqu'à présent, de Joël Dicker, je ne connaissais rien ou plutôt pas grand chose, c'est-à-dire le nom de son premier roman "La vérité sur l'affaire Harry Quebert". Depuis cette parution...

le 22 mai 2018

31 j'aime

8