Alors là, tout simplement, et sans aucune originalité, chef-d’œuvre! Voilà un roman, le premier de l'auteur, qui marque l'esprit et exalte la fibre rôliste qui est en nous! Auteur d'ailleurs qui est également à l'origine de Te deum pour un massacre, magnifique jeu de rôles historique dans la France des guerres de religions.
Cela faisait un petit moment que l'on me parlait de ce roman, en me garantissant sa qualité. C'est simple, un de mes joueurs m'avait même affirmé vouloir me rembourser si jamais le recueil ne me plaisait pas! Bon, avec Gagner la guerre, dés les premières pages, j'ai été transporté dans cet univers de cape et d'épée/ fantasy, avec ses nations si semblables aux nôtres, mais combinant des aspects se mélangeant à la perfection, avec cette infime touche de fantasy, pourtant ancrée en profondeur dans l'Histoire de ce monde, et au cœur de l'intrigue.
Bien évidemment, ce qui donne tous le sel à ce récit, ce sont les personnages, et en particulier Benvenuto Gesufal, anti-héros/ grosse pourriture, que l'on suit avec fascination à travers les méandres de la grande métropole de Ciudalia, sorte de Venise de la renaissance mâtinée de Rome antique, comme à travers les contrées avoisinantes. Le style d'écriture est dynamique, avec seulement quelques petites longueurs, et parfois la nécessité de s'armer d'un dictionnaire de médiéviste pour savourer les riches descriptions. Les combats sont nombreux, sanguinolent, mortels, on ressent presque les coups vicieux du "héros", on savoure son humour noir et sa vision désabusée de la société dans laquelle il est un prédateur impitoyable, conscient cependant de ne pas être au sommet de la chaîne alimentaire.
Voici une œuvre très dynamique, qui nous plonge immédiatement dans un univers d'intrigues complexes, de relations douteuses, et de trahisons sans fin. La patte rôliste est clairement apposée sur cette œuvre pour laquelle on ne peut qu'espérer une suite!