Gagner la guerre par Lune
Ce roman fait suite à une nouvelle du recueil Juana Vera. Il est fortement conseillé de l'avoir lue avant, ne serait-ce que pour savoir si vous allez apprécier ce roman, où on suit le même héros dans la suite de ses aventures.
Benvenuto est un assassin, un salopard qui se met au service d'un politicien et de ses plans machiavéliques pour obtenir et conserver le pouvoir à Ciudalia, ville portuaire qui constitue presque un personnage à part entière. Vous vous en doutez, tout ne va pas se passer comme prévu.
Il y a des meurtres, il y a de la bagarre, qu'elle soit belle et noble en salle d'armes ou sale et alcoolisée dans un bouge. Il y a des traîtres, de la manipulation, et même de la sorcellerie. Tout est bon pour gagner la guerre.
Je mets une bonne note car le style est percutant, le langage soutenu, le rythme sans faiblesse, les personnages intéressants et l'intrigue passionnante.
Mais j'aimerai parler de deux points spécifiques pour mettre en garde ceux qui y seraient sensibles :
- la place des femmes est réduite à des rôles secondaires, dans des archétypes vus et revus : la petite peste séductrice et manipulatrice, la sorcière puissante. C'est un peu pénible à la longue de ne voir que ce genre de personnages, surtout que le héros a une vision des femmes très limitée (il considère même sa mère comme une prostituée), ça aurait été chouette que quelque chose dans l'histoire vienne contrebalancer ça.
- la violence est partout, souvent gratuite, parfois justifiée par des calculs politiciens, évidemment dénués de sens moral. On voit mourir ou souffrir physiquement pas mal de monde, à commencer par Benvenuto. Et croyez-moi, c'est tellement bien décrit qu'on sentirait presque l'odeur du sang et nos dents se déchausser. Il y a également un viol, personnellement j'ai failli arrêter là ma lecture. J'ai continué mais je peux vous dire que ça m'a gâché une partie de la lecture, étant extrêmement fâchée contre le personnage violeur.