J'irai cracher sur vos tombes est un roman policier/érotique paru en 1946 , et écrit par Boris Vian. Ecrivain , mais aussi jazzman , scénariste et ingénieur , cet artiste complet ,Français, est à (re)découvrir d'un point de vue musicale d'une part , puis littéraire par la suite. Car , même si certains collégiens Français se sont vus , en fin troisième , être asséné de la lecture obligatoire de son Écume des jours , Vian demeure un artiste intéressant-surtout lorsqu'il nous ponds un OVNI comme J'irai cracher sur vos tombes.
A l'origine , à ce que j'ai cru comprendre , ce roman était un simple pari. Vian le contracta avec son éditeur qui le mit au défi d'écrire une oeuvre dans la veine des hard boiled , ces romans noirs teinté d'un érotisme et d'une intrigue mêlant à la sauvagerie de l’âme humaine , parfois , un discours politique.
Vian écrira donc sous le pseudonyme de Vernon Sullivan ce roman ci , et se verra collé aux miches un procès retentissant , en plus d'une interdiction de publication.
Etait-ce justifié ? On peut se dire , qu’après tout , ce qui était condamnable en 1946 ne l'est plus aujourd'hui...Et pourtant. Ce roman est une beigne dans la poire , d'une part parce qu'il dépasse largement n'importe quelle attente possible sur ce qui est ignoble à lire , et d'autre part parce qu'il vous magnétise. Le personnage central , ce Lee Anderson , est ce que l'on pourrait considérer comme un bien bel e****é , passant son temps libre entre les cuisses des jeunes femmes de la bourgade du sud des Etats-Unis où il vient de débarquer comme un cheveu , blond , sur la soupe. Et quand je dis jeune , c'est par moment un euphémisme : on est témoins d'actes de pédophilie. De la vrais pédophilie , cru et décomplexé au possible. A cela s'ajoute des rasades incessantes d'alcools , des scènes de baises interminables , ainsi qu'un peu de meurtre sanglant pour enrober le tout.
Les trentes premieres pages vous mettent au parfum , et c'est un bon indicateur pour savoir si vous vous enfoncerez plus en avant , ou si vous virerez ce bouquin. Vian écrit néanmoins trop bien pour tout abandonner d'un bloc , et ce malgré les nausées qu'il m'aura provoqué.
Bien écrit. Bien rythmée. Et pervers comme peu de livres ne l'on jamais été. Faites votre choix à présent.