L'énigme de la Chambre 622 est bien un livre signé Joël Dicker.
Livre à rallonges, pas de style, utilisation totalement excessive des allers-retours entre présent et passé, cliffhanger à chaque fin de chapitre, intrigue poussive et twist(s) (presque) ridicule(s).
On se demande si l'auteur est payé à la page ou s'il considère lui-même comme un échec de boucler son livre en moins de 500 pages.
On se retrouve donc face à un pavé de près de 600 pages dont le contenu, au final, ne le justifie en aucune manière.
Tout comme La vérité sur l'affaire Harry Québert, L'énigme de la Chambre 622 se prête bien à une lecture de vacances. Certes ce n'est peut-être pas l'affirmation la plus élogieuse que l'on peut faire à un roman mais cela relève tout de même l'aspect divertissant de l’œuvre où quelques chapitres restent un plaisir à lire.
De même les personnages, surtout les principaux, sont plutôt réussis.
Cependant, comme mentionné plus haut, si l'auteur avait réussi auparavant à jongler correctement dans ses précédentes intrigues entre présent et passé, dans L'énigme de la Chambre 622, on subit un réel purgatoire. L'intrigue déjà poussive, est systématiquement interrompue dans son élan lorsqu'un chapitre commence à mettre du rythme à la narration. Ne suivent alors que frustration et agacement à l’excitation d'en connaître davantage au terme d'un chapitre réussit.
En étant beaucoup plus concis dans sa narration Joël Dicker aurait pu aboutir à un bon roman de vacances.
Les quelques bonnes idées ne sauvent non plus l'absence totale de style qui donne tord à l'idée que je me fais du mot Écrivain, avec un E majuscule. Terme auquel se définit pourtant l'auteur lui-même et ce tout au long du livre en se faisant appeler subtilement l’Écrivain, avec ce E majuscule. D'ailleurs tous les personnages que celui-ci rencontre, tout du long du livre également, le reconnaissent immédiatement, asseyant lui-même d'une autre manière son statut d’Écrivain avec un E majuscule.
Mais dans un livre de travestissement, on ne peut en tenir rigueur à l'écrivain.