La Belle Sauvage peut tout à fait être lu sans pré-requis ! On rentre facilement dans l’univers de Philip Pullman.


Cette trilogie se passe dans le monde de Lyra, monde parallèle au nôtre, où les êtres humains voient une partie de leur âme incarnée par un animal : le daemon.


Alors bien entendu, nous retrouvons (avec plaisir) quelques personnages issus de la première trilogie ; citons Lord Asriel, Marisa Coulter, le leader des gitans, Farder Coram et surtout Lyra. Et la mystérieuse Poussière… Un phénomène mystérieux nous venant des cieux.


Et puis dans ce tome on retrouve des personnages dotés de pouvoirs magiques et l’aléthiomètre sorte de boussole qui peut livrer des prédictions à ceux qui savent décrypter ses symboles.


Les nouveaux héros – en tout cas héros de ce tome 1- sont à nouveaux des adolescents (ou pré-ados.)
Malcom Polstead est débrouillard, intelligent, courageux, il est très attachant. Alice (en référence à « Alice au Pays des merveilles ») est plus âgée, plus méfiante, plus « revêche »… tout comme Malcom, on l’appréciera de plus en plus au fur et à mesure.


Le jeune Malcolm et Alice deviennent les protecteurs de Lyra Belacqua, alors âgée de six mois après de terribles inondations. Aidés par une spécialiste de l’aléthiomètre Hannah Relf, Malcom et Alice combattent les agents de la Court Constitutionnelle et en particulier un terrible adversaire : Gérard de Bonneville, savant charmant, mais aussi meurtrier condamné pour abus sexuels. Les deux enfants doivent aussi survivre au déluge, embarqués sur un frêle esquif : « La Belle Sauvage ».


Pullman décrit un monde assez terrifiant, mais proche du notre, où l’on incite à la délation, et où on est prêts à sacrifier des enfants, où l’intégrisme religieux règne, sans parler de menaces surnaturelles ou de catastrophes météorologiques…


Il y aurait beaucoup à analyser en matière de références littéraires, bibliques, scientifiques et culturelles. Le livre est touffu, et je dirais qu’il y a quelques longueurs, un peu comme dans L’Odyssée de Pi, certaines descriptions des souffrances des héros sur la barque semblent un peu longues, mais on est tellement pris dans la lecture, et par les bonnes ou mauvaises rencontres des héros, qu’on passe outre, d’autant plus que ces descriptions sont tout à fait crédibles.


Coté chronologie, cette nouvelle trilogie commence avant le tome 1 de la première trilogie : « Les Royaumes du Nord » ; Lyra est un bébé de 6 mois. La trilogie dite de « la Poussière » prendra fin près d’une décennie après Le Miroir d’ambre : Lyra sera donc adulte. On peut donc dire que la nouvelle trilogie est parallèle à la première.


Au final, je dirais que « LA BELLE SAUVAGE » est une belle aventure, une lecture aussi belle que sa couverture. Voilà de la lecture de la littérature « jeunesse » d’excellente qualité bourrée de références, de magie mais aussi de suspense et de cruauté. Car Pullman n’exclut pas la cruauté dans son texte, tout comme Dickens… je salue également le travail de traduction de Jean Esch, qui avait déjà traduit dans la langue de Molière la prose pullmanienne.
Bref, cela valait le coup d’attendre 17 ans, et vivement la suite !
Retrouvez mon avis complet sur le blog ainsi qu'une petite introduction à l'univers de Pullman (livres et film) - > http://www.legenoudeclaire.com/2017/11/16/la-belle-sauvage-roman-de-philip-pullman/

clairefayau
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le 11 janv. 2018

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