Après la lecture en demi-teintes de "La machine à explorer le temps", j'ai voulu réitérer l'expérience Wells avec l'un de ses autres grands romans, "La guerre des mondes". Bien m'en a pris, j'ai été plus immergée dans le récit que précédemment.


Le narrateur, que l'on devine écrivain et philosophe, très attentif aux sciences au sens large et aux technologies émergentes, se trouve être le témoin d'un événement pour le moins sensationnel : l'invasion de l'Angleterre par... les Martiens ! Il nous entraîne à sa suite dans la découverte de l'OVNI échoué à quelques encablures de Londres, et tout comme lui, on se demande si ce qui va s'extraire de la "soucoupe volante" est humain, inhumain, bienveillant ou malveillant.


Ce que j'ai le plus apprécié, c'est l’instantanéité de la narration. Ici, le lecteur n'anticipe pas ce qui va arriver (sauf dans le cas d'une relecture) et c'est avec les yeux du narrateur qu'il va de découverte en découverte, à son rythme, et c'est avec ses sentiments qu'il ressent les situations et l'action. De là, une tension et un suspense bienvenus pour stimuler mon intérêt pour un roman de science-fiction qui commence pourtant à dater.


Et voici la seconde chose que j'ai particulièrement appréciée (à me demander pourquoi je ne l'ai pas plus goûtée avec "La machine à explorer le temps", logique quand tu nous tiens...), l'aspect clairement précurseur de ce type de roman. Pendant toute ma lecture, j'ai fait l'effort de me transporter en imagination en 1898, année de parution de "La guerre des mondes", essayant de lire le roman avec les yeux d'un lecteur de cette période charnière que constituent les années 1880-1920 pour tout ce qui touche au progrès technologique, à la connaissance astronomique et aux découvertes scientifiques. J'imagine sans peine l'étonnement et/ou l'effroi d'un tel lecteur devant le spectacle d'une des premières dystopies de la littérature.


Malgré ces points positifs, mon ressenti reste assez loin de l'emballement passionné et là, je crois bien savoir pourquoi. Je ne parviens jamais en effet à m'attacher à un personnage dont j'ignore le nom et sur lequel l'auteur donne très peu d'informations personnelles. Dans ces cas-là, comme ici, je me sens toujours un peu "en dehors" du récit, je n'arrive pas à complètement m'en imprégner. C'est ce point qui me freinera sans doute à lire "L'homme invisible", le troisième célèbre roman de l'auteur.

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le 23 oct. 2017

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Gwen21

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