La 34 ! Au bout !

Typiquement le genre de bouquin qui me fait reconsidérer l'idée d'écrire un jour à nouveau, sachant qu'un chef d'oeuvre de narration comme celui-ci me placera irrémédiablement en bas de l'échelle, limite honteux de proposer mes pages à des lecteurs qui feraient mieux de lire cet ouvrage.

Je passe sur le vent qui tient le rôle central dans ce récit, de peur de dénaturer ce que l'auteur aura décrit en 700 pages. Non, sérieusement, il serait vain de tenter de réduire la place du vent dans une si petite critique quand on a eu l'impression de s'étouffer dans son souffle à chaque page.

Une histoire prenante vécue à travers 20 narrateurs au profils radicalement différents les uns des autres, tant dans leur approche de leur quête commune que dans leur phrasé ou leur comportement.
Certains sont si bien décrits qu'on ne serait pas surpris de les rencontrer tant ils sortent du papier pour vous bousculer ou vous épater de part leur densité, leur consistance (Golgoth bien sûr, mais aussi Caracole, Erg, Arval, Aoi, Larco...).

Un univers original (comme dans "jamais vu avant") qui a généré tonnes de vocables liés. On en vient parfois à se demander, tant la maîtrise du français de l'auteur décoiffe, si les mots sont inventés ou non ni à quel moment on quitte notre langue pour s'enfoncer plus encore dans l'imagination de l'auteur.

On s'étonne au début de certains retournements ou de démonstration de force, d'agilité dans l'air avant de faire le rapprochement avec une horde qui vit dans le vent depuis son plus jeune âge et qui n'a que cet adversaire à combattre.

La lecture de ce roman est très forte, imprégnée d'émotions, de tensions que l'auteur sait partager grâce à ses descriptions plus que vivantes, à un champ lexical savamment distillé et une ambiance qui vous prend rapidement sans plus vous lâcher.

Je vois que sur Wikipedia on parle d'un CD fourni avec le livre originalement... bah, ça doit bien pouvoir se trouver sur le net. ;)

Idem, un film serait prévu apparemment : http://sens.sc/14UEgLx
A voir ce que ça peut donner, surtout quand une histoire est autant basée sur la narration, la ponctuation et les mots.

TL;DR : la Horde du Contrevent est à lire !


/!\ Gros Spoiler /!\
Non vraiment, je spoile dur.
Si vous comptez lire le livre, je ne saurai que trop vous recommander de vous arrêter là.



Il est néanmoins un léger défaut à ce livre, qu'est sa fin que l'on peut prévoir d'une certaine façon. On s'y attend puis plus on approche de la dernière page, plus on se dit que, non, finalement c'est pas si mal de ne pas avoir... argh ! L'auteur le fait quand même ! Nooon !
Je crois que c'est surtout le fait que l'on m'ait déconseillé le bouquin en me disant justement que la fin était prévisible qui m'a un peu sapé la lecture, attendant trop souvent de glaner les indices l'annonçant.
Seul regret de ma lecture en somme, d'avoir été prévenu d'un twist qui en devient alors évident.

En fait j'aurai préféré une fin ouverte, voir Sov descendre sur son câble sans savoir s'il atterrirait à Aberlaas ou s'il venait de perdre contre son 9ème vent.


/!\ Fin des spoilers /!\
(pour éviter de les lire par mégarde)