J'ai abordé la lecture de cette oeuvre avec pas mal de circonspection, car je savais qu'elle était au panthéon de la lecture de l'imaginaire, et j'avais peur de passer à côté. Loupé, j'ai adoré. Je suis assez sensible aux auteurs qui sont des conteurs hors-pair, et là que dire d'Alain Damasio... Autant sur le fond que sur la forme, ce livre est une oeuvre magistrale. Sur la forme, c'est une superbe polyphonie de plus d'une vingtaine de personnages, chacun avec sa verve, son caractère, sa façon de parler. Certains sont plus présents que d'autres mais quel tour de force !
Et que dire de cet autre tour de force de faire entrer le lecteur dans l'histoire d'un groupe, de cette horde, avec un vécu de plus de vingt ans et donc d'avoir choisi de ne pas emprunter ce chemin souvent emprunter d'accompagner le lecteur en même temps que les personnages se rencontrent. Ici on se sent comme un invité dans une histoire qui s'est faite sans nous, il faut sacrément être bon pour réussir ça, mal fait c'est casse-gueule.
Et sur le fond, quel monde on se voit proposé, là ou le vent est tout, une ressource, un obstacle, une manière de penser, une sipritualité, le monde. Et encore une fois cette forme d'écriture qui détourne les mots connus pour les adpater à ce monde de vent, c'est assez magnifique. On ne peut que mesurer le travail assez titanesque que doit représenter l'écriture aussi magistrale d'une telle oeuvre.
Merci Monsieur !