La Horde du contrevent par Akami
Je n'aime pas la Fantasy.
On me demandera pourquoi, en ce cas, avoir lu le chef d'oeuvre de Damasio - livre que j'attendais comme un nouvel Ubik, peut-être un Seigneur des Anneaux plus percutant.
Je répondrai que c'est cet ouvrage qui m'a permis de me rendre compte de mon aversion.
Que l'on s'attelle avec une telle rigueur, un tel acharnement à créer un univers, ses règles physiques et ses valeurs morales m'a paru un exercice fondamentalement déprimant.
Quand je ne butais pas sur des coquilles rendant certaines phrases insensées, comme si l'on utilisait des cadavres parmi les pierres des citadelles, l'écriture était plaisante, parfois drôle, plus rarement entraînante.
Parmi les sources du gêne, il y a ces références à notre Monde, à Eluard ou César, Nietzsche diront certains, toutes injustifiées, impertinentes, contrariantes. Je pourrais accuser un manque de sensibilité, je devrais peut-être accepter les mystères et subtilités d'un univers qui n'a pas à se révéler... Je suis un pragmatique. Le livre me fait m'interroger et je n'aime pas qu'il ne réponde pas à des questions qu'il me fait me poser.
Ca me conduit à une de ces interrogations : Qu'est-ce que Caracole ? Le fait de passer d'un point de vue à l'autre était idéale pour capter les pensées d'Orochi au moment où l'on peut l'apprendre et, si l'on a des pistes, j'aurais voulu comprendre quelques événements inexpliqués alors que d'autres dont je me contrefichais s'éternisaient sur des pavés pédagogiques.
En fin de livre, j'obtiens une fin attendue qui peine par son manque d'imagination, une connaissance inutile sur un univers dont je n'entendrai plus jamais parler qui n'a pas vraiment d'emprise ou d'enseignement sur des notions humaines.
La fantasy, c'était mieux avant. Quand j'aimais et que ça se limitait à quatre ou cinq auteurs.