C'est en errant sur les sites de science-fiction que je suis tombée sur ce livre. J'ai décidé de l'acheter sur un coup de tête, avide de découvrir un nouvel auteur dans un domaine que j'affectionne particulièrement. Il faut dire qu'après Franck Herbert, très peu d'auteurs de SF trouvent grâce à mes yeux, et ne me parlez surtout pas de son fils !
Bref, je lis ce livre et je prends une énorme claque ! Certains savent que j'écris à temps perdu, de la SF essentiellement, mais là, je tiens un OVNI entre les mains.
D'aucuns vous vendront le livre par sa pagination originale, oui, c'est vrai mais c'est loin d'être l'essentiel. Alain Damasio n'écrit pas. Il compose. Son récit n'est pas une histoire, c'est un long poème en prose, un slam de 600 et quelques pages. Les mots dansent, les mots frappent, les mots sonnent, les mots flottent, les mots de Damasio sont doués d'une vie propre ! Les mots, que dis-je, la syntaxe, le vocabulaire, la ponctuation, nous entraîne de l'avant, à contrevent de tout ce que j'ai pu lire auparavant.
Je n'ai qu'une seule et accablante critique à vous faire, Monsieur Damasio : votre livre m'a autant emballé qu'il a sérieusement remis en question ma propre écriture. Qui suis-je pour prétendre être écrivain alors que je ne fais que raconter ? Mes mots ne s'envolent pas. Mes mots manquent de relief. Et je comprends certaines critiques qui vous catégorisent comme "prétentieux, s'écoutant parler...". La tentation est grande de vous machiavéliser !
J'ai beaucoup relativisé depuis la lecture de la Horde du contrevent, j'ai lu d'autres nouvelles d'Alain Damasio. Je suis toujours aussi admirative. J'ignore qui il est, j'aime ce qu'il écrit tout simplement.
Merci au Maître des mots
Que ton flot perdure